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L’analyse des pelotes de réjection de l’Effraie orientale a permis de détecter la présence du Dunnart (Souris marsupiale) de Douglas dans deux nouveaux secteurs
Effraie orientale (Tyto javanica) et Dunnart de Douglas (Sminthopsis douglasi).
Photographie : Christopher Watson / Wikimedia Commons
L’Australie présente le taux d’extinction de mammifères terrestres le plus élevé de tous les pays développés, avec une disparition de plus de 10 % de ses 273 espèces endémiques au cours des deux derniers siècles. Les régions arides ont été particulièrement touchées depuis la colonisation européenne, principalement en raison de l’introduction de prédateurs invasifs, notamment le Chat domestique (Felis catus) et le Renard roux (Vulpes vulpes). Un suivi complet des écosystèmes est essentiel pour prendre des mesures de conservation efficaces, mais les méthodes conventionnelles d’inventaire ont tendance à être coûteuses, exigeantes en main-d’œuvre et complexes sur le plan logistique. Elles fonctionnent également à une petite échelle spatio-temporelle et peuvent perturber certaines espèces. il est donc urgent de développer des techniques de surveillance plus économiques, bien adaptées aux conditions difficiles des régions désertiques.
L’analyse des pelotes de réjection des rapaces nocturnes peut constituer une méthode intéressante car elles contiennent les os et les poils de leurs proies, des éléments souvent suffisants pour identifier les espèces concernées. L’Effraie orientale (Tyto javanica) de la sous-espèce delicatula vit dans les zones arides et semi-arides isolées et se nourrit principalement de petits mammifères. La découverte de ses dortoirs et sites de nidification, qui sont généralement installés dans des structures partiellement ou totalement protégées des intempéries (arbres, maisons, grottes, etc.), permet des collectes faciles et régulières de pelotes au sol.
Plusieurs études ont démontré que l’analyse de celles-ci était au moins aussi efficace que le piégeage traditionnel des petits mammifères. Elle est en outre moins perturbatrice pour les espèces que l’on recherche, plus simple et plus économique. Elle a aussi l’intérêt d’avoir une plus grande portée temporelle, les rapaces chassant et déposant des pelotes tout au long de l’année. Si elle ne permet pas d’estimer la taille d’une population, elle peut servir à déterminer la présence ou l’absence d’une proie et à estimer son abondance relative. Les effraies sont en outre des prédateurs opportunistes, qui ont des zones de chasse aléatoires, ce qui, en théorie, devrait permettre de fournir des données représentatives concernant la présence et l’abondance des vertébrés prédatés.
Aires de répartition probable (orange) et très probable (rouge) du Dunnart de Douglas (Sminthopsis douglas) d’après un modèle de niche écologique élaboré par le Gouvernement australien. |
Le Dunnart ( Souris marsupiale) de Douglas (Sminthopsis douglasi) est un petit mammifère endémique du Queensland, dans le nord de l’Australie, où il est classé comme vulnérable. La taille de sa population est inconnue, même si des densités de 0,38 et 0,16 individu par hectare ont été récemment estimés dans deux secteurs du parc national de Bladensburg, permettant de calculer une population de plus de 1 200 individus. Cette espèce était considérée comme éteinte dans les années 1980, jusqu’à ce que Woolley ne la redécouvre en 1992.
Sa répartition connue est limitée au centre-ouest et au nord-ouest du Queensland. La majeure partie de son aire connue se situe dans la biorégion des prairies de Mitchell (Mitchell Grass Downs). Seuls deux des secteurs où elle a été détectée se trouvent dans des secteurs protégés, les autres étant situés dans des propriétés privées principalement utilisées pour le pâturage des bovins. Sa présence n’a été trouvée que sporadiquement depuis le début des années 1990, principalement par piégeage, mais la plupart des observations sont fortuites. Woolley (1992) avait suggéré que son aire de répartition pourrait être plus vaste que prévue, mais les données disponibles sont trop nombreuses et/ou trop anciennes.
L’importance de Toorak pour la conservation de la Souris marsupiale de Douglas a donc été confirmée par les résultats de cette étude. D’autres collectes de pelotes seraient nécessaires dans les secteurs de l’hippodrome de Stamford et de Woodsberry pour y préciser le statut de l’espèce.
Cette étude a par ailleurs montré que le Rat à longs poils (Rattus villosissimus) était la proie la plus consommée par l’Effraie orientale dans la plupart de sites échantillonnés, à l’exception de la réserve de Pullen Pullen.
Présentation du Dunnart de Douglas (Sminthopsis douglasi) par la biologiste Emily Larsen.
Source : Thrivability Matters
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Compléments
Ouvrages recommandés
- The Field Guide to the Birds of Australia de F, Pizzey, G, Pizzey
- The Australian Bird Guide de Peter Menkhorst, Danny Rogers, et al.
- Birds of Australia (Princeton Field Guides) de Ken Simpson
- The complete guide to finding the birds of Australia de Sarah Thomas
Source
Dana A. Lockhart, Joshua J. Bon, Cameron L. Charley, Stephen G. Kearney, Pia Schoenefuss, Emma L. Gray et Andrew M. Baker (2025). The Hidden Diet: Determining the Distribution of the Threatened Julia Creek Dunnart (Sminthopsis douglasi) Using Eastern Barn Owl (Tyto javanica delicatula) Pellets. Ecology and Evolution. Volume : 15. Numéro : 7. onlinelibrary.wiley.com




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