La formation récente de la baie de Bonne Anse 

Situation de la baie de Bonne Anse (Charente-Maritime)

Situation de la baie de Bonne Anse (Charente-Maritime).
Carte : Ornithomedia.com

La station balnéaire de La Palmyre (Charente-Maritime) fait partie de la commune des Mathes. Sa notoriété doit beaucoup au parc zoologique du même nom, mais aussi à son environnement naturel : elle est située au cœur d’un vaste domaine boisé composé des forêts domaniales de la Coubre et de Saint-Augustin-Les Mathes, de la forêt communale d’Arvert et de celle des Combots d’Ansoine, tandis que le littoral est bordé de longues plages et d’une zone humide assez peu connue, la baie de Bonne Anse.
Cette dernière s’est formée relativement récemment, au cours du XIXe siècle : elle résulte de l’action des courants littoraux engendrés par des houles dominantes d’Ouest à Nord-ouest, qui charrient de grandes quantités de sable prélevées le long du littoral de la Côte Sauvage, sur la presqu’île d’Arvert, et qui ont contribué à la formation d’une flèche qui s’étire désormais sur plus de trois kilomètres de long à partir de la pointe de la Coubre, où a été édifié un grand phare au XIXe siècle. Son extrémité se rapproche désormais du port de La Palmyre, fermant presque complètement un espace de près de 700 hectares qui ne communique plus avec l’océan que par un goulet de moins d’un kilomètre de large. Seul un étroit chenal de navigation permet aux bateaux d’aller et venir entre le port de La Palmyre et l’océan Atlantique.

Vue de l'entrée de la baie de Bonne Anse depuis le port de La Palmyre (Charente-Maritime)

Vue de l’entrée de la baie de Bonne Anse depuis le port de La Palmyre (Charente-Maritime) : une flèche sablonneuse la ferme presque entièrement (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

Les courants marins, qui charrient des sédiments venus de l’estuaire de la Gironde, contribuent d’autre part au complément de la baie, un phénomène particulièrement perceptible à marée basse, lorsque de vastes vasières et des bancs de sable sont découverts. Ses rives sont progressivement colonisées par une végétation halophile basse (= prés salés ou schorre).
D’une grande productivité biologique, elle accueille de nombreux crustacés et mollusques : l’activité ostréicole, autrefois plus développée, est actuellement réduite aujourd’hui au captage des larves d’huîtres (naissain) via des collecteurs.
Sur la flèche, une dune est en voie de formation et de végétalisation, même si l’installation des espèces pionnières, comme l’oyat, est quelque peu contrariée par les passages des promeneurs et des campeurs.
Elle est classée en réserve de chasse et de faune sauvage du domaine public maritime, elle fait partie du naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis, et un projet de réserve naturelle, s’étendant au large jusqu’au banc de la Mauvaise et incluant le marais de Bréjat (voir plus bas), est à l’étude.

Une vaste forêt de pins et de chênes au nord de la baie

Au nord de la baie, à l’arrière des dunes de la presqu’île d’Arvert, s’étend sur plus de 7 600 hectares la forêt domaniale de la Coubre, à cheval sur les territoires des Mathes et de la Tremblade. Elle est le résultat de campagnes massives de reboisement au XIXe siècle des dunes fossiles dans le but de les stabiliser. Elle est dominée par le Pin maritime (Pinus pinaster) et le Chêne vert (Quercus ilex), et le caractère méditerranéen de la végétation, favorisé par la douceur du climat océanique et la longue période d’ensoleillement annuelle, est prononcé, comme en témoigne le développement à l’arrière des dunes d’un fourré à Cistes à feuille de laurier (Cistus salvifolius) et à feuille de sauge (C. salvifolius), à Sainbois (Daphne gnidium) et à Osyris blanc (Osyris alba).

