I – Conseils généraux pour rendre son jardin attractif pour les oiseaux

Assurer les besoins vitaux

Pour créer un jardin ou un coin favorable aux oiseaux, il faut que celui-ci leur permette de satisfaire leurs besoins vitaux : manger, boire, s’abriter et nicher. Il faut donc repenser l’aménagement de votre espace en fonction de ces besoins et prévoir des végétaux qui les attireront et les nourriront. Assurer un approvisionnement en eau pour qu’ils puissent boire et se baigner est aussi essentiel (lire Pensez à fournir de l’eau aux oiseaux sur votre balcon ou dans votre jardin).

Différents étages de végétation

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus)

La Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) est un passereau peu exigeant, que l’on peut facilement attirer dans un jardin urbain.
Photographie : Yann le Meur 

Les habitats de transition, comme les  lisières des bois ou des marais, sont souvent plus riches en oiseaux que les milieux homogènes (hêtraie ou sapinière pures par exemple). Le but est donc de proposer aux oiseaux différents étages de végétation, sur une certaine largeur. Les espèces n’ont en effet pas tous les mêmes besoins : certaines se nourrissent au sommet des arbres et nichent dans les branches basses, tandis que d’autres se nourrissent au sol et nichent dans les arbustes.
Si vous avez un jardin suffisamment grand, il est donc idéal de planter des arbustes qui tolèrent l’ombre des grands arbres. Ces derniers sont très importants pour les oiseaux grimpeurs comme la Sittelle torchepot (Sitta europae), le Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla), les Pics épeichette (Dendrocopos major) et épeiche (Dendrocopos major).
Si vous possédez un vieil arbre, surtout gardez-le : il sera vite colonisé par les insectes, et il pourra servir de lieu de nidification aux pics et aux mésanges. Choisissez de préférence une essence donnant des fruits et faisant vivre beaucoup d’insectes comme le pommier.
Pour un petit jardin, plantez des arbustes à végétation dense et basse. Favorisez avant tout des espèces végétales propres à votre région, car les oiseaux y sont habitués.
Taillez vos haies avant la fin mars pour éviter de perturber la nidification.
Les pelouses permettent à certains oiseaux comme la Grive musicienne (Turdus philomelos), le Merle noir (Turdus merula), la Bergeronnette grise (Motacilla alba), ou l’Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) de trouver leur nourriture (vers de terre, larves, petits insectes). Une pelouse mal entretenue permettra aux pissenlits et aux trèfles de pousser. Un espace herbeux peut ainsi devenir un bon site d’observation.
Si vous préférez une belle pelouse, réservez un petit carré non tondu où pousseront les graminées (fétuque…) qui donneront des graines et abriteront des insectes. Dans ce coin, laissez également pousser les « mauvaises » herbes (Pissenlit, cardère, ortie, trèfle). Les cardères (chardons) attirent les Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis). Le pissenlit, le chardon et le trèfle, une fois montés en graines, attireront les chardonnerets et les Verdiers d’Europe (Chloris chloris). Les graines du Cerfeuil sauvage sont appréciées par les verdiers.

Planter des haies et créer des talus

La haie constitue un brise-vent efficace : elle offre en outre le gîte et le couvert à de nombreuses espèces. Au lieu de choisir les sempiternels alignements de lauriers ou de thuyas, optez pour une haie naturelle constituée de plusieurs sortes d’arbustes dont les fruits attirent les oiseaux et qui fleurissent au printemps. Si cela est possible, créez ou bien utilisez les talus, les creux ou tout autre accident de terrain, il seront très appréciés des oiseaux qui pourront s’y dissimuler et se placer à l’abri des prédateurs. Les Ronces communes ou des haies (Rubus fruticosus) que vous laisserez pousser permettront aux oiseaux de nicher et leurs fleurs leur fourniront de nombreux insectes. Les mûres régaleront à la fin de l’été les Merles noirs et les grives. Pour leur assurer un abri, vous pouvez également tout simplement déposer un tas de branches dans un coin du jardin.

Les plantes grimpantes offrent le gîte et le couvert aux oiseaux

Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla)

Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) dans le Lierre grimpant (Hedera helix), La Beylie (Corrèze) le 06/05/2017.
Photographie : Jean Morillon / Sa galerie Flickr

Si vous possédez un mur ou une cabane, faîtes pousser des plantes grimpantes (chèvrefeuille, lierre, Morelle douce amère, Vigne vierge) qui sont idéales pour la nidification des oiseaux, pour leur permettre de se cacher des prédateurs et de s’abriter en hiver. En outre, les vignes et autres grimpants servent à verdir les petits espaces, à habiller les murs aveugles et à masquer les structures inesthétiques.
Les baies noir bleuté groupées en grappe du Lierre grimpant (Hedera helix), riches en antioxydants (lire Des fruits riches en antioxydants dans votre jardin pour les oiseaux) et en lipides, sont en outre très appréciées des oiseaux, notamment à la fin de l’hiver (lire Laissez le lierre grimper sur les troncs pour favoriser les oiseaux).

