Le Grand Escarpement domine une étroite plaine côtière

Vue du Morro do Môco (Angola)

Vue du Morro do Môco (Angola).
Photographie : Michael Zieger

La côte angolaise est généralement basse, sablonneuse et entrecoupée de nombreuses flèches de sable dirigées vers le nord, enserrant des lagunes ouvertes souvent profondes.  
L’étroite bande côtière (moins de 200 km de large) est dominée par le Grand Escarpement africain, généralement abrupt et de 800 mètres d’altitude en moyenne. Au-delà s’étend un vaste plateau qui couvre la plus grande partie du pays et dont l’altitude est comprise entre 1 000 et 2 000 mètres. Il est parsemé  de massifs isolés (inselbergs) constitués de granité ou quartzite, comme le Morro do Môco, le point culminant du pays avec une altitude de 2 620 mètres. Ces plateaux s’abaissent vers le nord-est (bassin du Kasaï) et le sud-est (bassins du Zambèze et de l’Okavango).

Un climat chaud et humide au nord et aride au sud

Le climat de la région côtière, chaud et humide au nord (de 800 mm à 1 m de précipitations dans l’année), devient subdésertique vers le sud (400 mm à Luanda, 233 mm à Lobito et 50 mm à Moçâmedes) : les eaux froides du courant de Benguela assèchent et refroidissent l’atmosphère littorale.  
Entre Luanda et Benguela, la moyenne annuelle des températures (22 °C) diminue, en même temps que la pluviosité (entre 250 et 500 mm annuellement). Au sud de Benguela, c’est la transition vers le désert du Namib (température moyenne annuelle de 20 °C et moins de 250 mm de pluies). Dans l’extrême Sud, autour de Moçâmedes, la végétation se limite à des touffes éparses, et le fleuve Cunene est à sec la plus grande partie de l’année.
Les hautes terres de l’intérieur reçoivent des précipitations estivales importantes (moyennes annuelles entre 800 et 1 800 mm) et ne présentent donc nulle part l’aridité de la côte méridionale, même si les plateaux méridionaux connaissent une saison sèche, ou cacimbo, bien marquée de quatre mois (de juin à septembre).

De 14 à 18 espèces d’oiseaux endémiques

Pririt à front blanc (Platysteira albifrons)

Pririt à front blanc (Platysteira albifrons) dans les forêts de Muxima (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Un peu plus de 1 000 espèces d’oiseaux ont été observées en Angola, dont de 14 à 18 sont endémiques (un chiffre variable selon les sources)  :

  • Francolin ou Pterniste à bandes grises (Pternistis griseostriatus)
  • Francolin ou Pterniste de Swierstra (Pternistis swierstrai
  • Touraco de Pauline (Tauraco erythrolophus)
  • Barbican à gorge pâle (Gymnobucco calvus vernayi) (sous-espèce parfois considérée comme une espèce distincte)
  • Barbican à tête blanche (Lybius leucocephalus
  • Coliou à dos marron (Colius castanotus
  • Pririt à front blanc (Platysteira albifrons)
  • Bagadais de Gabela (Prionops gabela)
  • Gonolek de Braun (Laniarius brauni)
  • Gonolek de l’Angola (Laniarius amboimensis)
  • Choucador de Benguela (Lamprotornis benguelensis)
  • Nasique de Pulitzer (Macrosphenus pulitzeri
  • Rougegorge de Gabela (Sheppardia gabela)
  • Gobemouche de l’Angola (Dioptrornis brunneus)
  • Cisticole de Huambo (Cisticola bailunduensis humbo) (sous-espèce parfois considérée comme une espèce distincte)
  • Camaroptère de Hartert (Camaroptera harterti
  • Souimanga de l’Angola (Cinnyris ludovicensis)
  • Euplecte doré (Euplectes aureus
  • Astrild de Bocage (Coccopygia bocagei)

On compte aussi 30 espèces subendémiques (ou quasi endémiques), c’est-à-dire restreintes à cette partie de l’Afrique.

Quelles espèces d’oiseaux rechercher en fonction de l’habitat ?

Vue

Vue de la forêt montagnarde de Cumbira (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Plusieurs habitats se succèdent en Angola en fonction du climat, du relief et de la proximité de l’océan Atlantique, et chacun d’entre eux accueille des espèces particulières ou localisées :

  • les forêts tropicales montagnardes. Les arbres, qui souvent moins hauts qu’en plaine, sont couverts de mousse et d’épiphytes. Parmi les espèces les plus remarquables, citons  le Touraco de Pauline, le Rougegorge de Gabela et le Gladiateur de Monteiro (Malaconotus monteiri).
  • Les forêts tropicales de plaine ou collinaires, qui se rattachent écologiquement à celles du bassin du Congo. Elles sont arrosées toute l’année, à l’exception d’une courte saison sèche. Les arbres peuvent être très grands. Parmi les espèces d’oiseaux remarquables présentes, citons le Gonolek de Braun, le Parmoptile à gorge rousse (Parmoptila woodhousei), le Coucal du Gabon (Centropus anselli) et le Dos-vert à collier (Nesocharis ansorgei). 
  • Les savanes épineuses dominées par les acacias (Acacia sp.) et les commiphores (Commiphora sp.) entrecoupées de zones herbeuses. On peut y observer des oiseaux localisés dans le sud-ouest de l’Afrique, comme l’Astrild de Sao Tomé (Glaucestrilda thomensis), la Lanielle à queue blanche (Lanioturdus torquatus) et l’Achétopse à flancs roux (Achaetops pycnopygius). 
  • Les savanes humides du miombo, dominées par des arbres des genres Brachystegia, Julbernardia et Isoberlinia. Couvrant de vastes surfaces en Afrique centrale et australe, cet habitat accueille une grande diversité d’espèces dont le Barbican à tête jaune (Stactolaema anchietae), la Veuve de Chapin (Vidua obtusa), le Souimanga d’Anchieta (Anthreptes anchietae) et le Monticole angolais (Monticola angolensis). 
Savane épineuse à acacias près de Talamajamba (Angola)

Savane épineuse à acacias près de Talamajamba (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

  • Les savanes du type « gusu », dominées par le Teck rhodésien (Baikiaea plurijuga). Elles ressemblent à celles du miombo, mais elles sont plus sèches et moins riches en espèces. C’est notamment le domaine du Calao de Bradfield (Lophoceros bradfieldi), une espèce localisée. 
  • Les prairies herbacées de plaine. Cet habitat, qui couvre de vastes surfaces, est le domaine de l’Euplecte doré (Euplectes aureus), du Mégalure à bec court (Catriscus brevirostris) et de plusieurs espèces de cisticoles. 
  • Les prairies herbacées de montagne. Elles couvrent de grandes surfaces dans les montagnes de l’ouest et du centre de l’Angola, remplaçant les forêts montagnardes après le passage du feu. On y trouve plusieurs espèces endémiques et subendémiques comme le Francolin de Swiestra, la Cisticole de Huambo et le Malimbe de Bocage (Textor temporalis).
  • Le désert du Namib, composé de zones sablonneuses et rocheuses, est le domaine d’espèces typiques du sud-ouest de l’Afrique comme l’Outarde de Rüppell (Eupodotis rueppellii), le Sirli de Gray (Ammomanopsis grayi) et l’Alouette de Stark (Spizocorys starki).

Déplacements, hébergements et sécurité

Les hébergements et les déplacements ont été organisés par la société Birding Ecotours, mais il est possible de réserver directement les hôtels (les liens sont généralement indiqués dans le texte). Ils ont été recommandés par le ministère angolais du Tourisme. Un visa est nécessaire pour les visiteurs européens et les formalités sont fluides à l’arrivée à l’aéroport de Lunda. Plus d’informations sont disponibles sur le site web de l’Ambassade de l’Angola en France. Le pays est globalement sûr pour les touristes.

