La mue et les trois types de plumages chez les busards

Probable Busard d'Amérique (Circus hudsonius) juvénile

Probable Busard d’Amérique (Circus hudsonius) juvénile à Kadoran, sur l’île d’Ouessant (Finistère), le 30 octobre 2022. Notez (1) la tête au dessin très contrasté et le « boa » noir au niveau du cou, (2) le dessous orangé peu strié, (3) les rémiges primaires externes P6 à P8 présentant cinq ou six barres noires et (4) la barre centrale fine sur les rémiges secondaires plus sombres que la « main » (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Grégory Picard

Le plumage est composé de l’ensemble des plumes de l’oiseau (lire Les plumes des oiseaux). On distingue globalement les plumes de vol (les rectrices de la queue et les rémiges primaires, secondaires et tertiaires des ailes) et les tectrices, plus petites et qui recouvrent la plus grande partie du corps, y compris une partie des ailes et de la queue (les couvertures alaires et les sus- et sous-caudales sont en effet des tectrices).
Toutes ces plumes ne sont pas réparties de façon hasardeuse ou aléatoire : elles sont regroupées dans les différentes parties du corps (calotte, nuque, épaules, gorge, ailes, etc.), une distribution qui constitue la topographie du plumage.
Afin de remplacer les plumes usées, tous les oiseaux muent au moins une fois chaque année, en fin d’été/automne. L’usure modifiant les couleurs en éliminant les franges extérieures des plumes, l’observation des plumages et du degré de cette usure permet donc d’avoir une idée de l’âge des oiseaux. 
Les busards (genre Circus) commencent à muer des plumes de leur tête et du cou, et une partie de leur queue au cours de leur premier hiver, puis les plumes du vol (rémiges) et du reste du corps et de la queue à partir du printemps de leur seconde année calendaire, plus tôt que les adultes. Occasionnellement, certaines rémiges secondaires juvéniles n’ont pas mué et sont encore présentes au cours de leur troisième année calendaire. 
Chez l’adulte, la mue annuelle postnuptiale est complète : elle débute en avril, mais est interrompue pendant la migration et achevée dans les quartiers d’hiver. Le moment exact varie selon les années et les individus, en fonction de la nourriture, du sexe et du statut reproducteur. Les femelles reproductrices commencent la mue des primaires internes après la ponte, tandis que les mâles adultes commencent à muer à partir du mois de juin.
On peut distinguer trois types de plumages chez les busards (genre Circus) : juvénile, mâle de deuxième année et adulte. Dans les cas des Busards Saint-Martin (Circus cyaneus) et d’Amérique (C. hudsonius), voici quelques caractéristiques importantes de ces trois âges/plumages :

  • Le juvénile a la tête bien contrastée, avec les joues et la calotte foncées, le dessus brun, le croupion blanc, les parties inférieures chamois plus ou moins orangé avec des stries foncées, la pointe des ailes et l’arrière de la queue sombres et la queue barrée de sombre. Il n’y a pas de différences suivant le sexe, mais le mâle a un iris jaune pâle, gris ou gris brun, tandis que la femelle a les yeux brun foncé.
  • Le mâle de deuxième année (entre le printemps et l’automne, et jusqu’au printemps de la troisième année) présente des plumes juvéniles souvent conservées sur la calotte, le cou ou la poitrine et parfois sur certaines grandes couvertures, un manteau et des scapulaires teintés de gris brunâtre, des rectrices centrales avec des bandes sombres généralement peu définies, et des rectrices externes avec une ligne sombre bien définie sur le vexille externe. La femelle de deuxième année est semblable à l’adulte, mais son iris est brun ou brun doré et non pas jaune et elle possède des rectrices externes avec une bande sombre subterminale bien définie.
  • Le mâle adulte a un plumage globalement gris ou gris brun, blanc et noir et son iris est jaune.
  • La femelle adulte ressemble au juvénile, mais sa tête est moins contrastée et le dessous est chamois strié de brun.

Description du Busard d’Amérique ou des marais (Circus hudsonius)

Busard d'Amérique (Circus hudsonius) juvénile

Busard d’Amérique (Circus hudsonius) juvénile dans le Clarence Cannon National Wildlife Refuge, Missouri (États-Unis), le 3 décembre 2022. Notez (1) la tête au dessin très contrasté et le « boa » noir au niveau du cou, (2) le dessous orangé peu strié, (3) les rémiges primaires externes P6 à P8 présentant cinq ou six barres noires et (4) les rémiges secondaires plus sombres que la « main » (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Wildetrum / Wikimedia Commons

Longueur : 41 à 58 cm. La femelle est un peu plus grande et plus lourde que le mâle.

