Les Aresquiers, une zone restée en grande partie naturelle mais fragile

Situation des Aresquiers (Hérault)

Situation des Aresquiers (Hérault).
Carte : Ornithomedia.com

Le littoral du département de l’Hérault se caractérise par une succession de petits estuaires, d’étangs et de lagunes (lire Observer les oiseaux dans les environs de Portiragnes), ces dernières étant séparées de la mer Méditerranée par des cordons de sable appelés lidos. Celui des Aresquiers est resté l’un des plus naturels du littoral languedocien et le seul qui ne soit pas équipé d’une route. Bien que sa limite orientale soit mal définie, il mesure approximativement près de 7 km de long entre Frontignan-Plage (Mas d’ingril) et les environs de la cathédrale de Maguelone (commune de Villeneuve-lès-Maguelone) et longe les étangs d’Ingril et de Pierre Blanche. Il s’agit d’un étroit cordon dunaire, planté par endroits de tamaris, bordé d’une plage de sable, de débris coquilliers et de galets côté mer, et de prés salés à salicornes (sansouires) et de roselières côté lagunes. Sur l’autre rive de l’étang d’Ingril s’étendent les anciens salins de Frontignan et le bois des Aresquiers, ce dernier appartenant au Conservatoire du Littoral. Cet organisme possède aussi depuis 1982 la partie du lido des Aresquiers située à l’est de l’aire de stationnement de Saint-Eugène.
Depuis 2018, le site des Aresquiers est cogéré par le Conservatoire d’Espace Naturel d’Occitanie, Montpellier Méditerranée Métropole et la communauté d’agglomération du bassin de Thau (Sète Agglopôle Méditerranée).

Vue de l'étang d'Ingril (Hérault)

Vue de l’étang d’Ingril (Hérault)(cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

Du fait de la diversité de ses habitats et de son rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité sur un littoral par ailleurs fortement urbanisé, la zone comprenant le lido et le bois des Aresquiers et les étangs d’Ingril, de Vic et de Pierre Blanche forme un site classé de 3 027 hectares, qui fait partie du complexe des étangs palavasiens, un ensemble de plus de 7 500 hectares inscrit sur la liste établie par la convention de Ramsar.
Suite à la construction d’un pont au-dessus du canal de Rhône à Sète dans les années 1980, le secteur des Aresquiers a été envahi par les voitures, notamment durant la période estivale : les stationnements gênants ou abusifs ont progressivement dénaturé son lido, qui est particulièrement fragile en raison du phénomène d’érosion : des glissières en bois ont donc été installées pour empêcher les véhicules de se garer le long de la départementale D60, des aires de stationnement ont été créées (parkings de Saint Eugène, du pont et du bois des Aresquiers), des ganivelles ont été posées pour protéger la végétation dunaire et des passages (passerelles et escaliers) ont été créés pour canaliser l’accès à la plage.
Par ailleurs, plusieurs opérations de démolition ont été engagées par le Conservatoire de Littoral : en 2013 et en 2016, deux anciennes colonies de vacances qui n’étaient plus utilisées ont été supprimées, et les lignes électriques et téléphoniques aériennes ont été enlevées. Il existe enfin un projet de création d’une Maison du Littoral dans le Mas Vieux, une ancienne propriété viticole rachetée en 2019 par le département de l’Hérault et située au nord du pont des Aresquiers.

Accès et bons points d’observation

Carte des Aresquiers (Hérault)

Carte des Aresquiers (Hérault). En rouge, trajet et points d’observation recommandés (voir notre texte ci-contre pour les significations des numéros).
Carte : Ornithomedia.com