Un long séjour en 2022 à la recherche des oiseaux endémiques de l’Angola

Carte de l'Angola et situations des principaux secteurs visités

Carte de l’Angola et situations des principaux secteurs visités du 15 juin au 3 juillet 2022.
Photographie : Michael Zierge

La meilleure période pour visiter l’Angola s’étale de juin à septembre (= l’hiver austral), qui correspond à la saison sèche. Le séjour auquel ont participé Michael Zieger et B. Ullrich, qui s’est déroulé du 15 juin au 3 juillet 2022, avait pour but d’observer tous les oiseaux endémiques et subendémiques de l’Angola : pour cette raison, il était centré sur le Grand Escarpement africain, un relief qui traverse le pays du nord au sud, qui est d’une grande richesse ornithologique et qui est bien équipé en infrastructures hôtelières. Il s’agissait du premier séjour organisé par la société Birding Ecotours en Angola, après un voyage de reconnaissance en 2018.
Le voyage s’est déroulé sans heurts, bien que les restrictions liées à la pandémie mondiale de Covid-19 étaient alors à peine levées. La logistique était également généralement fluide, même si, comme on pouvait s’y attendre, des retards occasionnels et de longs transferts étaient inévitables, les routes en mauvais état constituant les principaux problèmes. Les pénuries de carburant rencontrées dans la moitié nord du pays ont été gérées du mieux possible et n’ont heureusement pas gêné l’observation des oiseaux. Le temps a été globalement très agréable.

15 juin : arrivée à Luanda et observation le long du Rio Cuanza (ou Kwanza)

Carte de l'Angola

Carte de l’Angola : zones protégées (en vert) et emplacements des sites visités du 15 juin au 3 juillet 2022 (cliquez sur la carte pour l’agrandir).
Carte : Ornithomedia.com

La matinée a été consacrée à l’accueil des participants à leur arrivée à Luanda. La capitale angolaise ressemble à une « mer » de petites maisons et d’arbres, les immeubles du centre se détachant au loin. De nombreuses voitures anciennes, rappelant celles que l’on voit à Cuba, y roulent encore.
Nous avons pris la route côtière sur environ 80 km jusqu’à la Baía do Mussulo, parsemée de bancs de sable apportés par le Rio Cuanza (ou Kwanza), et nous avons atteint le Kwanza Lodge, installé sur les rives du fleuve, au sud de la capitale : il est composé de maisons sur pilotis, dispose d’une belle piscine et est entouré de Lataniers blancs (Bismarckia nobilis). 
Nous avons pu faire une promenade en fin d’après-midi, au cours de laquelle nous nous sommes familiarisés avec plusieurs espèces communes. Dans les secteurs ouverts, nous avons observé deux espèces endémiques ou subendémiques, le Coliou à dos marron (Colius castanotus) et la Cisticole murmure (Cisticola bulliens), ainsi que le Guêpier nain (Merops pusillus) et le Cordonbleu de l’Angola (Uraeginthus angolensis). Dans la mangrove, nous avons entendu le Martin-pêcheur à poitrine bleue (Halcyon malimbica), et d’autres oiseaux aquatiques étaient bien visibles, notamment le Cormoran du Cap (Phalacrocorax capensis) et le Pygargue vocifer (Icthyophaga vocifer). Le spectacle de troupes bruyantes d’Inséparables à face rose (Agapornis roseicollis), une espèce férale dans cette partie de l’Angola, a clôturé notre première journée. Un Œdicnème vermiculé (Burhinus vermiculatus) criait longuement au crépuscule.

16 juin : observation le long du Rio Cuanza et dans les forêts de Muxima 

Camaroptère de Hartert (Camaroptera harterti)

Camaroptère de Hartert (Camaroptera harterti) dans les forêts de Muxima (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Après le petit-déjeuner, nous avons fait une promenade le long du Rio Cuanza à la recherche du Souimanga brun (Anthreptes gabonicus), que nous avons réussi à bien observer après quelques efforts. Nous avons aussi vu le Gonolek à ventre blanc (Laniarius bicolor) et la Cisticole mumure (Cisticola bulliens).
Les oiseaux aquatiques étaient nombreux et actifs, et nous avons ajouté à notre liste plusieurs espèces comme l’ibis sacré (Threskiornis aethiopicus), le Cormoran à poitrine blanche (Phalacrocorax lucidus) et la Grande Aigrette (Ardea alba). Des Martinets marbrés (Tachymarptis aequatorialis) volaient au-dessus de nous, et nous avons pu voir presque côte à côte les Martins-chasseurs strié (Halcyon chelicuti) et du Sénégal (H. senegalensis), alors que le Martin-chasseur à poitrine bleue (Halcyon malimbica) est resté invisible. Parmi les autres espèces intéressantes notées, citons le Palmiste africain (Gypohierax angolensis), le Pic cardinal (Dendropicos fuscescens), le Gonolek à ventre blanc (Laniarius bicolor), le Tchitrec du Congo (Terpsiphone rufocinerea) et les Souimangas à tête verte (Cyanomitra verticalis) et bifascié (Cinnyris bifasciatus).
Nous avons rassemblé nos affaires et sommes partis vers les forêts sèches de Muxima, situées dans le sud du parc national de Quiçama. Ce dernier, situé à 70 km de Luanda, protège une savane dense à baobabs, des zones broussailleuses côtières et des forêts de mousson bordant les cours d’eau.
Plusieurs espèces endémiques vivent dans les forêts de Muxima : c’est donc une étape essentielle de tout séjour ornithologique en Angola.
Nous sommes arrivés sur place en fin de matinée, et les oiseaux étaient nombreux : les Bulbuls à ventre roux (Phyllastrephus fulviventris) subendémiques se faufilaient entre les buissons, un groupe bruyant de Bagadais casqués (Prionops plumatus) est passé, et nous avons vu des Loriots dorés (Oriolus auratus) et un groupe d’Irrisors noirs (Rhinopomastus aterrimus).

Bagadais de Gabela (Prionops gabela)

Bagadais de Gabela (Prionops gabela) dans les forêts de Muxima (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Alors que nous observions un Camaroptère de Hartert (Camaroptera harterti), nous avons repéré une troupe de Bagadais de Gabela (Prionops gabela), un passereau rare et localisé et notre premier endémique strict. Alors que nous les regardions en détail, un Pririt à front blanc (Platysteira albifrons), également endémique, a commencé à crier : nous avons réussi à le voir, mais brièvement. Plusieurs Martinets de Böhm (Neafrapus boehmi), une espèce originale, sont passés au-dessus de nous avant notre pause déjeuner.
Notre après-midi a été plus tranquille et a été consacré à l’observation des oiseaux le long du Rio Cuanza, en aval de l’endroit où nous étions ce matin. Nous avons vu d’autres oiseaux aquatiques, comme le Dendrocygne veuf (Dendrocygna viduata), le Jacana à poitrine dorée (Actophilornis africanus), le Crabier chevelu (Ardeola ralloides) et l’Aigrette garzette (Egretta garzetta). Le niveau de l’eau était très élevé et les bancs de sable émergés peu nombreux, ce qui était défavorable à l’observation du Pluvian fluviatile (Pluvianus aegyptius).
Nous avons rejoint le lodge Quinta Bons Amigos à Cabela, très moderne et climatisé. Le paysage était composé d’eucalyptus, de champs de manioc et de marais.
Pour le dîner, on nous a proposé de la viande de chèvre ou de bœuf, des patates frites et douces et de délicieux fruits en dessert.