Envergure : 96,5 à 122 cm.

Silhouette : rapace de taille moyenne à longue queue et aux ailes étroites. Lorsqu’il patrouille au-dessus du sol à la recherche de ses proies, ses ailes forment un « V » ouvert.   

Parties nues : à tous les âges, les pattes sont longues et jaunes, la cire et la zone de peau nue à la base du bec sont aussi jaunes, et le bec est noir.

Juvénile : le juvénile a le dessus brun sombre, le croupion (couvertures sus-caudales) blanc et les parties inférieures brun orangé faiblement striées de brun. La tête présente un dessin contrasté, avec les couvertures auriculaires et les côtés du cou sombres, formant un « boa ». Cette coloration rappelle celle du juvénile du Busard pâle (Circus macrourus). Sous l’aile, les rémiges primaires et une partie des rémiges secondaires sont gris pâle et régulièrement barrées de sombre (quatre à six barres sombres sur les rémiges primaires et trois sur les rémiges secondaires). Les rémiges secondaires internes sont plus sombres et contrastent avec la « main » plus pâle. La pointe des ailes et l’arrière des ailes (bord de fuite) sont sombres. 
L’iris est jaune grisâtre chez le mâle jusqu’au premier hiver, et brun foncé chez la femelle, ne devenant jaune qu’au bout de deux ans. 

Mâle de deuxième année (subadulte) : le mâle n’acquiert son premier plumage adulte qu’au terme d’une mue prolongée qui s’étale d’avril à octobre durant sa deuxième année. Le mâle de deuxième année a un dessus gris sombre, avec des traces du plumage juvénile autour de la tête, du cou et de la poitrine. Il présente également de nombreuses stries sur la poitrine et sur la gorge, tandis que les cuisses, le ventre, les aisselles et les sous-alaires sont fortement tachetés de brun-roux. Les extrémités des ailes sont déjà noires.  

Mâle adulte : le mâle adulte a le dessus brun gris foncé, une teinte générale encore accentuée par l’extrémité noirâtre des grandes et moyennes couvertures alaires (y compris l’alula), par les petites couvertures presque entièrement gris brun, par le centre gris foncé des rémiges primaires et par les scapulaires et le manteau sombres, formant une sorte de « selle ». Une « fenêtre » grise plus pâle est visible au niveau des rémiges secondaires et primaires. Les cinq rémiges primaires externes (P6 à P10) sont noires, avec toutefois souvent une « langue » grisâtre variable à leur base.
La queue est d’un gris plus clair que les rémiges secondaires, avec une épaisse bande noire subterminale et quatre à six barres plus fines sur toutes les rectrices, à l’exception des plus externes, beaucoup plus pâles, où elles apparaissent plus fines et moins marquées. 

Busard d'Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte

Busard d’Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte près de Saint-Vincent-de-Paul (Gironde), le 5 novembre 2025. Notez (1) la tête brun-sombre finement striée avec des sourcils et le front blancs, (2) le bout noir des ailes, avec une « langue » grisâtre variable à leur base, (3) le dessus gris brun, (4) la « fenêtre » gris clair sur une partie des rémiges primaires et sur les rémiges secondaires et (5) le dessous blanchâtre, avec des marques rousses sur la poitrine et les flancs (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Alain Noel

Les parties inférieures sont blanchâtres parsemées de stries, de barres et de taches rousses. Généralement, les cuisses, les flancs et les sous-caudales sont tachetés, tandis que les côtés de la poitrine sont barrés et la région centrale de la poitrine, la gorge et le menton présentent de longues stries vermiculées formant une bande pectorale gris-roux chez les individus les plus marqués. 
La tête est finement striée de roux et présente souvent un front, des sourcils et un croissant sous-oculaire blanchâtres.

Femelle adulte : elle ressemble superficiellement au juvénile. Son plumage est brun foncé sur le dessus, le croupion est blanc et le dessous des ailes est gris clair régulièrement barré de sombre. La poitrine, le ventre, le bas-ventre et les flancs sont beige clair, sans nuance orangée comme le juvénile, et ils sont fortement striés et marqués de brun sombre, avec généralement des taches en forme de losange sur les flancs.

