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Le Plan Rhin Vivant et les oiseaux : le comité technique répond à nos questions

Lancé officiellement en décembre 2019, ce plan doit financer de nouvelles actions de renaturation du fleuve, recréer des zones humides et prolonger les initiatives précédentes : il devrait donc être favorable aux oiseaux nicheurs et hivernants.
26/03/2020 | Validé par le comité de lecture

Introduction

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, le lit du Rhin entre Saint-Louis (Haut-Rhin) et Lauterbourg (Bas-Rhin) était composé de nombreuses îles et  bras morts, et les inondations étaient fréquentes. La vaste ripisylve, appelée la « forêt rhénane », écosystème très riche et très structuré, aux essences remarquablement variées (frênes, chênes, ormes, aulnes…) et aux lianes abondantes, s’étendait alors de façon continue sur ses rives.
Au XIXe et au XXe siècle, des travaux successifs d’endiguement et de canalisation , puis les constructions de barrages et de centrales hydroélectriques, destinés aux développements économiques de l’Alsace (France) et du Pays de Bade (Allemagne), ont profondément affecté le lit du fleuve. Le développement agricole, urbain et industriel, les extractions de matériaux et les pollutions diverses ont également contribué à dégrader et à faire disparaître en grande partie l’écosystème fluvial.
Dans la plupart des secteurs, le Rhin a été coupé de sa forêt inondable, et cette dernière, véritable « poumon » du système hydraulique, a alors perdu son rôle de régulateur et de rétention des crues. On estime que 80 % des boisements alluviaux originaux ont ainsi disparu en deux siècles. De beaux vestiges ont néanmoins été épargnés, puis protégés par différents dispositifs (réserves naturelles, réserves biologiques, forêts de protection, etc.).
À partir des années 1990, une trentaine de sites a fait l’objet de travaux de renaturation sur la rive française, pour un investissement global de 30 millions d’euros, impliquant collectivités, communes, industriels et associations. De nombreux travaux ont aussi été entrepris, aussi bien en France, en Allemagne et en Suisse, pour restaurer la qualité des eaux, favoriser la migration des poissons et revitaliser le système fluvial.
En décembre 2019, l’État français, la région Grand Est, l’Agence de l’eau Rhin-Meuse et l’Office Français de Biodiversité (OFB) ont lancé le Plan Rhin Vivant pour relancer la dynamique de renaturation du fleuve : ses objectifs principaux sont d’entreprendre de nouvelles actions de renaturation, de recréer des zones humides et de prolonger et de compléter les initiatives engagées dans les années 1990-2010.
Les membres du Comité technique de ce plan ont répondu à nos questions concernant les actions prévues, en abordant en particulier leurs aspects ornithologiques.

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Abstract

Until the middle of the 19th century, the Rhine, between Saint-Louis (Haut-Rhin) and Lauterbourg (Bas-Rhin), was made up of numerous islands and dead ends, and floods were frequent in the valley. A vast riparian forest, called the « Rhenish forest », with various tree species (ash, oak, elm, alder …) and abundant vines, covered large areas. During the nineteenth and twentieth centuries, successive damming, canalization and construction of dams and hydroelectric power stations, deeply affected the river bed. Agricultural and urban development, material extraction and various types of pollution have also contributed to the degradation and disappearance of this complex ecosystem.
In most areas, the Rhine has thus been cut off from its floodable forest, and the latter lost its role as regulator and its capacity to retain floods. It is estimated that 80% of these woodlands have disappeared in just two centuries. Beautiful remains have nevertheless been preserved and gradually classified as nature reserves or protected areas, serving as refuges for many protected species.
From the 1990s, around thirty underwent renaturation works, involving communities, municipalities, industrialists and associations, were undertaken in the French part of the valley. Numerous actions have also been undertaken in France, Germany and Switzerland to restore the quality of the waters, improve the fish crossing and revitalize the river hydrosystem.
In December 2019, the French State, the Grand Est region, the Agence de l’eau Rhin-Meuse et the Office Français de Biodiversité launched the Plan Rhin Vivant in order to revive the dynamic of renaturation of the river. Its objective is to undertake new renaturation actions, recreate wetlands and extend and complete the initiatives undertaken in the years 1990-2010.
The members of the Technical Committee of this plan answered our questions concerning the actions and the objectives, by addressing in particular the expected results for the conservation of avifauna.

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Compléments

À lire sur le web

Sources

  • Portail documentaire de l’Agence de l’Eau Rhin Meuse (2017). Plan Rhin Vivant. Cdi.eau-rhin-meuse.fr
  • INPN (2019). FR4211811 – Vallée du Rhin de Lauterbourg à Strasbourg. Inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR4211811
  • Union Européenne (2007). Plan de conservation post LIFE – Projet LIFE 00/NAT/F/7277 – Rhin vivant – Septembre 2007. Ec.europa.eu

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