Attirer les insectes 

Les insectes ont trois exigences principales, qu’il convient de respecter au mieux pour les attirer (et les retenir) : de la nourriture, des abris et un lieu de reproduction. De façon très générale (mais efficace), essayez simplement de diversifier les milieux, plantes et cachettes. Un jardin avec des plantes variées attire beaucoup plus d’animaux qu’un jardin « propre » et « géométrique ». Un jardin bien entretenu, avec des fleurs fanées soigneusement coupées et des mauvaises herbes consciencieusement éliminées, n’abritera pas une grande variété d’insectes, alors qu’un jardin quelque peu « négligé », où l’on laisse les fleurs monter en graines et les plantes se ressemer naturellement, profitera aux oiseaux (lire Semez ou laissez pousser des fleurs qui produisent des graines pour les oiseaux).
L’idéal (si vous avez un jardin d’une certaine taille !) est donc de planter des haies vives composées d’espèces naturelles, avec un potager et un verger, une prairie fleurie, une mare, des parterres de fleurs sauvages et d’herbes folles. Bien souvent, vous vous contenterez de quelques-uns de ces éléments. Les insectes sont particulièrement importants en période de nidification. En effet, la plupart des oiseaux de jardin (même les granivores) nourrissent leurs petits d’insectes, riches en protéines.
Plus le feuillage des arbustes choisis est abondant et plus les insectes seront nombreux.
Il faut bien prendre conscience que dans un jardin favorable aux oiseaux il est préférable de bannir l’utilisation de produits chimiques tels que les insecticides et les herbicides car ils peuvent empoisonner directement les oiseaux et supprimer leur nourriture.

La façon de travailler la terre est importante

La façon de travailler votre terre a également un impact sur l’attractivité de votre jardin : un jardin bien retourné en automne est un milieu triste et assez pauvre. Favorisez la présence d’un couvert végétal minimum durant la mauvaise saison, en plaçant du foin, des feuilles, des écorces de cacao ou des tontes de gazon sur la terre de votre potager ou de vos plates-bandes. Si vous avez peur que ce foin ou ces herbes coupées ne favorisent la pousse de « mauvaises herbes », vous pouvez choisir d’étendre des composts de déchets verts.

Créer un refuge LPO

Si votre jardin est devenu un petit paradis pour les oiseaux, pourquoi ne pas le transformer en refuge LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) ? La surface du refuge importe peu : même le plus petit jardin peut se révéler extraordinaire avec un peu de patience et d’enthousiasme. Toute le monde peut inscrire son jardin ou sa propriété, que l’on soit un particulier ou une entreprise, un propriétaire ou un locataire (avec l’accord du propriétaire). Une fois inscrit au réseau des refuges, après en avoir signé la charte, vous recevrez un coffret « refuge LPO » contenant les éléments indispensables à la création de votre refuge (un nichoir évolutif adaptable à différents oiseaux, un panneau Jardin d’oiseaux », des brochures « Oiseaux de votre jardin » et « Oiseaux d’automne et d’hiver », et les cinq premières fiches pratiques pour aménager votre refuge).
Contact : LPO Service Refuge LPO – Corderie Royale – BP 263 – 17305 Rochefort cedex – Tel : 05 46 82 12 34 – Site web : www.lpo.fr.

II – Rendre son jardin plus résistant à la sécheresse

Avec le réchauffement climatique, les périodes de sécheresse et de canicule sont des plus en fréquentes, et il faut donc adapter son jardin à ses nouvelles conditions (lire aussi notre article Comment faire de son jardin une oasis pour les oiseaux en plein été ?).

Quelques conseils simples

Merle noir (Turdus merula)

Merle noir (Turdus merula) femelle dans un If commun (Taxus baccata) dans le parc Montsouris à Paris (France) : cet arbuste résiste bien à la sécheresse.
Photographie : Jean-Jacques Boujot / Wikimedia Commons

  • Stockez l’eau de pluie quand cela est possible, en automne et en hiver, dans des tonneaux ou des barils.
  • Lorsque vous arrosez vos plantes, appliquez l’eau exactement à leur pied et près du sol, et n’arrosez pas leur feuillage, car l’eau s’évaporera en grande partie.
  • Arrosez le soir ou tôt le matin, quand il fait plus frais.
  • Lorsque vous préparer une zone pour faire une plantation, incorporez un mélange de gravier et de matière organique, comme de la litière de feuilles ou du fumier. Ce mélange permettra au sol de maintenir l’humidité.
  • Déposez un paillis composé de herbe coupée ou d’autres végétaux autour du pied plantes pendant leur saison de croissance.
  • Plantez les arbres, arbustes et plantes grimpantes en automne et au début de l’hiver, pour qu’elles s’installent plus rapidement, ce qui permettra de moins les arroser l’été suivant et pendant les périodes de sécheresse.
  • Lorsque vous plantez une bordure, essayez placer les plantes le plus près possible les unes des autres, car un couvert végétal dense augmente l’humidité localement et réduit l’évaporation.

Choisir des plantes supportant le manque d’eau

Sélectionnez des fleurs, arbres et arbustes capables de supporter le manque d’eau et qui fourniront aux oiseaux de la nourriture et/ou un gîte, donc voici une petite sélection :

  • Aubépine lisse (Crataegus laevigata)
  • Bouleau verruqueux (Betula pendula)
  • Olivier d’Europe (Olea europea)
  • If commun (Taxus baccata)
  • Buisson ardent (Pyracantha coccinea)
  • Houx (Ilex aquifolium)
  • Lavande vraie (Lavandula vera)
  • Mahonia faux houx (Mahonia aquifolium)
  • Molène noire (Verbascum nigrum)
  • Globe-chardon bleu (Echinops ritro).