Voix : ce rapace est généralement silencieux, mais il lance parfois des cris isolés ou répétés (« ke-ke-ke » ou « chek-ek-chek-ek », six par seconde en moyenne). La femelle émet aussi des sifflements stridents.

Écoutez ci-dessous un enregistrement des cris du Busard d’Amérique réalisé par Paul Marvin dans le Montana (États-Unis) le 31 mai 2010 (source : Xeno-Canto) :

Aire de répartition du Busard d'Amérique

Aire de répartition du Busard d’Amérique (Circus hudsonius). En rouge, la zone de nidification en été, en bleu, la zone d’hivernage et en violet, la présence toute l’année. 
Carte : Ornithomedia.com d’après le Cornell Lab of Ornithology

Habitats : le Busard d’Amérique niche surtout dans les marais et dans les prairies humides, mais aussi dans les prairies d’altitude et sèches et les zones agricoles jusqu’à plus de 2 400 mètres d’altitude. Il évite les zones densément boisées. En dehors de la saison de nidification, il visite la plupart des milieux ouverts, surtout en plaine.

Aire de répartition : le Busard d’Amérique se reproduit au sud d’une ligne qui s’étend approximativement du nord de l’Alaska au sud du Québec et aux provinces maritimes canadiennes, et au nord d’une ligne qui va du centre de la Californie, traverse le nord du Texas, remonte jusqu’aux Grands Lacs et se dirige vers le sud-est, jusqu’au New Jersey (États-Unis). Il est sédentaire du sud du Canada au centre des États-Unis. Il hiverne dans une grande partie des 48 États continentaux des États-Unis, en Amérique centrale, dans les Caraïbes et au nord de l’Amérique du Sud, ne dépassant pas la Colombie et le Venezuela.  

Une espèce accidentelle rare en Europe, mais peut-être sous-détectée

Le Busard d’Amérique est une espèce accidentelle très rare en Europe. Selon le British Birds Rarities Committee, une dizaine de données ont été homologuées en Grande-Bretagne, et d’après le site web Historical Rare Birds, douze cas ont été recensés dans le pays entre 1982 et 2023, principalement des mâles adultes et subadultes, principalement entre septembre et novembre. 
En Irlande, la base de données du National Biodiversity Data Centre ne comprend aucune donnée, mais selon un article publié en 2014 dans la revue Dutch Birding, un juvénile mâle, dont l’identification a été confirmée génétiquement grâce à des prélèvements d’ADN sur des excréments, a séjourné à Tacumshin dans le comté de Wexford du 21 octobre au 15 novembre 2023 au moins, et selon le site web Birdguides, jusqu’à trois individus auraient séjourné sur ce site.
Par ailleurs, dans un article publié en 2020 dans la revue Bird Study, l’inspection de 203 dortoirs de Busards Saint-Martin entre 2004 et 2020 aurait permis d’observer le Busard d’Amérique, ainsi que d’autres visiteurs occasionnels, comme les Busards pâle (Circus macrourus) et cendré (C. pygargus). Le nombre de données irlandaises pourrait donc être sous-estimé et il y aurait même plusieurs observations annuelles. 
La première donnée pour le Danemark ne date que d’octobre 2023 (voir la vidéo en bas de l’article). Il a également été observé dans les archipels portugais des Açores (lire Observer les oiseaux sur l’île de Corvo) et danois des Féroé (lire Observer les oiseaux sur les îles Féroé, un archipel isolé dans l’Atlantique Nord). 
En Sibérie orientale (Russie), des plumes de Busard d’Amérique (son identification a été confirmée génétiquement) ont été collectées le 5 juin 2021 dans la toundra côtière près de Meinypil’gyno, dans l’oblast de la Tchoukotka, ce qui suggère des mouvements possibles de l’espèce entre les continents américain et asiatique via le détroit de Béring.

