Brèves
Plusieurs cas d’hybridation entre les Plongeons arctique et imbrin en Écosse (Grande-Bretagne) entre 2023 et 2025
En haut, un couple mixte composé d’un Plongeon arctique (Gavia arctica) et d’un hybride entre les Plongeons arctique et imbrin (G. arctica x G. immer) dans un loch dans le district d’Argyll and Bute en en Écosse, et en bas, une autre photo de cet hybride.
Photographies : Gareth Thomas
L’hybridation joue un rôle essentiel dans l’évolution dans le monde aviaire, et ce phénomène concernerait entre 10 et 20 % des espèces, un pourcentage dépendant en grande partie du choix des listes et des décisions taxonomiques prises en compte (lire Les hybrides sont-ils fréquents chez les oiseaux ? Le biologiste Jente Ottenburghs nous en dit plus). Les cas confirmés impliquent des oiseaux très variés, allant des Ardéidés (lire Un nouveau cas d’hybridation entre une Aigrette garzette et un Héron cendré dans le parc du Marquenterre en juillet 2024) aux passereaux (lire Un hybride de rougequeue et de tarier capturé en Norvège) en passant par les canards (lire Hivernage d’un spectaculaire hybride de Harle huppé et de Harle piette au Kamtchatka) et les limicoles (lire Découverte d’un hybride entre une Bécassine des marais et une Bécassine double).
Situation du district d’Argyll and Bute en Écosse (Grande-Bretagne). |
Entre le 26 et le 28 mai 2023, Gareth Thomas a observé sur un loch du district d’Argyll and Bute en Écosse (Grande-Bretagne) un couple qu’il pensait composé d’un Plongeon arctique (Gavia arctica) et d’un Plongeon imbrin (G. immer). Après examen des photographies prises par D.C. Jardine et J.M. Dickson publiées en 2024 dans la revue Scottish Birds, il est apparu que le second oiseau n’était pas un Plongeon imbrin typique, mais un hybride entre les deux espèces. Lors d’une visite effectuée le 3 juin, aucun des deux oiseaux n’était présent. Le Plongeon arctique avait été identifié comme un mâle probable, et l’hybride, par déduction, comme une femelle.
Ce dernier ressemblait globalement à un Plongeon imbrin en plumage nuptial, mais il présentait plusieurs différences notables :
- présence d’un motif en « V » descendant entre le cou noir et la poitrine blanche, typique du Plongeon arctique.
- La calotte et la nuque gris anthracite.
- Un collier inférieur plus large et comportant onze lignes blanches, contre 12 à 18 chez le Plongeon imbrin.
- Une absence de petites taches blanches sur les scapulaires et le croupion.
- Des yeux d’un rouge très sombre.
Un hybride avait été déjà observé en 1971 sur le loch Maree, également en Écosse : bien que les images de l’époque étaient moins détaillées, plusieurs caractéristiques étaient partagées avec l’oiseau de 2023 (un collier plus large avec moins de stries blanches, une tête légèrement grisée sur la nuque et un motif en forme de « V » au niveau de la poitrine). Un autre cas réussi de reproduction d’un couple mixte avait eu lieu en 2014.
Dans un autre article publié en septembre 2025 dans la revue Scottish Birds et relayé par Birdguides, on apprend qu’un couple mixte composé d’un Plongeon imbrin et d’un Plongeon arctique a niché avec succès dans les Highlands (Écosse) en 2024 et en 2025. Les oiseaux ont été initialement découverts à la mi-juillet 2024 dans un endroit tenu secret Les 19 et 20, les Plongeons imbrin et arctique ont été revus en compagnie d’un poussin. Ce dernier a été observé jusqu’à la mi-août, puis il a probablement pris son envol. Le couple a niché avec succès au même endroit en 2025. En 2024, un second couple mixte avait été trouvé dans une autre localité écossaise, mais le nid a été inondé et l’on ignore si des œufs ont été pondus.
Les cas d’hybridations entre les différentes espèces de plongeons sont rares, mais plusieurs ont déjà été documentés en Europe et en Amérique du Nord. Par exemple, un couple composé d’un Plongeon à bec blanc (G. adamsii) et d’un Plongeon imbrin, accompagné de deux poussins, avait été observé au pied des monts Brooks en Alaska (États-Unis) en 1997, et parmi les nombreuses spécimens naturalisés de Plongeons du Pacifique (G. pacifica) et arctiques examinés par Storer (1978), six semblaient présenter des caractères hybrides entre les deux espèces.
Les hybrides décrits et documentés en Écosse entre 2023 et 2025 soulignent l’importance d’une analyse minutieuse des plumages des adultes au printemps et en été, notamment dans les sites potentiels de reproduction, le critère clé pour distinguer un hybride d’un véritable Plongeon imbrin étant la forme et la taille du collier inférieur.
Plongeon imbrin (Gavia immer) « pur » en plumage nuptial aux États-Unis.
Source : Ahmed ayashi
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Compléments
Dans la galerie d’Ornithomedia.com
- Plongeon arctique (Gavia arctica)
- Plongeon catmarin (Gavia stellata)
- Plongeon imbrin (Gavia immer)
- Plongeon à bec blanc (Gavia adamsii)
Ouvrages recommandés
- Albatrosses, Petrels and Shearwaters of the World de Derek Onley (Auteur), Paul Scofield (Auteur)
- Flight Identification of European Seabirds de Anders Blomdahl, Bertil Breife et Niklas Holmstrom (31 mai 2007)
Sources
- Birdguides (2025). Mixed-species diver pair successfully breeds in Scotland. Date : 30/10. www.birdguides.com
- D.C. Jardine et J.M. Dickson (2024). Great Northern Diver x Black-throated Diver hybrid in Argyll, 2023. Scottish Birds. Volume :44. Numéro : 2. Pages 132-135. www.researchgate.net
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C. S. (Kees) Roselaar , Tineke G. Prins, Mansour Aliabadian et Vincent Nijma (2005). Hybrids in divers (Gaviiformes). link.springer.com




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