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Luc Strenna et Nicolas Boileau nous en disent plus sur leur ouvrage dédié au Faucon crécerelle, un rapace aux « liens » profonds avec les humains
Luc Strenna et Nicolas Boileau, les deux auteurs du livre « La Crécerelle, ou le noble destin d’une prolétaire ».
Introduction
Le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) est un petit rapace élégant et répandu dans une grande partie de l’Europe. Le mâle adulte a la tête gris bleuté, le dos roux tacheté de noir et la queue grise barrée, avec une large bande noire terminale, tandis que la femelle est globalement brun uniforme, avec une queue rousse finement barrée. Les deux sexes ont de fines « moustaches » sombres. Généraliste, il occupe une grande diversité d’habitats, y compris les zones urbaines, où il chasse principalement des micromammifères, qu’il repère notamment par son vol stationnaire, dit « du Saint-Esprit ».
Malgré son apparente « banalité », le Faucon crécerelle n’est pas qu’un oiseau parmi les autres : en effet, il est présent depuis très longtemps dans les traditions, les croyances, les arts et les mythes de l’Humanité. Dans l’Égypte ancienne par exemple, il était, comme l’Ibis sacré, fréquemment momifié. Dans leur livre « paru en 2024 aux éditions L’Harmattan, Luc Strenna et Nicolas Boileau ont combiné ornithologie, éthologie, histoire, linguistique et sémiotique pour souligner la place symbolique et culturelle méconnue qu’occupe ce rapace à travers les temps, dans les campagnes comme en ville.
Après une présentation générale de leur livre, nous vous proposons une interview des deux auteurs, qui nous ont répondu sur des sujets variés concernant le Faucon crécerelle et ses « liens » avec les humains.
Abstract
The Common Kestrel (Falco tinnunculus) is an elegant small long-tailed raptor distributed over a large part of Europe. The adult male has a bluish-gray head, a reddish-black back and a barred gray tail, with a broad black terminal band, while the female is globally uniform brown, with a finely barred reddish tail. both sexes have shadowy « whisker » ends. Generalist, it occupies a wide variety of habitats, including urban areas, where it hunts mainly micromammals, which it remarkably targets by its stationary flight, called « of the Holy Ghost ».
Despite its apparent « banality », the Common Kestrel is not just a bird among others: in fact, it has been present for a very long time in the traditions, beliefs, arts and myths of Humanity. In ancient Egypt for example, this raptor was, like the Sacred Ibis, frequently mummified. In their book « » published in 2024 by L’Harmattan editions, Strenna and Nicolas Boileau combine ornithology, ethology, history, linguistics and semiotics to emphasize the symbolic and cultural place of this time. in the countryside as in the city.
After a general presentation of their book, we present an interview with the two authors, who told us about a variety of topics related to the Common Kestrel and its « connections » with humans.
Le livre « La Crécerelle, ou le noble destin d’une prolétaire » : un approche interdisciplinaire
La couverture du livre « La Crécerelle, ou le noble destin d’une prolétaire ». |
Du fait de sa présence dans une grande partie de l’Europe, de sa facilité d’observation et d’identification (lire Distinguer les Faucons crécerelle et crécerellette) et de sa « proximité » avec les humains, nichant fréquemment dans les villes et les villages (lire Conseils pour favoriser la nidification du Faucon crécerelle sur une maison), y compris sur nos monuments les plus prestigieux (lire Cinq ans après l’incendie, où en sont les Faucons crécerelles de Notre-Dame de Paris ?) le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) peut parfois nous sembler « banal », voire « insignifiant ». Pourtant, il occupe une place culturelle et symbolique ancienne et importante pour l’Humanité. C’est notamment pour cette raison que Luc Strenna et Nicolas Boileau ont décidé de lui consacrer un ouvrage intitulé « paru en 2024 aux éditions L’Harmattan.