III – Choisir et planter des fleurs pour les oiseaux

Les fleurs peuvent attirer des oiseaux variés

Accenteur mouchet (Prunella modularis)

L’Accenteur mouchet (Prunella modularis) se nourrit sous les arbustes et entre les fleurs.
Photographie : Yann le Meur / Vivre avec les Oiseaux

Les oiseaux insectivores (Accenteur mouchet, Rouge-gorge familier, Merle noir…) fréquentent les zones de terre nues dans les parterres de fleurs. Certaines espèces comme le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis), le Verdier d’Europe (Chloris chloris) et les mésanges apprécient en particulier les graines de tournesol (riches en lipides). Outre leur aspect décoratif, vous pourrez en récupérer les graines pour nourrir les oiseaux durant l’hiver (lire Semez ou laissez pousser des fleurs qui produisent des graines pour les oiseaux).
Si vous habitez en Amérique du Nord, les fleurs pourront également attirer les colibris. Il est facile d’attirer ces « bijoux » volants avec une boîte à fleurs ou une jardinière garnie de ses fleurs préférées (Ancolie, Campanule, Digitale, Lobélie du cardinal, Phlox des jardins, Capucine, Fuchsia, Géranium, Verveine, Clématite, …) pour qu’il vous rende visite (lire Attirer et nourrir les colibris et les souimangas dans les jardins).

Une sélection de fleurs utiles

Les espèces suivantes attireront les oiseaux granivores et les insectivores, car elles fournissent des graines  et  attirent les insectes et les papillons (lire Semez ou laissez pousser des fleurs qui produisent des graines pour les oiseaux).

Nom français Nom latin Exposition conseillée Hauteur (m) Floraison
Vivaces
Achillée Achillea sp. Soleil 0,3-0,9 6-8
Aster Aster sp. Soleil à mi-ombre 0,2-1 5-9
Centaurée Centaurea sp. Soleil 1,2 6-7
Céraiste Cerastium tomentosum Soleil 0,2 5-6
Chrysanthème « Clara Curtis » Chrysanthemum « Clara Curtis » Soleil à mi-ombre 0,8 8-10
Échinacée Echinacea purpurea Soleil à mi-ombre 0,8 7-9
Echinops (petit chardon) Echinops ritro Soleil 0,9-1,2 7-8
Gaillarde Gaillardia Soleil 0,15-0,9 6-9
Héliopside Heliopsis sp. Soleil à mi-ombre 0,45-1,2 7-10
Julienne des jardins Hesperis matronalis Soleil à mi-ombre 0,6-0,9 6-8
Lin vivace Linum perenne Soleil 0,3-0,9 5
Mysosotis Myosotis sp. Soleil 0,3-0,45 6-8
Onagre ou Oenothère Oenothera Soleil 0,2-0,6 6-8
Pavot Papaver orientale Soleil 0,6-1,2 6-7
Scabieuse Scabiosa caucasia Soleil 0,3-0,75 7-8
Sédum d’automne Sedum spectabile Soleil 0,4-0,5 8-10
Thym Thymus vulgaris Soleil 0,2-0,3 6-8
Annuelles
Aster Aster Soleil à mi-ombre 0,45-5 5-9
Centaurée Centaurea cyanus Soleil 0,4-0,5 6-9
Cosmos Cosmos bipinnatus Soleil 0,7-1,5 6-9
Oeillet Dianthus chinensis Soleil 0,3-0,35 6-9
Tournesol Helianthus sp. Soleil 1-2,5 7-9
Pourpier Portulaca Soleil 0,1-0,15 5-9
Tagète Tagetes sp. Soleil à mi-ombre 0,2-0,3 5-9
Zinnia Zinnia sp. Soleil 0,15-1 5-9

IV – Choisir et planter des arbres et des arbustes pour les oiseaux

Les arbustes et arbres à fruits

Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) femelle

Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) femelle posée dans un rosier du genre Rosa sur Fair Isle (Grande-Bretagne) en octobre 2017.
Photographie : Marc Fasol

Les oiseaux sont attirés par les arbustes fruitiers et les arbres produisant des graines et des conifères. Ces derniers, en plus de fournir des graines aux Becs-croisés des sapins (Loxia curvirostra) (en montagne), aux Sittelles torchepots (Sitta europaea), aux mésanges et aux fringilles comme le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) ou le Verdier d’Europe (Chloris chloris), offrent un endroit pour nicher en sécurité et un couvert pour se réfugier en cas d’intempéries ou d’attaques de prédateurs.
Les arbres et arbustes fruitiers seront visités notamment par les fauvettes, les étourneaux, les merles et les grives, les baies étant importantes pour le nourrissage de leurs jeunes (fin du printemps) et pour faire des réserves en automne. Entre mai et juillet, il faudra trouver un moyen pour qu’ils ne mangent pas toutes les cerises, par exemple en diffusant de temps en temps des cris de rapaces de plusieurs espèces (pour éviter l’effet d’usure) avec une enceinte Bluetooth portable (voir une vidéo), et/ou en distribuant de la nourriture (cerises trop mures, miettes de gâteaux, repas pour oiseaux, etc.) pour les détourner un peu des arbres.
Les arbres producteurs d’akènes (glands, noix, faines et noisettes) attireront le Geai des chênes (Garrulus glandarius) (si vous n’êtes pas trop loin d’un bois), la Sittelle torchepot, voire un Écureuil roux (Sciurus vulgaris).