17 juin : observation dans les forêts de Muxima 

Francolin à bandes grises (Pternistis griseostriatus)

Francolin ou Pterniste à bandes grises (Pternistis griseostriatus) dans les forêts de Muxima (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Nous avons pris notre petit-déjeuner (délicieux ananas) à 6 h du matin.
Nous avons commencé tôt notre journée pour explorer les forêts sèches de Muxima. Le temps frais et humide rendait les oiseaux actifs.
Lors de notre premier arrêt, nous avons bien vu le timide et endémique Francolin ou Pterniste à bandes grises (Pternistis griseostriatus) qui a brièvement traversé la route. Dans la végétation épaisse, une Chevêchette du Cap (Glaucidium capense) était houspillée par plusieurs oiseaux : Irrisor moqueur (Phoeniculus purpureus), Martin-chasseur à tête brune (Halcyon albiventris), Cubla boule-de-neige (Dryoscopus cubla), Tchitrec d’Afrique (Terpsiphone viridis), Souimanga à poitrine rouge (Chalcomitra senegalensis) et Bagadais de Gabela.
Des membres du groupe ont vu un Agrobate du Ghana (Aedonopsis leucosticta), et un Gladiateur de Monteiro (Malaconotus monteiri), le dernier endémique à observer dans le secteur, a commencé à crier. Nous sommes partis à sa recherche et nous avons finalement réussi à le voir. Nous avons aussi fait de belles observations des Pririts à front blanc et de l’Angola (Batis minulla), du Pic cardinal, de la Cichladuse à queue rousse (Cichladusa ruficauda) et de l’Astrild à queue noire (Glaucestrilda perreini).
Au fur et à mesure que le temps commençait à se réchauffer, les rapaces devenaient plus actifs : nous avons pu voir le Gymnogène d’Afrique (Polyboroides typus), les Circaètes brun (Circaetus cinereus) et cendré (C. cinerascens), l’Autour tachiro (Accipiter tachiro) et l’Épervier minule (Accipiter minullus). Nous avons également repéré un Martinet d’Ussher (Telacanthura ussheri) parmi des Martinets de Böhm.
Après un second petit-déjeuner, nous sommes retournés à notre lodge en traversant des terres agricoles et des forêts de baobabs aux troncs très sombres. La route était bordée d’opuntias.
Détente au bord de la piscine.

18 juin : trajet entre Muxima et Uige

Barbican à gorge pâle (Gymnobucco calvus vernayi)

Barbican à gorge pâle (Gymnobucco calvus vernayi) dans la forêt de Damengola (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Nombreuses piqûres de moustiques durant la nuit pour certains participants : heureusement, ils avaient pris de la Malarone (antipaludique). Petit-déjeuner composé d’œufs et d’ananas.
Départ à 6 h 30. Long transfert jusqu’à Uige, une ville située dans le nord du pays, où nous devions passer trois nuits et deux jours complets pour explorer la mosaïque de prairies et de forêts tropicales des environs. Nous sommes passés par la périphérie de Luanda (nombreuses usines abandonnées, petits lotissements, maisons de tôle ondulée et petits marchés). 
Nous avons passé la majeure partie de la journée sur la route, mais nous avons toutefois observé les oiseaux dans la forêt de Damengola, près de Quitexe, en fin d’après-midi : la sortie a été peu productive, mais nous avons tout de même vu le Barbican à gorge pâle (Gymnobucco calvus vernayi), le Pic barré (Campethera maculosa), la Prinia rayée (Prinia bairdii) et un groupe d’Érémomèles à tête brune (Eremomela badiceps).
Nous nous sommes ensuite installés dans le Uige Grande Hôtel, moderne, situé au milieu de la ville de Uige, bien gardé et avec une grande piscine, qui était malheureusement vide et en réparation.
Réception uniquement en portugais, vin de Douro au dîner et service parfait.

19 juin : observation dans la forêt de Damengola 

Petit-déjeuner à 5 h 45 et départ à 6 h. Le temps était brumeux et il faisait seulement 17 °C. 

Gonolek de Braun (Laniarius brauni)

Gonolek de Braun (Laniarius brauni) dans la forêt de Damengola (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

La principale raison de visiter ce secteur est la présence du Gonolek de Braun (Laniarius brauni), un oiseau endémique et localisé. On y trouve également plusieurs espèces d’Afrique équatoriale qui atteignent le nord de l’Angola.
Lorsque nous sommes arrivés dans la forêt, le temps était nuageux, il y avait un peu de brouillard et une légère bruine. En peu de temps, nous avons repéré un Gonolek de Braun, que nous avons très bien observé et  dont nous avons entendu les « coassements » profonds.
Les Touracos verts (Tauraco persa) bondissaient d’arbre en arbre et les Calaos siffleurs (Bycanistes fistulator) et d’Afrique (Lophoceros fasciatus) se déplaçaient vers ou revenaient de leurs zones d’alimentation.
D’autres espèces étaient visibles dans la forêt, dont le Cubla à pieds roses (Dryoscopus angolensis), l’Échenilleur à épaulettes jaunes (Campephaga flava), l’Elminie bleue (Elminia longicauda), le Crombec vert (Sylvietta virens), le Gobemouche ardoisé (Bradornis comitatus), le Malimbe à tête rouge (Malimbus rubricollis), la Nigrette à calotte grise (Nigrita canicapillus), l’Apalis masquée (Apalis binotata), le Malcoha à bec jaune (Ceuthmochares aereus), le Pririt châtain (Platysteira castanea) et le minuscule Bulbul ou Nicator à gorge jaune (Nicator vireo).
Second petit-déjeuner avec de la confiture angolaise faite de fruits ressemblant à des prunes et du café Ginga produit dans la région. Les températures étaient encore fraîches. 
Le « hululement » profond du Coucal du Gabon (Centropus anselli) retentissait en lisière de forêt, mais nous n’avons pas réussi à en voir un seul. Certains participants ont repéré le Sénégali brun (Clytospiza monteiri).

Guêpier noir (Merops gularis)

Guêpier noir (Merops gularis) dans la forêt de Damengola (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Nous sommes allés plus loin dans la forêt, essentiellement secondaire et entrecoupée de plantations de bananes, et le paysage était vallonné. La visite d’une autre parcelle forestière nous a permis de trouver quelques Guêpiers noirs (Merops gularis), une espèce vraiment superbe, le Touraco géant (Corythaeola cristata) et quelques Capucins bicolores (Spermestes bicolor). Des Martins-chasseurs marrons (Halcyon badia) ont été entendus, mais ils sont restés invisibles malgré nos efforts, tout comme le Bulbul à collier noir (Neolestes torquatus).
Déjeuner fait de soupes et d’amuse-gueules.  
L’après-midi a été moins productif, mais nous avons tout de même observé le Barbion grivelé (Pogoniulus scolopaceus), des Rolles à gorge bleue (Eurystomus gularis) lointains et un Bias musicien (Bias musicus), très actif vocalement.
Nous sommes revenus à Uige en fin d’après-midi. Dîner traditionnel dans le Uige Grande Hôtel (galettes de maïs et de manioc, sauce tomate, haricots, épinards et ananas).

