Le nord-est du Kazakhstan, une zone reculée et peu connue

Carte de l'est du Kazakhstan et emplacements des principaux secteurs visités

Carte de l’est du Kazakhstan et emplacements des principaux secteurs visités (cliquez sur la carte pour l’agrandir).
Carte : Ornithomedia.com

Outre les steppes entre la capitale Nour-Sultan et le village de Korgalzhyn (NDLR : près duquel a été créée une réserve naturelle protégeant des steppes et des lacs), j’ai décidé de visiter la taïga sibérienne qui atteint l’extrémité nord-est du Kazakhstan. Cette partie du pays étant très peu connue et retirée, j’ai essayé de rassembler le maximum d’informations sur les bons secteurs pour observer les oiseaux, les emplacements des stations-service et des hébergements. Le site web caravanistan.com contient des informations et des conseils pratiques.  
J’ai contacté mon ami et guide Samir, avec qui j’avais fait précédemment deux voyages dans la région d’Almaty. Il est débrouillard et aventurier, et il n’a pas hésité à me rejoindre avec son véhicule 4×4 pour entreprendre ce voyage avec moi. Je vous le recommande chaudement (téléphone : +77051740006).
J’ai d’abord visité les environs de la ville de Ridder, de la taïga bordant la rivière Ulba au village de Poperechnoye, puis j’ai exploré la région de Katon Karagay, entre la vallée de la rivière Bukhtarma et le lac Rahmanovsky, en passant par le col de Burkhat, près de la frontière russe.

Routes et hébergements

Dans les environs du village de Korgalzhyn, j’ai séjourné dans un vieil hôtel de style russe appartenant au guide Berlik et à sa femme, deux hôtes accueillants et sympathiques. L’endroit est propre et simple et constitue une très bonne option pour tout ornithologue visitant les steppes du secteur. Il convient de préciser que cette zone est très vaste et parcourue par plusieurs routes non goudronnées, et qu’il est donc très facile de s’y perdre. Berlik connaît bien les lieux et est joignable au numéro +77053804477
Dans la ville de Ridder, nous nous sommes installés dans l’hôtel Altai, aux prix raisonnables et au restaurant de bonne qualité. Le personnel était très sympathique et serviable, et ils nous ont fourni des informations utiles et précises sur la région, y compris sur l’état des routes.
Nous sommes arrivés en fin de journée dans le village de Katon Karagay : grâce à Samir, nous avons dégoté une petite maison d’hôtes de style typiquement sibérien appartenant à une dame nommée Zarina. Nous étions logés dans une chambre pour deux personnes et partagions les toilettes avec les autres clients. La maison était propre et bien entretenue. La propriétaire nous préparait des repas sur demande et nous a permis d’utiliser la cuisine, dans laquelle Samir a préparé le dîner à plusieurs reprises. On nous a également offert un délicieux miel local. Zarina organise des visites touristiques et connaît très bien la région et ses aspects culturels : elle peut être contactée sur son téléphone portable au +77026067997.

Le 29 juin : entre Nour-Sutan et les steppes autour de Korgalzhyn

Buse de Ridgway (Buteo ridgwayi)

Steppes près du village de Korgalzhyn (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

J’ai passé la nuit dans la capitale et je me suis réveillé tôt. J’ai reçu un message de Berlik m’indiquant qu’il était arrivé. Nous avons rapidement quitté la ville et avons roulé en direction du Sud-ouest, à travers de vastes steppes jusqu’au village de Korgalzhyn. Nous avons fait un premier arrêt à quelques kilomètres de Nour-Sultan, quand j’ai remarqué un Hibou des marais (Asio flammeus) volant bas au-dessus de parcelles humides à droite de l’autoroute. J’ai exploré le coin et ai découvert un secteur à la végétation dense où chantaient plusieurs Locustelles tachetées (Locustella naevia). Un Vanneau huppé (Vanellus vanellus) et un Héron cendré (Ardea cinerea) m’ont survolé, et une Hirondelle rustique (Hirundo rustica) et trois Bruants des roseaux (Emberiza schoeniclus) se sont montrés peu après. Un appel sec dans les buissons a attiré mon attention : un couple d’Hypolaïs bottées (Iduna caligata) s’est envolé et s’est posé à quelques mètres. De retour à la voiture, je suis tombé sur deux Bergeronnettes printanières (Motacilla flava) de la sous-espèce beema, appelée parfois Bergeronnette de Syke (lire Identifier les mâles des différentes sous-espèces de la Bergeronnette printanière).
Nous avons repris notre trajet vers Korgalzhyn. Un bref arrêt au bord de la route m’a permis de voir le premier Faucon kobez (Falco vespertinus) du séjour, ainsi qu’un Faucon crécerelle (F. tinnunculus). Peu après, j’ai repéré une Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) chantant et un couple de Tariers de Sibérie (Saxicola maurus). Les Alouettes des champs (Alauda arvensis) étaient très actives vocalement, et une belle « colonie » de Bergeronnettes de Sykes, comprenant beaucoup de jeunes, était installée au bord de la route.

