Le Vautour fauve (Gyps fulvus) mesure de 230 à 265 cm d’envergure. Son plumage est globalement brun-chamois et ses rémiges et ses rectrices (queue) sont brun foncé. Sa tête et son long cou sont recouverts d’un duvet blanc grisâtre. L’adulte a le bec jaunâtre et une collerette blanche, alors  que chez le jeune, qui est globalement plus sombre, la collerette est brune et le bec grisâtre.

Il se nourrit de charognes, et une fois un cadavre repéré, les autres individus se joignent à lui pour la curée, parfois rejoints ou précédés par d’autres nécrophages comme le Grand Corbeau (Corvus corax), le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) et les Vautours moine (Aegypius monachus) et percnoptère (Neophron percnopterus) (lire Buseu : observer quatre espèces de vautours). 

Il niche en colonies sur les parois rocheuses de la péninsule ibérique et de l’Afrique du Nord (lire Une petite colonie de Vautours fauves s’est installée en 2023 au Maroc, après près de quarante ans d’absence) à l’Asie centrale et du Sud en passant le bassin méditerranéen et le Moyen-Orient. Près de 90 % de la population européenne, soit de 31 000 à 37 000 couples en 2019, nichent en Espagne. En France, plus de 3 000 couples nicheurs ont été recensés en 2021, dont plus de 1 250 couples dans les Pyrénées, 820 dans le sud du massif Central et près de 700 dans les Préalpes : dans le sud du massif alpin, des programmes de réintroduction réussis ont en effet été menés avec succès dans les Baronnies et dans le Diois (Drôme) et dans les gorges du Verdon (Var et Alpes-de-Haute-Provence).

Situation

Situation de La Ciotat (Bouches-du-Rhône).
Carte : Ornithomedia.com

Les adultes sont sédentaires, alors que les jeunes sont erratiques ou migrateurs partiels et effectuent de grands mouvements à partir de l’automne, mais aussi au printemps (lire Comment expliquer les mouvements printaniers de vautours dans le nord et l’ouest de l’Europe ?). Des échanges entre colonies de différents pays ont été mis en évidence par le baguage des individus, notamment au nid : des mouvements permanents ont ainsi été constatés entre la France, l’Espagne, l’Italie, les Balkans et le Moyen-Orient. De nombreux juvéniles et immatures provenant de la péninsule ibérique et de France traversent chaque année le détroit de Gibraltar et longent les côtés africaines jusqu’en Afrique sub-saharienne (Sénégal, Gambie), y restant souvent plusieurs mois, où ils côtoient alors parfois des Vautours de Rüppell (Gyps rueppelli) (lire Premier cas confirmé de reproduction réussie en Europe d’un couple mixte de Vautours de Rüppell et fauve en 2023).  

En provenance probablement de la Haute-Provence ou de la Drôme, de jeunes individus erratiques peuvent atteindre le littoral méditerranéen, où ils suscitent alors la surprise et l’intérêt des habitants :  le 25 novembre 2023, après un épisode de fort Mistral, Max B. a observé et photographié un Vautour fauve de première année posé sur un muret dans le centre-ville de La Ciotat (Bouches-du-Rhône), provoquant un bouchon dans les rues voisines.

Ce n’est toutefois pas la première fois que ces grands rapaces sont notés dans les zones urbaines ou sur des installations humaines provençales : le 8 septembre 2020, un jeune individu avait par exemple a été retrouvé épuisé et déshydraté sur la piste du Circuit Paul-Ricard au Castellet (Var). L’un des pompiers du circuit l’avait récupéré après que l’activité sur la piste ait été stoppée par les équipes, puis il a été confié au centre de soins de la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Buoux (Vaucluse).

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