Les 14 et 15 mars 2024 : des Hellshire Hills au jardin botanique de Hope

Situation de l'île de la Jamaïque

Situation de l’île de la Jamaïque.
Carte : Ornithomedia.com

Le voyage a commencé par un court vol sans encombre entre l’aéroport de Miami (États-Unis) et Kingston, la capitale de la Jamaïque. Une fois sur place, nous avons réussi à passer extrêmement rapidement les contrôles des services de l’immigration, puis nous avons ensuite attendu nos bagages devant le tapis roulant le plus lent que nous ayons jamais vu de notre vie. De là, un rapide transfert nous a conduits à notre base principale pour le séjour, une jolie maison louée sur la plateforme Vacation Rentals by Owner (Vrbo) dans l’un des plus beaux quartiers de Kingston.
Pendant que mon ami, qui avait réservé le logement, se faisait expliquer en détail (de manière un peu fastidieuse) le fonctionnement de la maison par le propriétaire, nous avons déballé nos affaires dans nos chambres et profité du dîner. Le seul accroc de la soirée fut un problème pour ouvrir une valise dont la serrure s’était bloquée, ce qui nous a valu une petite aventure pour trouver la bonne personne avec une pince coupante afin de briser la serrure.
Tôt le lendemain matin, nous avons retrouvé Lyndon, qui allait être notre guide et chauffeur pour les trois jours suivants, et un excellent compagnon de route. Le premier arrêt du voyage fut dans les célèbres Hellshire Hills, des collines boisées bien connues des observateurs. Nous avons parcouru la Parochial Road et réussi à observer près de 40 espèces d’oiseaux. Parmi elles figuraient nos deux « cibles » principales de la région, le Tyran grosse-tête (Myiarchus stolidus) et le Moqueur des Bahamas (Mimus gundlachii), mais aussi d’autres endémiques, comme le Mango de la Jamaïque (Anthracothorax mango), l’Oriole de Jamaïque (Icterus leucopteryx), le Bruant à gorge noire (Amphispiza bilineata), le Viréo de la Jamaïque (Vireo modestus) et le Tyran triste (Myiarchus barbirostris). Les trois premiers étaient particulièrement attirés par les fleurs et les fruits des cactus qui parsemaient le paysage. Ce fut également le seul site où nous avons observé le Martinet à collier blanc (Streptoprocne zonaris) et l’Hirondelle à front brun (Petrochelidon fulva), et que nous avons noté le seul mammifère du voyage, la redoutée et invasive Petite Mangouste indienne (Urva auropunctata).

Carte de la Jamaïque et emplacements des sites visités durant le séjour

Carte de la Jamaïque et emplacements des sites visités durant le séjour (cliquez sur la carte pour l’agrandir).
Carte : Ornithomedia.com

De là, nous sommes partis vers le point le plus occidental du voyage, dans l’objectif de voir un canard répandu, mais toujours difficile à observer, l’Érismature routoutou (Nomonyx dominicus). Le site, nommé « Masked Duck Wetland » sur le site web eBird, est en réalité un ensemble d’étangs de retenue proche d’un élevage de poulets, et qui est devenu l’une des principales zones humides de la région. En plus des quatre érismatures que nous avons vues, c’est aussi le seul endroit où nous avons pu observer plusieurs oiseaux aquatiques hivernants, comme la Sarcelle à ailes bleues (Spatula discors), le Canard souchet (Spatula clypeata), le Canard d’Amérique (Mareca americana) et le Fuligule à tête noire (Aythya affinis). Nous avons aussi observé une seule Foulque d’Amérique (Fulica americana), un Jacana d’Amérique (Jacana spinosa) et un groupe d’Hirondelles à ailes hérissées (Stelgidopteryx serripennis) en migration.
Notre dernière étape avant le déjeuner fut la réserve de Caymanas, où nous avons suivi un sentier non balisé en bordure de route où il y avait parfois plus de vaches que d’oiseaux. Pourtant, cet habitat forestier accueille une belle variété d’espèces, même sous la chaleur de midi. Parmi les oiseaux remarquables notés lors de cette halte rapide, citons le Piaye ou Tacco de pluie (Coccyzus pluvialis) (le premier du voyage), le Todier de Jamaïque (Todus todus), le Pic de Jamaïque (Melanerpes radiolatus) et le Tyran à queue rousse (Myiarchus validus); ce fut aussi le seul endroit où nous avons vu un Chevalier solitaire (Tringa solitaria), dans un canal en bordure de route. Il est aussi intéressant de constater à quel point la Buse à queue rousse (Buteo jamaicensis) est répandue et commune sur l’île.
Après une pause déjeuner rapide dans un restaurant de la chaîne Tastee Patty, nous nous sommes rendus dans le jardin botanique de Hope pour notre dernier arrêt de la journée. Peu après nous être garés, l’un de nos premiers objectifs s’est fait entendre au-dessus de nous, l’Amazone sasabé (Amazona collaria), et sur une branche proche, nous avons aperçu un Ibijau jamaïcain (Nyctibius jamaicensis) en dortoir.