Hypolaïs bottée (Iduna caligata)

L’une des Hypolaïs bottées (Iduna caligata) observées dans les steppes s’étendant à l’ouest de Nour-Sultan (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Durant l’heure suivante, j’ai repéré plusieurs Alouettes nègres (Melanocorypha yeltoniensis), une espèce abondante dans les vastes steppes autour de Korgalzhyn. De nombreux Faucons kobez étaient perchés sur les arbres en bordure de la route, et les Bergeronnettes de Sykes et les Guifettes leucoptères (Chlidonias leucopterus) étaient communes. Je n’ai vu qu’un Busard pâle (Circus macrourus) mâle, mais plusieurs Pies-grièches à poitrine rose (Lanius minor).
Vers le milieu de la matinée, nous avions presque atteint Korgalzhyn. Sur deux petits lacs, j’ai observé des Combattants variés (Calidris pugnax) en plumage nuptial, des Chevaliers guignette (Actitis hypoleucos) et arlequin (Tringa erythropus), des Gravelots à collier interrompu (Ochthodromus/Charadrius alexandrinus), un Petit Gravelot (Thinornis/Charadirus dubius) et un Huîtrier pie (Haematopus ostralegus). Parmi les Laridés présents, les plus nombreux étaient les Goélands ichthyaètes (Ichthyaetus ichthyaetus) et les Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus), mais j’ai aussi compté onze Goélands des steppes (Larus barabensis) et un Goéland cendré (L. canus). Les Flamants roses (Phoenicopterus roseus) étaient nombreux sur le second lac, où j’ai aussi vu un groupe de Tadornes de Belon (Tadorna tadorna), onze Canards pilets (Anas acuta), un Canard colvert (A. platyrhynchos), un groupe de Fuligules milouins (Aythya ferina), six Fuligules morillons (A. fuligula), plusieurs Garrots à oeil d’or (Bucephala clangula), une Érismature à tête blanche (Oxyura leucocephala) et des Sternes pierregarins (Sterna hirundo).
J’ai compté cinq Hypolaïs bottées dans les broussailles au bord de l’eau, ainsi que des centaines de Bergeronnettes de Sykes. Les Vanneaux huppés et les Alouettes nègres étaient nombreux, et j’ai également observé un Pipit rousseline (Anthus campestris), une Alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla) et une Buse féroce (Buteo rufinus).
En quittant les lacs, je me suis dirigé vers des champs récemment labourés pour y chercher le Vanneau sociable (Vanellus gregarius), et quelques centaines de mètres plus loin, j’ai repéré un groupe de 82 individus ! C’est une espèce en danger critique d’extinction dans le pays (lire Pourquoi le Vanneau sociable est-il souvent observé avec des Vanneaux huppés ?).
Nous avons repris la route et finalement atteint le village de Korgalzhyn. J’ai déposé mes bagages dans la maison de mon guide. Sa femme nous avait préparé des plats traditionnels et nous a offert des bonbons locaux. Le couple m’a aussi parlé de leurs actions pour la conservation des oiseaux.

Glaréole à ailes noires (Glareola nordmanni)

Glaréole à ailes noires (Glareola nordmanni) près d’un lac dans les steppes entourant le village de Korgalzhyn (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Après une courte sieste interrompue par le chant du Loriot d’Europe (Oriolus oriolus), nous sommes partis vers le lac Sholak. Sur le trajet, nous avons observé de nombreuses Alouettes nègres et des champs, plusieurs Alouettes calandres (Melanocorypha calandra) et deux Alouettes leucoptères (Alauda leucoptera). Un peu plus loin, nous avons noté trois Pipits rousselines, une grande troupe de Linottes mélodieuses (Linaria cannabina), plusieurs Traquets motteux (Oenanthe oenanthe), de nombreuses Bergeronnettes printanières de la sous-espèce beema et deux Grues demoiselles (Anthropides virgo), tandis que quelques Guêpiers d’Europe (Merops apiaster) chassaient en vol.
Un groupe de Vanneaux huppés était rassemblé sur les berges du lac, tandis que les Alouettes nègres étaient abondantes. J’ai compté 170 Flamants roses dans la partie ouest du plan d’eau (cette région accueille la colonie la plus nordique du monde), ainsi que de petits groupes de Glaréoles à ailes noires (Glareola nordmanni). J’ai aussi noté un Grèbe huppé (Podiceps cristatus), un Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), neuf Nettes rousses (Netta rufina), un Cygne tuberculé (Cygnus olor), deux Pélicans blancs (Pelecanus onocrotalus), une Sterne caspienne (Hydroprogne caspia), quelques Sternes naines (Sternula albifrons) et hansels (Gelochelidon nilotica) et plusieurs Goélands ichthyaète et des steppes.
Dans les roselières, un Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), une Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) et des Rousserolles turdoïdes (A. arundinaceus) chantaient.
Berlik m’a emmené au niveau du débouché d’une rivière dans le lac : les oiseaux étaient nombreux, principalement des Mouettes rieuses, mais aussi des Guifettes noires (Chlidonias niger) et leucoptères et des Sternes pierregarins.
Trois Goélands pontiques (Larus cachinnans) se reposaient sur des rochers. Plus en amont, des limicoles se nourrissaient sur les berges de la rivière, notamment des Combattants variés (Calidris pugnax), des Chavaliers stagnatiles (Tringa stagnatilis), aboyeurs (T. nebularia) et sylvains (T. glareola) et une Barge à queue noire (Limosa limosa). Les Bergeronnettes printanières étaient abondantes, et une Caille des blés (Coturnix coturnix) a décollé.
Fatigués et affamés, nous avons décidé de rentrer : sur le chemin du retour, nous avons eu le plaisir de voir plusieurs groupes d’Antilopes saïgas (Saiga tatarica).

