Quelques rappels sur la grippe aviaire 

Micrographie électronique à transmission colorisée de virus de la souche H5N1

Micrographie électronique à transmission colorisée de virus de la souche H5N1 de la grippe aviaire  (« bâtonnets » de couleur or) cultivés dans des cellules (en vert).
Photographie : Cynthia Goldsmith / Wikimedia Commons

La grippe (ou influenza) aviaire est une infection provoquée par des virus de la famille des Orthomyxoviridés. Seuls ceux du type A touchent les oiseaux sauvages et domestiques. Ils sont divisés en sous-types (H5, H7, H9, etc.), chacun d’entre eux étant subdivisé en souches désignées par les différents types de protéines H (pour hémagglutinine, ou protéine HA) et N (pour neuraminidase, ou protéine NA) présentes à la surface du virus. Les les chercheurs ont découvert 18 types de protéines HA et 11 types de protéines NA se présentant sous une grande variété de combinaisons (H7N1, H9N2, H5N1, H7N9, etc.). Le système immunitaire de l’organisme peut fabriquer des anticorps capables de reconnaître ces protéines spécifiques (= antigènes) et donc les combattre (lire La grippe aviaire chez les oiseaux).
Les virus de type A ont été identifiés chez un grand nombre d’espèces d’oiseaux dans le monde, et notamment au sein de certaines familles plus sensibles : gallinacés (poules, dindes, faisans, etc.), gruidés (grues), anatidés (canards, oies, cygnes, etc.), laridés (mouettes, goélands, sternes) ou sulidés (fous). La plupart des souches n’entraînent généralement aucun symptôme chez les oiseaux sauvages, mais certaines sont plus virulentes et peuvent causer une mortalité élevée en cas de fortes concentrations d’individus, par exemple dans les élevages industriels de volailles : c’est le cas de la souche (sous-type) H5N1, dite hautement pathogène (IAHP). Elle a été détectée dès 1996 chez des oies en Chine continentale, puis l’année suivante à Hong Kong, où elle a touché des humains et des élevages de poulets. Une vague a frappé l’Asie du Sud-est en 2004, puis elle s’est répandue en 2005 et en 2006 en Europe. 
Des épisodes majeurs ont été notés en 2015 en Afrique et en Amérique du Nord. Depuis 2020 et surtout 2021, une sévère épizootie touche épisodiquement l’Europe de l’Ouest : en 2022, une mortalité massive a notamment été observée au sein de plusieurs colonies de Sternes caugeks (Thalasseus sandvicensis) et pierregarins (Sterna hirundo), de Fous de Bassan (Morus bassanus), de Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) et de Guillemots de Troïl (Uria aalge), mais aussi chez le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo) en mer Baltique et la Spatule blanche (Platalea leucorodia) aux Pays-Bas (lire Comment gérer au mieux et limiter l’impact de la grippe aviaire sur les colonies d’oiseaux marins ?).

Les différents modes de transmission et de propagation du virus de la grippe aviaire

Troupe de Grues cendrées (Grus grus) à Morcenx (Landes)

Les concentrations hivernales d’oiseaux favorisent la transmission du virus de la grippe aviaire, ici une troupe de Grues cendrées (Grus grus) à Morcenx (Landes) le 9 janvier 2016.
Photographie : Nathalie MF Santa Maria

