La Gérygone enchanteresse (Gerygone palpebrosa) est un petit passereau (longueur de 10 à  11,5 cm) de la famille des  Acanthizidés aux parties supérieures brun grisâtre avec des reflets verts et aux parties inférieures jaunâtres. Chez le mâle, des marques faciales blanches distinctes sont bien visibles devant le bec et au niveau des « moustaches » et sa gorge est noire. Chez la femelle et le juvénile, les marques faciales sont moins nettes et plus réduites. Le bec et les pattes sont noirs et les yeux sont rouges.

Elle vit dans les lisières des forêts tropicales et subtropicales humides et des mangroves de la Nouvelle Guinée (et de plusieurs îles périphériques) à la côte orientale de l’Australie. Six sous-espèces sont reconnues.

Aire de répartition de la Gérygone enchanteresse (Gerygone palpebrosa)

Aire de répartition de la Gérygone enchanteresse (Gerygone palpebrosa) : (A) jusque dans les années 1920, (B) jusque dans les années 1980 et (C) après 2010.
Carte : Ornithomedia.com d’après The Cornell Lab of Ornithology

Jusque dans les années 1920, elle n’était présente que dans l’État du Queensland, du cap York à Cardwell. Dès les années 1970, sa progression vers le Sud a été constatée, et en 1985, elle a été ainsi signalée autour de la baie de Tin Can, soit près de 1 000 km plus au sud. En 2011, elle a été observée dans une forêt d’eucalyptus dans la région de Brisbane, la capitale du Queensland, soit 170 km au sud de la baie de Tin Can.

Le changement climatique, en rendant attractifs de nouveaux secteurs, expliquerait au moins en partie cette tendance. En outre, la Gérygone enchanteresse, qui vit dans différents types de lisières, est peu spécialisée et progresse donc plus vite que deux autres espèces du même genre également en expansion vers le Sud, les Gérygones des mangroves (G. levigaster) et brune (G. mouki). Par ailleurs, son bec et ses vibrisses plus longs que ceux de ces concurrents potentiels lui permettent d’exploiter un éventail plus large de proies.

Toutefois, le rythme d’expansion de la Gérygone enchanteresse pourrait être ralenti par le Coucou menu (Chrysococcyx minutillus), une espèce bien présente dans le sud-est du Queensland, qui parasite principalement le nid de la Gérygone à gorge blanche (Gerygone olivacea), mais qui pourrait « s’intéresser » à ceux de la Gérygone enchanteresse dans le futur. L’auteur de l’article prédit néanmoins que cette dernière pourrait atteindre à moyen terme la Nouvelle-Galles du Sud. Il faut quand même souligner son déclin à l’extrémité septentrionale de son aire de répartition australienne (région du cap York), probablement également à cause des effets du changement climatique qui a réduit localement les surfaces d’habitats favorables.

Depuis le début des années 1970, au moins cinq autres espèces tropicales ont étendu leur aire de répartition vers le sud en Australie, atteignant la côte centrale du Queensland : le Martin-pêcheur poucet (Ceyx pusillus), le Siffleur à queue noire (Pachycephala melanura) et le Monarque à bec large (Myiagra ruficollis), qui vivent dans les mangroves, et le Martin-chasseur sylvain (Tanysiptera sylvia) et le Méliphage fascié (Ramsayornis fasciatus), deux oiseaux des forêts tropicales humides et des marais à Melaleuca ericifolia.

Gérygone enchanteresse (Gerygone palpebrosa) près du lac Eacham, sur le plateau d’Atherton dans le Queensland (Australie) en avril 2014.
Source : Adrian Walsh

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