Depuis Sète à l’est, rejoindre Frontignan puis Frontignan-Plage. Suivre ensuite la D60 jusqu’à l’aire de stationnement de Saint-Eugène, créée à l’arrière du cordon dunaire. Plusieurs bons points d’observation sont recommandés :
1- Les haies de tamaris sur le cordon dunaire près de l’aire de stationnement de Saint-Eugène.
2- Les pelouses rares proches du mas d’Ingril.
3- La station de lagunage de Frontignan.
Rejoindre ensuite l’aire de stationnement du pont des Aresquiers et s’y garer.
4- Prendre la passerelle en bois qui atteint la plage des Aresquiers après avoir traversé les sansouires et le cordon dunaire planté d’arbustes.
5- Continuer sur le cordon dunaire vers le nord et explorer le secteur du lieu-dit du Mas d’Angoulême (après la plage naturiste), notamment les zones arbustives et les marais saumâtres peu profonds.
6- Poursuivre vers le Nord en direction de la cathédrale de Maguelonne, pour explorer une portion sauvage peu fréquentée.
Rejoindre ensuite l’aire de stationnement du pont des Aresquiers, reprendre sa voiture et se garer peu après le pont dans l’aire de stationnement du bois des Aresquiers, gérée par le Conservatoire du Littoral.
7- Suivre le sentier balisé qui longe l’étang d’Ingril et le bois des Aresquiers.
8- Atteindre les anciens salins de Frontignan après avoir dépassé les mas de Maraval et des Gardes (ancien poste de douane), puis revenir dans l’aire de stationnement du bois des Aresquiers. 
9- Se garer le long de la D114E4 pour suivre l’un des chemins qui sillonnent le marais de la Grande Palude. 

Des plantes rares dans les dunes

Le bois des Aresquiers (Hérault)

Le bois des Aresquiers (Hérault) est l’un des rares boisements naturels du littoral languedocien (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

La flore du site des Aresquiers est variée grâce à la mosaïque des habitats qui s’y succèdent, du bois de Pins d’Alep (Pinus halepensis) et maritimes (P. pinaster) et de Chênes verts (Quercus ilex) et kermès (Q. coccifera) à la plage en passant par les steppes salines, les prés à salicornes (sansouires), les roselières, les lagunes et les dunes.
Le lido possède une flore patrimoniale incluant le Tamaris d’Afrique (Tamarix africana), le Réséda de Hooker (Reseda alba) et la Scorzonère à petites fleurs (Scorzonera parviflora). Ces espèces sont toutefois localement envahies par la Griffe de sorcière (Carpobrotus edulis) et le Faux-indigo (Amorpha fruticosa).
Près des anciens salins de Frontignan, les steppes où affleure la dalle calcaire sont le domaine des Saladelles de Narbonne (Limonium narbonense), de Girard (L. girardianum) et en baguette (L. virgatum).
Le bois des Aresquiers est l’un des rares boisements naturels du littoral languedocien : on y trouve une quinzaine d’espèces végétales rares ou menacées, comme l’Ophrys des Corbières (Ophrys corbariensis), une endémique méditerranéenne, et les Bugranes sans épine (Ononis mitissima) et visqueuse (O.  viscosa). 

Des orthoptères rares dans les dunes, des pontes de Tortues caouannes et même une Baleine grise !

Parmi les odonates remarquables recensés dans le site de Aresquiers, citons notamment l’Aeschne printanière (Brachytron pratense), qui apprécie les zones d’eaux stagnantes ensoleillées bordées de roselières et de cariçaies. La Diane ou Thaïs (Zerynthia polyxena), un papillon rare et localisé en France, est aussi présent.
Le cordon dunaire accueille plusieurs orthoptères méditerranéens rares et menacés, tels que le Grillon maritime (Pseudomogoplistes squamiger), le Criquet des dunes (Calephorus compressicornis) et la Courtilière provençale (Gryllotalpa septemdecimchromosomica). La Decticelle des ruisseaux (Metrioptera fedtschenkoi azami) a également été trouvée. 

Tortue caouanne (Caretta caretta)

Tortue caouanne (Caretta caretta) pondant sur une plage de Turquie (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Walterhelbling / Wikimedia Commons