Hibou de Jamaïque (Asio grammicus)

Hibou de Jamaïque (Asio grammicus).
Photographie : Luis Gonzalez

Pendant les deux heures suivantes, nous avons arpenté les jardins, en espérant observer d’autres espèces faciles à repérer. Parmi celles-ci figuraient la Tourterelle à queue carrée (Zenaida aurita), la Conure aztèque (Eupsittula nana), le Martinet petit-rollé (Tachornis phoenicobia), le Colibri nain (Mellisuga minima), le Crécerelle ou Faucon d’Amérique (Falco sparverius), le Tyran tête-police (Tyrannus caudifasciatus), le Merle à miroir (Turdus aurantius), le Quiscale noir (Quiscalus niger) et l’Organiste de la Jamaïque (Euphonia jamaica).
Cependant, les moments forts furent ceux où Lyndon s’est mis à danser de joie près d’un bosquet de bambous après avoir vu un Hibou de Jamaïque (Asio grammicus) sur son perchoir diurne (c’est seulement la deuxième fois que Lyndon en voyait un dans ces jardins), ainsi que deux couples de la menacée Amazone verte (Amazona agilis); toutefois, les oiseaux présents autour du jardin peuvent avoir une origine douteuse, puisque le zoo voisin en possède dans sa collection, mais nous avons fini par voir ces magnifiques perroquets plus tard dans le voyage
Notre dernier arrêt de la journée fut dans notre logement, où nous nous sommes simplement relaxés dans le jardin arrière en observant quelques-unes des espèces de la journée rejoignant leurs dortoirs. Nous avons aussi vu nos premiers Colibris à tête noire (Trochilus polytmus) qui butinaient les fleurs sous la lumière déclinante.
Après nos marches de la journée sous le soleil brûlant de la Jamaïque, un bon dîner chinois était le bienvenu. Le lendemain allait être la plus longue du séjour.

Le 16 mars 2024 : les Blue Mountains et le secteur de Port Antonio 

Ibijau jamaïcain (Nyctibius jamaicensis)

Ibijau jamaïcain (Nyctibius jamaicensis).
Photographie : Luis Gonzalez

Les Blue Mountains (Montagnes Bleues) sont sans doute le site le plus emblématique de la Jamaïque. Ces collines magnifiquement boisées offrent par temps clair de belles vues sur la côte, et le célèbre café Blue Mountain y est cultivé. Ces montagnes sont aussi le meilleur endroit pour observer la plupart des espèces endémiques de l’île, notamment le trio de haute altitude formé par le Viréo d’Osburn (Vireo osburni), le Carouge de Jamaïque (Nesopsar nigerrimus) et la Colombe versicolore (Geotrygon versicolor).
Notre journée a commencé par un départ de Kingston aux premières heures, ce qui nous a permis d’avoir du temps pour chercher des oiseaux nocturnes pendant notre ascension. Nous nous sommes arrêtés près de la ville de Redlight, où un Ibijau jamaïcain a été brièvement aperçu, et nous avons pu entendre trois Hiboux de Jamaïque, dont un jeune. Heureusement que nous avons bien vu ces deux espèces la veille, car les observations de ce matin ont été brèves. 
En continuant la montée, nous nous sommes arrêtés au gré des oiseaux contactés, sans un site précis en tête, ce qui nous a permis d’observer plusieurs passereaux migrateurs, comme les Parulines couronnée (Seiurus aurocapilla), hochequeue (Parkesia motacilla), flamboyante (Setophaga ruticilla) et bleue (S. caerulescens). Parmi les endémiques trouvés, citons notre premier Merle aux yeux blancs (Turdus jamaicensis) en inspectant des dizaines de Merles à miroir (Turdus aurantius).
Finalement, nous sommes arrivés dans le célèbre site appelé le Hardwar Gap, et des oiseaux ont rapidement été vus ou entendus : un Solitaire siffleur (Myadestes genibarbis) et des bandes mixtes incluant le Pique-orange de Jamaïque (Euneornis campestris), le Sucrier à ventre jaune (Coereba flaveola) et la Paruline de Jamaïque (Setophaga pharetra), une espèce endémique.