Le 30 juin : une zone humide près de Korgalzhyn

Gravelot asiatique (Eupoda asiatica)

Le seul Gravelot asiatique (Eupoda asiatica) du séjour, observé après beaucoup d’efforts dans les steppes de Korgalzhyn (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Aujourd’hui, Berlik a choisi de me faire découvrir dans une vaste zone humide proche de Korgalzhyn et un lac voisin. Après un petit déjeuner très matinal, nous nous sommes rapidement dirigés vers le premier endroit. Dans les roseaux, les Rousserolles turdoïde et des buissons (Acrocephalus dumetorum) et le Phragmite des joncs chantaient, tandis que des Bouscarles de Cetti (Cetia cetti) et une Rémiz penduline (Remiz pendulinus) ont été entendues dans la végétation arbustive.
De nombreuses Bergeronnettes printanières de la sous-espèce beema, deux Gorgebleues à miroir, des Bruants des roseaux, un couple de Tariers de Sibérie, deux Hypolaïs bottées et une Locustelle tachetée se tenaient dans les buissons. J’ai compté quelques Mouettes rieuses, plusieurs Goélands des steppes et trois Guifettes noires au-dessus de l’eau, et j’ai également observé quatre Busards des roseaux (Circus aeruginosus), un grand groupe de Vanneaux huppés et une troupe d’Étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris). Dans un autre secteur, j’ai noté des Glaréoles à ailes noires, des Sternes caspiennes, naines et pierregarins, des Guifettes noires et un Goéland railleur.
Plusieurs Échasses blanches (Himantopus himantopus) étaient visibles parmi d’autres limicoles, et les Flamants roses étaient nombreux et partageaient le petit lac avec plusieurs Fuligules milouins (Aythya ferina), des Grèbes esclavons (Podiceps auritus) et huppés (P. cristatus), des Nettes rousses et un Phalarope à bec étroit (Phalaropus lobatus).
Berlik a décidé d’utiliser son drone pour faire de belles images des Flamants roses, même si j’étais opposé à cette pratique qui est connue pour déranger et stresser les oiseaux. Nous avons ainsi recensé près de 500 Barges à queue noire, quelques Sternes caspiennes, un Goéland ichthyaète, un Goéland cendré et quelques Goélands des steppes.
Vers le milieu de la matinée, nous avons décidé de nous diriger vers une hauteur dominant un lac salé, comptant au passage sept Alouettes leucoptères sur le chemin. Les oiseaux étaient peu nombreux sur le plan d’eau, mais nous avons tout de même repéré un Chevalier bargette (Xenus cinereus), un Huîtrier pie (Haematopus ostralegus) et plusieurs Avocettes élégantes (Recurvirostra avosetta). J’ai cherché en vain le Gravelot asiatique (Eupoda asiatica) dans les environs arides.
Il était temps de retourner dans notre maison d’hôtes, où nous avons bien déjeuné et où j’ai récupéré mes bagages avant mon retour à Nour-Sultan.
Avant de quitter Korgalzhyn, j’ai tenté à nouveau de trouver le Gravelot asiatique, et j’ai finalement bien vu une femelle.
Satisfaits, nous avons entamé notre trajet de retour vers la capitale tout en faisant quelques arrêts au bord de la route, nous permettant de voir deux Grues demoiselles, un Busard pâle (Circus macrourus), deux Busards des roseaux, deux Hypolaïs bottées et plusieurs Guifettes leucoptères. Quelques kilomètres plus loin, nous avons noté d’autres Busards pâles qui chassaient dans les steppes.
Après avoir salué Berlik et son épouse, j’ai rejoint mon hôtel pour y dormir quelques heures avant mon vol de nuit vers Semipalatinsk, le point de départ de mon séjour dans le nord-est du Kazakhstan.
Je suis arrivé à l’aéroport tard dans la nuit, et j’ai été accueilli par mon ami Samir. Après la récupération de mes bagages, nous nous sommes dirigés directement vers un petit hôtel.

Le 1er juillet : le trajet vers Ridder

Lisière de la taïga près de Ridder (Kazakhstan)

Lisière de la taïga près de Ridder (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