La plupart des reptiles languedociens typiques ont été répertoriés sur le lido des Aresquiers, dont le Lézard ocellé (Timon lepidus) et les Couleuvres à échelons (Zamenis scalaris), de Montpellier (Malpolon monspessulanus) et vipérine (Natrix maura), mais c’est surtout l’abondance du Psammodrome d’Edwards (Psammodromus edwarsianus) qui est remarquable.
Grâce à l’augmentation de la température des eaux de la Méditerranée et à l’absence totale de pollution lumineuse, des pontes de Tortues caouannes (Caretta caretta) ont été trouvées en 2018 (des petits ont rejoint la mer) et en 2022 sur le haut de plage. Pour protéger cette espèce sensible (ainsi que les oiseaux nicheurs), les gestionnaires du site ont lancé en 2020 l’opération « Attention, on marche sur des œufs » : chaque année, de mars à août, plus de neuf hectares de zones de quiétude sont délimités par des filets et des panneaux de sensibilisation, afin de limiter les perturbations humaines pendant la période de reproduction.  
L’environnement saumâtre est peu favorable aux amphibiens, mais on note tout de même la présence de la Rainette méridionale (Hyla meridionalis), du Crapaud calamite (Epidalea calamita) et du Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus).
En mer, des cétacés peuvent être observés depuis le lido, principalement des Dauphins commun à bec court (Delphinus delphis) et bleu et blanc (Stenella coeruleoalba), mais aussi moins fréquemment le Rorqual commun (Balaenoptera physalus). En 2021, une jeune Baleine grise (Eschrichtius robustus), qui longeait la côte vers l’Espagne, a même été repérée.

Une avifaune nicheuse sensible aux dérangements

Gravelot à collier interrompu (Anarhynchus alexandrinus)

Le lido des Aresquiers (Hérault) accueille une belle population nicheuse de Gravelots à collier interrompu (Anarhynchus alexandrinus) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie (prise dans la Manche) : Gilles Guillou

Au moins 277 espèces d’oiseaux ont déjà été recensées sur le lido des Aresquiers et dans ses environs immédiats.
Les Sternes caugek (Thalasseus sandvicensis), pierregarin (Sterna hirundo) et naine (Sternula albifrons) ne nichent plus sur le site (la partie du lido bordant l’étang de Pierre Blanche accueillait encore une grande colonie au début des années 2000) , les colonies les plus proches étant désormais installées plus à l’est, dans le site naturel protégé des Salines de Villeneuve, près de Villeneuve-lès-Maguelone.
Le Goéland railleur (Chroicocephalus genei) et les Mouettes rieuse (Chroicocephalus ridibundus) et mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus) sont fréquemment observés aux Aresquiers, mais ces espèces nichent plus à l’est, sur le site du Grand Bastit notamment, au bord de l’étang de l’Or (lire Le domaine de Tartuguière : Laro-limicoles et raretés).
Plusieurs couples d’Échasses blanches (Himantopus himantopus), d’Avocettes élégantes (Recurvirostra avosetta), de Chevaliers gambettes (Tringa totanus) et d’Huitriers pie (Haematopus ostralegus) nichent dans les marais saumâtres et dans les anciennes salines du site des Aresquiers.  
La Fauvette à lunettes (Curruca conspicillata) pourrait se reproduire dans les prés salés, des mâles et des femelles ayant été observés en mai 2017 et en mai 2021, mais aucune preuve de nidification n’a semble-t-il été obtenue jusqu’à présent. L’Alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla) niche sur la partie la plus calme du cordon dunaire, le long de l’étang de Pierre Blanche.
Le haut de la plage accueille une belle population de Gravelots (ou Pluviers) à collier interrompu (Anarhynchus alexandrinus), et des mesures de protection (filets et panneaux) sont mises en place pendant la période de nidification pour limiter les dérangements. Le Pipit rousseline (Anthus campestris) et le Cochevis huppé (Galerida cristata) se reproduisent dans les dunes.
Une héronnière mixte, composée de Crabiers chevelus (Ardeola ralloides), de Hérons pourprés (Ardea purpurea) et de Bihoreaux gris (Nycticorax nycticorax), est installée dans les Salines de Villeneuve, et ces oiseaux pêchent sur l’étang d’Ingril et les marais salins qui le jouxtent pendant la période de nidification. L’Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus), dont les effectifs nicheurs sont en progression sur le littoral méditerranéen français (lire L’impressionnante progression de l’Ibis falcinelle en Camargue gardoise depuis 2006), est également régulièrement vu sur le site des Aresquiers.
Les Flamants roses (Phoenicopterus roseus) sont visibles toute l’année sur les étangs d’Ingril, de Vic et de Pierre Blanche, en provenance de leurs colonies camarguaises ou espagnoles. 
Le bois des Aresquiers, les secteurs ouverts et buissonneux proches et les anciens bâtiments agricoles et viticoles, comme le Mas Vieux, où un projet de Maison du Littoral est en cours d’étude, accueillent plusieurs nicheurs comme l’Effraie des clochers (Tyto alba), la Chevêche d’Athéna (Athene noctua), le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), le Faisan de Colchide (Phasianus colchicus), l’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), la Huppe fasciée (Upupa epops), l’Hirondelle rustique (Hirundo rustica), les Fauvettes mélanocéphale (Curruca melanocephala) et passerinette (C. iberiae), la Cisticole des joncs (Cisticola juncidis), le Serin cini (Serinus serinus) et le Verdier d’Europe (Chloris chloris).  
Plus au nord, le long de la voie ferrée, les roselières du marais de la Grande Palude sont peu prospectées, mais elles méritent certainement une visite pour la recherche des oiseaux nicheurs paludicoles. 