La grippe aviaire se propage à grande distance par les mouvements migratoires, les oiseaux aquatiques et marins peuvent en effet être porteurs du virus tout au long de leur trajet. Les canards de surface, comme les Canards colverts (Anas platyrhynchos), ne présentent pas de signes cliniques d’infection, mais peuvent excréter le virus pendant les épisodes d’infection, contribuant ainsi à sa propagation. En outre, il est courant que les oiseaux sociables se déplacent entre colonies durant leur période de reproduction, disséminant ainsi le virus d’un site à un autre.
Le virus de la grippe aviaire peut aussi se disséminer par contact direct entre individus d’une même espèce ou lors d’interactions avec d’autres espèces, par exemple en cas de cleptoparasitisme ou d’agressions. Des cadavres d’oiseaux ayant succombé à la maladie constituent une menace pour les vivants évoluant à proximité. Au Japon, chez les Grues moine (Grus monacha) et à cou blanc (G. vigio), on a constaté que l’élimination virale était plus forte au niveau trachéal que cloacal, suggérant une transmission respiratoire.
Le virus est également transféré via des fluides corporels contaminés et lors d’interactions avec des individus malades ou morts, par exemple du fait du comportement charognard de certains oiseaux (goélands, etc.).
La grippe aviaire peut se propager indirectement par ingestion de matériel infectieux, comme de l’eau douce contaminée ou par contact avec les matières fécales d’oiseaux infectés ou d’autres objets et surfaces : par exemple, les virus de la grippe A sont connus pour rester actifs plusieurs mois dans l’eau douce à basse température, ce qui suggère que la transmission par l’eau constitue un important facteur d’infection entre oiseaux aquatiques. Un oiseau mort restant longtemps dans un bassin d’eau douce peut contaminer l’eau où plusieurs espèces se nourrissent et se baignent : de tels plans d’eau sont ainsi parfois appelés « piscines de la mort ».
Les oiseaux sauvages peuvent également transporter des virus vivants dans leur plumage.
Les humains peuvent enfin également contribuer à la propagation de la grippe aviaire, par exemple en manipulant des oiseaux infectés et en ne se nettoyant pas suffisamment par la suite, ou par transfert de matières fécales ou de plumes. On ne sait pas pendant combien de temps le virus H5N1 peut survivre dans le sol et sur les matériaux de nidification, mais il pourrait rester actif pendant plusieurs semaines s’il n’est pas exposé aux rayons UV, à des températures élevées ou à des conditions très sèches.

La Grue cendrée est particulièrement touchée en Europe durant cet automne 2025

Grue cendrée (Grus grus) morte

Grue cendrée (Grus grus) morte dans la Saligue aux oiseaux à Castétis (Pyrénées-Atlantiques) le 28 octobre 2025.
Photographie : Andréas Guyot

La Grue cendrée (Grus grus) niche de la Grande-Bretagne à la Sibérie orientale et hiverne de façon fragmentée de l’Europe du Sud et de l’Afrique du Nord à l’Asie du Sud et de l’Est, en passant par le Moyen-Orient. En Europe, elle se reproduit principalement de l’Allemagne et la Scandinavie en passant par le pays bordant la mer Baltique et hiverne principalement dans la péninsule ibérique (surtout en Espagne), mais aussi de plus en plus en France, qui a accueilli près de 30 % des oiseaux durant la mauvaise saison.
Au printemps (février-mars) et en automne (septembre-novembre), de 300 à 400 000 Grues cendrées traversent la France, majoritairement selon un axe Nord-est/Sud-ouest, mais depuis une vingtaine d’années, un nouveau couloir migratoire, qui passe par les Alpes et le Massif central en France, s’est constitué entre les populations d’Europe centrale et du sud-ouest de l’Europe.
Depuis la mi-octobre 2025, un épisode particulièrement sévère de grippe aviaire touche les Grues cendrées sur leur trajet migratoire depuis leurs zones de nidification nordiques. Si la maladie ne semble pas avoir touché les oiseaux en Scandinavie, des dizaines de milliers de grues mortes ou agonisantes ont été trouvées
dans leurs zones de repos et d’alimentation et même dans des jardins ou le long des autoroutes, principalement en Allemagne, en France et en Espagne.
En Allemagne, plus de 10 000 carcasses de grues ont déjà été retrouvées dans les principales zones de halte migratoire du pays, comme dans le Brandebourg (lire Où observer les oiseaux à Berlin et dans les environs ?), mais aussi dans le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, en Saxe-Anhalt et en Thuringe. Ceux qui ont été analysés étaient positifs à la souche H5N1.
En France, des cas sont rapportés quotidiennement depuis la mi-octobre dans plusieurs régions de France (Grand Est et Nouvelle-Aquitaine principalement), et des milliers d’oiseaux sont déjà morts : par exemple, rien qu’autour du lac du Der (Marne/Haute-Marne), on estime que 4 500 oiseaux auraient déjà péri, et un millier d’oiseaux seraient également morts dans la réserve naturelle nationale de l’étang de la Horre (Marne). La Ligue pour la Protection des Oiseaux évoque le chiffre de 6 500 grues mortes pour la région Grand Est.
À l’est de Morcenx (Landes), les équipes de la réserve naturelle d’Arjuzanx ont déjà collecté plusieurs centaines de cadavres (lire Observer les Grues cendrées dans la réserve nationale de chasse d’Arjuzanx).
Le virus a également atteint l’Espagne, et des centaines d’oiseaux morts ont déjà été trouvés autour de la lagune de Gallocanta et dans le secteur de La Sotonera (Aragon), les principaux sites de halte de l’espèce dans la péninsule ibérique, mais aussi dans des rizières et près de lagunes en Navarre, en Castille-La Manche, en Castille-et-León et en Estrémadure.   
La durée de cette épidémie est incertaine : elle pourrait se prolonger pendant toute la période de migration d’automne, et on estime qu’au moins 10 à 15 % des oiseaux pourraient être touchés, mais l’impact final de la grippe aviaire actuelle sur la population de Grues cendrées empruntant la voie de migration d’Europe occidentale est imprévisible. Par ailleurs, les autres oiseaux aquatiques qui partagent leur habitat, comme les hérons, les cormorans, les oies et les canards, pourraient également être affectés. Enfin, la prédation exercée notamment par les rapaces et les corvidés pourrait aussi favoriser la propagation du virus.  

