Les Corvidés (corbeaux corneilles, pies, choucas, etc.) sont connus pour leurs remarquables capacités cognitives (lire Le cerveau et l’intelligence des oiseaux), et les exemples sont nombreux : des Grands Corbeaux (Corvus corax) ont réussi à compter jusqu’à huit, des Corneilles noires (Corvus corone) posent des noix sur des passages pour piétons lorsque le feu est rouge et attendent que des voitures passent dessus pour manger leur contenu, le Geai des chênes (Garrulus glandarius) et le Cassenoix moucheté (Nucifraga caryocatactes) disposent d’une incroyable mémoire qui leur permet de stocker des graines dans de nombreuses caches à l’automne et de les retrouver plusieurs mois plus tard (lire Une mémoire de Cassenoix moucheté), les Corneilles d’Amérique (Corvus brachyrhynchos) se rassemblent autour des cadavres de leurs congénères (lire Les « funérailles » des corneilles les aideraient à identifier les menaces),  aiment jouer (lire Pourquoi les corvidés se perchent-ils parfois la tête en bas ?), etc. La longue période d’élevage des jeunes pourrait notamment faciliter la transmission des connaissances acquises par les adultes.

Le Corbeau familier (Corvus splendens) est une espèce très commune en Asie du Sud. Il s’est établi dans différents ports du Moyen-Orient depuis les années 1970 ainsi qu’à Hoek van Holland, près de Rotterdam (Pays-Bas) depuis les années 1990, en voyageant à bord de bateaux de commerce (lire Ces oiseaux qui voyagent sur des bateaux). Il a également été introduit sur les îles Maurice (lire Où observer les oiseaux sur l’île Maurice ?) et de Zanzibar (Tanzanie), d’où il a colonisé les côtes voisines d’Afrique orientale.  

Cette espèce est très sociable et sait parfaitement exploiter les ressources alimentaires disponibles liées aux activités humaines (centres touristiques, déchetteries, abattoirs, pêcheries, etc.). Elle se perche parfois sur le dos des animaux domestiques afin d’y rechercher des parasites.  
 
Dans un article publié en 2023 dans la revue Avian Biology Research, plusieurs ornithologues ont décrit en Inde un comportement remarquable : cinq individus se sont approchés de lampes à huile allumées, ont soulevé délicatement leur mèche enflammée en coton et les ont éteintes pour les manger. Ces oiseaux ont donc réussi à manipuler des objets en feu sans se brûler ni être effrayés, ce qui est très rare chez les animaux, et qui pourrait nous éclairer sur la façon dont les premiers Hominidés ont appris à manipuler puis à maîtriser le feu. Toutefois, des corbeaux inexpérimentés ou surpris pourraient constituer un danger pour eux-mêmes ou pour leur environnement, des anecdotes d’incendies de meules de foin et de toits de chaume étant racontées.
 
En Inde, ce comportement a été observé chez au moins une autre espèce de Corvidé, la Témia vagabonde (Dendrocitta vagabunda) (lire Des Témias vagabondes éteignent des mèches de lampes puis les mangent).

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