Le Pinson des arbres (Fringilla coelebs) est un passereau commun en Europe, facile à reconnaître avec sa double alaire  blanche. Le mâle adulte a les côtés de la tête et la poitrine rouge rosé, la calotte et la nuque gris-bleuté et le dos brun-roux. La femelle et le jeune sont gris verdâtre dessus et blanchâtre teinté de chamois dessous (lire Identifier les oiseaux des jardins et des villes d’Europe en hiver).

Son chant est agréable et répété, composé d’une strophe sonore débutant par trois ou quatre sons aigus, suivie par une série similaire descendante, et s’achevant par une fioriture joyeuse. Il émet également un sous-chant calme et discret (lire Le sous-chant des oiseaux).

Il lance aussi différents cris, entre autres des « pink » ou des « chink » nets et décidés d’alarme, des « yup » de contact émis en vol, notamment en migration, des « buzz » en cas de conflit entre individus, et des « ziih » fins et aigus en cas de danger.

Le mâle émet par ailleurs au printemps des cris courts répétés toutes les secondes, et qui varient géographiquement : « huit » montant dans le nord de l’Europe, « rriip » dans le sud de la Scandinavie, »rrhu » dans une grande partie du continent, et « hiit » dans le bassin méditerranéen. Ils sont souvent entendus lorsque le temps est frais et humide, et ils sont d’ailleurs appelés « cris de pluie ».

Ils joueraient un rôle dans la parade nuptiale, pour délimiter un territoire et attirer une femelle. Pour d’autres auteurs, ils serviraient aux adultes pour rester en contact avec leurs petits. Ces cris ne seraient pas innés mais appris.

Écoutez ci-dessous un enregistrement des « cris de pluie » réalisé par Frank Holzapfel en Autriche le 9 mai 2015 (source : Xeno-Canto) :

La dénomination de « cris de pluie », qui provient de l’anglais « rain calls », résulterait peut-être simplement d’une erreur de traduction de l’allemand « Rülschen », qui serait une onomatopée les décrivant.

Sokolowski (1965) avait recensé plusieurs situations au cours desquelles ils étaient émis : elles seraient plus ou moins toujours liées à une sorte de frustration, d’interrogation ou de contrariété : destruction ou perte du nid, des œufs ou des oisillons, repérage d’un pilleur potentiel, manque de nourriture (dans le cas d’oiseaux en captivité), écoute ou vision de sons ou d’objets inquiétants ou inconnus, et conditions météorologiques particulières, principalement avant, pendant et juste après la pluie. Les oisillons deviennent silencieux quand ils les entendent.

II n’existerait donc pas de relation exclusive entre ces cris et un temps pluvieux, et ils n’annonceraient donc pas forcément une averse proche, le Pinson des arbres ne pouvant pas a priori « prévoir » la météo. Toutefois, des oiseaux sont sensibles aux changements de la pression atmosphérique, et cela peut déclencher chez eux des comportements adaptés : certaines espèces, comme le Bruant à couronne blanche (Zonotrichia leucophrys), sont munies d’un organe paratympanique, une sorte de baromètre interne permettant de détecter des variations de la pression atmosphérique, même si ses fonctions exactes sont mal connues (lire L’organe paratympanique, le baromètre interne des oiseaux).

Donc dans le doute, si vous entendez les « huit ! » d’un Pinson des arbres et que le temps est nuageux, tenez-vous prêt à ouvrir votre parapluie, on ne sait jamais ! On peut ajouter ce signal aux autres croyances populaires annonçant une dégradation du temps, comme les hirondelles volant bas ou le Merle noir (Turdus merula) criant le long des haies (lire Prévoir la météo en observant les oiseaux).

Pinson des arbres (Fringilla coelebs) mâle lançant des « cris de pluie » et chantant.
Source : Let’s Bird

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