Cigale grise (Cicada orni) dans la forêt domaniale de la Coubre

Cigale grise (Cicada orni) dans la forêt domaniale de la Coubre en août 2023 (Charente-Maritime) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

Plusieurs espèces végétales atteignent ici la limite nord de leur aire de répartition, comme l’Euphorbe peplis (Euphorbia peplis).
On y entend les stridulations des Cigales grise (Cicada orni) et rouge (Tibicina haematodes), la Mante religieuse (Mantis religiosa) est bien présente. On y trouve entre autres l’Œdipode occitane (Oedipoda charpentieri), un orthoptère méridional rare dans la région, et trois coléoptères saproxyliques d’intérêt communautaire, le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo), le Lucane cerf-volant (Lucanus cervus) et la Rosalie des Alpes (Rosalia alpina). Le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), un papillon en déclin, a été signalé dans le bois de Bouffard, situé dans la partie nord du massif forestier.
La forêt et le blockhaus du Requin, un vestige du Mur de l’Atlantique construit au nord de la baie, accueillent en estivage et/ou en hivernage 19 espèces de chauves-souris, dont sept sont d’intérêt communautaire : le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), le Petit Rhinolophe (R. hipposideros), la Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus), le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), le Grand Murin (Myotis myotis) et les Murins à oreilles échancrées (M. emarginatus) et de Bechstein (M. bechsteinii).
En automne, cette forêt est un bon site pour écouter le brame du Cerf élaphe (Cervus elaphus).
La flore et la faune des forêts s’étendant à l’est de La Palmyre sont comparables à celles de la forêt domaniale de la Coubre. La forêt des Combots d’Ansoine, propriété du Conservatoire du littoral, est particulièrement intéressante et bénéficie du statut de forêt de protection, l’une des mesures les plus anciennes de conservation des espaces boisés, interdisant toute modification pouvant compromettre son écosystème.

Trois marais d’eau douce à l’est de la baie

Fossé bordé de roseaux dans le marais de Saint-Augustin (Charente-Maritime)

Fossé bordé de roseaux dans le marais de Saint-Augustin (Charente-Maritime) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Cobber17 / Wikimedia Commons

À l’est de la baie, trois marais d’eau douce (de Bréjat, de La Tremblade et de Saint-Augustin / Arvert), alimentés par les eaux de ruissellement et quelques sources, assurent la jonction avec ceux de l’estuaire de la Seudre. Largement modelés par l’Homme, ils sont composés de prairies humides, de roselières, de petites tourbières, de cultures maraîchères et céréalières et de plantations de peupliers et ils sont quadrillés de canaux et de fossés. Leur état de conservation est assez disparate, mais le marais de Bréjat fait l’objet d’un arrêté de protection de biotope sur 147 hectares.
L’accès à ces marais est assez difficile (absence de sentiers et d’observatoires), et il faudra se contenter des petites routes qui les traversent.
Ils accueillent des espèces animales d’intérêt communautaire comme la Loutre d’Europe (Lutra lutra) (pas d’indices de reproduction collectés), la Cistude d’Europe (Emys orbicularis) (population viable d’importance départementale), le Cuivré des marais (Lycaena dispar) et un escargot, le Vertigo de Desmoulins (Vertigo moulinsiana).
Six espèces d’amphibiens ont été répertoriées sur la presqu’île d’Arvert (dans les marais et en forêt), dont le Pélobate cultripède (Pelobates cultripes), dont la répartition géographique est restreinte en France et qui se reproduit dans les marais arrière-littoraux et dans les dépressions humides arrière-dunaires.

Accès et bons points d’observation autour de la baie de Bonne Anse

Carte de la baie de Bonne Anse (Charente-Maritime)

Carte de la baie de Bonne Anse (Charente-Maritime) et bon secteur d’observation : (1) le port de La Palmyre, (2) l’aire de stationnement de Bonne Anse, (3) le phare de La Coubre, (4) la forêt domaniale de La Coubre et (5) le marais de Saint-Augustin.
Carte : Ornithomedia.com

