Le Robin ou Rossignol à flancs roux (Tarsiger cyanurus) est un passereau à la silhouette similaire à celle d’un rougequeue. Dans tous les plumages, les oiseaux ont le dessus de la queue et le croupion bleus, une tache orangée sur chaque flanc et une gorge blanche clairement dessinée. Le bec est noir. Les pattes et l’iris sont marron foncé. En plumage nuptial, le mâle adulte a le dessus de la tête, le dos et les ailes bleu iridescent (= dont l’intensité varie selon l’angle de vue et la luminosité). En automne, le dessus devient marron plus ou moins teinté de bleu.  La femelle et l’oiseau de première année sont moins colorés, le dessus étant marron-olive plus ou moins teinté de bleu.

L’espèce était autrefois composée de deux sous-espèces : T. c. cyanurus dans le nord de l’Eurasie et T. c. rufilatus de l’Afghanistan au centre-nord de la Chine, mais la seconde a récemment été élevée au rang d’espèce à part entière, le Robin de l’Himalaya (T. tufilatus) (lire Les Rossignols à flancs roux et de l’Himalaya seraient bien des espèces distinctes).  

Il niche dans la taïga humide et ancienne, riche en mousse et en arbres morts, souvent dans les zones vallonnées, sa présence étant un bon indicateur de l’état de conservation de la forêt. Il est présent niche dans le nord-est de la Finlande, des monts Oural (lire Les monts Oural, une destination ornithologique prometteuse) à la mer d’Okhotsk à l’est et aux monts Altaï au sud (y compris le nord-est du Kazakhstan), dans le nord de la Mongolie, le nord et le centre du Japon, le nord-est de la Chine et le nord de la Corée. Il hiverne au sud du Japon, en Corée du Sud, dans l’est et le sud-est de la Chine (principalement au sud du fleuve Yang-Tsé-Kiang et sur l’île de Haïnan), à Taïwan et en Asie du Sud-est.

En Europe de l’Ouest, le Robin à flancs roux est un migrateur rare, surtout observé en automne (lire Le Robin à flancs roux, un rare migrateur sibérien à chercher en octobre), mais le nombre de données a nettement augmenté depuis les années 1950, un tendance certainement en partie liée à l’expansion de l’espèce dans l’ouest de son aire de répartition (voir une synthèse des observations récentes en France). Le nombre de données hivernales progresse aussi (lire Le Robin à flancs roux pourrait-il devenir un futur hivernant régulier en Europe ?).

Carte de répartition du Robin à flancs roux en Finlande

Carte estimée de la répartition du Robin à flancs roux (Tarsiger cyanurus) en Finlande. Les lignes en pontillés indiquent les zones en voie de colonisation, et les flèches noires les axes de progression.
Carte : Ornithomedia.com d’après Heimo Juhani Mikkola

La Finlande représente la limite occidentale de son aire de répartition : il a été observé pour la première fois dans ce pays le 4 juillet 1949, et dès les années 1950, il était relativement facile à observer dans certaines forêts de l’est du pays, même si aucun nid n’avait encore été trouvé. Après un « trou » apparent dans les années 1960, une nouvelle période d’expansion a débuté à partir des années 1970. Le premier nid n’a été trouvé qu’en 1971, près de Kuusamo. En 1972, 22 mâles chanteurs/territoriaux (un record) ont été comptés. Les années suivantes, l’espèce est redevenue rare, avec seulement un ou deux territoires découverts chaque printemps, puis une nouvelle phase d’expansion a débuté au début des années 2000. Ses effectifs fluctuent toutefois fortement d’une année sur l’autre : par exemple, 403 chanteurs ont été comptés en 2010, 580 en 2012, 290 en 2013, 110 en 2017 et 140 en 2019. Du fait de ces variations et de la concentration de la population dans l’est de la Laponie et dans les secteurs de Kuusamo et de Kuhmo (lire Observer les oiseaux dans le nord de la Finlande), l’espèce est encore considérée comme vulnérable en Finlande.

Helminen (1958) avait montré que les vagues d’expansion de l’espèce en Finlande coïncidaient avec des printemps exceptionnellement chauds. Le changement climatique pourrait donc contribuer à la colonisation de nouveaux territoires à l’ouest de son aire russe. Le réchauffement pourrait ailleurs modifier la composition de la taïga, sans que l’on sache encore si cela sera positif pour l’espèce à long terme (lire Le Robin à flancs roux en Europe : expansion et données hivernales).

Selon le rapport 2024 des oiseaux nicheurs de Finlande publié en juin 2025 dans la revue Linnut-vuosikirja de Birdlife Suomo, la population moyenne de Robins à flancs roux sur la période 2019-2024 aurait atteint 13 000 couples, contre 1 500 pour la période 2013-2018. Cette augmentation est spectaculaire, même si le nombre de couples fluctue de façon importante d’une année sur l’autre : par exemple, alors que 1 230 mâles chanteurs avaient été comptés en 2021 dans l’est et le nord-est du pays, « seuls » 730 chanteurs avaient été recensés en 2020 (lire Nouveau record du nombre de Robins à flancs roux chanteurs recensés en Finlande en 2021). 

Selon ce même rapport, les évolutions des populations d’autres espèces de la taïga finlandaise sont variables entre les périodes 2013-2018 et 2019-2024 : le nombre de couples de Pics à dos blanc (Dendrocopos leucotos) est ainsi passé de 230 à 500 (lire La population de Pics à dos blanc augmente en Finlande), alors que celui de Mésanges lapones (Poecile cinctus) a chuté de 92 000 à 49 000 (lire Pourquoi la Mésange lapone est-elle en déclin dans le sud de la Norvège ?).

Robin ou Rossignol à flancs roux (Tarsiger cyanurus) mâle chanteur près de Sotkamo, dans l’est de la Finlande, le 16 juin 2015.
Source : Paavo Sallinen

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