Le Pigeon colombin (Columba oenas) mesure de 28 à 32 centimètres de long. Son plumage est globalement bleu gris, les extrémité de ses ailes et de sa queue sont noires, et il possède deux courtes barres noires sur ses rémiges secondaires. Son croupion est gris clair et il possède une tâche métallique aux reflets verts sur chaque côté du cou. Ses pattes sont rougeâtres et ses yeux sont noirs. Il se différencie principalement de la forme pure du Pigeon biset (C. livia) par son croupion gris et non pas blanc et du Pigeon ramier (C. palumbus) par sa taille inférieure et l’absence de marques blanches sur les ailes sur les côtés du cou.   

Bien que nichant dans une grande partie du continent européen (du sud de la Scandinavie jusqu’au pourtour méditerranéen), il est moins commun et plus discret que les Pigeons biset et ramier et passe souvent inaperçu. Il niche en effet principalement dans les cavités des vieux arbres, souvent creusées par le Pic noir (Dryocopus martius), dans les forêts, les bois, les parcs, les cimetières et même le long des allées ombragées en ville. Il se nourrit dans les champs, les jachères, les grands jardins, les bords de chemin, les friches ou les lisières de forêt. 

Situation de Brême (Allemagne)

Situation de Brême (Allemagne).
Carte : Ornithomedia.com 

Après avoir fortement étendu son aire de nidification au début du XXe siècle, la suppression de nombreux arbres creux, combinée à l’intensification de l’agriculture, a entraîné son déclin en Europe au cours de la seconde moitié du siècle dernier. Toutefois, grâce à la protection dont il bénéficie depuis la Directive Oiseaux de 1979, ses effectifs ont remonté et l’espèce est considérée comme stable.

Elle est même de nouveau en expansion grâce au vieillissement de nombreux boisements et à des facultés d’adaptation remarquables. En effet, la compétition pour les sites de nidification favorables est parfois rude, car d’autres espèces recherchent des cavités pour pondre, comme la Chouette hulotte (Strix aluco), le Choucas des tours (Coloeus monedula) ou l’Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris), et il peut alors utiliser des nichoirs destinés à d’autres espèces de grande taille, d’anciens nids de corvidés, des terriers abandonnés de Lapins de garenne (Oryctolagus cuniculus) ou construire un nid simple composé de quelques branches sur des parois rocheuses ou dans des bâtiments.

Dans un article publié en avril 2024 dans la revue Der Falke, on découvre qu’une petite population de Pigeons colombins niche désormais depuis 2018 environ entre les conteneurs vides empilés du centre de fret du grand port allemand de Brême, dans le Land de Basse-Saxe. L’auteur, Gerhard Lühning, se demande si ce phénomène est unique ou si des observations similaires ont déjà été rapportées dans d’autres villes.

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