L’archipel du Cap-Vert est composé de dix îles (Santo Antão, São Vicente, São Nicolau, Santa Luzia, Sal, Boa Vista, Santiago, Maio, Fogo et Brava) et de plusieurs îlots situées entre 570 km et 880 km des côtes sénégalaises. C’est une destination ornithologique de plus en plus populaire car on y trouve plusieurs oiseaux endémiques (lire Séjour dans l’archipel du Cap-Vert du 13 au 22 avril 2014), comme  l’Alouette de Razo (Alauda razae), le Martinet du Cap-Vert (Apus alexandri), la Rousserolle du Cap-Vert (Acrocephalus brevipennis), le Moineau du Cap-Vert (Passer iagoensis) (lire L’étonnante Odyssée d’un groupe de Moineaux du Cap-Vert) et le Puffin du Cap-Vert (Calonectris edwardsii)

Situation des îles du Cap-Vert

Situation de l’archipel du Cap-Vert.
Carte : Ornithomedia.com

L’avifaune de l’archipel compte aussi plusieurs sous-espèces endémiques (certaines étant parfois considérées comme des espèces distinctes par certains auteurs), comme le Héron de Bourne (Ardea purpurea bournei) (lire Le réservoir de Poilão, le « lac aux hérons rares »), le Milan du Cap-Vert (Milvus (milvus) fasciicauda), la Buse du Cap-Vert (Buteo buteo bannermani), les Faucons crécerelles d’Alexandre (Falco tinnunculus alexandri) et du Cap-Vert (Falco tinnunculus neglectus), le Faucon pèlerin du Cap-Vert (Falco peregrinus madens) et l’Effraie du Cap-Vert (Tyto alba detorta) (lire  Observer les oiseaux dans l’archipel du Cap-Vert).

L’archipel accueille également des colonies de deux oiseaux marins tropicaux difficiles à voir ailleurs dans le Paléarctique occidental, une écozone incluant l’Europe jusqu’aux monts Oural, l’Afrique du Nord, les archipels de l’Atlantique Nord et une partie du Moyen-Orient (lire Qu’est-ce que le Paléarctique occidental ?) : le Fou brun (Sula leucogaster) sur les îles Santa Luzia, Boavista, Santiago et Brava et sur les îlots de Raso, de Curral Velho et de Baluarte, et le Phaéton à bec rouge (Phaethon aethereus mesonauta) sur presque tous les îles et îlots (à l’exception de l’île de Maio) (lire Découverte de nouveaux sites de nidification du Phaéton à bec rouge et du Fou brun au Cap-Vert). En outre, la nidification occasionnelle du Fou à pieds rouges (Sula sula) est possible sur l’îlot de Raso (lire Le Fou à pieds rouges a-t-il niché dans l’archipel du Cap-Vert au printemps 2016 ?).

Le Phaéton à bec jaune (Phaethon lepturus) est un oiseau marin mesurant de 38 à 40 cm de long (sans compter ses deux rectrices centrales mesurant plus de 33 cm) et dont l’envergure est comprise entre 89 et 96 cm. Son plumage est entièrement blanc, à l’exception d’une bande noire au niveau des yeux et de zones de la même couleur sur les rémiges primaires et sur les scapulaires. Le rachis des rectrices centrales est également sombre. Son bec est jaunâtre. Le juvénile et l’immature sont blancs striés de gris-noir sur la tête, les ailes, le dos et la queue, leur bec est gris-bleu avec la pointe noire, et ils ne possèdent pas les longues rectrices de l’adulte.

Il se reproduit sur le littoral rocheux et les îlots de plusieurs îles et archipels des océans Indien (lire Où observer les oiseaux sur l’île Maurice ?), Pacifique et Atlantique (il atteint au nord les Bermudes), ainsi que dans la mer des Caraïbes. Six sous-espèces sont reconnues. 

Le Phaéton à bec jaune est une espèce accidentelle très rare dans le Paléarctique occidental, le Cap-Vert étant certainement le meilleur secteur pour avoir une (petite) chance de le voir : le 7 juillet 2020, l’observation d’un oiseau sur l’îlot de Cima, près de l’île de Fogo, représentait ainsi la troisième  donnée pour l’archipel et la quatrième pour l’écozone. Sur sa page X, l’associationProjecto Vitó a annoncé la découverte le 13 février 2024 d’un adulte avec un poussin sur ce même îlot, ce qui représente le premier cas de nidification confirmé pour l’archipel et pour le Paléarctique occidental (voir la vidéo ci-dessous).

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