L’objectif de la journée était d’atteindre la ville de Ridder en fin de journée. Tôt le matin, j’ai observé les oiseaux près de l’hôtel dans les jardins le long de la rivière Irtysh, où j’ai noté plusieurs Grives litornes (Turdus pilaris) très confiantes, ainsi que les Pics épeiche (Dendrocops major) et épeichette (Dryobates minor). Outre les nombreuses Mésanges charbonnières (Parus major), j’ai repéré des Pouillots verdâtres (Phylloscopus trochiloides) et un Pouillot véloce (P. collybita) dans les bouleaux. Deux Bouscarles de Cetti chantaient le long de la rivière, où évoluaient par ailleurs des Mouettes rieuses, des Goélands des steppes, des Sternes pierregarins, des Grands Cormorans (Phalacrocorax carbo), un Huîtrier pie et un Chevalier guignette. Les Bergeronnettes grises (Motaclla alba) étaient nombreuses, ainsi que les Pinsons des arbres (Fringilla colebs) qui chantaient depuis les sapins, où deux Verdiers d’Europe (Chloris chloris) et un couple de Rougequeues à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) étaient également visibles.
Après un petit déjeuner rapide et le plein d’essence, nous avons commencé notre voyage vers Ridder. Durant le long trajet dans de beaux paysages au relief peu prononcé, nous avons vu plusieurs Aigles impériaux (Aquila heliaca), beaucoup de Milans noirs (Milvus migrans) et d’Aigles bottés (Aquila pennata) et un Bruant à tête rousse (Emberiza bruniceps) chanteur.
Vers midi, nous avons fait une courte halte sur un petit pont traversant une rivière : un Rossignol progné (Luscinia luscinia), une Gorgebleue à miroir et des Bouscarles de Cetti chantaient dans la végétation riveraine. Un Milan noir m’a survolé, et j’ai noté un beau groupe d’Étourneaux roselins (Pastor rostus) et un Tarier de Sibérie. Avant de quitter les lieux, j’ai brièvement aperçu une femelle de Faucon kobez en vol.
Alors que nous nous approchions de Ridder, le paysage était composé d’une taïga mixte entrecoupée de prairies verdoyantes.
J’ai fait un arrêt en lisière de la forêt : les chants dominants étaient ceux du Roselin cramoisi (Carpodacus erythrinus), de la Rousserolle des buissons (Acrocephalus dumetorum), du Pouillot de Sibérie, de la Locustelle tachetée, du Coucou gris et du Bruant jaune (Emberiza citrinella). J’ai également entendu deux Fauvettes grisettes (Curruca communis) et un Pinson des arbres, et j’ai repéré un couple de Loriots d’Europe dans les peupliers bordant la route et plusieurs Milans noirs dans le ciel.
Une courte pause près d’un ruisseau m’a permis de voir un Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis), un Chevalier guignette, des Verdiers d’Europe et des Roselins cramoisis.
Nous avons atteint la ville de Ridder tard dans la soirée, où, épuisés, nous sommes allés directement à l’hôtel Altaï pour déposer nos bagages, boire des bières rafraîchissantes et prendre un dîner léger. Samir a eu une petite conversation avec la réceptionniste qui a été très coopérative et serviable en nous donnant des informations précieuses sur la ville et sur les lieux.

Le 2 juillet : le long de la rivière Ulba

Femelle de Robin à flancs roux (Tarsiger cyanurus)

Femelle de Robin à flancs roux (Tarsiger cyanurus) dans la taïga lors d’un arrêt sur le trajet vers Yarmolayevka (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Nous avons décidé d’explorer la taïga le long de la rivière Ulba. Un très court arrêt à l’extérieur de Ridder nous a permis d’observer une Rousserolle des buissons chantant dans les saules, mais aussi des Grives musiciennes et des Pouillots verdâtres et de Sibérie.
Quelques kilomètres plus loin, nous nous sommes arrêtés à un point de contrôle au début de la route menant à Yarmolayevka : des Mésanges boréales (Poecile montanus), des Grives litornes, des Roselins cramoisis, des Fauvettes grisettes, des Bruants jaunes et un Coucou gris chantaient dans les bouleaux environnants.
Quelques kilomètres plus loin, nous étions environnés par une taïga sibérienne typique entrecoupée de clairières humides. De courts arrêts nous ont permis de voir plusieurs Robins à flancs roux (Tarsiger cyanurus), un furtif Rossignol calliope ou Calliope sibérienne (Calliope calliope), deux Fauvettes babillardes (Curruca curruca), trois Bruants jaunes, deux Coucous gris et un Pipit des arbres (Anthus trivialis), et nous avons entendu au loin des Cailles des blés (Coturnix cotunix), mais le chant dominant était celui de la Rousserolle des buissons.
Un Râle des genêts (Crex crex) a lancé ses « crek-crek » près du bord de la route, mais nous ne l’avons pas vu.
En roulant doucement, j’ai entendu une Locustelle de Pallas (Helopsaltes certhiola) dans un habitat composé de saules nains et de hautes plantes herbacées. Cette espèce est très furtive, mais après une longue attente, j’ai réussi à apercevoir un individu. Au même endroit, j’ai également vu un couple de Pies-grièches écorcheurs (Lanius collurio), un Tarier de Sibérie, un Gobemouche gris (Muscicapa striata), un Pouillot de Sibérie, une Fauvette babillarde et un Bruant jaune.
Nous avons repris notre trajet à travers la taïga, et nous avons ajouté d’autres espèces à notre liste : Bergeronnette printanière masquée (Motacilla (albapersonata), Épervier d’Europe (Accipiter nisus) et Buse des steppes (Buteo buteo vulpinus). Nous nous sommes arrêtés peu avant la rivière Ulba, que nous n’avons pas traversée avec notre véhicule pour ne pas risquer de se retrouver coincés.
En début d’après-midi, nous avons fait une pause déjeuner à l’ombre avant d’entamer notre retour vers Ridder en fin d’après-midi. La journée s’est terminée par une bonne bière et un dîner à notre hôtel.