Le Mûrier platane et l’invasion des Étourneaux roselins de mai 2018

Étourneaux roselins (Pastor roseus)

Étourneaux roselins (Pastor roseus) se nourrissant des fruits d’un Mûrier platane (Morus bombycis ou kagayamae) près de Murviel-lès-Montpellier (Hérault) le 28/05/2018.
Photographie : Stéphan Tillo

Le Mûrier à feuilles de platane ou Mûrier platane (Morus bombycis ou kagayamae) est un arbre de 5 à 10 mètres de haut, originaire d’Asie,  dont le nom provient de ses grandes feuilles lisses, inégalement dentées, qui tombent très tard en automne. Il s’agit d’une espèce dioïque (individus mâles et femelles). Chaque fleur fécondée des arbres femelles donne un fruit (drupe), appelé mûre, qui arrive à maturité en juin ou en juillet selon les régions.
Ces petites drupes charnues, de couleur rouge virant au noir, sont salissants (taches), mais elles sont très appréciées des oiseaux (grives, merles, orioles, jaseurs…) : lors de l’important afflux d’Étourneaux roselins (Pastor roseus) en Europe en mai 2018 (lire Afflux d’Étourneaux roselins dans le sud-est de l’Europe en mai 2018), les groupes se posaient fréquemment sur les Mûriers platanes.
Cette essence, bien que
capable de résister à une température de -15 °C, est plutôt adaptée aux climats doux, notamment en bord de mer. Les sols légers, sablonneux et bien drainés sont les plus favorables (si le sol est lourd, ajoutez un peu de sable et de graviers au fond du trou). La plantation doit être réalisée en automne. La première année, arrosez le mûrier copieusement, notamment par temps sec. Un apport d’engrais au moment de la plantation suffit. 
Il existe d’autres espèces de mûriers produisant des fruits appréciées des oiseaux et pouvant être plantés dans un jardin : le Mûrier blanc (Morus alba), cultivé pour ses feuilles dont se nourrissent les vers à soie, aux fruits comestibles très sucrés (noirs, blancs, rouges ou jaunes), le Mûrier noir (Morus nigra), qui donne des fruits rouge foncé, sucrés et acidulés, ou encore le Mûrier rouge (Morus rubra).

D’autres espèces d’arbres et des arbustes intéressantes pour les oiseaux

  • Aulne glutineux (Alnus glutinosa) : pousse dans les zones humides. Il est riche en insectes. De nombreux oiseaux, comme les pics, mésanges, grimpereaux, fauvettes, Sizerins flammés (Acanthis flammea) ou Tarins des aulnes (Carduelis spinus) se nourrissent des ses fruits durant l’hiver.
  • Sureau noir (Sambucus nigra) : ses fleurs  attirent de nombreux insectes. En automne, les oiseaux mangent ses baies (lire Des fruits riches en antioxydants dans votre jardin pour les oiseaux).
  • Noisetier commun (Corylus axellana) : au printemps, attire les oiseaux comme la Mésange bleue (Cyanistes caeruleus). En hiver, la Sittelle torchepot (Sitta europaea) apprécie ses noisettes. Il est riche en insectes.
  • Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) : nombreuses baies en automne.
  • Cerisier (Prunus cerasus) ou Merisier (P. avium) : bon site de nidification. Fruits à la fin du printemps et en été.
  • Rosiers du genre Rosa, comme l’Églantier commun ou des chiens (Rosa canina) : arbustes buissonnants au feuillage dense et aux tiges couvertes d’une multitude d’aiguillons. En automne, ils produisent des fruits (cynorhodons) charnus rouge-orange riches en antioxydants et en vitamine C appréciés par les oiseaux, qui mangent aussi leurs graines. C’est un arbuste facile d’entretien, rustique, qui se plait en général dans tous types de terre. Il faut les planter en automne ou en hiver, en dehors des périodes de gel, ou au printemps, dans un sol bien drainé et plutôt frais. Il peut être planté isolément ou servir à la constitution de haies denses et épineuses.
  • Saule pleureur (Salix caprea) : produit de nombreuses graines en automne appréciées de plusieurs espèces (mésanges, etc.).
  • Houx commun (Ilex aquifolium) : offre de bons sites de nidification. De nombreux insectes y vivent. Il fournit en hiver de grandes quantités de baies rouges.
  • Grive mauvis (Turdus iliacus) mangeant des baies de Cotonéaster laiteux

    Grive mauvis (Turdus iliacus) mangeant des baies de Cotonéaster laiteux (Cotoneaster lacteus) à Lasseube (Pyrénées-Atlantiques) le 13 janvier 2017.
    Photographie : François Bres

    Buisson ardent (Pyracantha coccinea) : buisson persistant et épineux de la famille des Rosacées. Il produit à la fin de printemps des fleurs blanches riches en nectar qui se transforment en automne en baies rouges, orange, ou jaunes mûres très appréciées des oiseaux (moyennement toxiques pour l’Homme). Ses épines en font aussi un abri pour les oiseaux.

  • Cotonéaster laiteux (Cotoneaster lacteus) : arbuste compact, à tiges arquées produisant des cymes de fleurs blanches suivies de nombreux petits fruits rouges, persistant tout l’hiver.
  • Chalef de Ebbing (Elaeagnus ebbingei) : un arbuste aux feuillage persistant ou semi-persistant, de un à trois mètres de haut, aux fleurs en forme de clochettes allongées, petites et blanchâtres, et aux fruits de 2 cm de long produits en automne très appréciés de la Fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala) par exemple. Convient pour les haies taillées ou  libres et supporte bien les embruns marins. 
  • Callicarpe (Callicarpa sp.). Ce sont des arbustes originaires d’Amérique du Nord ou d’Asie parfaits pour apporter une note originale aux massifs d’automne. Très décoratifs, leurs fruits violets groupés en petites boules compactes sur les rameaux ressemblent à des perles ou des bonbons, que les oiseaux dégusteront à la fin de l’hiver. On peut les planter en automne ou au printemps, hors période de gel.
  • Plaqueminier du Japon (Diospyros kaki). Il  est originaire d’Asie, mais il pousse aussi dans le sud de l’Europe, où il est désormais cultivé. Il produit d’octobre à janvier à fruits orangés appelés kakis riches en antioxydants et appréciés par de nombreux oiseaux. Il faut le planter en automne dans un sol riche en humus et bien drainé. Il est rustique (jusqu’à -20 °C).