Busard d'Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte

Busard d’Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte près de Saint-Vincent-de-Paul (Gironde), le 5 novembre 2025. Notez (1) la tête brun-sombre finement striée avec des sourcils et le front blancs, (2) le dessus gris brun, avec une « selle » sombre sur le dos, (3) le bout noir des ailes, avec une « langue » grisâtre à leur base, (4) la « fenêtre » gris clair sur une partie des rémiges primaires et sur les rémiges secondaires et (5) la queue fortement barrée de noir (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Guillaume Rey

En France, le Busard d’Amérique ne figure pas sur la liste des espèces rares pour lesquelles il existe des données sur le site web du Comité d’Homologation National, mais un membre nous a indiqué qu’il y avait deux données homologuées (sans nous avoir précisé lesquelles). Un article publié dans la revue Dutch Birding fait référence à deux individus qui auraient séjourné près de Saint-Martin-de-Seignanx (Landes) entre décembre et le 14 janvier 2014, et un probable juvénile (voir des photos dans cet article) a été observé sur l’île d’Ouessant (Finistère) en octobre 2022 (voir notre liste d’observations récentes).
Les données confirmées sont donc rares en Europe, mais elles sont peut-être sous-estimées, étant donné la grande ressemblance entre les juvéniles et les femelles des Busards d’Amérique et Saint-Martin. Par ailleurs, même des mâles pourraient passer inaperçus, car les observateurs n’inspectent pas forcément en détail tous les Busards Saint-Martin qu’ils voient en automne et en hiver : une attention particulière portée aux dortoirs pourrait peut-être révéler des surprises. Dans un article publié en 2017 dans le blog Pigeons are up!, Jack Ashton-Booth avait justement publié un article intitulé « Identification of Adult Female Northern Harrier (Circus hudsonius), undetected in Europe? ».

Observation d’un Busard d’Amérique mâle adulte en Gironde durant l’automne 2025

Situation de Saint-Vincent-de-Paul (Gironde)

Situation de Saint-Vincent-de-Paul (Gironde).
Carte : Ornithomedia.com

La découverte le 4 novembre 2025 d’un Busard d’Amérique mâle adulte dans un marais au nord de Saint-Vincent-de-Paul (Gironde) a été annoncée sur la plateforme collaborative Faune-france.org, mais Alain Noel nous précise qu’il était déjà présent (et photographié) le 10 octobre. Il était encore présent dans le secteur le 11 novembre au moins. Il a aussi été vu dans le marais de Peychaud, près d’Ambarès-et-Lagrave. Plusieurs observateurs se sont rendus sur place, prenant de nombreuses photos et notant plusieurs détails comportementaux et critères d’identification.
Il volait bas en ondulant, à la recherche de proies, alors que le Busard Saint-Martin a des mouvements plus rectilignes.
Il alternait les phases de chasse très actives et des moments de repos au sol dans une zone riche en passereaux qui accueillait d’autres espèces de rapaces, dont l’Élanion blanc (Elanus caeruleus).
Les éléments suivants ont été notés dans les commentaires : 

  • de loin, l’oiseau paraissait très blanc dessous, avec le bout noir des ailes peu étendu.
  • Des mouchetures rousses sur les côtés de la poitrine étaient visibles de près.
  • Le bord de fuite était sombre au niveau des rémiges secondaires et clair au niveau des rémiges primaires internes.
  • Le manteau était gris marron foncé.
  • Le croupion blanc était très visible.
  • La queue était barrée. 
Busard d'Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte

Busard d’Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte houspillé par une Corneille noire (Corvus corone) près de Saint-Vincent-de-Paul (Gironde), le 10 octobre 2025 : cet oiseau est donc présent dans le secteur depuis au moins un mois (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Alain Noel

Busard d'Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte

Busard d’Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte près de Saint-Vincent-de-Paul (Gironde), le 10 octobre 2025. Notez (1) le dos gris brun, avec une « selle » sombre et (2) la queue nettement barrée  (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Alain Noel

Distinguer les Busards d’Amérique et Saint-Martin mâles adultes

Busard d'Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte

Busard d’Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte près de Saint-Vincent-de-Paul (Gironde), le 5 novembre 2025. Notez (1) la tête brun-sombre finement striée avec des sourcils et le front blancs, (2) le dessus gris brun et (3) le dessous blanchâtre, avec des marques rousses sur la poitrine et les flancs  (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Alain Noel

Le Busard d’Amérique mâle adulte se distingue de celui du Busard Saint-Martin par plusieurs critères :

