Le Fuligule nyroca (Aythya nyroca) mesure de 41 cm à 43 cm de long pour une envergure de 63 à 67 cm. Au printemps, le mâle a un plumage est brun acajou et l’iris blanc, tandis que la femelle est plus terne et son iris est sombre. Les deux ont le ventre et les sous-caudales blancs. Le jeune de première année ressemble à la femelle, mais est encore plus terne.

Fuligules nyrocas (Aythya nyroca) dans le marais de Capitello près d'Ajaccio (Corse-du-Sud)

Fuligules nyrocas (Aythya nyroca) dans le marais de Capitello près d’Ajaccio (Corse-du-Sud) le 19 mars 2024 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jacques Artieda / Corse-Ornitho

Il niche sur des étangs, des canaux et les lagunes de faible profondeur, bordés d’une riche végétation aquatique, mais aussi sur des plans d’eau saumâtres dans la steppe. En hiver, il stationne volontiers sur les grands plans d’eau ouverts. Cette espèce entame sa migration postnuptiale en septembre, et son retour sur ses sites de reproduction s’effectue principalement en mars-avril. Son statut de conservation est défavorable au niveau mondial.  

Son aire de répartition s’étend principalement de l’Europe de l’Est et du Sud-est à l’Asie centrale en passant par le Moyen-Orient. Des populations isolées sont présentes dans la péninsule ibérique et en Asie de l’Est. Il hiverne dans le sud de l’Europe, en Afrique tropicale, au Moyen-Orient et en Asie du Sud.

En France, c’est un nicheur très rare (moins de cinq couples par an en moyenne actuellement), qui se reproduit notamment occasionnellement en Dombes (Ain) et en Camargue (Bouches-du-Rhône). C’est un migrateur et un hivernant peu commun, avec une estimation de 100 à 200 individus présents, principalement sur les grands étangs de Lorraine (lire Le Domaine de Lindre, l’étang aux aigles pêcheurs), dans la vallée du Rhin (lire Où observer les oiseaux en hiver dans la vallée française du Rhin ?), en Dombes, sur les lacs Léman (lire Observer les oiseaux en hiver dans la partie ouest du Lac Léman) et du Bourget (lire Observer les oiseaux sur les rives du lac du Bourget), sur l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône), sur les plans d’eau de Miribel-Jonage (Rhône) et sur les lagunes corses. Les effectifs comptés semblent en augmentation depuis les années 1980.

Dans l’hexagone, les rassemblements de Fuligules nyrocas hivernants et migrateurs restent toutefois souvent de taille modeste, l’étang de Biguglia (Haute-Corse) étant l’unique site ayant déjà dépassé les 25 individus, avec un record de 41 atteint en janvier 2013 (lire Observer les oiseaux dans la réserve naturelle de l’étang de Biguglia).

Situation d'Ajaccio (Corse-du-Sud)

Situation d’Ajaccio (Corse-du-Sud).
Carte : Ornithomedia.com

Sur son blog Corse-Ornitho, rendu célèbre en mars 2024 pour avoir présenté des photos de la première mention française de la Gallinule africaine (Paragallinula angulata) (lire Observation d’une Gallinule africaine près d’Ajaccio le 7 mars 2024), Jacques Artieda a publié des photographies d’un groupe remarquable de 19 Fuligules nyrocas réalisées le 19 mars 2024 dans le marais de Capitello, près d’Ajaccio (Corse-du-Sud) (lire Où observer les oiseaux près d’Ajaccio ?).

Même pour la Corse, il s’agit d’un effectif élevé. Selon l’ouvrage « Avifaune de la basse vallée de la Gravona » de Gilles Bonaccorsi (1994), le nombre maximum déjà observé dans le passé est en effet seulement de quatre oiseaux dans les années 1980-1990, également en mars-avril.

Cette observation remarquable confirme donc encore une fois le grand intérêt ornithologique des zones humides proches d’Ajaccio au printemps.

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