Locustelle de Pallas (Helopsaltes certhiola)

Locustelle de Pallas (Helopsaltes certhiola) observée dans une clairière dans la taïga en allant vers Yarmolayevka (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir). 
Photographie : Bassel Abi Jummaa

L'un des rares ponts sur la rivière Ulba (Kazakhstan)

L’un des rares ponts sur la rivière Ulba (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir). 
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Le 3 juillet : entre Ridder et Poperechnoye

Taïga et prairie sur la route vers Poperechnoye (Kazakhstan)

Taïga et prairie sur la route vers Poperechnoye (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir). 
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Nous avions prévu ce jour d’atteindre le village rustique et isolé de Poperechnoye, situé à 45 km au nord de Ridder. Tôt le matin, j’ai fait un petit arrêt le long d’un cours d’eau dans la forêt à l’extérieur de Ridder, profitant du chœur des Rousserolles des buissons, des Pouillots de Sibérie, des Roselins cramoisis, des Grives musiciennes, des Cailles des blés et des Bruants jaunes. J’ai aussi pu voir un mâle de Rossignol calliope.
Quelques kilomètres plus loin, nous avons atteint une zone dégagée près d’un lac, où chantaient la Locustelle de Pallas, le Pouillot de Sibérie, le Bruant jaune, le Roselin cramoisi, la Rousserolles des buissons, le Tarier de Sibérie et le Rougequeue à front blanc. Quelques Chardonnets à tête grise (Carduelis caniceps) se nourrissaient dans les herbes. Cela semblait être un bon habitat pour le Bruant auréole (Emberiza aureola), mais nous ne l’avons pas trouvé.
En poursuivant notre trajet vers Peperchnoye, j’ai vu ou entendu la Rousserolle des buissons, la Tourterelle orientale (Streptopelia orientalis), le Roitelet huppé (Regulus regulus), les Pouillots de Sibérie et de Hume (Phylloscopus humei), la Fauvette babillarde, la Buse des steppes, le Bruant jaune et l’Orite à longue queue (Aegithalos caudatus). Vers midi, en explorant une zone de conifères, je suis tombé sur un petit groupe de Mésanges boréales et un Pouillot de Hume, et j’ai bien vu deux Sittelles torchepots (Sitta europaea). L’habitat semblait idéal pour la Mésange lapone (Poecile cinctus), qui atteint ici la limite méridionale de son aire de répartition, mais nous n’en n’avons pas vu. Un couple de Geais des chênes (Garrulus glandarius), peu commun dans cette partie du pays, a été repéré, et un Râle des genêts chantait à proximité.

Vue du village de Poperechnoye (Kazakhstan)

Vue du village de Poperechnoye (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir). 
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Nous avons atteint le village de Poperechnoye vers midi, et nous avons été émerveillés par le paysage champêtre qui l’entourait. Nous avons fait une brève sieste à l’ombre dans notre véhicule et avons mangé les délicieux sandwichs préparés par Samir. Nous nous sommes ensuite promenés dans le village et dans une forêt de bouleaux voisine, sans rien observer de nouveau. Au loin se détachaient les montagnes que nous allions devoir parcourir le lendemain pour atteindre le lac Radon.
Nous avons fait un bref arrêt au bord de la route non loin du village, et j’ai entendu le chant du Coucou oriental (Cuculus optatus). J’ai également entendu cette espèce un peu plus loin, parmi les chants des Pouillots de Hume et de Sibérie. Une Grive à gorge noire (Turdus atrogularis) est brièvement apparue.

Le 4 juillet : le lac Radon

Nous nous sommes réveillés très tôt et avons directement pris la direction de Peperchnoye, que nous avons atteint juste après l’aube pour rejoindre Sacha et son ami, qui possèdent une Lada Niva tout-terrain. Nous nous sommes serrés à l’intérieur du robuste véhicule et avons rejoint le lieu de début de ma randonnée. Lors de la première heure de marche, j’ai observé ou entendu de nombreuses Mésanges boréales et Grives musiciennes, des Rousserolles des buissons, des Pouillots de Sibérie et de Hume, des Roselins cramoisis, des Verdiers d’Europe, des Pipits des arbres, des Gobemouche gris, des Bergeronnettes grises, ainsi que deux Accenteurs à gorge noire (Prunella atrogularis) et une Grive à gorge noire. Le véhicule me suivait avec difficulté sur la piste défoncée et glissante.

