Oliveraies traditionnelles, intensives et super-intensives

Oliveraie intensive dans le sud de l'Espagne

Oliveraie intensive dans le sud de l’Espagne.
Photographie : José D. Sánchez Martínez / Quaestiones Geographicae

Les oliveraies traditionnelles se caractérisent par une faible densité d’arbres (environ 100 par hectare), souvent âgés et de grande taille, un niveau de mécanisation peu élevé, une utilisation modérée d’intrants chimiques et l’absence d’irrigation.
Les oliveraies intensives sont composées d’arbres plus petits, à durée de vie plus courte, plantés plus densément (environ 200 à 500 arbres par hectare), avec une mécanisation et une utilisation d’intrants chimiques accrues et l’utilisation de l’irrigation.
Les oliveraies super-intensives ont des densités d’arbres très élevées (de 1 000 à 2 500 arbres par hectare), de petite taille (de faible vigueur), souvent clonés, alignés, arrosés goutte à goutte, récoltés totalement de façon mécanisée et traités chimiquement. Cette intensification a fortement augmenté la productivité des oliveraies concernées, passant de moins de 2,5 tonnes/hectare dans les parcelles traditionnelles à 3 à 10 tonnes par hectare dans les cultures intensives et à 8 à 11 tonnes par hectare dans les parcelles super-intensives, même si des inquiétudes sont soulevées quant à la durabilité écologique de ces changements, principalement en raison des impacts négatifs sur la biodiversité.

La zone d’étude dans le sud du Portugal

L’étude publiée en 2021 dans la revue Journal of Applied Ecology a été réalisée dans la province portugaise de l’Alentejo, dans le sud du Portugal, sur environ 15 000 km². Le climat est méditerranéen, avec des étés chauds et secs, des hivers doux et des précipitations annuelles concentrées entre octobre et mars. Le paysage est plat ou légèrement vallonné (100 à 450 mètres d’altitude) et dominé par des terres agricoles ouvertes, des chênaies claires, des oliveraies et des vignobles. L’Alentejo est l’une des régions européennes où le développement de la culture intensive de l’olive est le plus rapide : elle représentait en 2018 plus de 52 % (184 936 hectares) de la superficie oléicole provinciale et 75 % (81 965 tonnes) de la production d’huile. Les oliveraies intensives remplacent principalement des parcelles traditionnelles et des cultures annuelles, et leur croissance a été favorisée par l’expansion des infrastructures d’irrigation, la Politique Agricole Commune et la demande du marché mondial.
La récolte des olives s’y déroule entre octobre à janvier, bien qu’environ 90 % d’entre elles soient collectées en novembre (environ 35 %) et en décembre (environ 53 %). Le rendement dans la zone d’étude était relativement faible lors de l’hiver 2016-2017 en raison de la fructification alternée caractéristique des oliviers : la récolte a été nulle ou partielle dans certains vergers traditionnels, mais la baisse a été plus faible dans les oliveraies plus intensives.
Au total, 78 oliveraies traditionnelles, intensives et super-intensives ont été sélectionnées, cette catégorisation étant principalement basée sur la densité des arbres, qui a pu être évaluée via Google Earth puis validée sur le terrain. Des exploitations différentes ont été choisies pour réduire les éventuelles dépendances liées aux pratiques des propriétaires. 

La méthode suivie pour le recensement des oiseaux

Grive musicienne (Turdus philomelos)

La Grive musicienne (Turdus philomelos) est une hivernante commune dans les oliveraies du sud du Portugal.
Photographie : Alain Fourcade