Remarque : la plantation de l’Aubépine (Crataegus monogyna ou Crataegus oxycanthoides) est interdite en France (article 352 du code rural) car il est vecteur de maladies pour les arbres fruitiers).

Des conseils de plantation pour quelques espèces d’arbustes

Nom français Nom latin Exposition conseillée Hauteur (m) Fructification  (mois de l’année)
Aronie noire Aronia melanocarpa Soleil à mi-ombre 1 8-11
Aulne Alnus sp. Soleil 3 8-10
Cerisier Prunus sp. Soleil 6 7-10
Chèvrefeuille Lonicera sp. Soleil à ombre 1,5 7-8
Cornouiller à feuilles alternes Cornus sp. Soleil à ombre 5-8 7-9
Framboisier Rubus idaeus Soleil à mi-ombre 5 7-10
Mûrier-ronce Rubus fructicosus Soleil à mi-ombre 2 8-9
Groseillier et gadellier Ribes sp. Soleil 1,5 7-9
Houx Ilex sp. Soleil à mi-ombre 1-2 8-10
Pommier à fleurs Malus sp. Soleil 6-8 8-10
Rosier Rosa sp. Soleil 2 7-9
Saule Salix sp. Soleil 6 3
Spirée à larges feuilles Spirea latifolia Soleil 1,5 9-10
Sureau Sambucus spp. Soleil 3-4 7-9
Chalet de Ebbing Elaeagnus ebbingei  Soleil à mi-ombre 1-3 9-10
Viorne Viburnum sp. Soleil à mi-ombre 2-6 8-10

Des arbres feuillus fréquemment plantés en France

  • Frêne commun (Fraxinus excelsior) : en hiver, ses samares constituent une nourriture appréciée.
  • Hêtre (Fagus sylvatica) : produit des faînes prisées par de nombreuses espèces.
  • Chêne (Quercus spp.) : riche en fruits et en insectes. Offre de nombreux sites de nidification.
  • Charme (Carpinus betulus) : fournit des graines (verdier…).
  • Peuplier tremble (Populus tremula) : riche en insectes. Apprécié des mésanges et des fauvettes.
  • Bouleau (Betula pendula) : c’est l’arbre préféré des oiseaux. Fournit des graines et attire les insectes. Les Sizerins flammés (Carduelis flammea) se nourrissent au printemps de ses chatons.

Des conseils de plantation pour quelques espèces d’arbres feuillus

Nom français Nom latin Exposition conseillée Hauteur (m) Fructification (mois) Fruit persistant
Bouleau Betula sp. Soleil 10-20 8-10 oui
Cerisier / Merisier Prunus sp. Soleil 10 8-10 oui
Charme Carpinus sp. Soleil à mi-ombre 8 8-10  
Chêne Quercus sp. Soleil 15-25 9-11 oui
Érable Acer sp. Soleil à mi-ombre 20-25 8-10 oui (certaines espèces)
Frêne Fraxinus sp. Soleil 15-20 9-11 oui
Hêtre Fagus sp. Soleil à mi-ombre 20 9-11  
Peuplier Populus sp. Soleil 20-30 5-6  
Mûrier Morus sp. Ensoleillée 5-10 6-7  

Conseils de plantation pour quelques espèces de conifères

Les conifères ont plusieurs avantages pour les oiseaux  : ils offrent un abri durant l’hiver et les intempéries, une protection contre les prédateurs, de la nourriture (graines) lors de leur période de fructification et des sites de nidification. De nombreux passereaux se nourrissent des graines contenues dans les cônes : c’est le cas par exemple des sittelles, des pinsons, de certaines mésanges, des gros-becs, des sizerins, des tarins, des geais, des cassenoix ou des becs-croisés. 
Quelques conifères, comme le Genévrier commun (Juniperus communis) et l’if commun (Taxus baccata), fournissent des baies appréciées par les merles, les grives, les jaseurs (en Amérique du Nord et en Scandinavie), les merlebleus (Sialia sp.)… Les roitelets et d’autres insectivores inspecteront les branches et les rameaux à la recherche d’insectes et d’araignées.
La meilleure période pour planter les résineux est comprise entre octobre et mars. Ils préfèrent plutôt les sols légèrement acides et bien drainés. Beaucoup redoutent la sécheresse, mais d’autres sont bien adaptés au manque d’eau comme les genévriers, les pins ou les cèdres (Cedrus sp.). Les conifères n’ont pas besoin de beaucoup de soins et ils peuvent s’accommoder de sols pauvres : il suffit d’apporter une fois par an un peu de compost ou une couche de feuilles.