Vue du lac Radon (Kazakhstan)

Vue du lac Radon (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir). 
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Sur une hauteur, j’ai aperçu un mâle de Robin à flancs roux et vu plusieurs Sittelles torchepots, une seule Mésange charbonnière, un Pouillot verdâtre et plusieurs Pinsons des arbres. La végétation a commencé à changer avec l’altitude, les grands arbres étant remplacés par des pins et des mélèzes espacés et de petite taille, sur lesquels chantaient des Pipits des arbres. Une femelle de Rossignol calliope s’est bien montrée.
Nous avons finalement atteint le lac Radon vers midi : épuisé, j’ai fait une sieste dans la Lada avant de commencer à explorer la zone. J’ai marché en suivant la pente douce au nord du lac : plusieurs Roselins de Hogson (Leucosticte nemoricola) se nourrissaient, et j’ai vu un Pouillot brun (Phylloscopus fuscatus) dans un buisson. Les Pipits des arbres étaient nombreux, mais pas de trace de Roselin brun (Leucosticte arctoa), un passereau que je souhaitais voir.
En début d’après-midi, j’ai fait une randonnée au sud du lac jusqu’à un endroit appelé « La selle », d’où la vue était magnifique. La promenade a été un peu difficile et j’ai un peu souffert de l’altitude. Alors que je me reposais parmi les Pins de Sibérie (Pinus sibirica) au bord du lac, un superbe mâle de Durbec des sapins (Pinicola enucleator) est sorti des genévriers et s’est montré pendant quelques secondes. Quel oiseau magnifique !
Nous avons entamé le difficile retour à bord de la Lada et avons rejoint Poperechnoye en fin d’après-midi, où nous avons pris un peu de repos.

Le 5 juillet : le trajet entre Ridder et Katon Karagay

Cette journée a été consacrée au trajet entre Ridder et Katon Karagay, et donc j’ai fait peu d’observations, sauf pendant quelques courts arrêts. Le trajet a été assez long, mais le paysage de prairies vallonnées était superbe, et les plantations de tournesol étaient incroyables.
Lors d’une halte sur un pont surplombant une prairie humide, j’ai observé un très beau Roselin à longue queue (Carpodacus sibiricus) et entendu un Bruant jaune et quelques Roselins cramoisis.
Nous avons atteint Katon Karagay en début de soirée. Après quelques recherches et coups de fil de Samir, nous avons décidé de résider dans une maison d’hôtes tenue par une dame nommée Zarina, qui propose aussi des services touristiques et culturels. Le soir, nous avons bu quelques bières en écoutant ses conseils, puis nous avons mangé un bon dîner composé de plats traditionnels kazakhs.

Le 6 juillet : dans la vallée de la rivière Bukhtarma 

Bruant à calotte blanche

Bruant à calotte blanche (Emberiza leucocephalos) mâle dans la vallée de la rivière Bukhtarma (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Mon objectif de la journée était d’observer les oiseaux dans la vallée de la rivière Bukhtarma, en me concentrant dans les zones humides couvertes de saules et d’herbes hautes, à la recherche du Bruant auréole.
J’ai d’abord observé les oiseaux dans une forêt de bouleaux non loin de Katon Karagay, où j’ai vu des Bruants jaunes, des Pinsons des arbres, des Roselins cramoisis, des Mésanges boréales, des Pouillots de Sibérie, une Grive musicienne (Turdus philomelos) et un Chevalier guignette le long d’un ruisseau ombragé. Plusieurs Tariers de Sibérie et Traquets motteux (Oenanthe oenanthe) étaient présents dans les prairies voisines, qui étaient survolées par des Hirondelles de fenêtre (Delichon urbicum). J’y ai aussi vu un Bruant ortolan (Emberiza hortulana) et un superbe mâle de Bruant à calotte blanche (Emberiza leucocephalos) très peu farouche.
Samir a préparé le petit-déjeuner à l’ombre des bouleaux près de Katon Karagay, et nous avons ensuite poursuivi notre exploration de la vallée de Bukhtarma à la recherche du Bruant auréole. Nous nous sommes arrêtés à un endroit prometteur : je n’ai pas vu ce passereau, mais il y avait plusieurs Pipits de Richard (Anthus richardi) chanteurs. Au loin, j’ai repéré une Cigogne noire (Ciconia nigra), un Aigle impérial (Aquila heliaca) et deux Milans noirs.

Prairie humide

Prairie humide favorable au Bruant auréole (Emberiza aureola) dans la vallée de la rivière Bukhtarma (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Près de la route, une Huppe fasciée (Upupa epops), des Alouettes des champs, des Tariers de Sibérie et deux Traquets isabelle (Oenanthe isabellina) ont été notés, et dans les zones arbustives bordant les prairies, j’ai repéré un Pic cendré (Picus canus), une Pie-grièche écorcheur (Lanus collurio), un Roselin à longue queue, un Pipit des arbres, un Moineau friquet (Passer montanus), un Pinson des arbres, une Fauvette grisette et une Mésange charbonnière. J’ai aussi entendu plusieurs Cailles des blés, un Râle des genêts, un Pouillot de Sibérie, plusieurs Locustelles de Pallas, une Locustelle tachetée, un Bruant jaune et un Roselin cramoisi.
Dans une petite zone humide traversée par un ruisseau, j’ai noté un Chevalier aboyeur, un Petit Gravelot et un Faucon hobereau (Falco subbuteo) perché sur un poteau, et j’ai entendu un Phragmite des joncs.
Une recherche dans un autre secteur favorable au Bruant auréole n’a rien donné encore une fois, mais j’ai tout de même vu un groupe de Tadornes casarcas (Tadorna casarca), trois Bergeronnettes grises masquées et un Vanneau huppé.
Quelques kilomètres plus loin, au-dessus d’une forêt de sapins et d’épicéas, j’ai observé trois Martinets du Pacifique (Apus pacificus) au croupion blanc bien visible, une Mésange charbonnière, une Fauvette babillarde et des Grives musiciennes. Un Aigle impérial et un Épervier d’Europe ont aussi été notés dans les environs.
Nous avons décidé de retourner dans la maison d’hôtes à Katon Karagay après cette longue journée, et nous nous sommes reposés dans le jardin en buvant quelques bières.