Un site surtout réputé pour la variété des migrateurs au printemps

Pouillot oriental (Phylloscopus orientalis)

Un Pouillot oriental (Phylloscopus orientalis) a été observé le 21 mai 2017 sur le lido des Aresquiers (Hérault) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie (prise en Turquie en mai 2022) : Thomas Vulvin

Le site des Aresquiers est surtout réputé pour la variété des oiseaux pouvant être observés durant les passages, et notamment prénuptial (de mars à juin). Cette attractivité est due à la variété de ses habitats et à sa localisation géographique, le long du littoral méditerranéen et au pied du massif de la Gardiole. En effet, lorsque souffle la tramontane, le vent dominant venant du Nord-Ouest, les passereaux sont poussés vers la côte et poursuivent de façon préférentielle leur trajet en suivant le lido plutôt que de contourner les étangs d’Ingril et de Vic par le nord. Au printemps, le vent marin, venant du Sud-Sud-Est, peut aussi apporter des espèces provenant de la péninsule ibérique, voire du Maghreb. Ils se concentrent ainsi sur une bande de sable de seulement une centaine de mètres de large, où seuls les tamaris peuvent les abriter. En dehors des environs des aires de stationnement et des jours chômés, le lido est en outre assez peu fréquenté.
Parmi les espèces « classiques » de fauvettes, d’hirondelles, de bergeronnettes, de pouillots, de gobemouches ou de rougequeues (entre autres), qui sont parfois nombreuses certains matins, lorsque les conditions ont été favorables durant la nuit précédente, des passereaux moins communs peuvent être trouvés en avril et en mai dans les prairies rases, les tamaris et les buissons, comme le Pipit à gorge rousse (Anthus cervinus), l’Hypolaïs ictérine (Hippolais icterina), les Fauvettes de Moltoni (Curruca subalpina) et des Balkans (C. cantillans) (lire Distinguer les mâles des Fauvettes passerinette, de Moltoni et des Balkans au printemps), la Pie-grièche à tête rousse de Corse (Lanius senator badius) (lire Comment identifier la sous-espèce badius de la Pie-grièche à tête rousse, qui niche notamment en Corse ?), le Pouillot ibérique (Phylloscopus ibericus) (lire Comment identifier le Pouillot ibérique ?) et le Gobemouche méditerranéen (Muscicapa tyrrhenica) (lire Identifier le Gobemouche méditerranéen).
Des espèces accidentelles sont toujours possibles, comme le Gobemouche à collier (Ficedula albicollis) (en 2024), le Pouillot oriental (Phylloscopus orientalis) (le 21 mai 2017) (lire Distinguer les Pouillots de Bonelli et oriental) et les Fauvettes de l’Atlas (Curruca deserticola) (le 7 mai 2014) et sarde (C. sarda) (le 30 mars 2025). Un Pipit à dos olive (Anthus hodgsoni) a été photographié le 25 avril 2025 (source : Marcduquet.com/).
En dehors des passereaux, d’autres migrateurs sont vus chaque printemps, comme le Torcol fourmilier (Jynx torquilla), la Huppe fasciée et le Guêpier d’Europe (Merops apiaster). Notons la découverte d’un Engoulevent à collier roux (Caprimulgus ruficollis) le 22 avril 2019, une donnée qui n’a toutefois pas été homologuée (lire Observation d’un Engoulevent à collier roux en Camargue en avril 2024 : retour sur une espèce disparue de France). 