La baie de Bonne Anse est située à 15 km au nord de Royan. Pour y accéder depuis cette ville, il faut prendre la Route de la Tremblade/D25 en direction de La Tremblade.
1) Se garer tout d’abord dans l’aire de stationnement du port de la Palmyre, d’où l’on a une bonne vue sur la baie, et notamment sur l’entrée de celle-ci et sur l’extrémité de la flèche sablonneuse. Une longue-vue est fortement recommandée. L’idéal est d’être sur place environ deux heures avant la haute mer. À marée haute, les sternes et les limicoles se concentrent à l’extrémité de la flèche sablonneuse.
2) Reprendre ensuite la D25 vers le nord et se garer au niveau de l’aire de stationnement de Bonne Anse (= de la dune du Volcan), d’où l’on a une bonne vue sur les prés salés de la baie.
3) Se diriger ensuite vers le phare de La Tremblade, d’où l’on peut observer le passage des oiseaux marins. Notez qu’un sentier pédestre non balisé longe la baie entre le phare et le port de La Palmyre en passant devant le camping « Siblu Bonne Anse plage ».
4) La forêt domaniale de la Coubre est sillonnée de parcourue par plusieurs routes forestières et sentiers, et la D25 qui la traverse est bordée par plusieurs aires de stationnement. Les parcelles en régénération, les lisières et les pinèdes anciennes sont les habitats les plus intéressants pour découvrir les oiseaux nicheurs remarquables.
5) Pour avoir un aperçu de l’avifaune des marais d’eau douce situés à l’est de la baie, il faut rejoindre le village des Mathes et prendre les petites routes qui parcourent le marais de Saint-Augustin, par exemple celle qui rejoint le hameau du Bourg.
6) On peut reprendre la D25 en direction de Ronce-les-Bains et se garer sur les aires de stationnement de la Pointe du Galon d’Or ou de La Pointe Espagnole (non placées sur notre carte) et marcher sur la plage vers la Pointe Espagnole, où des reposoirs de limicoles se forment à marée haute (attention aux dérangements, utilisez une longue-vue).

Hébergement et restauration

Le secteur des Mathes, de La Palmyre et de Royan est fortement pourvu en campings, gîtes et hôtels. Le site web Royan Atlantique est riche en informations pratiques. Yannig Bernard nous conseille le restaurant « Le Flandre » situé à Saint-Palais-sur-Mer, le long de la D25.

Engoulevent et circaète dans la forêt domaniale de la Coubre

Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus)

Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) ayant attrapé un serpent en Charente-Maritime le 21 mars 2022 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jean Morillon

Cette vaste forêt accueille une avifaune nicheuse typique des pinèdes-yeuseraies (= forêts de Chênes verts) littorales du sud-ouest de la France. Parmi les espèces remarquables présentes, citons l’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), qu’il faut rechercher en été dans les secteurs où alternent pinèdes, coupes et parcelles en régénération. Le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) peut être vu quand il chasse au-dessus des dunes littorales et des clairières.
La Bondrée apivore (Pernis apivorus) est également nicheuse et recherche les hyménoptères sauvages dans les jeunes parcelles en régénération. L’Autour des palombes (Accipiter gentilis), l’Epervier d’Europe (A. nisus) et la Buse variable (Buteo buteo) sont aussi présents.
Les Pics noir (Dryocopus martius), épeiche (Dendrocopos major), épeichette (Dryobates minor) et vert (Picus viridis) apprécient les parcelles anciennes, également habitées par un cortège de passereaux incluant la Mésange huppée (Lophophanes cristatus).
Le Pouillot de Bonelli (Phylloscopus bonelli) est commun et préfère les peuplements de Chênes verts, par exemple près de l’aire de stationnement du phare de la Coubre, tandis que la Fauvette pitchou (Curruca undata) et l’Alouette lulu (Lullula arborea) nichent dans les parcelles en régénération de résineux et à la limite entre la forêt et les dunes. La Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) est à rechercher le long des lisières riches en épineux bordant les prairies. 

Gravelot à collier interrompu et Pipit rousseline nicheurs sur les dunes et les plages

Le cordon dunaire qui ferme quasiment la baie de Bonne Anse et qui borde la Côte Sauvage jusqu’à la Pointe Espagnole accueille le Pipit rousseline (Anthus campestris) et le Cochevis huppé (Galerida cristata) durant la période de reproduction. Quelques couples de Gravelots à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) installent leur nid au milieu des débris coquilliers et organiques en haut des plages, mais ils sont souvent dérangés par les promeneurs et leurs chiens (lire Conseils simples pour partager les plages avec les oiseaux).
La Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) a déjà niché sur le cordon dunaire. 

La Gorgebleue à miroir de Nantes se reproduit dans les prés salés de la baie

Gorgebleue à miroir de Nantes (Luscinia svecica namnetum) mâle

Gorgebleue à miroir de Nantes (Luscinia svecica namnetum) mâle sur la pointe de l’Aiguillon (Vendée) le 22 mai 2019 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Marc Le Moal

Quelques couples de Gorgebleues à miroir de Nantes (Luscinia svecica namnetum), une sous-espèce endémique du littoral atlantique français, nichent dans les prés salés de la baie de Bonne Anse, mais elle est discrète : elle niche au sol et recherche des insectes sur les plages de vase et dans les fourrés. Elle est plus facile à observer dans les marais salants le long de la Seudre. La Cisticole des joncs partage son habitat.

