L’Aigle impérial est un grand rapace, avec une envergure comprise entre 180 et 210 cm. Il ressemble à l’Aigle royal (Aquila chrysaetos), mais il est plus petit, ses ailes sont plus rectangulaires et sa queue est plus courte. Ses ailes sont tenues pratiquement à l’horizontale lors du vol plané, alors qu’elles sont tenues en formant un « V » ouvert chez l’Aigle royal. L’adulte typique est brun-noir, avec une nuque jaune-crème, deux zones blanches sur les épaules et une queue grise avec une large bande terminale noire. Le juvénile est très clair, brun clair ou sable, son dos est rayé de brun et ses rémiges, ses rectrices et ses couvertures sus-alaires sont noirâtres avec leurs extrémités blanchâtres (lire Identification d’un Aigle impérial immature en Camargue gardoise durant l’automne 2018). Le plumage adulte est acquis en cinq ans environ, avec des plumages intermédiaires bigarrés de clair et de sombre, liés à la pousse graduelle de plumes foncées.

Il se reproduit dans des zones ouvertes (steppes, cultures, etc.) parsemées d’arbres ou comprenant d’autres supports de nidification, comme les pylônes (voir la vidéo en bas de l’article) et il hiverne dans des zones de cultures, steppiques ou de marais. Son aire de répartition s’étend de l’Europe centrale à la Sibérie orientale et de la Turquie et à l’ouest du Kazakhstan. La limite occidentale de son aire de répartition atteint l’Autriche (lire Où observer les oiseaux dans la partie autrichienne du lac de Neusiedl ?), la Hongrie, la Slovaquie (lire Étudier, observer et protéger l’Aigle impérial en Slovaquie) et la Tchéquie (lire 2022 a été une année record pour la nidification de l’Aigle impérial en Tchéquie). Il hiverne au sud de cette aire de répartition, en particulier dans le sous-continent indien et au Moyen-Orient (lire Observer les oiseaux dans le nord-ouest du Néguev). 

La population européenne est en croissance, et selon la dernière estimation disponible, elle dépasserait les 2 200 couples, atteignant plus de 4 000 couples en incluant les populations russes et kazakhs.  

Suite à la croissance des populations hongroise et slovaque, l’Aigle impérial niche en nouveau en Autriche depuis 1999, soit 190 ans après sa disparition. Depuis, le nombre de couples a considérablement augmenté grâce au programme de conservation mené par BirdLife Autriche, incluant une surveillance des nids et la lutte contre les principales causes de mortalité (collisions contre les éoliennes, les voitures et les trains, tirs illégaux et empoisonnement).

En 2023, la population reproductrice autrichienne a atteint un nouveau record de 42 couples territoriaux. Au cours des 25 dernières années, l’Aigle impérial, qui figure encore sur la Liste rouge nationale, a étendu son aire de reproduction de 85 km vers l’ouest. Entre 2018 et 2020, un couple a même niché dans la forêt inondable le long du Danube près de Linz, dans le nord-ouest du pays. La province de Basse-Autriche, où l’espèce s’est établie en 2008, abrite aujourd’hui la majorité de la population nationale.

Il se reproduit principalement dans les forêts alluviales, où la recolonisation a commencé dès la fin des années 1990, mais aussi dans les paysages agricoles ouverts et dans les collines boisées chaudes de la région viticole du Weinviertel. La plupart des aires sont construites sur des peupliers, des chênes et des pins. 

En Autriche, sa proie la plus importante est le Lièvre d’Europe (Lepus europaeus), suivi du Spermophile d’Europe (Spermophilus citellus) et du Hamster d’Europe (Cricetus cricetus), dans les zones où ces deux rongeurs sont encore bien présents. Les oiseaux (faisans, corvidés, alouettes, etc.) constituent également une partie importante de son régime alimentaire. En hiver, mais aussi pendant la saison de reproduction, il peut manger des cadavres, en particulier de lièvres (L’Aigle impérial peut assez fréquemment se comporter comme un voleur).

Vidéo sur le suivi du jeune Aigle impérial (Aquila heliaca) nommé « Alois » équipé d’une balise émettrice en 2019 et mort en mars 2020 à Gunskirchen (Haute-Autriche) à cause d’un tir illégal.
Source : Birdlife Austria

Réagir à notre article

Réagissez à cet article en publiant un commentaire