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Le programme de renforcement de la population vosgienne de Grands Tétras à partir d’oiseaux norvégiens a débuté et pourrait peut-être réussir
Grand Tétras (Tetrao urogallus) mâle né en Norvège, équipé d’une balise GPS et relâché en avril 2024 dans la réserve naturelle du massif du Grand Ventron (Vosges).
Photographie : H. Epiard / Parc naturel régional des Ballons des Vosges
Introduction
Le Grand Tétras (Tetrao urogallus) est un grand gallinacé pouvant peser jusqu’à 5 kg. Le mâle (ou coq) est nettement plus grand que la femelle : il est sombre, avec le bec blanc et une tache blanche à l’attache de l’aile. Sa queue est longue et étalée en éventail pendant la parade. La femelle est nettement plus petite (elle atteint rarement 2 kg) et son plumage est brun-roux, avec notamment une teinte rouille sur la gorge et le haut de la poitrine.
Il vit dans les forêts de montagne et dans la taïga. Son aire de répartition s’étend du nord-ouest de l’Espagne et de l’Écosse (Grande-Bretagne) à la Sibérie orientale et à la Chine. Douze sous-espèces sont reconnues, dont deux sont présentes en France : T. u. major dans les Vosges et le Jura, et T. u. aquitanicus, plus petite, dans les Pyrénées.
En France, sa population était estimée à environ 6 000 individus en 2018, dont la plus grande partie dans les Pyrénées. Il resterait environ 200 oiseaux dans le Jura, et il est au bord de l’extinction dans les Cévennes (où il a été réintroduit dans les années 1970) et dans les Vosges.
Dans ce dernier massif, alors que l’on comptait encore plus de 1 000 coqs au début du XXe siècle, seuls neuf mâles adultes ont été observés en 2020. Les causes de ce déclin sont multiples et complexes et pourraient finalement conduire à la disparition de l’espèce dans le massif vosgien si rien n’est fait. Pour tenter d’empêcher ce scénario, une nouvelle stratégie a été adoptée par le parc naturel régional des Ballons des Vosges : des transferts de Grands Tétras capturés en Norvège combinés avec des mesures d’amélioration de leurs conditions d’accueil (qualité de l’habitat et diminution des dérangements).
Entre le 22 et le 27 avril 2024, les neuf premiers Grands Tétras (quatre poules et cinq coqs) norvégiens ont été capturés, transportés puis relâchés dans la réserve naturelle du massif du Grand Ventron, située dans le parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Après un point sur la situation actuelle du Grand Tétras dans les Vosges et sur les raisons de son déclin, nous présentons le projet de renforcement de la population locale à partir d’oiseaux norvégiens, puis nous recensons les arguments en faveur de cette opération, mais également les critiques de ses opposants.
Abstract
The Western Capercaillie (Tetrao urogallus) is a large gallinaceous species that can weigh up to 5 kg. The male is significantly larger than the female: it is dark, with a white beak and a white spot on the wing attachment. The tail is long and fan-shaped during display. The female is significantly smaller (she rarely reaches 2 kg), reddish-brown, with a rusty tint in particular on the throat and upper chest.
It lives in mountain forests and taiga, and its range extends from northwestern Spain and Scotland to eastern Siberia and China. Twelve subspecies are recognized, two of which are present in France: T. u. major in the Vosges and in the Jura, and T. u. aquitanicus, smaller, in the Pyrenees.
In France, its population was estimated in 2018 at around 6,000 individuals, the majority of which live in the Pyrenees. There are around 200 birds left in the Jura, and it is on the verge of extinction in the Cévennes (where it was reintroduced in the 1970s) and in the Vosges.
In the latter massif, while there were still more than 1,000 males at the beginning of the 20th century, only nine adult males were observed in 2020. The causes of this decline are multiple and complex and could ultimately lead to the disappearance of the species in the Vosges massif.
To try to prevent this scenario, a new strategy was adopted by the Ballons des Vosges regional natural park: the transfer of Western Capercaillies captured in Norway combined with measures to improve their reception conditions (quality of the habitat and reduction of disturbance).
Between April 22 and 27, 2024, the first nine Norwegian Western Capercaillie (four hens and five roosters) were captured, transported and then released in the Grand Ventron massif nature reserve, located in the Ballons des Vosges regional natural park.
After an update on the current situation of the Western Capercaillie in the Vosges and the reasons for its decline, we present the project to strengthen the local population using Norwegian birds, then we list the arguments in favor of this operation, but also the criticisms of his opponents.
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Compléments
Ouvrages recommandés
- Le Grand tétras, caroncules écarlates et bec d’ivoire (2017) de Patrick Zabé
- Le Grand Tétras (2018) de Bernard Leclercq et Emmanuel Menoni
- Grand tétras (2011) de Jacques Rime
- Le Grand coq de bruyère, ou grand tétras (1988) de Bernard Leclercq
Sources
- Préfet du Haut-Rhin (2024). Projet de renforcement du Grand tétras dans le massif des Vosges. www.haut-rhin.gouv.fr
- Sophie Courageot (2024). Faut-il réintroduire dans les Vosges des grands tétras capturés en Norvège ? France 3 Bourgogne Franche-Comté. Date : 11/03. france3-regions.francetvinfo.fr
- L. Radisson (2024). Le projet de lâcher de grands tétras dans les Vosges divise les naturalistes. Actu Environnement. www.actu-environnement.com
- A Florac et Yannick Antoine (2024). Le grand tétras, une greffe qui n’a pas pris dans le parc national des Cévennes. Vosges Matin. Date : 17/04. www.vosgesmatin.fr
- Le Figaro avec l’AFP (2024). Vosges : conditions non réunies pour la réintroduction du grand tétras. Date : 08/03. www.lefigaro.fr
- Timothée Schwartz et Aurélien Besnard (2021). Modélisation de la viabilité de la population de Grand Tétras Tetrao urogallus du massif des Vosges selon différents scénarios de renforcement. Rapport d’étude. A Rocha France et CEFE. 51 pages. www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr
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