Comment repérer une Grue cendrée malade de la grippe aviaire ?

Les symptômes des individus potentiellement malades sont les suivants :

Grue cendrée (Grus grus) malade

Grue cendrée (Grus grus) malade dans la Saligue aux oiseaux à Castétis (Pyrénées-Atlantiques) le 28 octobre 2025.
Photographie : Andréas Guyot

  • des yeux fermés et/ou très larmoyants.
  • Une léthargie, un corps allongé et une absence de réaction.
  • Un problème de coordination et une perte d’équilibre (ataxie).
  • Des tremblements de la tête et du corps.
  • Des ailes abaissées ou des pattes traînantes.
  • Une tête et/ou un cou penchés ou tordus 

Bien que les signes ci-dessus soient des indicateurs pertinents d’une infection par la grippe aviaire, la présence du virus ne pourra être confirmée que par des tests en laboratoire ou avec un kit de détection rapide. Une autopsie pourra détecter des lésions macroscopiques (pancréatite nécrosante hémorragie des poumons, de la rate, du cerveau, du foie et/ou des reins, etc.). 

Que faire si l’on trouve une Grue cendrée malade ou morte en France ?

Si l’on trouve une Grue cendrée malade ou morte, il ne faut pas la toucher sans porter des éléments de protection (gants, masque FFP2 et lunettes de sécurité). Il faut éviter de déplacer l’oiseau, et surtout ne pas le ramener chez soi. Il ne faut pas non plus ramasser ou manipuler les carcasses.
Avant toute action directe, il faut signaler votre découverte aux autorités compétentes (vétérinaires, organismes publics s’occupant de la faune sauvage, etc.). En France par exemple, il faut contacter un agent de l’Office Français de la Biodiversité de son département, une fédération de chasseurs (départementale, régionale ou nationale) ou un vétérinaire, qui relaient l’information sur le réseau SAGIR, dédié à la surveillance sanitaire de la faune sauvage. Ce réseau a notamment permis de détecter l’occurrence de maladies « nouvelles » sur le territoire ou pour une espèce donnée, comme la découverte d’un nouveau variant du virus RHD (Rabbit Haemorrhagic disease) en 2010 chez le Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus).

Retirer les cadavres et empêcher les contacts avec les élevages  

Récupération d'un cadavre de Grue cendrée (Grus grus)

Récupération d’un cadavre de Grue cendrée (Grus grus) dans la Saligue aux oiseaux à Castétis (Pyrénées-Atlantiques) le 28 octobre 2025.
Photographie : Andréas Guyot