Taïga

Collines boisées dans la vallée de la rivière Bukhtarma (Kazakhstan), avec les monts Altaï à l’arrière-plan (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Pipit de Richard (Anthus richardi)

Pipit de Richard (Anthus richardi) dans la vallée de la rivière Bukhtarma (Kazakhstan), avec les monts Altaï à l’arrière-plan (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Le 7 juillet : la route vers le col de Burkhat 

Vue du col de Burkhat (Kazakhstan)

Vue du col de Burkhat (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Nous avons entamé tôt la journée pour atteindre le col de Burkhat en empruntant la « route autrichienne », appelée ainsi car elle avait été construite en 1915 par des prisonniers de cette nationalité. 
Elle aboutit au lac Markakol, mais faute de temps, je n’avais pas prévu de le découvrir.
La montée au col de Burkhat permet de parcourir de superbes paysages et de traverser différents  habitats. Dans les collines sèches, pierreuses et peu végétalisées visibles au début de la route, où nous devions présenter nos papiers, nous avons observé des Traquets isabelles, des Pies bavardes (Pica pica) et un Pipit rousseline. Nous avons ensuite traversé une forêt de bouleaux, où j’ai observé une Pie-grièche écorcheur, une famille de Mésanges boréales et des Pouillots verdâtres et de Sibérie.
Plus loin, dans une forêt mixte de bouleaux, de mélèzes et de sapins, j’ai vu un couple de Sittelles torchepots, une Tourterelle orientale, une Rousserolle des buissons, trois Robins à flancs roux, plusieurs Fauvettes grisettes, deux Gobemouches gris, un Rossignol calliope, un Bruant à calotte blanche, une Grive à gorge noire et des Grives musiciennes, et j’ai entendu les chants des Roselins cramoisis et des Pouillots verdâtre, de Hume et de Sibérie. Des Milans noirs planaient dans le ciel.
Juste avant d’atteindre le premier point de vue au début du col de Burkhat j’ai entendu deux fois le tambourinage d’un pic non identifié, et j’ai repéré un couple de Becs-croisés des sapins (Loxia curvirostra) dans les Pins de Sibérie. Sur un lac proche, plusieurs Tadornes casarcas étaient présents, ainsi que trois Cigognes noires et plusieurs Pipits des arbres dans les prairies adjacentes.

Bruant de Pallas (Emberiza pallasi)

Bruant de Pallas (Emberiza pallasi) dans les buissons sur le col de Burkhat (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Au sommet du col de Burkhat, nous avons été « accueillis » par une troupe de Linottes mélodieuses. L’habitat était nettement montagnard, composé de prairies alpines parsemées d’affleurements rocheux. Mon objectif ici était de voir le Roselin brun. Non loin de la voiture, j’ai observé des Gorgebleues à miroir et un Tarier de Sibérie, puis un magnifique mâle de Bruant de Pallas (Emberiza pallasi), une espèce peu commune (j’ai compté au total neuf oiseaux, dont des femelles). Au loin, j’ai repéré un mâle de Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) volant bas.
Le Pipit spioncelle (Anthus spinoletta) était commun, un Pouillot de Hume chantait dans un Mélèze de Sibérie (Larix sibirica) isolé, et un peu plus loin, un Pouillot brun s’est montré brièvement (j’ai vu au total huit autres individus dans les buissons). J’ai également entendu des Pouillots de Sibérie, une Fauvette grisette et trois Cailles des blés, et j’ai repéré un Aigle des steppes (Aquila nipalensis) et deux Grands Corbeaux (Corvus corvax) dans le ciel.
Après des efforts considérables, j’ai atteint des affleurements rocheux entourés d’arbustes denses rendant la progression difficile : quatre Roselins de Hodgson se nourrissaient dans cet habitat, mais pas de Roselin brun en vue. J’ai donc entamé mon long chemin de retour vers la voiture, observant de nombreux Gorgebleues à miroir et Pipits spioncelles au passage, ainsi que quelques Pouillots bruns et de Hume. Deux Faucons hobereaux sont passés en vol.
Nous sommes ensuite retournés à Katon Karagay.