20 juin : observation dans la forêt de Damengola 

Départ à 5 h 30 après un petit café. Nous avons commencé tôt notre promenade dans la forêt de Damengola, et nous avons observé entre autress le Barbican hérissé (Tricholaema hirsuta), le Drongo modeste (Dicrurus modestus), le Tchitrec noir (Trochocercus nitens), le Bulbul de Falkenstein (Chlorocichla falkensteini), l’Apalis à gorge rousse (Apalis rufogularis), le Choucador splendide (Lamprotornis splendidus) et le Stizorhin de Fraser (Stizorhina fraseri).
Second petit-déjeuner dans les hautes herbes composé de salades de fruits et de sandwichs à l’omelette.

Bulbul à collier noir (Neolestes torquatus)

Bulbul à collier noir (Neolestes torquatus) dans la forêt de Damengola (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Nous avons ensuite parcouru les zones herbeuses en lisière de forêt à la recherche de l’étrange et localisé Bulbul à collier noir (Neolestes torquatus). Après des recherches assidues, nous avons finalement bien vu un individu, ainsi que l’Agrobate à dos brun (Cercotrichas hartlaubi), le Tisserin gros-bec (Pachyphantes superciliosus) (sur son nid), l’Euplecte monseigneur (Euplectes hordeaceus), l’Astrild à joues orange (Estrilda melpoda) et le Sénégali brun.
Nous avons décidé de nous enfoncer dans la forêt primaire en suivant une route de plus en plus mauvaise. Elle était assez silencieuse, mais nous avons tout de même ajouté à notre liste l’Indicateur pygmée (Prodotiscus insignis), le Bulbul à bec grêle (Stelgidillas gracilirostris), le Camaroptère à sourcils jaunes (Camaroptera superciliaris), le Tisserin noir (Ploceus nigerrimus), le Malimbe à tête rouge (Malimbus rubricollis) et les Souimangas à gorge bleue (Cyanomitra cyanolaema), olivâtre (C. olivacea), à menton gris (Anthreptes tephrolaemus) et à collier (Hedydipna collaris), et nous avons à nouveau observé le Guêpier noir, le Rolle à gorge bleue et le Gonolek de Braun.
Nous avons croisé un homme transportant un lourd sac plein de Pythons de Seba (Python sebae) qu’il allait vendre dans les restaurants d’Uige.
Le soir, le diner au Uige Grande Hôtel était composé de galettes de manioc (appelé ici « cassava »), de légumes, de poissons et de fruits de baobab.

21 juin : trajet entre Uige et les chutes d’eau de Calandula 

Paysage entre Uige et Calandula (Angola)

Paysage entre Uige et Calandula (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Petit-déjeuner composé de cacahuètes grillées, d’ananas, de bananes douces, de manioc, de café au lait et de jus de baobab. 
Nous avons ensuite pris la route, laissant derrière nous les forêts du Grand Escarpement pour nous diriger vers les célèbres chutes d’eau de Calandula (ou Kalendula). Au loin s’étendaient des montagnes presque sans arbres. Nous avons traversé le joli et bien entretenu village de Camabatela, puis des fazendas (fermes), dont les pâturages clôturés se succédaient sur plusieurs kilomètres.
Nous avons fait une petite pause sur un chemin de terre après Zonzo et Cassule, mais nous n’avons pas pu rester car nous avons été chassés par des gardes. Nous avons tout de même pu faire ensuite plusieurs arrêts, notamment dans des prairies où nous avons vu entre autres l’Alouette d’Angola (Mirafra angolensis), l’Euplecte des marais (Euplectes hartlaubi) et la Sentinelle de Fülleborn (Macronyx fuelleborni), ainsi que la Buse d’Afrique (Buteo auguralis), le Bagadais de Retz (Prionops retzii), le Elminie à queue blanche (Elminia albicauda), l’Hirondelle d’Angola (Hirundo angolensis), le Souimanga violet (Anthreptes longuemarei) et le Bruant à poitrine dorée (Emberiza flaviventris).
Les villages étaient composés de maisonnettes en tôle avec des toits de chaume sur tôle. La route devenait assez mauvaise sur la fin, avec de nombreux nids de poule, mais nous avons enfin atteint le village de Calandula où nous avons rejoint notre hébergement, le Calandula Lwenze, un ensemble de jolies huttes rondes et de petites maisons de tôle aux couleurs vives.

Fin de journée près de Calandula (Angola)

Vue du lodge Calandula Lwenze (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Nous sommes ensuite partis vers  le village d’Aldeia de Kinjila, situé dans la forêt de Kinjila (savanes du miombo, forêts-galeries et prairies). Nous avons exploré un secteur assez humide à la recherche du spectaculaire Cossyphe à tête blanche (Cossypha heinrichi), une espèce qui n’a été redécouverte qu’assez récemment et qui n’est connue que de quelques localités : nous l’avons seulement entendu, mais nous avons par contre bien observé un Smithornis du Cap (Smithornis capensis) qui paradait, ainsi que d’autres espèces comme le Bulbul de Cabanis (Phyllastrephus cabanisi), le Bulbul à gorge claire (Atimastillas flavicollis) et le Malimbe bicolore (Malimbus bicolor).
Nous avons choisi de rester en forêt en soirée, et nous avons repéré un Petit-duc africain (Otus senegalensis) et aperçu un Grand-duc africain (Bubo africanus).
Beau ciel étoilé lors de notre trajet de retour vers Calandula, où nous avons entendu le Sarothrure (Râle) à camail (Sarothrura rufa) depuis un pont.
Au dîner, on nous a servi un délicieux vin rouge portugais, et nous avons bien dormi sur des matelas neufs, encore enveloppés de leur plastique.

22 juin : observation dans les environs d’Aldeia de Kinjila et de Calendula

Petit-déjeuner pris à 5 h 30 composé de jus de ganga et de délicieuses omelettes. Départ dans la brume, dans laquelle perçait un soleil rouge.

Cossyphe à tête blanche (Cossypha heinrichi)

Cossyphe à tête blanche (Cossypha heinrichi) dans une forêt humide près d’Aldeia de Kinjila (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Après avoir traversé la rivière Lucala, nous avons rejoint le village d’Aldeia de Kinjila,  où nous avons rencontré notre excellent guide local, Joao, qui devait nous accompagner durant la matinée. Nous sommes repartis à la recherche du Cossyphe à tête blanche car certains membres du groupe l’avaient mal vu la veille, mais il est resté invisible.
Joao nous a alors emmenés dans un autre site assez éloigné, dans un paysage composé d’anciens brûlis envahis par la végétation. Sur le chemin, dans la savane boisée du miombo, nous avons fait nos premières observations du Choucador à queue fine (Lamprotornis acuticaudus), du Perroquet de Meyer (Poicephalus meyeri) et du Sénégali brun.
Après 30 minutes de marche, nous avons atteint une forêt marécageuse connue de notre guide, et très rapidement, nous avons repéré trois Cossyphes à tête blanche qui se déplaçaient autour de nous. Un Sarothrure (Râle) perlé (Sarothrura pulchra) évoluait aussi dans le sous-bois en criant.
Nous sommes retournés à Aldeia de Kinjila et nous avons recherché les autres « spécialités » locales, notamment le Touraco de Pauline, l’oiseau national de l’Angola, mais nous n’avons entendu que ses cris. Un Cossyphe à sourcils blancs a été vu par un seul participant.
La matinée a passé trop vite et nous avons salué notre guide.
Il faisait très chaud : après avoir déjeuné à l’ombre de nos véhicules, nous avons repéré des arbres en fleurs où se nourrissaient des Souimangas de Bates (Cinnyris batesi) et de Bannerman (Cyanomitra bannermani) et un Pririt à gorge noire (Platysteira peltata).
Un arrêt sur un pont enjambant la rivière Lucala, en amont des chutes d’eau (« quedas ») de Calendula, nous a permis de noter une Rousserolle des cannes (Acrocephalus rufescens).
Nous avons ensuite admiré un moment les imposantes chutes d’eau, où nous avons vu un Faucon pèlerin (Falco peregrinus).
Nous nous sommes reposés dans notre hôtel à Calendula, profitant du vent frais et buvant des bières et des jus de goyave frais.
En soirée, nous avons essayé de voir des oiseaux nocturnes, sans beaucoup de succès.