La vaccination, par exemple par l’utilisation de particules virales sans génome (lire Les pseudo-particules virales, une piste contre la grippe aviaire), est prometteuse et intéressante car elle diminue le nombre d’oiseaux infectés mais elle n’empêche pas totalement la propagation, elle est assez coûteuse, les virus peuvent muter, et des virus atténués peuvent être transmis à des oiseaux sauvages, chez lesquels ils peuvent se recombiner et évoluer en maladie. 
Toutefois, dans la nature, un traitement de masse n’est pas envisageable, et par conséquent, la principale stratégie consiste à mener des actions de surveillance, de prévention et de contrôle de la propagation afin d’éviter la propagation du virus aux autres oiseaux sauvages et aux élevages et d’empêcher in fine une éventuelle transmission à l’Homme, même si cette dernière est rare mais ne peut être exclue lorsque l’on est exposé à des oiseaux malades ou morts infectés sans protection.
Il est important que les autorités sanitaires et les organismes travaillant avec elles (associations, offices de la chasse et de la faune sauvage, etc.) envoient au plus vite des équipes pour rechercher et retirer au plus vite les cadavres et les oiseaux malades afin d’empêcher la propagation du virus. Il est en effet important de rappeler que le virus peut survivre 48 heures dans un cadavre.
Dans les zones touchées, les élevages de volailles et de bétail doivent prendre les mesures appropriées afin de limiter les  contacts possibles avec les oiseaux sauvages, via les abreuvoirs, les plans d’eau, etc.  

Peut-on continuer à aider les oiseaux dans les jardins dans les zones touchées ?

Dans les secteurs où des Grues cendrées ont été trouvées mortes ou malades, on peut continuer à aider les oiseaux des jardins en prenant des mesures classiques d’hygiène des mangeoires et des points d’eau (lire Conseils pour fournir de l’eau aux oiseaux). En effet, plusieurs études ont montré que les passereaux (rougegorges, mésanges, merles, grives, pinsons, corneilles, geais, etc.) étaient peu ou pas affectés par la grippe aviaire (ils sont généralement asymptomatiques), et qu’ils jouaient un rôle mineur de la transmission du virus, même si ce sujet reste encore mal connu et nécessite d’être approfondi (lire Grippe aviaire : deux spécialistes du Cirad nous en disent plus). Au cours du printemps et de l’automne 2001, 543 passereaux migrateurs, dont le Pinson des arbres (Fringilla coelebs), la Grive musicienne (Turdus philomelos), la Fauvette des jardins (Sylvia borin) et le Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), avaient été capturés sur l’île allemande d’Heligoland, en mer du Nord, et testés pour les sous-types H5 et H7, ainsi que pour le paramyxovirus de type 1. Aucun cas de grippe aviaire n’avait été trouvé. Par ailleurs, 102 espèces d’oiseaux terrestres sauvages d’Amérique du Nord, dont de nombreux passereaux, avaient été testés en 2010 et en 2011 pour le virus de la grippe aviaire, et aucun cas n’avait été trouvé dans 900 échantillons (lire Malgré la grippe aviaire, on peut continuer à donner de l’eau aux oiseaux dans son jardin).

Pourquoi la Grue cendrée est-elle particulièrement touchée durant cet automne 2025 ?

Aires de nidification et d'hivernage de la Grue cendrée (Grus grus)

Aires de nidification (rouge et violet) et d’hivernage (bleu) de la Grue cendrée (Grus grus) et voies de migration (flèches jaunes) en Europe et emplacements de quelques-uns des foyers de grippe aviaire (points rouges) en octobre 2025 en Allemagne, France et Espagne.
Carte : Ornithomedia.com d’après le Friedrich-Loeffler-Institut 

