Le Phaéton à bec rouge (Phaethon aethereus) mesure de 90 à 105 cm de long, dont près de la moitié correspond aux longues rectrices centrales, et son envergure est comprise entre 105 et 120 cm. C’est un oiseau marin globalement blanc, avec une bande noire autour des yeux formant un “masque”, des parties supérieures finement barrées de noir, et des rémiges primaires externes de la même couleur. Le mâle adulte a le bec rouge vif, tandis qu’il est teinté de jaune chez la femelle et le juvénile. 

C’est une espèce essentiellement pélagique, qui passe l’essentiel de sa vie en haute mer, souvent très loin des côtes. Il niche dans des cavités sur des falaises et des îlots rocheux. Sa période de reproduction est plus saisonnière aux latitudes élevées (sur les îles Canaries et du Cap-Vert par exemple), alors qu’elle peut durer presque toute l’année sous les tropiques.

Le Phaéton à bec rouge est largement réparti dans les mers tropicales et subtropicales, dans l’océan Atlantique Sud (îles de Fernando de Noronha, d’Abrolhos, de l’Ascension et de Sainte-Hélène, dans l’océan Atlantique Nord-Est (archipels du Cap-Vert et des Canaries et îlots au large du Sénégal), dans la mer des Caraïbes, dans le golfe du Mexique, dans l’océan Pacifique oriental, et dans l’océan Indien (autour de la péninsule Arabique).  

Trois sous-espèces sont généralement reconnues : P. a. aethereus dans l’océan Atlantique Sud , P. a. mesonauta dans l’est de l’océan Pacifique, les Caraïbes et l’Atlantique du Nord-Est, et P. a. indicus dans le nord-ouest de l’océan Indien.

Situations de São Tomé et Principe

Situations de São Tomé et Principe.
Carte : Ornithomedia.com

Dans le golfe de Guinée, l’espèce est longtemps restée mal documentée : après une donnée non confirmé sur la côte du Cameroun en 1987, elle n’a été observée régulièrement qu’à partir des années 1990 autour de l’archipel de São Tomé et Príncipe (lire São Tomé, un joyau méconnu), et notamment sur les îlots des Tinhosas et près de Sete Pedras. Depuis 2017, plusieurs observations, parfois accompagnées de photographies et de comportements suggérant la nidification (vols en duo, entrée dans des cavités, interactions territoriales), laissent penser que l’espèce s’y reproduirait, au moins de façon sporadique.

En février 2025, de nouveaux contacts répétés ont été réalisés à Homem da Capa, Sete Pedras et Ilhéu das Rolas, au sud de l’île de São Tomé. Les oiseaux ont été clairement identifiés grâce à leur bec rouge, au plumage marqué de noir et à leur taille supérieure à celle du Phaéton à bec jaune (Phaethon lepturus), qui est localement commun : certains individus cherchaient des cavités ou interagissaient agressivement avec cette dernière espèce.

Les caractéristiques morphologiques de ces oiseaux excluent la sous-espèce P. a. indicus de l’océan Indien. Ils pourraient appartenir à la sous-espèce nominale de l’océan Atlantique Sud ou à P. a. mesonauta, dont l’aire de distribution s’est récemment étendue dans l’Atlantique du Nord-Est (lire Découverte de nouveaux sites de nidification du Phaéton à bec rouge et du Fou brun au Cap-Vert).

Bien qu’une preuve définitive de la reproduction du Phaéton à bec rouge manque encore, l’ensemble des données collectées suggèrent qu’elle est probable ou imminente sur São Tomé et Príncipe. Il serait donc  nécessaire de poursuivre les suivis, d’explorer d’autres falaises et îlots, et de documenter les interactions avec le Phaéton à bec jaune, les deux espèces pouvant entrer en compétition.

Phaéton à bec rouge (Phaethon aethereus mesonauta) nicheur sur l’île de Raso, dans l’archipel du Cap-Vert, en avril 2016.
Source : Remco Hofland

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