23 juin : observation autour de Kinjila et trajet vers N’dalatando

Bagadais casqués (Prionops plumatus)

Bagadais casqués (Prionops plumatus) dans la savane du miombo dans les environs d’Aldeia de Kinjila (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Départ à 5 h 30. La distance à parcourir jusqu’à N’dalatando étant courte, nous avions toute la matinée pour observer les oiseaux dans les environs du village d’Aldeia de Kinjila. Nous avons débuté notre balade dans la savane du miombo et elle était très calme. Des groupes de Choucadors à queue fine nous ont survolés, tandis que des Bagadais casqué et de Retz évoluaient dans les arbres, accompagnés par des Échenilleurs à ventre blanc (Ceblepyris pectoralis) et des Agrobates barbus (Cercotrichas barbata), très difficiles à voir. Nous avons repéré quelques Beaumarquets à dos jaune (Pytilia afra) se nourrissant sur la route.
Petit-déjeuner pris dans les voitures.
Nous sommes ensuite allés explorer une forêt marécageuse où nous avons bien vu deux Touracos de Lady Ross (Tauraco rossae), un couple inattendu d’Inséparables à tête rouge (Agapornis pullarius) et un Amarante de Landana (Lagonosticta landanae).
Une petite escapade dans une autre partie de la savane du miombo nous a permis de voir brièvement un Barbican à tête jaune (Stactolaema anchietae) ainsi qu’un grand groupe de Calaos à bec pâle (Lophoceros pallidirostris). Parmi les autres espèces observées, citons la Mélocichle à moustaches (Melocichla mentalis), l’Astrild à poitrine fauve (Estrilda paludicola), la Veuve de Chapin (Vidua obtusa) et le Bruant de Cabanis (Emberiza cabanisi).
Avant de reprendre la route, nous avons décidé de rechercher le Touraco de Pauline, que nous n’avions pas réussi à voir jusqu’à présent : nous avons finalement eu de la chance et l’avons rapidement trouvé dans une forêt marécageuse. Au total, une dizaine d’individus volaient de branche en branche dans la canopée. 
Nous avons entendu un Coucou olivâtre (Cercococcyx olivinus), sans pouvoir le voir, et un grand groupe d’Hirondelles à gorge fauve (Petrochelidon rufigula) volaient au-dessus de la rivière Lucala.

Vue de la rivière Lucala près de N'dalatando

Vue de la rivière Lucala près de N’dalatando (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Après le déjeuner, nous sommes partis vers l’ouest pour rejoindre N’dalatando. Nous avons traversé la grande ville de Cacuso, puis nous avons traversé plusieurs fois la rivière Lucala, mais nous n’avons pas vu de glaréoles à cause des hautes eaux.
Les villages devenaient plus désolés et en argile grise, des étals vendant des oranges et des patates douces étaient installés le long de la route, et la circulation était dense. Le paysage était vallonné mais la route droite et en bon état. 
Nous nous sommes installés en milieu d’après-midi dans le Terminus Hotel situé  dans le centre dense de N’dalatando avant d’aller visiter la forêt tropicale voisine de Tombinga.
De nombreux oiseaux étaient présents, dont le Coucou de Klaas (Chrysococcyx klaas), le Bulbul à queue blanche (Baeopogon indicator), le Pic à couronne d’or (Chloropicus xantholophus) (tambourinages entendus), quelques Barbicans à gorge pâle, le Barbion à croupion rouge (Pogoniulus atroflavus), le Loriot à ailes noires (Oriolus nigripennis), le Crombec vert (Sylvietta virens), le Gobemouche à lunettes (Muscicapa caerulescens) et la Nigrette à ventre blanc (Nigrita fusconotus). Après quelques recherches, nous avons également réussi à observer un Barbion à croupion rouge (Pogoniulus atroflavus).
Dans le village de Buéla, nous sommes passés devant d’anciens bâtiments coloniaux : des poulets et des cochons évoluaient en liberté, et des planches à laver en bois étaient installées sur les murs.
Sur le chemin du retour, nous avons fait un court arrêt sur un pont sur la rivière Lucala, qui était survolée par de nombreuses Hirondelles à gorge fauve. 
Nous avons visité le centre de N’dalatando : les bâtiments gouvernementaux étaient peints en rouge, et les rues et les places bordées de palmiers.
Dîner végétarien composé d’épinards, de chou et de patates douces.

24 juin : observation dans la forêt de Tombinga et transfert vers Conda

Perroquet à calotte rouge (Poicephalus gulielmi)

Perroquet à calotte rouge (Poicephalus gulielmi) dans la forêt de Tombinga (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Départ à 5 h 30. Le temps était brumeux.
Nous sommes retournés dans la forêt de Tombinga pour une courte promenade : les Calaos siffleur et d’Afrique étaient nombreux et les Perroquets à calotte rouge (Poicephalus gulielmi) très bruyants. Nous avons vu une grande troupe mixte composée de Barbicans à narines emplumées (Gymnobucco peli) et à gorge pâle, ainsi que plusieurs espèces intéressantes comme le très coloré Échenilleur pourpré (Campephaga quiscalina), l’Apalis à gorge rousse (Apalis rufogularis), l’Hylia verte (Hylia prasina), l’Érémomèle à tête brune (Eremomela badiceps), le Nictor à gorge jaune, le Bulbul de Falkenstein et les Souimangas à gorge verte (Chalcomitra rubescens) et superbe (Cinnyris superbus).
Nous avons pris un délicieux petit-déjeuner fait de manioc, de bananes frites, de cacahuètes et d’ananas. Nous n’avons pas réussi à trouver du diesel dans la ville de Tombinga, mais heureusement, notre chauffeur local a réussi à nous en procurer.
Nous avons quitté N’dalatando et avons traversé des forêts et des bananeraies. La route était très sinueuse, décrivant de nombreux virages et descendant progressivement jusqu’à environ 300 mètres d’altitude.
À Alto Dondo, nous avons dit au revoir à notre chauffeur Roberto, qui a été remplacé par Bruno.
Nous avons atteint le barrage hydroélectrique de Cambambe : l’ancienne route, aujourd’hui submergée, a été remplacée par la EN120. Lors de notre pause déjeuner, nous sommes tombés sur un inattendu Pluvian fluviatile.

Pluvian fluviatile (Pluvianus aegyptius)

Pluvian fluviatile (Pluvianus aegyptius) près du barrage hydroélectrique de Cambambe (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Le reste de l’après-midi a été consacré à la poursuite de notre trajet vers Conda (ou Condé). La route montait puis descendait à travers un paysage composé de montagnes coniques rappelant déjà la Namibie, de curieuses formations rocheuses noires et de plantations d’arbres fruitiers, de caféiers et d’eucalyptus. Les maisons des villages étaient de couleur rouge-brun et adossées contre les rochers. 
En nous rapprochant de Conda, le paysage devenait encore plus montagneux et dénudé : il est difficile d’imaginer qu’il y avait autrefois des forêts ici.
Magnifique coucher de soleil. Juste avant la tombée de la nuit, nous avons rejoint la Fazenda Rio Uiri, au vaste jardin magnifiquement aménagé et planté irrigué par des canaux (« levadas ») et équipé d’une immense piscine.
Dans le restaurant de l’hôtel, on nous a donné des paniers remplis de produits locaux, de confiture, de café maison, de tomates arbustives et de fruits.
Très bon dîner.