Le virus de la grippe aviaire circule depuis plusieurs années en Europe, mais il ne frappe pas toujours les mêmes espèces. Par exemple, plus de 16 000 Bernaches nonnettes (Branta leucopsis) sont mortes sur la côte de Solway au sud-ouest de l’Écosse (Grande-Bretagne) durant l’hiver 2021-2022, et une mortalité massive a été observée durant le printemps et l’été 2022 au sein de plusieurs colonies de Sternes caugeks (Thalasseus sandvicensis) et pierregarins (Sterna hirundo), de Fous de Bassan (Morus bassanus), de Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus), et de Guillemots de Troïl (Uria aalge) en Europe et en Amérique du Nord, mais aussi chez le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo) en mer Baltique et la Spatule blanche (Platalea leucorodia) aux Pays-Bas.
Depuis la mi-octobre 2025, la Grue cendrée semble être la principale espèce touchée en Europe,  avec des milliers de cadavres retrouvés. Il est difficile d’expliquer de façon certaine la situation particulière de ces échassiers au cours de cet automne, mais elle n’est pas inattendue, car la famille des gruidés est particulièrement sensible à la souche H5N1. Le sous-type H5N8 a aussi été détecté chez ces oiseaux, mais sans provoquer a priori de symptômes. 
Dans une étude serbe publiée en 2023 dans la revue Veterinary Epidemiology and Economics, les auteurs ont conclu que les Grues cendrées étaient « hautement sensibles à une infection naturelle par la souche H5N1 ».
Plus de 10 000 cadavres de Grues cendrées avaient ainsi été ramassés durant l’hiver 2021-2022 dans la vallée de Hula, au nord d’Israël (lire Hula Bird Festival 2012 : grues, aigles et compagnie), et on estime qu’entre 20 000 et 40 000 oiseaux seraient morts le long de la voie de migration orientale de l’espèce, entre la Sibérie, le Moyen-Orient et l’Afrique de l’Est.
Durant l’hiver 2022-2023, plus de 1 500 Grues moines et à cou blanc ont été trouvées malades ou mortes dans la plaine d’Izumi (Japon).
Durant l’automne 2023, plus de 500 cadavres (tous de juvéniles) avaient été trouvés dans la région de la Voïvodine (Serbie), et entre 20 000 et 30 000 grues seraient mortes en Hongrie à la fin de l’année 2023. Des cas suspects de mortalité avaient également été signalés en Italie et en Espagne.  

Grues cendrées (Grus grus) se baignant

Grues cendrées (Grus grus) se baignant dans la lagune de Gallocanta en Aragon (Espagne) le 14 février 2024.
Photographie : François Bres

Les Grues cendrées migrent en grands groupes et se concentrent dans des secteurs limités pour se nourrir, se baigner et dormir, par exemple autour des grands réservoirs aubois et marnais en Champagne, ce qui favorise la transmission virale. Par ailleurs, elles sont facilement en contact dans leurs zones de migration et d’hivernage avec des oies et des canards sauvages, qui peuvent être porteurs du virus, y compris sous sa forme peu pathogène qui ne tue que les oiseaux déjà faibles.
L’implication des élevages de volailles dans la diffusion de la maladie, notamment via le transport des oiseaux ou l’utilisation des fientes pour les élevages piscicoles, a déjà été évoquée en Asie et localement en Europe, mais rien ne semble le suggérer pour le moment pour l’épidémie de l’automne 2025.
Cet épisode est plus précoce que ceux des hivers 2021-2022 et 2022-2023 en Israël et au Japon, et une évaluation de l’European Food Safety Authority de juin-septembre 2025 avait indiqué que la pression virale était déjà élevée cet été en Europe, constituant  un terreau « favorable » dans plusieurs zones humides dès le début de la migration automnale.
Les conditions météorologiques peuvent aussi favoriser ou non la propagation, les automnes et les hivers secs favorisant la concentration nocturne des oiseaux dans des zones en eau moins étendues. 
Du fait de leur grande taille et de leur comportement peu discret, il est plus facile de repérer des grues mortes ou malades que dans le cas d’autres oiseaux plus petits ou plus discrets : ces échassiers pourraient servir de bio-sentinelles pour détecter la présence de souches hautement pathogènes, mais aussi en tant que possibles «réservoirs de passage», introduisant ou réintroduisant la souche virale dans les zones de migration et d’hivernage.
Un certain nombre de facteurs environnementaux et climatiques, notamment les événements météorologiques extrêmes, peuvent également affecter directement ou indirectement l’écologie et la démographie des grues et, de ce fait, influencer la dynamique future des infections par le virus.

Un documentaire sur la mort de plus de mille Grues cendrées dans le Brandebourg (Allemagne) en octobre 2025

Plus de mille cadavres de Grues cendrées (Grus grus) infectées par la souche H5N1 du virus de la grippe aviaire ont été ramassés dans le Brandebourg (Allemagne) en octobre 2025 
Source : BILD 

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