Nom français Nom latin Exposition conseillée Hauteur (m) Fructification (mois) Fruit persistant
Genévrier commun Juniperus communis Soleil 0,6 9-11 oui
Mélèze Larix sp. Soleil 25 8-9 oui
Pin Pinus sp. Soleil à mi-ombre 20-25 8-11 oui
Sapin Abies sp. Soleil à mi-ombre 20-25 8-10 non
If commun Taxus baccata Tous types 12-15 8-11 non

L’If commun, un conifère original aux nombreuses qualités

Les baies de l'If commun (Taxus baccata)

Les baies de l’If commun (Taxus baccata) sont très appréciées des merles, des grives et de la Sittelle torchepot (Sitta europaea). 
Photographie : Ornithomedia.com

L’if commun (Taxus baccata) ne porte pas de cônes, les arbres femelles produisant des baies rouges entre août et novembre. Il vit longtemps et pousse lentement, et il se prête bien à la taille. Son bois est très dur, et ses aiguilles contiennent de la baccatine, une substance largement utilisée pour la production de médicaments anti-cancéreux. Si toutes les parties sont toxiques pour les humains et le bétail (sauf la partie rouge de la baie qui peut même servir à faire des confitures), cet arbre a beaucoup de qualités pour les oiseaux : il leur offre des sites de nidification et un abri, et ses baies sont très appréciées des Turdidés, principalement du Merle noir (Turdus merula) et des Grives musicienne (T. philomelos) et draine (T. viscivorus), mais aussi de la Sittelle torchepot (Sitta europaea). Ces oiseaux jouent un rôle essentiel dans la dissémination de l’If commun.
On peut le planter en haie ou isolément entre octobre et avril (en dehors des périodes de gel), dans des sols bien drainés et dans des emplacements plutôt ensoleillés ou légèrement ombragés. Il peut atteindre 16 mètres de haut.

Des conifères nains et décoratifs

Beaucoup de résineux (sapins, pins, épicéas, cèdres…) atteignent des tailles imposantes et il est donc difficile de les planter dans un petit jardin en ville. Une solution est de choisir des espèces ou des variétés naines (= moins de trois mètres de haut une fois adultes) : elles sont souvent décoratives, de formes variées, odorantes et ont les mêmes avantages pour les oiseaux que des essences de grande dimension.  
Vous pouvez planter des espèces européennes comme le Genévrier commun (Juniperus communis), le Cyprès commun (Cupressus sempervirens) ou le Pin mugo (Pinus mugo), mais certains conifères exotiques et/ou ornementaux au port réduit (nain) fourniront rapidement un abri sûr et une nourriture abondante (on a même remarqué en Écosse que les becs-croisés préféraient se nourrir des graines des conifères nord-américains, lire En Écosse, les becs-croisés préfèrent les conifères exotiques). 

Voici ci-dessous une sélection de variétés ornementales de taille réduite attractives pour les oiseaux :

  • Cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana) de la variété « ellwoodii » (forme conique, moins de trois mètres de haut) : offre de bons sites de nidification pour le Verdier d’Europe (Chloris chloris) ou le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) par exemple;
  • Cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana) des variétés « minima » (forme arrondie, moins de 1,5 mètre de haut) et « gnome » (forme arrondie, moins de un mètre de haut) : offrent de bons sites de nidification pour l’Accenteur mouchet (Prunella modularis) par exemple;
  • Genévrier rampant (Juniperus horizontalis) de la variété « Mother Lode » : beau feuillage vert doré qui offre des baies et un couvert protecteur;
  • Pruche du Canada (Tsuga canadensis) de la variété « Cole’s prostrate » : port bas, en cascade, offre un bon abri aux passereaux qui se nourrissent au sol comme les pinsons ou les accenteurs en en Amérique du Nord les tohis (Pipilo sp.) ou les juncos (Junco sp.);
  • Épicéa bleu du Colorado (Picea pungens) de la variété « ‘montgomery » : très beau feuillage, atteignant moins de 1,5 mètre de haut, très apprécié des mésanges et des gros-becs.

V – Dix plantes indispensables dans un petit jardin urbain

Voici ci-dessous une sélection de dix plantes « incontournables », utiles pour la faune (pas uniquement les oiseaux), et qui pourront également être installées dans un petit jardin urbain.

Nom Arguments
Tournesol (Helianthus sp.) Une fleur incontournable. Il faut toutefois éviter les variétés doubles (celle par exemple qui figure dans le célèbre tableau de Van Gogh), leurs pétales supplémentaires signifiant qu’il y a moins de pollen disponible pour les insectes. Ces fleurs sont décoratrices et offrent des graines pour les oiseaux au moment du changement de saison.
Digitale (Digitalis sp.) Il s’agit de fleurs classiques très attractives pour les espèces pollinisatrices, comme les bourdons. Leurs fleurs apparaissent entre juin et septembre. Attention toutefois, ces plantes sont toxiques si elles sont consommées par les humains ou les animaux.
Thym (Thymus sp.) Les fleurs de cet arbuste attirent les abeilles et les autres espèces pollinisatrices, et il constitue un excellent abri pour les coléoptères et d’autres invertébrés qui constituent une source de nourriture pour les oiseaux.
Lavande (Lavendula sp.) Les fleurs de cet arbuste attirent les abeilles et les papillons et quand elles montent en graines, les oiseaux peuvent en profiter.
Chèvrefeuille (Lonicera sp.) Les fleurs de cette plante grimpante sont très attractives pour de nombreux insectes en été, et les fauvettes et les grives adorent ses baies.
Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) Les baies rouges de ce petit arbre sont très appréciées en automne par les oiseaux (notamment les grives et les merles), et sa petite taille en font un très bon choix pour les petits jardins en ville.
Sédum remarquable (Sedum spectabile) Les fleurs de cette espèce fournissent du nectar tard dans la saison et sont très appréciées par les syrphes, les abeilles et les papillons. Les sédums en général sont des plantes très intéressantes car décoratives et rustiques.
Buisson ardent (Pyracantha sp.) Cet arbuste dense offre un refuge sûr aux oiseaux et leur fournit de la nourriture (baies rouges). Le nectar de ses fleurs est très apprécié des insectes.
Vinette (Berberis sp.) Une très bonne plante pour les bordures. Les nombreuses variétés fournissent du nectar aux papillons et un abri pour leurs chenilles.
Salicaire commune (Lythrum salicaria) Cette plante appréciera les parties les plus humides de votre jardin. Elle fleurit de juin à la fin du mois d’août et constitue une importante source de nectar, surtout pour les sphinx. 