25 juin : observation dans la forêt de Cumbira 

5 h 40 : notre petit-déjeuner était somptueux et composé de tamarillos (petites tomates), de cistes (petits fruits rouges), d’ananas, de papayes, de confiture de goyave et de somosas aux crevettes ou à la viande.
Nous avons dépassé Conda pour atteindre la forêt montagnarde de Cumbira (ou Kumbira). C’est l’un des sites ornithologiques les plus importants d’Angola : elle accueille en effet plusieurs espèces endémiques confinées à cette partie du pays et difficiles à voir ailleurs. Toutefois, malgré son importance, elle subit une importante destruction qui ne semble pas ralentir. Nous nous étions donné deux jours complets pour explorer ce secteur.

Gonolek de l'Angola (Laniarius amboimensis)

Gonolek de l’Angola (Laniarius amboimensis) dans la forêt de Cumbira (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Nous avons donc commencé à visiter cette zone boisée qui est en fait surtout composée de buissons, de prairies, d’arbres et de palmiers isolés. Rapidement, nous avons repéré un Rougegorge de Gabela, un oiseau endémique assez discret. D’autres espèces plus communes ont été observées, comme le Calao couronné (Lophoceros alboterminatus), le Barbion à croupion jaune (Pogoniulus bilineatus), le Pic barré (Campethera maculosa), le Pririt de l’Angola, l’Elminie bleue (Elminia longicauda), le Bulbul de Falkenstein, l’Apalis à gorge rousse, le Smithornis du Cap (Smithornis capensis) et la Mésange cendrée (Melaniparus cinerascens).
Nous avons entendu les cris typiques d’un Gonolek de l’Angola (Laniarius amboimensis), sans doute l’endémique le plus difficile à trouver étant donné la vitesse de la destruction de son habitat. Nous nous sommes peu à peu rapprochés et l’avons observé après avoir marché sur une pente raide. Non loin de là, nous avons également observé un Barbican à gorge pâle.
Le reste de notre matinée a également été productive : nous avons admiré un petit groupe de Touracos de Pauline, la sous-espèce endémique de l’Hyliote australe (Hyliota australis), la Mésange enfumée (Melaniparus funereus), le Malcoha à bec jaune (Ceuthmochares aereus) et le Bulbul ou Nicator à gorge jaune (Nicator vireo). Nous avons réussi à bien voir l’Alèthe à poitrine brune (Chamaetylas poliocephala), pourtant généralement timide, ainsi qu’un couple de Pririts à ventre doré (Platysteira concreta).
Il nous restait à essayer de voir le rare et endémique Nasique de Pulitzer (Macrosphenus pulitzeri), que nous avons finalement trouvé en quittant la forêt.
Nous avons passé le reste de l’après-midi près de notre confortable lodge. Pour célébrer cette belle journée, nous avons bu du vin rouge du Douro au dîner.

26 juin : observation dans la forêt de Cumbira 

Touraco de Pauline (Tauraco erythrolophus)

Touraco de Pauline (Tauraco erythrolophus) dans la forêt de Cumbira (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

5 h 40 : petit-déjeuner composé de délicieux gâteaux.
Ayant atteint tous nos « objectifs » ornithologiques, nous avons passé la matinée à explorer une autre partie de la forêt, hélas encore plus touchée par la déforestation : le paysage était parsemé de petites huttes rondes et de champs, et du charbon de bois était vendu un peu partout.  
La journée a été moins productive que la veille : nous l’avions pourtant bien commencée, avec de belles observations d’un couple de Nasiques de Pulitzer. La découverte d’un Barbican de Levaillant (Lybius minor) a été un autre moment fort, tout comme celle d’un Agrobate du Ghana (Cercotrichas leucosticta) qui a joué à cache-cache avec nous. Nous avons également vu entre autres le Touraco de Pauline, le Pririt à ventre doré, le Bulbul de Falkenstein et le Sénégali brun.
L’observation d’un couple de Pririts à front blanc, un autre oiseau endémique de l’Angola que nous avions admiré dans les forêts de Muxima, a été une grande surprise.
Pause café au bord de la route puis retour à notre hôtel. Déjeuner d’omelettes et de jus de carambola, puis sieste, piscine et promenade dans le parc, où nous avons observé un Pririt à ventre doré (Platysteira concreta).
Dîner avec bière pression, puis vaine recherche de rapaces nocturnes, sous une nuit étoilée. 

27 juin : trajet de Conda au Morro do Môco

Bon petit-déjeuner avant de partir vers le Sud. Le paysage était vallonné avec des rochers gris, des collines coniques, des prairies, des villages semblant prospères et des petits marchés installés le long de la route. Route non goudronnée jusqu’à Amboiva et plein de gasoil à Cassongue.  

Paysage près du Morro do Môco (Angola)

Paysage près du Morro do Môco (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Après Alto Hama, nous avons progressé doucement sur de mauvaises routes vers le Morro do Môco, le plus haut sommet de l’Angola, en faisant quelques arrêts pour observer le Traquet commandeur (Myrmecocichla nigra) et l’Hirondelle roux et noir (Hirundo nigrorufa).
Nous avons débuté notre visite de cette montagne par une exploration de ses pentes inférieures, où, malgré la chaleur, nous avons vite trouvé le Souimanga de Bocage (Nectarinia bocagii), bien visible sur certaines plantes à fleurs. Nous avons aussi repéré un rare Souimanga d’Oustalet (Cinnyris oustaleti) parmi les Souimangas cuivré (C. cupreus), à ventre jaune (C. venustus) et améthyste (Chalcomitra amethystina), bien plus communs.
Un Barbican à tête jaune (Stactolaema anchietae) a été trouvé dans des arbres bordant une rivière, mais il a été chassé rapidement par des Barbicans à collier (Lybius torquatus). Le Coucal des papyrus (Centropus cupreicaudus), la Chloropète jaune (Iduna natalensis), la Cisticole à ailes courtes (Cisticola brachypterus), l’Euplecte à croupion jaune (Euplectes capensis) et l’Astrild à poitrine fauve (Estrilda paludicola) étaient aussi présents dans la végétation riveraine.
Un couple de Sentinelles de Fülleborn (Macronyx fuelleborni) a été vu dans une prairie humide pâturée où chassaient des Hirondelles à croupion gris (Pseudhirundo griseopyga), à gorge perlée (Hirundo dimidiata), striée (Cecropis abyssinica) et roux et noir (Hirundo nigrorufa).
Nous avons ensuite effectué un long trajet (43 km) jusqu’au Chipipa Lodge sur une route défoncée, et nous sommes arrivés juste avant la tombée de la nuit. L’établissement est composé de jolies petites maisons avec de grandes chambres et une salle de bain et d’un immense jardin.
Des engoulevents volaient, mais nous étions très  fatigués et après le dîner, nous sommes vite allés dormir.

