Les Highlands représentent la plus grande partie de l’Écosse et s’étendent au nord et à l’ouest d’une ligne allant de l’île d’Arran à Stonehaven. Elle est composée de collines et de montagnes, dont le massif des Cairngorms, la zone la plus sauvage, la plus haute et la plus froide des îles britanniques : des plaques de neige (= névés) subsistent ainsi parfois jusqu’en septembre, et les paysages, parsemés de petits lacs, rappellent la toundra arctique. La flore  comprend d’ailleurs plusieurs espèces boréales ou alpines, comme le Saule laineux (Salix lanata), la Laîche faux-panic (Carex panicea), le Finge laineux (Racomitrium lanuginosum), l’Alchémille des Alpes (Alchemilla alpina), la Saxifrage étoilée (Micranthes stellaris) ou le Quatre-temps (Cornus canadensis).

Situations des monts Cairngorms (Grande-Bretagne), al zone la plus élevée des Highlands. 
Carte : Ornithomedia.com

Du fait de sa situation nordique et des conditions écologiques comparables à celles que l’on trouve en Scandinavie, les zones les plus élevées des Highlands accueillent plusieurs oiseaux nicheurs rares ou absents ailleurs en Grande-Bretagne, comme le Plectrophane (ou Bruant) des neiges (Plectrophenax nivalis), le Pluvier guignard (Eudromias morinellus) et le Lagopède alpin (Lagopus muta). le Bécasseau violet (Calidris maritima) fait partie des surprises possibles au printemps sur les hauteurs (lire Une rencontre inespérée avec un Bécasseau violet nicheur probable dans les Cairngorms en juin 2021).

Les lacs et les marais dispersés dans ces zones boisées permettent la nidification du Garrot à oeil d’or (Bucephala clangula), du Harle bièvre (Mergus merganser) et du Grèbe esclavon (Podiceps auritus) (en déclin, avec seulement 16 couples recensés en Écosse en 2023), voire occasionnellement du Bécasseau de Temminck (Calidris temminckii). 

Ce dernier est un petit limicole (longueur : 13,5 – 15 cm) qui rappelle vaguement un petit Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) par la forme, le dessus assez uniformément brun et la poitrine brunâtre contrastant avec le ventre blanc (lire Comment identifier le Bécasseau de Temminck ?). Il se reproduit dans des secteurs ouverts subarctiques assez secs, sablonneux ou rocailleux, à la végétation maigre ou rase, souvent près d’eaux dormantes ou courantes jusqu’à 1 800 mètres d’altitude. Son aire de nidification principale s’étend du centre de la Scandinavie à la Sibérie.

En Écosse, c’est un nicheur très rare et irrégulier, avec quelques tentatives de reproduction dans les Highlands à partir de 1934, qui ont abouti à des nidification réussies à partir de 1971, atteignant un « pic » de cinq couples répartis dans quatre sites entre 1974 et 1981. La dernière tentative de reproduction remonte à 1997, mais dans le dernier rapport du Rare Breeding Bird Panel (RBBP) publié en novembre 2025 sur le site web du magazine British Birds et relayé par Birdguides, on apprend qu’une femelle a pondu quatre œufs dans un lieu tenu secret, mais le nid a été détruit par la montée du niveau des eaux du loch voisin. Mark Eaton, secrétaire du RBBP, a précisé : « ces oiseaux revenaient chaque printemps dans le même site depuis 2021, et une tentative de nidification a enfin été constatée en 2023 ». Il suggère qu’il pourrait peut-être s’agir des prémices possibles d’une réinstallation de l’espèce en Écosse. 

Dans l’article qu’avait rédigé Geo. R. Edwards à propos de la première découverte de la nidification de l’espèce dans les Highlands en 1934 et qui avait été publié dans British Birds, on peut lire que la femelle avait niché à environ 2,5 m de la rive d’un petit loch, dans un secteur sablonneux, avec des herbes rases et quelques roseaux. Un amas de végétation sèche, vestige des hautes eaux de l’hiver, recouvrait le nid. L’auteur ajoute que cette espèce avait récemment étendu considérablement son aire de reproduction vers le sud en Scandinavie.

Pour en savoir plus sur de bons secteurs pour observer les oiseaux dans les Cairngorms, vous pouvez lire le rapport Séjour ornithologique printanier dans les Hébrides extérieures et les monts Cairngorms (Grande-Bretagne).

Bécasseau de Temminck (Calidris temminckii) dans un site de nidification en Norvège en août 2010.
Source : Terje Kolaas

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