Les oiseaux dans les marais d’eau douce au printemps et en été

Comme nous l’avons précisé plus haut, les marais de Bréjat, de La Tremblade et de Saint-Augustin, qui s’étendent à l’est de la baie, sont assez peu accessibles, mais il est possible de parcourir les petites routes qui traversent ce dernier. Durant la période de nidification, on pourra observer entre autres la Cigogne blanche (Ciconia ciconia), l’Échasse blanche (Himantopus himantopus), la Bergeronnette printanière (Motacilla flava), la Pie-grièche écorcheur, la Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus), la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti) et la Cisticole des joncs (Cisticola juncidis).
La Huppe fasciée (Upupa epops) est également nicheuse la lisière entre les marais et de forêt.
Les Busards des roseaux (Circus aeruginosus) et cendré (C. pygargus) nichent dans le marais de Saint-Augustin, dissimulés dans la végétation haute (roselières) et chassent dans les prairies.
La Gallinule poule-d’eau (Gallinula chloropus) construit son nid le long des canaux, tout comme le Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis). La nidification de la Marouette ponctuée (Porzana porzana) a déjà été prouvée dans le passé dans le marais de Bréjat.
Le Milan noir (Milvus migrans), le Circaète Jean-le-Blanc et plusieurs espèces d’Ardéidés se nourrissent dans ces marais, dont le Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis).

La baie de Bonne Anse, une zone humide littorale importante durant les migrations et en hiver

Dunes et prés salés dans la baie de Bonne Anse (Charente-Maritime)

Le cordon dunaire qui ferme en grande partie la baie de Bonne Anse (Charente-Maritime) est bordé de prés salés et de vasières favorables au stationnement des limicoles durant les migrations et en hiver (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

Grâce à ses prés salés, ses vasières et ses bancs de sable découverts à marée basse, les 700 hectares de la baie de Bonne Anse forment une zone humide importante pour le stationnement et le nourrissage des oiseaux aquatiques durant les migrations et en hiver. Elle est toutefois moins connue des observateurs que d’autres secteurs du département, comme l’île d’Oléron (lire Où observer les oiseaux sur l’île d’Oléron ?), la réserve de Moëze-Oléron (lire Observer les oiseaux dans la réserve naturelle de Moëze-Oléron) ou même les environs de Rochefort (lire Observer les oiseaux près de Rochefort).
Au printemps, mais surtout en automne (à partir du mois d’août) et en hiver, des milliers de limicoles y font une halte, les plus nombreux étant le Bécasseau variable (Calidris alpina), le Grand Gravelot (Charadrius hiaticula), le Chevalier gambette (Tringa totanus), le Pluvier argenté (Pluvialis squatarola), la Barge rousse (Limosa lapponica), l’Huîtrier pie (Haematopus ostralegus) et le Courlis cendré (Numenius arquata).
D’autres échassiers sont régulièrement vus, comme l’Avocette élégante (Recurvirostra avosetta), le Courlis corlieu (Numenius phaeopus), la Barge à queue noire (Limosa limosa), les Chevaliers aboyeur (Tringa nebularia) et arlequin (T. erythropus), le Combattant varié (Calidris pugnax) et les Bécasseaux maubèche (Calidris canutus), cocorli (C. ferruginea), sanderling (C. alba) et minute (C. minuta). Des espèces plus rares ont déjà été vues, comme le Bécasseau tacheté (Calidris melanotos).

Sternes fuligineuse (Onychoprion fuscatus) et caugek (Thalasseus sandvicensis)

Sterne fuligineuse (Onychoprion fuscatus) cherchant à voler de la nourriture à une Sterne caugek (Thalasseus sandvicensis) dans la baie de Bonne Anse (Charente-Maritime) le 2 août 2023 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Thomas Bareyre