28 juin : observation sur le Morro do Môco

Souimanga d'Angola (Cinnyris ludovicensis)

Souimanga d’Angola (Cinnyris ludovicensis) sur le Morro do Môco (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Départ à 5 h dans la nuit. Nous avons emporté du café et des biscuits. Cette journée était consacrée à l’exploration du Morro do Môco, où vivent plusieurs espèces endémiques angolaises.
Nous avons atteint le village de Kanjonde, qui nous a servi de point de départ pour explorer la forêt qui couvre les pentes inférieures. Contrairement à ce que l’on observe dans la forêt de Cumbira, fortement touchée par la déforestation, un programme de reboisement actif a été lancé ici (par Michael Mills).  
Nous n’avons pas effectué la montée vers les forêts du sommet et nous nous sommes concentrés sur les petites parcelles qui subsistent au-dessus du village. Le vent a soufflé fort pendant la matinée et les oiseaux étaient donc très peu actifs. En lisière de forêt, nous avons observé un couple de la sous-espèce endémique huambo de la Cisticole pétrophile (Cisticola emini), parfois considérée comme une espèce distincte. Nous avons aussi trouvé le superbe Souimanga d’Angola (Cinnyris ludovicensis), l’Apalis cendrée (Apalis cinerea), l’Elminie à queue blanche et le Barbion montagnard (Pogoniulus coryphaea).
Nous avons finalement réussi à apercevoir un Francolin de Swierstra, l’un des endémiques angolais les plus discrets, ainsi que l’Astrild de Bocage (Coccopygia bocagei), le Sénégali sombre (Euschistospiza cinereovinacea), le Barbion montagnard, le Martinet horus (Apus horus), le Touraco de Schalow (Tauraco schalowi), le Pic olive (Dendropicos griseocephalus), le Pririt à gorge noire (Platysteira peltata), la Cisticole plaintive (Cisticola lais), le Gobemouche sombre (Muscicapa adusta), le Souimanga bronzé (Nectarinia kilimensis), le Combassou violacé (Vidua purpurascens) et le Serin à calotte jaune (Serinus flavivertex).

Agrobate barbu (Cercotrichas barbata)

Agrobate barbu (Cercotrichas barbata) dans la savane au pied du Morro do Môco (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Nous sommes ensuite redescendus vers les étendues de savanes du miombo qui couvrent les pentes inférieures de la montagne, où nous avons passé l’après-midi. L’observation n’est pas facile dans cet habitat dense, mais après une pause au cours de laquelle nous avons mangé des ananas et de papayes, nous avons noté quelques espèces typiques comme les Érémomèles à calotte verte (Eremomela scotops), qui étaient assez communes, le Monticole angolais (Monticola angolensis) (un beau mâle) et l’Agrobate barbu (Cercotrichas barbata).
En fin de journée, nous avons observé l’Hyliote à ventre jaune (Hyliota flavigaster), le Camaroptère du miombo (Calamonastes undosus), le Crombec à calotte rousse (Sylvietta ruficapilla) et une inattendue Outarde à ventre noir (Lissotis melanogaster).
Après cette excellente mais fatigante journée, nous sommes retournés à notre lodge, où une Effraie des clochers (Tyto alba) était posée sur le toit.

29 juin : observation sur le Morro do Môco et transfert vers Benguela

05 h 15 : café pris dans la voiture et départ peu avant 6 h. Nous avons emporté toutes nos affaires pour rejoindre Benguela, une ville côtière. La route était très peu fréquentée. Après avoir fait le plein de gasoil à Alto Hama, nous avons rejoint le Morro do Môco pour continuer notre découverte de son avifaune.

Échenilleur à ventre blanc (Ceblepyris pectoralis)

Échenilleur à ventre blanc (Ceblepyris pectoralis) dans la savane sur le Morro do Môco (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Nous avons choisi de visiter une zone intéressante composée de savanes du miombo et de prairies humides. Les premières étaient riches en oiseaux, et nous avons observé entre autres l’Échenilleur à ventre blanc, l’Agrobate barbu (nombreux individus), le Pipit forestier (Anthus nyassae), le Souimanga violet (Anthreptes longuemarei), l’Autour sombre (Melierax metabates), l’Indicateur gris (Prodotiscus zambesiae), le Grand Indicateur (Indicator indicator), le Tchagra à tête noire (Tchagra senegalus), la Rémiz de Carol (Anthoscopus caroli), le Crombec à calotte rousse, l’Hyliote à ventre jaune et le Moineau bridé (Gymnoris superciliaris). Nous avons également trouvé de nombreux Érémomèles à calotte verte, mais par contre, nous n’avons repéré aucun Érémomèle à cou noir (Eremomela atricollis).
Dans les prairies humides, nous avons observé entre autres l’Hirondelle roux et noir, la Cisticole pépiante (Cisticola pipiens), l’Euplecte des marais  (Euplectes hartlaubi) et l’Astrild-caille à lunettes (Ortygospiza atricollis).
Après la pause déjeuner, nous avons entamé notre trajet vers Lobito, situé sur la côte. Le paysage était parsemé de blocs rocheux arrondis et couvert de petits champs.
Deux crevaisons et d’importants travaux routiers à Lobito nous ont fortement retardés : ce port, d’apparence gris et poussiéreux, bâti sur une pente rocheuse, est en effet très congestionné et bruyant. Nous sommes passés rapidement devant des salines, qui semblaient vides d’oiseaux.
Nous avons roulé de nuit vers Benguela, puis vers l’hôtel Duas Faces, situé dans le complexe hôtelier luxueux de la Baía Azul.
Dîner de crevettes et de poulpes.  

30 juin : trajet entre Benguela et Lubango 

Vue de la côte près de Benguela (Angola)

Vue de la côte près de Benguela (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Lever matinal pour profiter de la piscine, puis petit-déjeuner dans le restaurant de l’hôtel. Court trajet vers les falaises et l’océan Atlantique. 
Une grande partie de la journée a été consacrée à notre trajet vers Lubango, mais nous avons tout de même fait quelques arrêts le long de la route. Près de Benguela, nous avons rapidement visité des salines côtières où nous avons observé des Flamants nains (Phoenicopterus minor), plusieurs limicoles dont des Échasses blanches (Himantopus himantopus), des Gravelots pâtres (Charadrius pecuarius), des Bécasseaux cocorlis (Calidris ferruginea) et des Chevaliers aboyeurs (Tringa nebularia), ainsi qu’un dortoir de Mouettes à tête grise (Chroicocephalus cirrocephalus), de Goélands dominicains (Larus dominicanus) et de Sternes caspienne (Hydroprogne caspia) et caugek (Thalasseus sandvicensis).
Le paysage était gris, le ciel couvert et la végétation épineuse.
Nous nous sommes dirigés vers l’intérieur des terres pour partir à la recherche de « spécialités » du désert du Namib : dans une vallée sèche près de Talamajamba, nous avons observé le rare Francolin ou Pterniste de Hartlaub (Pternistis hartlaubi), que nous avons trouvé facilement peu de temps après notre arrivée, la Lanielle à queue blanche (Lanioturdus torquatus), le Perroquet de Rüppell (Poicephalus rueppellii), le Cratérope à joues nues (Turdoides gymnogenys), l’Achétopse à flancs roux, le Martinet d’Ussher (Telacanthura ussheri), la Chevêchette perlée (Glaucidium perlatum), le Coliou quiriva (Urocolius indicus), l’Irrisor namaquois (Rhinopomastus cyanomelas), le Barbican pie (Tricholaema leucomelas), le Pririt du Sénégal (Batis senegalensis), l’Eurocéphale à couronne blanche (Eurocephalus anguitimens), l’Agrobate à dos roux (Cercotrichas leucophrys), le Serin à gorge blanche (Crithagra albogularis) et les Aigles de Verreaux (Aquila verreauxii) et fascié (Aquila spilogaster).

