Le Moineau doré (Passer luteus) est un passereau de 12 à 13 cm de long. Le mâle adulte a un manteau marron contrastant avec la tête, le cou et les parties inférieures jaune canari. Le plumage est plus terne durant la période internuptiale. Son bec est noir en période de nidification et de couleur corne le reste de l’année. La femelle adulte ressemble à celle du Moineau domestique (Passer domesticus) : elle est chamois pâle, avec une nuance jaune sur la face, des ailes brun clair, un dos faiblement rayé de marron-châtain, et le dessous jaune pâle à blanc. Le juvénile est un peu plus clair que la femelle et est moins lavé de jaunâtre dessous.

Ses cris classiques sont des « chirp » et « tchirrup » qui rappellent les pépiements des Moineaux domestiques. Il lance aussi des « che-che-che ».

C’est un oiseau très sociable et nomade qui reproduit en colonies (parfois très importantes) dans des arbres, construisant un nid volumineux en forme de dôme. Il vit dans les zones herbeuses sèches et semi-arides parsemées d’arbres bas et d’arbustes, aux abords des cultures et dans les oasis.

Aire de répartition du Moineau doré (Passer luteus) 

Aire de répartition du Moineau doré (Passer luteus) et emplacements des données récentes autour du détroit de Gibraltar. 
Carte : Ornithomedia.com 

Le Moineau doré est une espèce essentiellement subsaharienne, nichant dans une bande allant du sud de la Mauritanie à l’est du Soudan et au nord de l’Érythrée.

Depuis quelques décennies, il semble en expansion vers le nord et le nord-ouest : il s’est ainsi installé à partir de 1978 dans la péninsule du cap Blanc en Mauritanie, près de la frontière avec le Sahara occidental, un territoire revendiqué par le Maroc. Il se reproduit aussi depuis 1984 près de la ville d’In Guezzan, dans le sud de l’Algérie.

Le 21 avril 2009, deux mâles et cinq femelles ou juvéniles ont été observés dans un petit oued le long de la route d’Aousserd, dans le sud du Sahara occidental (lire Observer les oiseaux au Sahara occidental), en compagnie de Moineaux blancs (Passer simplex) : il s’agissait de la première donnée homologuée pour le Maroc. Depuis, d’autres observations ont été faites dans cette région, où il pourrait nicher, même si aucune preuve de nidification n’a été obtenue jusqu’à présent (lire Observer le Moineau doré au Sahara occidental).

Récemment, des oiseaux ont été observés encore plus au nord :

  • sur la page Twitter Inglorious Bustards, on apprend qu’un mâle a été observé le 29 aout 2023 à El Bujeo, dans la province de Tarifa, en Andalousie (lire Séjour ornithologique dans le parc naturel du détroit de Gibraltar en octobre 2017).
  • Un juvénile a été capturé le 3 octobre 2021  lors d’une séance de baguage sur la Punta Blanca, dans l’enclave marocaine de Ceuta, près du détroit de Gibraltar.
  • Un mâle a été photographié le 6 novembre 2018 à la Linea de la Concepcion, dans la province de Cadix, en Andalousie (Espagne).
  • Un mâle adulte a séjourné de décembre 2016 à février 2017 dans le village de Pajara, sur l’île de Fuerteventura, dans l’archipel des Canaries (lire Observer les oiseaux sur l’île de Fuerteventura). Il essayait de construire un  nid.

Plusieurs hypothèses pourraient expliquer ces données :

  • une dispersion postnuptiale à partir du sud du Maroc. Une progression vers la Méditerranée a par exemple été constatée depuis une trentaine d’années chez un autre passereau désertique, le Bruant du Sahara (Emberiza sahari) (lire Le Bruant du Sahara poursuit son expansion vers les rivages de la Méditerranée).
  • Des oiseaux échappés de captivité.
  • Des oiseaux ayant voyagé à bord de bateaux (lire Ces oiseaux qui voyagent sur des bateaux). Deux individu avaient en effet été observés en décembre 2015 et en février 2016 sur deux navires entre le Sénégal et l’archipel des Canaries.

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