Jusque-là, peu ou pas d’étude n’avait abordé ce rapace sous un angle, mêlant biologie, culture, histoire et langage. Les deux auteurs ont adopté une approche zoosémiotique, explorant les significations, les signes et les symboliques que l’oiseau a portées et porte encore dans les sociétés humaines. On y trouve ainsi non seulement des éléments sur sa biologie, son comportement et ses habitats, mais aussi sur sa place dans les croyances, le langage et la littérature, l’ensemble formant ainsi une « biographie » culturelle originale.
Après une préface d’Allain Bougrain‑Dubourg, président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux et une introduction générale, le livre est structuré en chapitres qui reflètent cette approche interdisciplinaire : un portrait naturaliste (biologie, comportements, habitats, etc.), une histoire culturelle, qui représente la partie centrale de l’ouvrage, abordant entre autres la présence de l’oiseau dans les mythes, les croyances anciennes, les manuscrits, les emblèmes, les bestiaires, les arts, la littérature, la culture populaire, les médias et la photographie animalière, l’étymologie, qui traite des origines et des variations nationales et régionales du mot Crécerelle et de son apparition dans les expressions, un point sur son image de « prolétaire », par opposition aux rapaces considérés comme plus « nobles » comme le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), et enfin ce que la zoosémiotique permet de comprendre. Il se termine par une conclusion générale, avec notamment une « réhabilitation » symbolique d’un oiseau modeste et une réflexion sur notre relation au vivant ordinaire. Ce livre s’adresse ainsi à un public varié, intéressé par les sujets naturalistes, sociologiques et/ou philosophiques.
Éditeur : L’Harmattan – Date de parution : 23 mai 2024 – Format : 15,5 x 1.63 x 24 cm – 282 pages – Prix : 29 euros TTC – ISBN : 978-2336403205 – Le commander en ligne.
Interview de Luc Strenna et Nicolas Boileau
1 – Dans votre ouvrage, vous indiquez que sur 77 livres scientifiques consacrés aux faucons entre 2013 et 2017, 39 ont été consacrés au Faucon pèlerin, contre neuf seulement à toutes les espèces de crécerelles : est-ce pour cela que vous avez souhaité en consacrer un au Faucon crécerelle ? Avez-vous une attachement particulier à cette espèce ?
Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) mâle sur la pointe de la Hague (Manche) le 23 août 2024. |
Luc Strenna et Nicolas Boileau : oui, en partie, et aussi parce qu’il n’existait aucun ouvrage en langue française sur le Faucon crécerelle, qui, par ailleurs, nous passionne tous deux depuis très longtemps et a fait l’objet de nos premières publications scientifiques. Les trois principales monographies existantes, en langue anglaise, se complètent et sont toutes, à des degrés différents, intéressantes, mais nous souhaitions écrire la nôtre.
2 – La population française de Faucons crécerelles, comprise entre 86 470 et 100 300 couples en 2016-2017, serait la plus importante du continent : comment expliquer cela, alors que l’on pourrait penser que d’autres pays seraient plus favorables, comme l’Espagne ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : l’Espagne possède de plus grandes surfaces de milieux arides et semi-arides, moins favorables à l’espèce que les milieux agricoles et les climats beaucoup plus diversifiés de la France. Dans la péninsule ibérique, les micromammifères constituent une part moindre de son régime alimentaire qu’en France, alors qu’ils représentent sa ressource trophique la plus « rentable ».
3 – Les pots de fleurs et jardinières sur des rebords de fenêtres ou des balcons sont également, quoique rarement, fréquentés, sauf en Israël où ce comportement est très fréquent, et même majoritaire en zone urbaine : comment expliquez-vous cette particularité ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : il existe très probablement une anthropophilie ancienne du Faucon crécerelle dans les zones urbaines d’Israël, où les sites alternatifs de nidification sont peu nombreux dans les milieux ouverts qui occupent une grande partie de ce pays. De plus, l’espèce avait peut-être été éliminée des zones rurales de l’État hébreu. Le Faucon crécerelle est capable d’une surprenante proximité avec l’Homme, pour peu qu’on la laisse tranquille (lire Le Faucon crécerelle peut nicher dans une jardinière sur un balcon).