Aigrette à gorge blanche / des récifs (Egretta gularis)

Aigrette à gorge blanche / des récifs (Egretta gularis) aux Aresquiers (Hérault) le 23 avril 2025 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Maxence Pajot

Des rapaces survolent la côte au printemps, comme le Milan noir (Milvus migrans) et le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), ce dernier faisant parfois une halte sur les lagunes pour pêcher. Curieusement, le Busard pâle (Circus macrourus) n’a été noté qu’une fois. 
Sur les bassins de lagunage des Aresquiers et sur l’étang d’Ingril, les laridés, les guifettes et les sternes peuvent être nombreux au printemps. La plage des Aresquiers est l’un des meilleurs sites français pour observer la Sterne caspienne (Hydroprogne caspia) entre mars et mai, avec parfois des stationnements d’une dizaine d’individus juste avant le pont des Aresquiers. 
Les Ardéidés sont nombreux au printemps, et parmi les Aigrettes garzettes (Egretta Garzetta), les Hérons cendrés (Ardea cinerea) et les Grandes Aigrettes (Ardea alba), Maxence Pajot a eu la surprise de découvrir le 23 avril 2025 une Aigrette à gorge blanche/des récifs (E. gularis) de forme sombre, qui a été retrouvée en mai dans les salines de Villeneuve, plus à l’est (lire Identifier et chercher l’Aigrette des récifs en Europe de l’Ouest). 
Les limicoles passent surtout au printemps, mais leurs effectifs restent modestes : l’Échasse blanche, l’Avocette élégante, les Chevaliers aboyeur (Tringa nebularia), culblanc (T. ochropus) et guignette (Actitis hypoleucos) et les Bécasseaux variable (Calidris alpina), sanderling (C. alba), cocorli (C. ferruginea) et minute (C. minuta) sont réguliers, mais des espèces plus rares sont aussi parfois trouvées, comme les Bécasseaux de Temminck (C. temminckii) (noté aussi une fois en janvier par Thomas Vulvin) et falcinelle (C. falcinellus) et le Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis) (une seule donnée).
La fin de l’été et l’automne sont également des périodes intéressante pour observer les migrateurs : parmi les espèces « classiques », d’autres, plus rares, sont à rechercher, comme la Guifette leucoptère (Chlidonias leucopterus), le Faucon d’Éléonore (Falco eleonorae) ou encore le Bécasseau tacheté (Calidris melanotos) (un individu est resté plus de trois semaines en 2023). 

L’hiver, une saison à ne pas négliger

Flamants roses (Phoenicopterus roseus)

Flamants roses (Phoenicopterus roseus) sur l’étang d’Ingril (Hérault)en février 2025 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