Pouillot brun (Phylloscopus fuscatus)

Pouillot brun (Phylloscopus fuscatus) dans les buissons sur le col de Burkhat (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Mélèzes de Sibérie (Larix sibirica)

Mélèzes de Sibérie (Larix sibirica) juste en dessous du col de Burkhat (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Le 8 juillet : vers le lac Rahmanovsky

Habitat favorable à la Bécassine solitaire

Habitat favorable à la Bécassine solitaire (Gallinago solitaria) sur le trajet vers le lac Rahmanovsky (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Nous sommes partis tôt ce matin pour entreprendre le long trajet vers le lac Rahmanovsky, ayant en outre appris que la route était mauvaise au-delà du village de Berrel.
Nous avons de nouveau fait un arrêt à un endroit favorable au Bruant auréole, mais encore une fois, je n’ai pas vu cette espèce. J’ai tout de même noté un Torcol fourmilier (Jynx torquilla) et un couple de Bruants ortolans.
Nous avons traversé les villages d’Uril et de Berrel avant d’entamer notre montée vers le lac Rahmanovsky en traversant une forêt mixte sur une très mauvaise route cahoteuse pleine de nids de poule. J’ai repéré une Grue demoiselle et un Grand Cormoran sur la rivière Bukhtarma, et j’ai entendu dans la forêt les chants du Robin à flancs roux, des Pouillots de Hume, de Sibérie et verdâtre, du Roselin cramoisi et du Pinson des arbres, tandis que des Milans noirs évoluaient dans le ciel.
Il nous a fallu plus de temps que prévu pour atteindre la limite supérieure de la forêt et la zone subalpine où se situe le lac. J’ai fait un arrêt dans un endroit qui semblait parfait pour la Bécassine solitaire (Gallinago solitaria), mais je ne l’ai pas trouvée.
Nous avons atteint le lac en fin d’après-midi : les lieux étaient déserts, à l’exception des gardes présents. Après quelques discussions, nous avons obtenu le droit de dormir dans l’une de leurs casernes. Juste avant le coucher du soleil, j’ai marché à la lisière des conifères bordant le lac, où j’ai entendu le Robin à flancs roux, la Sittelle torchepot, le Cassenoix moucheté (Nucifraga caryocatactes) et l’Accenteur à gorge noire, et où j’ai observé des Bergeronnettes grises, des Chardonnerets à tête grise et un Pipit des arbres. Nous avons pris notre dîner à l’extérieur de la caserne, accompagnés par le chant crépusculaire de la Locustelle de Pallas.

Le 9 juillet : autour du lac Rahmanovsky 

Vue du lac Rahmanovsky (Kazakhstan)

Vue du lac Rahmanovsky (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Une Grive musicienne chantait tôt le matin. Près de la caserne, j’ai observé plusieurs Grives à gorge noire et draine, trois Cassenoix mouchetés, une Locustelle de Pallas, une Rousserolle des buissons, une Fauvette grisette, plusieurs Tariers de Sibérie et Roselins cramoisis, un Pouillot brun qui chantait dans un arbuste voisin, des Pouillots de Sibérie et de Hume, des Mésanges boréales, quelques Grands Corbeaux et Corneilles noires (Corvus corone) et un couple de Sittelles torchepots. Un Chevalier aboyeur s’est envolé de la rivière.
J’ai marché le long de la rive boisée du lac pour chercher une éventuelle Macreuse de Sibérie (Melanitta stejnegeri), mais en vain. En lisière de forêt, j’ai trouvé un couple de Durbecs des sapins, et dans les prairies d’altitude, j’ai repéré trois Accenteurs à gorge noire dont un juvénile, deux Gorgebleues à miroir et de nombreux Tariers de Sibérie. Un Aigle des steppes, une Buse des steppes et un Aigle royal sont passés en vol.
Plus haut, j’ai commencé à chercher le Roselin brun parmi les rochers, mais je n’ai vu que des Roselins de Hodgson, un Accenteur de l’Himalaya (Prunella himalayana) et un Pipit spioncelle. Le paysage était superbe, avec une vue dégagée sur le mont Belukha à l’horizon.
Je suis redescendu vers le lac et j’ai marché à nouveau le long de la forêt, et j’ai enfin réussi à voir une Mésange lapone.
Nous sommes ensuite repartis vers Katon Karagay.

Durbec des sapins

Durbec des sapins (Pinicola enucleator) dans un Pin de Sibérie (Pinus sibirica) près du lac Rahmanovsky (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Bergeronnette grise masquée (Motacilla alba personata)

Bergeronnette grise masquée (Motacilla alba personata) sur une rive du lac Rahmanovsky (Kazakhstan) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Bassel Abi Jummaa

Le 10 juillet : autour de Katon Karagay et départ

Nous nous sommes réveillés sous un ciel nuageux et menaçant. Épuisé par les jours précédents, j’ai préféré me reposer un peu et j’ai pris un petit-déjeuner traditionnel dans le village de Katon Karagay.Nous avons ensuite décidé de chercher à nouveau le Bruant auréole. Nous avons traversé un pont dans le village de Zhanaulga et visité un habitat favorable, mais sans succès. Juste avant de partir, j’ai observé une Pie-grièche brune (Lanius cristatus), un oiseau peu commun dans cette partie du Kazakhstan. Il a ensuite commencé à pleuvoir et nous avons décidé de passer le reste de l’après-midi dans le gîte. En soirée, nous avons mangé un délicieux dîner et avons passé notre dernière nuit dans cet endroit charmant.
Le lendemain, nous sommes partis tôt pour rejoindre Semipalatinsk.
Dans l’ensemble, le voyage a été réussi malgré quelques échecs, comme le Roselin brun, le Bruant auréole et la Macreuse de Sibérie. La région était toutefois pittoresque et mériterait vraiment d’être mieux connue des observateurs européens.

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