VI – Attention aux plantes invasives

Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum)

La Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum) est considérée comme invasive, donc ne la planter pas dans votre bassin pour oiseaux !
Photographie : The Invasive Species Initiative

Lors du choix de végétaux que l’on désire planter dans son jardin pour attirer les oiseaux, il convient de ne pas choisir certaines espèces invasives, qui risquent de se développer au détriment de la flore locale. Nous remercions Mathias Voirin, du bureau d’études Esope, pour la rédaction de ce paragraphe très important qui nous rappelle quelques notions souvent oubliées.

Une prise de conscience récente

En effet, la prise de conscience des problèmes engendrés par les espèces invasives est apparue que récemment (à peine plus de 10 ans) mais il ne faut pas les sous-estimer. Les plantes invasives sont considérées comme la deuxième cause de disparition des espèces au niveau mondial : le problème est donc réel.
Toutes les espèces introduites dans un but ornemental (jardin) ou de culture (pour les apiculteur, par exemple) ne sont pas invasives mais sont susceptibles de le devenir. Une liste (non exhaustive) de ces espèces envahissantes a d’ailleurs été réalisée au niveau français.

Liste des espèces invasives au niveau français

Des listes d’espèces invasives sont disponibles sur Internet, comme celle-ci sur Wikipedia. Nous vous proposons dans le tableau ci-dessous celle issue d’une synthèse coordonnée par Serge Muller, de l’université de Metz (57), pour le Ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Direction de la Nature et des Paysages (mars 2000).

Nom latin Nom français
Acer negundo Erable negundo
Ailanthus altissima Faux-Vernis du Japon
Ambrosia artemisiifolia Ambroisie à feuilles d’Armoise
Amorpha fruticosa Faux-indigo
Aster lanceolatus Asters américains
Aster novi-belgii Asters américains
Azolla filiculoides Azolla fausse-fougère
Baccharis halimifolia Sénéçon en arbre
Bidens frondosa Bident à fruits noirs
Buddleja davidii Buddleia de David
Campylopus introflexus Une mousse invasive (pas de nom en français)
Carpobrotus edulis Griffe de sorcière
Carpobrotus acinaciformis Doigt-de-sorcière
Clathrus archeri Anthurus d’Archer
Cortaderia selloana Herbe de la Pampa
Egeria densa Elodée dense
Elodea canadensis Elodée du Canada
Elodea nuttallii Elodée de Nuttall
Elodea callitrichoides Élodée à feuilles allongées
Reynoutria/Fallopia japonica Renouée du Japon
Reynoutria/Fallopia sachalinensis Renouée de Sakhaline
Reynoutria/Fallopia japonica xsachalinensis Renouée de Bohème
Helianthus tuberosus Topinambour
Heracleum mantegazzianum Berce du Caucase
Impatiens glandulifera Balsamine de l’Himalaya
Impatiens parviflora Balsamine à petites fleurs
Lagarosiphon major Élodée crépue
Lemna minuta Lentille d’eau minuscule
Lemna turionifera Lentille d’eau rouge
Ludwigia peploides/ Ludwigia uruguayensis
Jussie rampante
Myriophyllum aquaticum Myriophylle du Brésil
Orthodontium lineare  Une mousse invasive (pas de nom en français)
Paspalum dilatatum Paspale dilaté
Paspalum distichum Paspale distique
Prunus serotina Cerisier tardif
Rhododedron ponticum Rhododendron pontique
Robinia psedoacacia Robinier faux-acacia
Senecio inaequidens Sénéçon du Cap
Solidago canadensis Solidage du Canada ou Verge d’Or du Canada
Solidago gigantea Solidage glabre
Spartina townsendii Spartine de Townsend

NB : A noter que certaines espèces comme la Berce du Caucase peuvent avoir des répercussions directes sur l’homme au niveau sanitaire : en effet, cette plante contient des molécules urticantes puissantes pouvant entraîner des brûlures de la peau assez sérieuses.

Des espèces invasives interdites

Le conseil est alors simple pour éviter de propager ces espèces : il ne faut généralement pas les planter, même dans les jardins car elles peuvent s’en « échapper » et coloniser des espaces naturels, perturbant l’équilibre des habitats naturels (flore et faune). Toutefois le débat est ouvert en Grande-Bretagne, certaines espèces comme le buddleia attirant par exemple les papillons, et la Royal Horticultural Society étudie actuellement en détail quelles sont les plantes posant vraiment problème. Même si l’espèce qui vous intéresse ne figure pas dans le tableau ci-dessus, il faut se renseigner sur son caractère indigène des plantes que vous désirez planter pour ne pas provoquer un nouveau point d’essaimage. La notion de zone géographique est très importante pour qualifier l’aspect autochtone d’une espèce : un taxon méditerranéen est par exemple exotique pour les régions septentrionales d’Europe et inversement. La plupart des espèces introduites en France provenant d’Amérique du Nord, la barrière continentale est souvent utilisée pour définir une espèce introduite.
Un autre problème se rajoute: les jardineries ne sont pas forcément sensibilisées sur ce problème et mettent en vente de nombreuses plantes invasives ou pouvant le devenir. Il faudra du temps pour que les mentalités changent et prennent conscience de se problème déjà important à travers le monde. 