  • ses parties supérieures sont plus sombres et marquées de brun. Il présente notamment une « selle » sombre sur le dos. Le Busard Saint-Martin a le dessus globalement gris pâle uniforme, contrastant davantage avec les rémiges primaires noires. 
  • Il présente cinq rémiges primaires externes (de P6 à P10) noires avec une « langue » blanche d’étendue variable, tandis que le mâle adulte de Busard Saint-Martin possède six rémiges primaires externes entièrement noires.
  • Le bord de fuite des ailes n’est pas entièrement sombre comme le Busard Saint-Martin, car une partie est moins marquée au niveau des cinq rémiges primaires internes, et la bordure noire est plus large sur les rémiges secondaires.
  • Des barres noires sont visibles sur les rémiges secondaires, ainsi que des barres rousses sur les couvertures sous-alaires et les aisselles, tandis que chez le Busard Saint-Martin, les couvertures sous-alaires, les aisselles et les rémiges secondaires sont entièrement blanches ou peu marquées. 
  • La queue est d’un gris plus clair que les secondaires, avec une épaisse bande subterminale noire et quatre à six barres plus fines mais distinctes sur toutes les rectrices, à l’exception des rectrices externes, beaucoup plus pâles, où elles apparaissent moins marquées. Chez le mâle adulte du Busard Saint-Martin, la queue est gris pâle uniforme, généralement sans barres caudales apparentes.
  • Chez le Busard d’Amérique, les parties inférieures sont blanches, avec de nombreuses stries, barres et taches rousses sur la gorge, les cuisses, les flancs et la poitrine. Une « bande » pectorale gris-roux est visible chez les individus les plus marqués. Chez le Busard Saint-Martin, la poitrine, les flancs, les aisselles et le ventre sont blancs et contrastent avec la gorge et le menton gris.
  • Sa tête est finement striée de brun-roux et présente souvent un front, des sourcils et un croissant sous-oculaire blanchâtres, alors qu’elle est gris uni chez le Busard Saint-Martin.
Busard d'Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte

Busard d’Amérique (Circus hudsonius) mâle adulte près de Saint-Vincent-de-Paul (Gironde), le 5 novembre 2025. Notez (1) la tête brun sombre finement striée avec des sourcils et le front blancs, (2) le dessus gris brun, (3) le bord de fuite sombre interrompu au niveau des rémiges primaires internes et large au niveau des rémiges secondaires, (4) le dessous des ailes blanc avec quelques marques sombres, (5) la poitrine et les flancs  tachetés de roux et (6) la queue barrée (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Alain Noel

Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) mâle adulte

Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) mâle adulte près du lac de Puydarrieux (Hautes-Pyrénées), le 3 novembre 2024. Notez (1) la tête et le cou gris uniforme, (2) le dessus globalement gris clair, (3) le bord de fuite sombre uniforme, (4) le dessous des ailes blanc uni, (5) la poitrine et les flancs blancs et (6) la queue non barrée ou aux barres peu visibles (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Françoise Touhé

Distinguer les Busards d’Amérique et Saint-Martin mâles de seconde année (subadultes)

Busard d'Amérique (Circus hudsonius) mâle subadulte

Busard d’Amérique (Circus hudsonius) mâle subadulte le long de la Boundary Bay, à la frontière entre le Canada et les États-Unis, le 8 mars 2012. Notez (1) la tête grise et brune, (2) le dessous nettement marqué de roux, (3) le dessus gris-sombre marqué de brun et (4) les sous-caudales rousses, un « vestige » du plumage juvénile (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Nigel / Wikimedia Commons

  • Le mâle de seconde année du Busard d’Amérique a les parties supérieures en partie gris foncé, alors qu’elles sont brunes chez le Busard Saint-Martin du même âge.
  • De nombreuses stries rousses sont visibles sur la gorge, les cuisses, la poitrine, le ventre, les aisselles et les couvertures sous-alaires, alors que chez le mâle subadulte de Busard Saint-Martin, elles sont limitées à la poitrine et au haut du ventre, et, lorsqu’elles sont présentes, elles sont généralement très claires. Même à cet âge, la poitrine et la gorge gris fumé caractéristiques du mâle adulte du Busard Saint-Martin sont déjà visibles.
  • Les rectrices externes de la queue du Busard d’Amérique subadulte présentent sept barres sombres (y compris la subterminale), toutes assez larges et s’étendant sur toute la largeur de la plume, alors que chez le Busard Saint-Martin, la seule barre complète est la plus proche de l’extrémité de la queue, et elle est généralement assez discrète. Les autres barres des rectrices externes sont fines et peu marquées.