En hiver, les Flamants roses sont particulièrement nombreux (plusieurs centaines) sur les étangs d’Ingril et de Vic. Sur ces deux lagunes et sur les anciens salins et les bassins de lagunage de Frontignan, la Guifette moustac (Chlidonias hybridus) et la Mouette pygmée (Hydrocoloeus minutus) sont vues chaque année parmi les nombreuses Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus). 
Des anatidés sont visibles en petit nombre, les espèces les plus régulières étant le Harle huppé (Mergus serrator) (une trentaine d’individus en moyenne), le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), la Nette rousse (Netta rufina) et les Canards colvert (Anas platyrhynchos), chipeau (Mareca strepera), souchet (Spatula clypeata) et siffleur (M. penelope). Le Canard pilet (Anas acuta) et la Harelde boréale (Clangula hyemalis) ont déjà été observés depuis la plage.
Cette période est favorable à la recherche de passereaux intéressants sur le lido des Aresquiers : le Bruant ou Plectrophane des neiges (Plectrophenax nivalis) a ainsi été noté chaque hiver entre 2018 et 2021. Le Pouillot de Sibérie (Phylloscopus collybita tristis), qui est un hivernant régulier plus à l’est, dans la station d’épuration de Mireval et dans le site naturel protégé du Méjean, est contacté tous les ans dans les tamaris du lido des Aresquiers, parfois jusqu’au début du mois d’avril. Le Pouillot à grands sourcils (P. inornatus) est bien plus rare (noté tous les deux à trois ans).
La découverte d’une Bergeronnette orientale (Motacilla tschutschensis), qui a stationné durant tout l’hiver 2021-2022 autour de la station de lagunage de Frontignan, confirme l’intérêt de l’hiver pour la recherche des passereaux rares, comme l’a confirmé le séjour d’un Rougequeue de Moussier (Phoenicurus moussieri) près de Frontignan durant l’hiver 2024-2025 (lire Un Rougequeue de Moussier découvert dans l’Hérault en décembre 2024, une donnée remarquable mais pas exceptionnelle dans le sud de l’Europe).
Les Busards des roseaux (Circus aeruginosus) et Saint-Martin (Circus cyaneus) et le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) sont notés chaque hiver, et le Hibou des marais (Asio flammeus) est aussi à rechercher dans les secteurs dégagés du lido, au-delà du Mas d’Angoulême.  
En mer, cinq espèces de grèbes peuvent être vues en mer (et parfois sur les lagunes), le Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis) étant le plus commun, alors que les Grèbes esclavon (P. auritus) et jougris (P. grisegena) sont beaucoup moins fréquents. Le Pingouin torda (Alca torda), le Fou de Bassan (Morus bassanus) et les Puffins des Baléares (Puffinus mauretanicus) et yelkouan (P. yelkouan) sont réguliers, tout comme les Plongeons arctique (Gavia arctica), imbrin (G. immer) et catmarin (G. stellata), qui sont parfois notés jusqu’au mois d’avril. Lors des forts coups de vent d’Est, des Océanites tempête (Hydrobates pelagicus) peuvent être poussés vers la côte  

D’autres sites intéressants pour observer les oiseaux dans les environs

Vue des Salines de Villeneuve (Hérault)

Vue des Salines de Villeneuve (Hérault) en février 2025 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

Les bons secteurs pour observer les oiseaux sont nombreux dans les environs du site des Aresquiers. Citons autres autres :

  • Le site naturel protégé des Salines de Villeneuve, une zone humide de 292 hectares appartenant au Conservatoire du Littoral, proche de Villeneuve-lès-Maguelone et réputée pour ses colonies d’ardéidés et de laridés, que l’on peut rejoindre en longeant le canal des Salines (voir sa localisation sur Google Maps).
  • Non loin des salines de Villeneuve, les grandes roselières de l’étang du Boulas (voir sa localisation sur Google Maps) accueillent en période de nidification la Talève sultane (Porphyrio porphyrio), le Busard des roseaux, la Panure à moustaches (Panurus biarmicus), la Lusciniole à moustaches (Acrocepahlus melanopogon), le Blongios nain (Botaurus/Ixobrychus minutus) et le Bruant des roseaux à gros bec (Emberizea schoeniclus whiterbyi) (lire Les mystérieux Bruants des roseaux « à gros bec » de l’ouest de la Méditerranée).
  • La station d’épuration de Mireval, située au lieu-dit Le Maupas (voir sa localisation sur Google Maps), où les migrateurs sont variés. C’est notamment l’un des meilleurs sites du département de l’Hérault pour observer le Pouillot de Sibérie en hiver.
  • Le col de la Tortue, dans le massif de la Gardiole, constitue un bon site pour l’observation de la migration des rapaces et des cigognes au printemps. Il faut se garer dans l’aire de stationnement de la Gardiole, située au sommet de la D 114 (voir sa localisation sur Gooole Maps). C’est un également un bon point de départ pour randonner dans le massif, à la recherche des oiseaux nicheurs méditerranéens typiques.

Une vidéo du site des Aresquiers vu du ciel

Le lido et le bois des Aresquiers et l’étang d’Ingril (Hérault) filmés par un drone.
Source : William BigW

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