4 – Certains sites de nidification peuvent être occupés par plusieurs générations de Faucons crécerelles (vous citez dans votre livre le cas d’une aire qui a été utilisée durant plus de 80 années consécutives) : est-ce rare parmi les rapaces ?
Le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) niche sur la tour du château de Montbard (Côte-d’Or) depuis au moins le XVIIIe siècle d’après « l’Histoire des oiseaux » du comte de Buffon. |
Luc Strenna et Nicolas Boileau : ce n’est pas pas nécessairement rare, du moins pour les espèces rupestres nichant sur des falaises ou de bâtiments, les aires construites dans les arbres étant par nature plus éphémères, en tout cas si elles n’ont pas été détruites par l’Homme et si les conditions environnementales se sont maintenues. En Alaska par exemple, un site est fréquenté par le Faucon gerfaut (Falco rusticolus) depuis plus de 2 000 ans !
5 – Les cas de cannibalisme entre poussins (caïnisme) et de cannibalisme des adultes envers des poussins n’ont pas été observés chez cette espèce, à l’inverse de deux autres falconidés proches, comme la Crécerelle d’Amérique (Falco sparverius) et le Faucon crécerellette (F. naumanni) : comment peut-on expliquer cette différence ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : ces cas sont très difficiles à observer, faute de caméras placés près des aires, même si elles sont de plus en plus fréquentes. Récemment, des observations ont cependant été rapportées dans la littérature ou soupçonnées par des auteurs. Le phénomène n’en demeure pas moins rarissime et doit concerner des cas extrêmes de famine pour les oiseaux qui y sont acculés. Nous n’avons pas d’explications concernant cette différence de fréquence des cas avec le Faucon crécerellette et la Crécerelle d’Amérique, d’autant qu’une espèce est coloniale et l’autre non.
6 – La présence du Faucon crécerelle favoriserait la nidification du Pigeon colombin (Columba oenas) ou encore du Courlis cendré (Numenius arquata), ces derniers profitant de l’agressivité du Faucon crécerelle qui défend son aire vis-à-vis des autres prédateurs, comme les corvidés, permettant de les éloigner : sait-on si dans les zones urbaines, d’autres espèces profitent de la présence d’un couple nicheur de Faucons crécerelles ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : oui, une étude israélienne a montré que nicher à côté du Faucon crécerelle en ville était bénéfique pour le Moineau domestique (Passer domesticus) ; certes, 3 % de ces passereaux sont prédatés en moyenne, mais, en échange, leur succès reproducteur est très élevé, grâce à la réduction du pillage de leur nid.
7 – Les Faucons crécerelles seraient capables, à l’instar d’autres rapaces, d’identifier les traces (fientes, lichens, restes de matériaux, etc.) d’une fréquentation ancienne d’un site, qu’ils choisissent alors préférentiellement : peuvent-ils aussi utiliser des nids qui ont été occupés un moment par d’autres espèces ?
La concurrence pour les sites de nidification est rude entre le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) et l’Effraie des clochers (Tyto alba), cette dernière l’emportant généralement. |
Luc Strenna et Nicolas Boileau : le repérage des sites occupés est sans doute lié à l’espèce, mais en effet, les Faucons crécerelles utilisent fréquemment d’anciens nids construits par d’autres oiseaux, comme les corvidés, ou des cavités et des nichoirs qui ont été occupés par des rapaces nocturnes, comme l’Effraie des clochers (Tyto alba), la Chouette hulotte (Strix aluco) ou la Chevêche d’Athéna (Athene noctua). Dans quelques rares cas, les espèces peuvent même cohabiter, ce qui se termine toujours mal.
8 – Un recensement, non exhaustif, des différentes dénominations du Faucon crécerelle dans les langues, dialectes et patois européens, a fait apparaître, au total, pas moins de 264 termes dans plusieurs pays : une telle abondance d’appellations est-elle unique parmi les rapaces ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : non, mais l’on croyait qu’elle ne pouvait exister que chez des espèces plus prestigieuses, comme l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) ou le Faucon pèlerin ; il n’avait jamais été montré, à ce jour, qu’elle pouvait aussi concerner une espèce commune et sans prestige particulier.