Distinguer les Busards d’Amérique et Saint-Martin juvéniles

  • Le juvénile du Busard d’Amérique a le dessin de la tête plus marqué et plus sombre que celui du Busard Saint-Martin, rappelant le dessin de la tête du Busard pâle juvénile.
  • Les parties supérieures sont d’un brun plus sombre, contrastant davantage avec le croupion blanc.  
  • Les parties inférieures sont plus orangées (proches de la couleur sépia) et moins striées de sombre, alors qu’elles sont plus claires, plutôt chamois et fortement striées sur la poitrine, le ventre et les flancs chez le Busard Saint-Martin juvénile.
  • Chez le Busard d’Amérique juvénile, les rémiges primaires sous-alaires P6 à P8 présentent généralement cinq ou six barres sombres fines et bien définies, avec une extrémité foncée, alors que chez le Busard Saint-Martin du même âge, ces mêmes plumes ne présentent généralement que trois ou quatre barres, mais plus épaisses. La rémige primaire P10 (la plus courte) compte généralement quatre barres sombres (parfois trois), contre trois chez le Busard Saint-Martin.
  • Chez les juvéniles des deux espèces, les rémiges secondaires présentent trois barres sombres, mais chez le Busard d’Amérique juvénile, celle du milieu est plus fine, bien qu’il existe des variations et un chevauchement importants pour ce critère.
Probable Busard d'Amérique (Circus hudsonius) juvénile

Probable Busard d’Amérique (Circus hudsonius) juvénile à Kadoran, sur l’île d’Ouessant (Finistère), le 30 octobre 2022. Notez (1) la tête au dessin très contrasté, (2) le « boa » noir au niveau du cou, (3) le dessous orangé peu strié, (4) les rémiges primaires externes P6 à P8 avec cinq ou six barres noires et (5) la barre centrale fine sur les rémiges secondaires plus sombres que la « main » (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Grégory Picard

Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) juvénile

Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) juvénile dans la réserve naturelle de Moëze-Oléron (Charente-Maritime), le 24 aout 2014. Notez (1) le dessin de la tête moins contrasté et sans « boa » sombre, (2) le dessous moins orangé et moins strié et (3) les rémiges primaires externes P6 à P8 avec trois ou quatre barres noires (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Dominique Dejean Bouyer

Distinguer les Busards d’Amérique et Saint-Martin femelles adultes

Les femelles adultes des Busards d’Amérique et Saint-Martin ressemblent superficiellement aux juvéniles, avec un dessus brun foncé, un croupion blanc et un dessous des ailes gris barré de sombre.

  • La femelle adulte du Busard d’Amérique présente généralement des marques sombres en forme de losange sur les flancs, tandis que ces derniers sont striés chez le Busard Saint-Martin.
  • Les couvertures moyennes du Busard d’Amérique femelle adulte sont plus distinctement tachetées de sombre (marques plus individualisées). 
  • Les barres sombres du dessous des ailes du Busard d’Amérique sont plus visibles, car la couleur du fond est plus claire.
  • La tête et le haut de la poitrine sont plus fortement striés de sombre et contrastent davantage avec le ventre moins marqué. 
Busard d'Amérique (Circus hudsonius) femelle adulte

Busard d’Amérique (Circus hudsonius) femelle adulte dans le Sacramento National Wildlife Refuge en Californie (États-Unis), le 8 janvier 2022. Notez (1) la tête et le haut de la poitrine fortement striés contrastant avec le ventre chamois, (2) les marques sombres en forme de losange sur les flancs, (3) les couvertures moyennes distinctement tachetées de sombre et (4) le fond gris clair des rémiges, sur lequel se détachent bien les barres sombres (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Frank Schulenburg / Wikimedia Commons

Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) femelle adulte

Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) femelle adulte à Kintyre, dans le district d’Argyll and Bute (Grande-Bretagne), le 15 juillet 2009. Notez (1) et (2) le dessous presque entièrement strié, (3) les flancs également striés et non tachetées comme chez le Busard d’Amérique, (4) les couvertures moyennes indistinctement tachetées et (5) le fond gris plus sombre des rémiges sous-alaires que chez la femelle du Busard d’Amérique, et sur lequel se détachent donc un peu moins bien les barres noires (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Kositoes / Wikimedia Commons

Une vidéo du premier Busard d’Amérique observé au Danemark en 2023

Une vidéo du premier Busard d’Amérique (Circus hudsonius) (un juvénile) au Danemark en octobre 2023.
Source : Christian Helligsø (CH Foto & Film)

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