Cossyphe des grottes (Xenocopsychus ansorgei)

Cossyphe des grottes (Xenocopsychus ansorgei) dans les gorges de Tundavala (Angola) en juin 2022.
Photographie : Michael Zieger

Nous avons ensuite fait une halte dans un paysage verdoyant et vallonné près de Chongorói, à une altitude d’environ 900 mètres.
Après cette pause, montée à 1 850 mètres d’altitude jusqu’à Lubango : la ville est charmante et située au pied d’une montagne tabulaire. À cause du trafic routier dense, notre progression a été lente, et nous avons seulement atteint le Casper Lodge en fin d’après-midi. L’établissement était très luxueux, entouré d’un terrain joliment arboré et équipé d’une belle piscine qui était hélas froide à cause de l’altitude et de la saison (hiver austral).
Première visite rapide de la Fenda da Tundavala, une étroite gorge boisée parsemée de blocs rocheux.

1er juillet : observation sur la montagne de Tundavala

Petit-déjeuner à 6 h et trajet vers Tundavala. Sur le trajet, arrêt sur le Miradouro da Tundavala, d’où l’on a une belle vue sur la Fenda da Tundavala. Nous avons commencé à rechercher le seul endémique angolais qui nous manquait encore, le Gobemouche de l’Angola (Melaenornis brunneus), mais aussi le Cossyphe des grottes (Xenocopsychus ansorgei). Nous avons observé le Souimanga d’Angola, l’Elminie à queue blanche et le Gladiateur soufré (Chlorophoneus sulfureopectus), mais nos deux « cibles » restaient introuvables. Nous avons poursuivi nos recherches et avons enfin trouvé un Cossyphe des grottes, bien visible mais qui s’est rapidement caché dans les rochers.

Francolin de Swierstra (Pternistis swierstrai)

Francolin ou Pterniste de Swierstra (Pternistis swierstrai) dans les gorges (fenda) da Tundavala (Angola) en juillet 2022.
Photographie : Michael Zieger

Plusieurs rapaces évoluaient dans le ciel : Aigle botté (Aquila pennata), Crécerelle des rochers (Falco rupicolus) et Faucon lanier (Falco laniarus). Nous avons réussi à observer un Gobemouche de l’Angola, qui hélas n’est pas resté longtemps sur place.
Peu de temps après, un Francolin de Swierstra, un oiseau souvent difficile à voir, a été repéré sur des rochers, puis nous avons trouvé un autre Gobemouche de l’Angola.
Après une courte pause café dans une cabane en pierre, nous avons exploré d’autres zones, où nous avons observé le Monticole à doigts courts (Monticola brevipes), l’Achétopse à flancs roux, le Rougegorge de Bocage, que nous avions manqué précédemment, le Cossyphe des grottes et le Gobemouche de l’Angola.
Nous sommes retournés à notre lodge pour y passer les heures les plus chaudes de la journée, puis nous sommes repartis dans l’après-midi pour explorer les versants inférieurs de la montagne de Tundavala.
Près du réservoir de Tundavala, nous avons observé le Cordonbleu grenadin (Granatina granatina), la sous-espèce endémique locale de l’Amarante de Jameson (Lagonosticta rhodopareia), la Cisticole grise (Cisticola rufilatus), le Gladiateur bacbakiri (Telophorus zeylonus) et l’Érémomèle de Salvadori (Eremomela salvadorii).
Dans la végétation bordant le débouché du lac, observation d’un couple de Rousserolles à bec fin (Acrocephalus gracilirostris) et de Tisserins safrans (Ploceus xanthops).
Après le dîner, nous sommes remontés sur le plateau pour rechercher des oiseaux nocturnes, et nous avons entendu un Engoulevent pointillé (Caprimulgus tristigma) qui chantait au loin.

2 juillet : trajet vers Namibe

Point de vue depuis le col de la Sierra da Leba (Angola)

Point de vue depuis le col de la Sierra da Leba (Angola) en juillet 2022.
Photographie : Michael Zieger

Petit-déjeuner à 6 h 30, puis trajet vers Namibe et Humpata en passant par le col de la Sierra da Leba (2 100 mètres d’altitude). Rénovée il y a dix ans, la route est en bon état, avec de nombreux virages en épingle.
Une fois le pittoresque col franchi, nous avons exploré une savane épineuse près du village de Mangueiras pour y chercher le délicat Astrild de Sao Tomé (Glaucestrilda thomensis), mais sans succès. Nous avons néanmoins vu d’autres spécialités namibiennes comme les Calaos de Monteiro (Tockus monteirio) et de Damara (T. damarensis), l’inséparable à face rose (sauvage ici, contrairement à ceux vivant le long de la rivière Cuanza, au nord du pays) et la sous-espèce locale du Choucador de Meves (Lamprotornis mevesii).
Nous avons également observé la Lanielle à queue blanche, le Perroquet de Rüppell, le Francolin à gorge rouge (Pternistis afer), le Touraco concolore (Corythaixoides concolor), l’Autour gabar (Micronisus gabar), le Coliou à dos marron (Colius castanotus), le Calao à bec noir (Lophoceros nasutus), le Guêpier à queue d’aronde (Merops hirundineus), le Barbion à front (Pogoniulus chrysoconus), le Pririt du Sénégal, le Tchagra à tête brune (Tchagra australis), le Bagadais casqué, le Bulbul brunoir (Pycnonotus nigricans), l’Apalis à gorge jaune (Apalis flavida), le Piquebœuf à bec jaune (Buphagus africanus), le Mahali à sourcils blancs (Plocepasser mahali) et le Souimanga à ventre blanc (Cinnyris talatala). 

Alouette éperonnée (Chersomanes albofasciata)

Alouette éperonnée (Chersomanes albofasciata) dans le désert sablonneux près de Giraul de Cima (Angola) en juillet 2022.
Photographie : Michael Zieger

Lors d’un arrêt près de Giraul de Cima, une étendue sablonneuse aride proche de la côte, nous avons observé les Alouettes éperonnée (Chersomanes albofasciata) et de Benguela (Certhilauda benguelensis), les Traquets tractrac (Emarginata tractrac), montagnard (Myrmecocichla monticola) et du Karroo (Emarginata schlegelii), l’Outarde de Rüppell (Eupodotis rueppelii) (des vues lointaines après beaucoup d’efforts), l’Autour chanteur, le Rufipenne nabouroup (Onychognathus nabouroup) et le Gobemouche traquet (Melaenornis infuscatus).
Nous avons fait un arrêt dans un thornveld (savane arbustive composée d’acacias épineux) très sec, où nous avons passé un après-midi très productif : Souimangas à poitrine rouge (Chalcomitra senegalensis), fuligineux (Cinnyris fuscus) et à ventre blanc (C. talatala), Pririt du Sénégal, Agrobate du Kalahari (Cercotrichas paena), Gonolek rouge et noir (Laniarius atrococcineus), Brubru africain (Nilaus afer), Camaroptère barrée (Calamonastes fasciolatus) et Érémomèle à ventre jaune (Eremomela flavicrissalis).
Nous sommes retournés à Lubango en faisant un nouvel arrêt au sommet du col de Leba pour admirer le panorama, observant au passage une inattendue Mésange de Carp (Melaniparus carpi).
Le soir, nous avons pris notre dernier dîner à notre lodge en nous remémorant les points forts du voyage. Nuit agitée à cause d’une musique forte.  

3 juillet : départ de Lubango 

Nous avons passé la matinée autour de notre lodge, et après notre dernier déjeuner, nous sommes partis pour l’aéroport de Lubango. Vol vers Lisbonne via Luanda pour la plupart des participants. 

Liste des espèces d’oiseaux observées

La liste complète des espèces d’oiseaux observées durant ce séjour est disponible (en anglais) à la fin du rapport de Michael Zieger.

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