9 – Vous décrivez deux cas de braconnage et de consommation de Faucons crécerelles par des Roms en France : est-ce exceptionnel ou bien courant en Europe de l’Est ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : nous n’avons pas d’information au-delà de ces deux cas ponctuels, mais la tradition de consommation de tout ce qui peut se manger est ancienne dans certains populations. Le braconnage est ainsi répandu en Europe du Sud, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, il concerne différents publics (chasseurs, agriculteurs, etc.), et il s’agit le plus souvent de massacres gratuits. Il ne fait aucun doute que la consommation de Faucons crécerelles a pu être courante pour des populations en situation de pénurie alimentaire (elle est d’ailleurs attestée chez les hommes préhistoriques).
10 – En Égypte, la très grande majorité des rapaces momifiés était constituée de Faucons crécerelles qui étaient, avec les Ibis sacrés (Threskiornis aethiopicus), les oiseaux les plus nombreux à avoir subi cette pratique : pensez-vous qu’il existait des élevages à grande échelle de ces rapaces pour le commerce des momies, comme cela existait avec les chats ?
Radiographie de la célèbre momie SACHM 2545 d’un jeune mâle de Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) qui s’était étouffé avec une souris. |
Luc Strenna et Nicolas Boileau : il est indubitable que l’espèce était élevée à des fins de momification ultérieure, car elle n’appartenait pas aux espèces « uniques », sacrées par essence, mais aux « votifs », c’est-à-dire aux animaux consacrés par un vœu. Au vu du nombre de momies de faucons trouvées dans les sépultures, cet élevage était probablement massif.
11- Vous citez l’utilisation du Faucon crécerelle dans des maisons de retraite pour stimuler l’intérêt des pensionnaires : dans quels pays cela se pratique-t-il ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : nous avons trouvé des exemples dans quelques pays européens, principalement en Grande-Bretagne et en France.
12 – Le Faucon crécerelle chasse majoritairement les rongeurs, mais en fauconnerie, il peut être utilisé pour chasser les oiseaux : d’après vous, pourquoi cette espèce se concentre-t-elle plutôt sur les premiers au détriment des seconds ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : elle est plus adaptée, morphologiquement comme éthologiquement, à la chasse aux rongeurs et le « rapport qualité/prix » énergétique (énergie consommée/énergie ingurgitée) est largement favorable à ces derniers.
13 – Les Faucons crécerelles nichent fréquemment dans les clochers des églises, où ils ne semblent pas être trop dérangés par le bruit puissant des cloches : leur ouïe est-elle développée ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : oui, des recherches récentes ont mis en évidence que l’espèce avait des capacités auditives plus développées qu’on ne le pensait, notamment pour la détection des proies, qui n’est pas seulement visuelle, comme l’atteste les individus suivant des yeux des rongeurs se déplaçant sous la neige. La tolérance au bruit n’a cependant pas été étudiée, chez cette espèce comme pour bien d’autres, mais il faut se garder de tout anthropomorphisme : des bruits, même s’ils sont très forts, ne correspondent pas nécessairement à un danger, dont la crainte serait innée ou acquise par les Faucons crécerelles.
14 – Vous avez trouvé, dans la littérature et sur Internet, 34 poèmes, très majoritairement anglo-saxons, où le Faucon crécerelle est cité : comment expliquer cet intérêt poétique pour ce rapace dans la langue anglaise ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : les anglophones ont toujours été, culturellement, beaucoup plus « ornithophiles » que les latins.
15 – Les Faucons crécerelles ont un plus faible succès reproducteur en zone urbaine et périurbaine qu’en zone urbaine : cela signifie-t-il que son installation en ville est « contrainte » ?