Carouge de Jamaïque (Nesopsar nigerrimus)

Carouge de Jamaïque (Nesopsar nigerrimus).
Photographie : Luis Gonzalez

Notre principal objectif dans ce site était cependant le Carouge de Jamaïque. Cet ictéridé ne quémande pas de la nourriture auprès des humains et se nourrit de nectar dans les broméliacées : il faut donc le rechercher dans les zones boisées où poussent ces plantes épiphytes. En parcourant les chemins secondaires, nous avons bien vu le Pigeon de Jamaïque (Patagioenas caribaea), le Zéna de Jamaïque (Spindalis nigricephala), la Bécarde de la Jamaïque (Pachyramphus niger) et l’Élénie de la Jamaïque (Myiopagis cotta), tout en ayant de bonnes occasions de photographier le Tyran à queue rousse (Myiarchus validus) et le Colibri à tête noire. Nous avons aperçu une Colombe versicolore, et nous avons noté les Viréos à moustaches (Vireo altiloquus), d’Osborn et de Jamaïque (V. modestus) en cherchant une autre espèce, considérée comme la spécialité jamaïcaine la plus difficile à trouver, l’Élénie sara (Elaenia fallax).
Vers 10 heures, nous avons fait une courte halte pour goûter du café des Blue Mountain et visiter les jardins ornithologiques de la Old Tavern Coffee Estate, où nous avons aussi acheté quelques sacs, car c’est un incontournable pour les amateurs de café. Il s’agit du versant humide de la chaîne, une caractéristique qui allait bientôt se confirmer : en effet, la pluie nous a empêchés d’avoir de bonnes vues de la Colombe versicolore. En attendant la fin des averses, nous avons déjeuné au café Blue Patio près des Springhill Falls (chutes d’eau). Lors d’une éclaircie, nous sommes repartis, puis nous nous sommes arrêtés quand nous avons repéré un Tacco de pluie se sécher les plumes au soleil.

Colibri à bec noir (Trochilus scitulus)

Colibri à bec noir (Trochilus scitulus).
Photographie : Luis Gonzalez

Le trajet jusqu’à Port Antonio fut ensuite sans encombre, et nous sommes arrivés vers 15 heures au niveau de la San Police Station Road pour notre dernière séance d’observation de la journée. Cette route est populaire, car elle permet de voir la plupart des espèces des colombidés de l’île. En dehors des espèces répandues, nous avons finalement pu observer les Colombes de la Jamaïque (Leptotila jamaicensis) et rouviolette (Geotrygon montana), cette dernière étant probablement l’oiseau le plus farouche de tout le voyage. La plupart des oiseaux rencontrés avaient été vus plus tôt dans la journée ou la veille, mais deux de nos cibles encore manquantes sont apparues : un mâle de Colibri à bec noir (Trochilus scitulus), suivi d’un couple de Taccos de Jamaïque (Coccyzus vetulus). Aucun des deux n’a été assez coopératif pour pouvoir prendre des photos, mais les vues furent suffisamment bonnes.
De là, nous avons rejoint l’hôtel Mockingbird Hill, où nous devions passer une nuit. Le Hibou de Jamaïque ne s’est pas montré, mais nous l’avons entendu durant le dîner, accompagnés de dizaines de grenouilles et de geckos de l’espèce Aristelliger praesignis.
Le lendemain était notre dernier jour d’observation, et nous comptions bien en profiter.

Le 17 mars 2024 : Happy Grove et Ecclesdown Road 

Pigeon de Jamaïque (Patagioenas caribaea)

Pigeon de Jamaïque (Patagioenas caribaea).
Photographie : Luis Gonzalez

Encore une fois, nous sommes partis avant le lever du soleil, sous une petite pluie matinale. Notre objectif pour la matinée était de visiter les falaises autour de Happy Grove, à l’extrémité orientale de l’île, pour observer la colonie de Phaétons à bec jaune (Phaethon lepturus) et prendre un petit-déjeuner sur le terrain.
À notre arrivée, les oiseaux étaient peu nombreux et lointains, mais on pouvait reconnaître l’espèce.
En prenant notre petit-déjeuner, nous avons commencé à les voir s’approcher et avons finalement passé plus de 20 minutes à observer 13 de ces magnifiques oiseaux marins virevolter au-dessus des vagues autour de la baie. Pour un passionné d’ornithologie comme moi, c’était un bonus, car je n’avais jamais été dans une zone où des phaétons sont observables, donc la Jamaïque m’a offert deux nouvelles familles d’oiseaux, les Todidés (todis) étant l’autre. En quittant la zone, nous avons assisté à un combat aérien entre un Faucon pèlerin (Falco peregrinus) et une Buse à queue rousse, avant de nous diriger vers notre dernière étape cruciale du voyage, l’Ecclesdown Road.
Cette route rivalise avec les Blue Mountains comme meilleur endroit pour observer le plus grand nombre d’endémiques jamaïcains, et lors de nos deux heures passées sur place, nous avons réussi à voir ou entendre 22 des 28 espèces, y compris les deux qui nous manquaient, la Corneille de Jamaïque (Corvus jamaicensis) et le Moucherolle de la Jamaïque (Contopus pallidus). Parmi les autres moments forts, on peut citer le passage en vol de grands groupes de Pigeons à couronne blanche (Patagioenas leucocephala) et de Jamaïque, l’écoute des cris profonds de la Colombe versicolore, l’appel du Tacco de Jamaïque, les observations de trois espèces de perroquets endémiques et d’un groupe de Touis été (Forpus passerinus), une espèce exotique.
Nous avons  tenté de photographier certains endémiques, mais malheureusement, l’arrivée d’un bus d’observateurs a fait fuir les espèces les plus timides, et nous avons repris la route vers Kingston.
Une courte halte à l’hôtel Mockingbird Hill nous a permis de photographier un mâle coopératif de Colibri bec noir.
Nous avons ensuite célébré la réussite de ce séjour en dégustant une glace et un porc jerk en regardant la mer des Caraïbes.