Des espèces « sûres »

Concernant les espèces autochtones :

  • Arbres : bouleaux, tilleuls, sorbiers, hêtre, charme, alisiers, cerisiers, aulnes…
  • Arbustes : viornes, fusain, chèvrefeuilles, cornouillers, noisetier…
  • Plantes aquatiques : iris, joncs, nénuphar, potamot … (surtout pas de jussie, de jacinthe d’eau ou d’élodées, toutes considérées comme très invasives)
  • Herbacées : beaucoup d’espèces sauf les asters (souvent invasifs), les solidages, rudbeckia…

VII – Fournir de l’eau aux oiseaux

Merle noir (Turdus merula) se baignant

Merle noir (Turdus merula) femelle se baignant, Châteauneuf-sur-Loire (Loiret) le 18/02/2015.
Photographie : Mary Moreau-Dutheil

Les oiseaux ont besoin d’eau toute l’année

Les oiseaux en ont besoin pour survivre, surtout lors des canicules ou des périodes de grand froid. Pour en savoir plus, lire notre article Donner de l’eau aux oiseaux toute l’année

Étang ou bassin d’eau

Un étang ou un bassin d’eau doit avoir une plage d’accès ou une partie peu profonde pour que les oiseaux y aient accès en marchant sans être obligés de nager. Un bosquet d’arbustes près de l’étang est recommandé pour qu’ils puissent s’y réfugier en cas d’attaque par un prédateur. Le bruit de l’eau qui coule attire les oiseaux, donc un jet d’eau ou une cascade est souhaitable. En outre, cette circulation de l’eau l’empêche de geler en hiver.

Une cascade

Une cascade attire l’attention des oiseaux par son clapotis. Disposez des roches à proximité pour que les oiseaux puissent s’approcher et se poser. Des arbustes contre la cascade offrent un refuge sûr.

Une fontaine

Une fontaine est plus difficilement aménageable pour les oiseaux parce qu’elle est généralement trop profonde : pensez alors à placer une roche ou une dalle à fleur d’eau, submergée d’environ un centimètre. Les oiseaux vont aimer s’y baigner.

Un bain d’oiseaux

Un bain est très décoratif : les oiseaux s’y abreuvent et s’y baignent à condition que l’eau soit changée tous les jours. L’eau sale et limoneuse ne fera en effet qu’attirer les insectes indésirables.
Remarque : il est possible d’installer un chauffe-eau d’aquarium ou un dispositif spécialement conçu pour les bains d’oiseaux qui permettront aux oiseaux de boire même en hiver.

Un robinet qui goutte

Vous serez surpris de voir comment des oiseaux peuvent être attirés par un simple robinet qui goutte.

L’hygiène

Merle noir (Turdus merula) se baignant

Merle noir (Turdus merula) se baignant près de la  citadelle de Namur (Bruxelles) le 04/04/2013.
Photographie : Isabelle de Roover

Un bain pour oiseaux requiert une hygiène régulière : le vent y apporte en effet divers débris et les oiseaux y laissent les traces de leur passage. Immanquablement, des algues se formeront. Il faut donc changer l’eau tous les deux ou trois jours. De plus, un brossage hebdomadaire avec de l’eau chaude additionnée de savon noir vous permettra de maintenir les lieux propres.

Des solutions astucieuses

Un point d’eau, peu importe sa grandeur, est l’un des moyens les plus sûrs pour attirer les oiseaux. Vous trouverez sur le marché plusieurs modèles de bains d’oiseaux du plus simple au plus sophistiqué, à prix souvent modiques. Mais, vous pouvez improviser un bain d’oiseaux avec un simple couvercle de poubelle renversé sur le sol. La soucoupe d’un pot de fleurs convient aussi. Il suffit que la profondeur du bain ait un maximum de 5 cm. Si vous avez déjà un bain et qu’il est trop profond, vous n’avez qu’à y mettre quelques pierres au fond.
On recommande l’utilisation d’un bain sur socle partout où il y a des chats car les oiseaux aux plumes sont mouillées volent difficilement et sont très vulnérables. Assurez-vous qu’il y ait des arbres ou des arbustes à proximité pour que les baigneurs puissent s’y percher pour lisser leurs plumes ou échapper à un prédateur.
Le bruit de l’eau qui coule a un pouvoir d’attraction très important. Si vous ne désirez pas acheter une pompe ou une fontaine, il existe une solution peu coûteuse et facile à réaliser pour produire un clapotis irrésistible : il suffit de suspendre un seau d’eau dont le fond sera percé d’un tout petit trou au-dessus d’un bassin. N’oubliez pas de couvrir le seau pour empêcher l’évaporation de l’eau et les débris de tomber dans le seau. Une autre solution économique est l’achat d’un réservoir d’eau conçu pour le camping. Il est déjà muni d’un bec verseur dont vous n’aurez qu’à régler le débit pour obtenir un clapotis.
Fournir de l’eau en hiver n’est pas facile et vous trouverez dans les magasins spécialisés des éléments chauffants et des bains d’oiseaux chauffés pour résoudre le problème. Il existe une solution plus économique : il suffit de placer une ampoule de 60 Watts dans un grand pot à fleur en céramique enveloppé d’un isolant. Vous le coifferez ensuite d’une soucoupe (qui vient habituellement avec le pot) remplie d’eau. La seule chaleur dégagée par l’ampoule empêchera l’eau de geler.

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