Jeunes Faucons crécerelles (Falco tinnunculus) dans leur nichoir installé sur une maison dans un village de Pyrénées-Atlantiques. |
Luc Strenna et Nicolas Boileau : oui, c’est ce qui ressort d’études réalisées en Allemagne et en Autriche. La ville est attractive, car elle offre beaucoup sites de nidification, surtout dans les centres historiques, avec un nombre réduit de prédateurs et de compétiteurs, mais au prix de dépenses énergétiques plus élevées pour se nourrir. Beaucoup de faucons sont en effet contraints de se déplacer pour rechercher leurs proies (rongeurs principalement) en périphérie, ou de consommer sur place des proies alternatives plus difficiles à capturer, comme les oiseaux. En revanche, à Rome (Italie) par exemple, le Faucon crécerelle trouve intra muros des lézards et des gros insectes.
16 – L’espèce semble progresser en Europe du Nord, sauf au Danemark, et elle augmente en Italie et en Suisse mais baisse en Espagne : peut-on expliquer ces différences de tendance ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : en Europe du Nord, le dérèglement climatique semble favoriser l’expansion de l’espèce sur plusieurs kilomètres par an en direction du Nord, à cause d’un climat et de ressources alimentaires plus favorables. En Suisse, l’espèce est favorisée par un programme massif de pose de nichoirs et par une agriculture qui soutien la mise en place de jachères et de bandes enherbées dans un contexte montagnard, dominé par les herbages. En Italie, où son régime est plus largement insectivore, l’espèce s’est adaptée à une agriculture intensive, dans la plaine du Pô par exemple, et nidifie en nombre dans les villes, alors que, dans les bastions européens de l’espèce que sont le Royaume-Uni, la France et l’Espagne, elle ne s’est que partiellement adaptée et subit par exemple les effets d’une utilisation importante de produits chimiques depuis les années 1990. Globalement, la population européenne est donc en déclin.
17 – L’essor récent des Techniques Culturales Simplifiées, limitant le travail du sol et qui sont donc favorables aux populations de Campagnols des champs (Microtus arvalis), qui sont les proies principales du Faucon crécerelle, pourrait lui fournir une bouffée d’oxygène : ces techniques sont-elles encore rares ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : ces techniques sont en augmentation depuis les années 1980 sur le territoire français, où elles représentent maintenant environ un tiers des surfaces cultivées selon le site web Agro-League, mais elles n’auront un impact positif que si elles ne s’accompagnent pas de pratiques biocides plus offensives, comme une augmentation des pesticides, et en particulier des rodenticides.
18 – Les champs de céréales, qui nous apparaissent parfois comme abiotiques, peuvent receler une nourriture de substitution aux campagnols, comme les orthoptères : assiste-t-on en fin d’été à de grands rassemblements de Faucons crécerelles dans les champs moissonnés ?
Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) |
Luc Strenna et Nicolas Boileau : les juvéniles développent leurs capacités à chasser sur ce type de proies, étant incapables de capturer des rongeurs avant plusieurs semaines après leur envol. Les orthoptères sont consommés en zone méditerranéenne de façon plus systématique, tous âges confondus. Contrairement à ce que l’on observe pour d’autres espèces, comme le Faucon crécerellette (lire Nouvel afflux de Faucons crécerellettes dans le sud de la France), nous n’avons pas connaissance de grands rassemblements de Faucons crécerelles dans les champs moissonné : ils n’excèdent généralement pas une ou deux familles.
19 – Avez-vous d’autres projets de livres sur les oiseaux ?
Luc Strenna et Nicolas Boileau : oui, nous rédigeons une monographie de vulgarisation scientifique sur le Faucon crécerelle dans la collection des Sentiers naturalistes, chez Biotope éditions, dont la sortie est prévue fin 2027. Après l’ouvrage actuel, qui propose principalement une histoire culturelle de ce rapace, la nouvelle monographie privilégiera, à l’inverse, une histoire naturelle, complétant ainsi notre dyptique sur cette espèce.
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Compléments
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Faucon crécerelle (Falco tinnunculus)
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