Amazone sasabé (Amazona collaria)

Amazone sasabé (Amazona collaria).
Photographie : Luis Gonzalez

Le trajet vers Kingston s’est fait en évitant les Blue Mountains, ce qui est plus rapide, mais offre peu d’opportunités d’observation, à l’exception de la Corneille de Jamaïque, qui devient malheureusement plus rare le long de l’Ecclesdown Road.
Les jardins botaniques de Castleton constituent le bastion de cette espèce, et nous avons entendu deux oiseaux chanter du sommet d’un palmier juste à côté de la route principale : c’est donc un site de repli incontournable si vous manquez de temps ou si l’Ecclesdown Road est inaccessible.
À 16 h, nous étions de retour dans notre logement Vrbo de Kingston, et, hormis un couple de Conures aztèques jouant dans un arbre, nous avons fait peu d’autres observations.  

Le 18 mars 2024 : le départ

La dernière matinée du voyage était arrivée. Nous n’avions rien de prévu, si ce n’est nous asseoir sur la véranda et observer le passage des espèces que nous avions appris à reconnaître. Vers 10 heures, on est venu nous chercher pour une brève visite de la vieille ville de Port Royal et, par miracle, nous avons même réussi à observer deux espèces communes que nous n’avions pas encore vues : la Mouette atricille (Leucophaeus atricilla) et la Sterne royale (Thalasseus maximus).
Une fois à l’aéroport, les formalités se sont déroulées rapidement et sans encombre. Nous avons profité du temps disponible jusqu’à ce que notre vol de l’après-midi nous ramène à Miami. Ensuite, nous avons tous dû affronter les embouteillages pour rentrer chez nous.

Liste des espèces observées

Todier de Jamaïque (Todus todus)

Todier de Jamaïque (Todus todus).
Photographie : Luis Gonzalez

Vous pouvez télécharger la liste des oiseaux, mammifères et reptiles observés au format PDF.

Soutenez la protection des oiseaux et des habitats de la Jamaïque après le passage de l’ouragan Melissa en octobre 2025

Le 28 octobre 2025, l’ouragan Melissa, de catégorie 5, a frappé la Jamaïque, causant des destructions catastrophiques. Le bilan humain est lourd et une grande partie de l’île reste privée d’électricité et de communications. La route principale menant à Newcastle et Holywell, dans le parc national Blue et John Crow Mountains, a par exemple été détruite par des glissements de terrain. Cette zone, qui accueille de nombreuses espèces d’oiseaux endémiques et migrateurs et le siège du Jamaica Conservation and Development Trust, est ainsi désormais coupée du monde.
Au-delà des souffrances humaines, l’ouragan Melissa a également eu des conséquences graves sur la nature. Les vents violents ont dénudé des forêts entières, déracinant des arbres, aplatissant la végétation et détruisant les aires de nidification et d’alimentation dans des habitats clés.
Plusieurs oiseaux endémiques sont désormais menacés, même si la nature est résiliente, comme on a pu le constater après le passage d’Irma en 2017 (lire Des nouvelles des oiseaux des Caraïbes après le passage de l’ouragan Irma). Toutefois, ce rétablissement prend du temps et toute aide est utile. Le réseau BirdsCaribbean a lancé une campagne de fonds pour soutenir ses partenaires en Jamaïque et à Cuba (qui a été également touchée). Grâce à un donateur généreux, votre don sera doublé. L’argent récolté servira à fournir des soins aux oiseaux sauvages blessés, à la réalisation d’inventaires des populations et de leurs habitats, au remplacement du matériel perdu, à la réparation des sentiers, de la signalétique et des infrastructures des zones protégées, au déblaiement des débris, à la plantation d’arbres indigènes dans les habitats endommagés et au soutien aux équipes locales. Le lien vers la campagne de dons est givebutter.com.

Vidéo sur les effets du passage de l’ouragan Melissa sur les forêts des Blue Mountains

Les effets du passage de l’ouragan Melissa sur les forêts des Blue Mountains (Jamaïque) en octobre 2025.
Source : BirdsCaribbean

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