Un important reposoir de Sternes pierregarins (Sterna hirundo) et de Sternes caugeks (Thalasseus sandvicensis), comptant parfois plusieurs centaines d’individus, se forme en été et en automne à marée haute à l’extrémité de la flèche sablonneuse à l’entrée de la baie. Des espèces plus rares les rejoignent parfois, comme la Sterne caspienne (Hydroprogne caspia), qui est régulière en août et en septembre, et la Sterne naine (Sternula albfrons). En août 2023, une Sterne fuligineuse (Onychoprion fuscatus), une espèce tropicale accidentelle en Europe, a été vue durant plusieurs jours, attirant des centaines d’observateurs. Une Sterne élégante (Thalasseus elegans) a été notée le 19 août sur la plage voisine de La Palmyre (voir notre sélection d’observations remarquables en France).
Les Mouettes rieuse (Chroicocephalus ridibundus) et mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus) et les Goélands leucophée (Larus michahellis), argenté (L. argentatus) et brun (L. fuscus) sont communs, tandis que la Mouette pygmée (Hydrocoloeus minutus) et les Goélands marin (Larus marinus) et cendré (L. canus) sont moins fréquents.
La Spatule blanche (Platalea leucorodia) est souvent vue en migration active, mais elle stationne irrégulièrement dans la baie. Le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) est régulier, aussi bien en automne qu’au printemps.

Des troupes de Bernaches cravants en hiver

Prés salés et vasières dans le fond de la baie de Bonne Anse (Charente-Maritime)

Prés salés et vasières dans le fond de la baie de Bonne Anse (Charente-Maritime)  : plusieurs centaines de Bernaches cravants (Branta bernicla) se nourrissent dans cet habitat en hiver (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

L’hiver est une très bonne saison pour observer d’importants stationnements de limicoles dans la baie de Bonne Anse : parmi les espèces présentes en grand nombre, citons en particulier le Bécasseau maubèche, avec plus de 600 individus comptés certaines années.
Des troupes de Bernaches cravants (Branta bernicla) se nourrissent dans les prés salés à partir de la fin de l’automne (en moyenne 200 à 300 comptés chaque hiver). Le Tadorne de Belon est bien présent également (de 100 à 150 oiseaux).
Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) est irrégulier en hiver, plus fréquent en migration et en halte migratoire, tout comme le Faucon émerillon (Falco columbarius) et le Hibou des marais (Asio flammeus).
Le Plectrophane des neiges (Plectrophenax nivalis) et l’Alouette haussecol (Eremophila alpestris) sont possibles certains hivers dans les prés salés.
Durant la mauvaise saison, les marais d’eau douce à l’est de la baie accueillent la Grande Aigrette (Ardea alba), le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), le Vanneau huppé (Vanellus vanellus) et parfois le Butor étoilé (Botaurus stellaris).

Suivre la migration depuis le phare de la Coubre

Le phare de la Coubre constitue un intéressant site de suivi de la migration à la fin de l’été et en automne. En effet, tout comme la pointe de l’Aiguillon (Vendée) plus au nord (lire Suivre la migration des oiseaux depuis la pointe de l’Aiguillon), il est idéalement situé dans l’axe migratoire de milliers de passereaux (fringilles, bergeronnettes, pouillots, fauvettes, grives, alouettes, étourneaux, etc.).

Vue du phare de la Coubre (Charente-Maritime)

Vue du phare de la Coubre (Charente-Maritime) (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

Des raretés ont déjà été notées, comme le Pouillot à grands sourcils (Phylloscopus inornatus), le Busard pâle (Circus macrourus) et le faucon d’Eléonore (Falco eleonorae) (lire Des Faucons d’Eléonore sur le littoral atlantique français en août 2012).
En mer, il est possible d’observer entre août et octobre le passage des oiseaux marins, notamment par vent d’Ouest, principalement le Fou de Bassan (Morus bassanus), la Sterne caugek, le Labbe parasite (Stercorarius parasiticus) et les Puffins des Baléares (Puffinus mauretanicus) et cendré (Calonectris borealis), mais aussi dans une moindre mesure le Grand Labbe (Stercorarius skua), le Labbe à longue queue (Stercorarius longicaudus) et la Mouette de Sabine (Xema sabini).
D’août à avril, des milliers de Macreuses noires (Melanitta nigra), parmi lesquelles peuvent « se glisser » une Macreuse brune (M. fusca) ou une Harelde boréale (Clangula hyemalis), longent la côte. Lors et après les tempêtes, des Océanites culblancs (Oceanodroma leucorhoa) et des Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla) sont parfois vus en grand nombre (lire). Des groupes de laridés se rassemblent alors sur les plages.

Une vidéo de présentation de la baie de Bonne Anse

La vidéo ci-dessous permet d’avoir un bon aperçu des habitats de la baie de Bonne Anse (dunes, vasières, bancs de sable prés salés et forêt de pins et de Chênes verts).

Vues aériennes de la baie de Bonne Anse (Charente-Maritime).
Source : Mathis Demoulinger

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