Les oiseaux ont été comptés le long de deux ou trois transects (= lignes le long desquelles on compte et enregistre les oiseaux) d’environ 100 mètres de long par oliveraie, en fonction de sa superficie. Ils ont été disposés sur la plus grande longueur des parcelles, à au moins 100 mètres de leur bordure afin de réduire les effets de lisière. Les auteurs de l’étude ont utilisé plusieurs transects pour tenir compte de la variabilité au sein des oliveraies.
Les comptages ont été effectués au début (du 15 au 30 novembre), au milieu (du 1er au 15 janvier) et à la fin (du 15 au 28 février) de l’hiver 2016-2017, afin de couvrir les périodes de récolte et de post-récolte des olives, et donc de prendre en compte les différences de disponibilité des olives. Ils ont été effectués tout au long de la journée, sauf entre 12 h et 14 h, lorsque l’activité des oiseaux diminuait, par deux ornithologues expérimentés, en évitant les épisodes de pluies abondantes et venteux.
Les oiseaux ont été identifiés et comptés selon une bande de 30 mètres de largeur de part et d’autre des transects afin de minimiser les variations de détection liées par exemple aux conditions météorologiques, à l’heure de la journée, etc. Cette largeur a été déterminée en tenant compte d’études ornithologiques antérieures menées dans des oliveraies et dans d’autres vergers et suite à une étude préliminaire montrant une meilleure détectabilité oiseaux à une distance de moins de 30 mètres. 
Des précautions ont été prises pour éviter de compter deux fois les mêmes oiseaux se déplaçant entre des transects voisins. Les oiseaux en vol et ne se posant pas, les rapaces, les oiseaux nocturnes, aquatiques et les hirondelles ont été écartés, et les Cochevis huppé (Galerida cristata) et de Thekla (G. theklae) ont été classés dans le genre Galerida pour éviter les problèmes d’identification (lire Identifier les Cochevis huppé et de Thékla en photos). Les espèces d’oiseaux se nourrissant principalement de fruits en hiver ont été classées comme frugivores.

La méthode suivie pour la collecte des données sur les oliveraies

Oliveraie dans la péninsule ibérique

Oliveraie dans la péninsule ibérique. 
Photographie : Birding in Spain / Wikimedia Commons

Les oliveraies prises en compte dans l’étude ont été caractérisées par leur densité d’arbres, leur hauteur et le diamètre de leur tronc à hauteur d’homme, leur ancienneté et la présence ou non d’une irrigation goutte à goutte. Ces parcelles ont été étudiées à partir d’images de Google Earth, de mesures sur le terrain et d’enquêtes auprès des propriétaires fonciers.
Trois groupes bien définis d’oliveraies en fonction de leur niveau d’intensification, chacun comprenant 26 vergers, ont été définis.
Pour chaque période d’étude, les auteurs ont estimé la disponibilité des olives sur les arbres et au sol, certaines espèces d’oiseaux préférant les manger sur les branches ou une fois tombées.
Ils n’ont pris en compte que les olives mûres, en écartant celles qui étaient encore vertes ou endommagées (sèches, infestées par les insectes ou partiellement mangées).
La quantité d’olives a été estimée sur l’arbre le plus proche des cinq points situés à 10, 30, 50, 70 et 90 mètres du début de chaque transect. La proportion d’olives mûres a été évaluée visuellement.
La quantité totale d’olives dans les arbres en tonnes par hectare (t/ha) le long de chaque transect a été calculée en faisant la moyenne de la proportion d’olives mûres sur chaque arbre et en la multipliant par le rendement annuel moyen des oliveraies au Portugal entre 2009 et 2010 et 2011 et 2012 pour les vergers traditionnels (rendement de 1,5 t/ha), intensifs (8 t/ha) et super-intensifs (10 t/ha). Les quantités évaluées ont été converties en t/ha.
Le nombre d’olives mûres a été compté sur les branches et au sol pour cinq arbres, puis ce nombre obtenu a été converti en nombre par hectare en tenant compte de la proportion de la parcelle réellement occupée par les arbres, puis en tonne par hectare en utilisant le poids moyen des olives des cultivars prédominants pour chaque niveau d’intensification (traditionnel, intensif et super-intensif).
La structure de l’occupation des sols (proportion d’oliveraies, de terres agricoles ouvertes et de zones naturelles) de la zone d’étude a été notée dans un rayon de 1 km autour du centre de chaque oliveraie étudiée, puis les données ont été extraites d’un Système d’Information Géographique (SIG) basé sur les cartes de couverture terrestre disponibles pour 2015.

L’analyse des données

Oliveraie traditionnelle

Aspect d’une oliveraie traditionnelle, composée de vieux arbres peu nombreux. 
Photographie : Isiwal / Wikimedia Commons

Les disponibilités des olives sur les arbres et au sol ont été modélisées séparément en fonction du niveau d’intensification de la parcelle et de la période, en utilisant des Modèles Mixtes Linéaires Généralisés, les vergers et les transects étant choisis comme facteurs aléatoires. L’interaction entre le niveau d’intensification des oliveraies et la période d’étude a été spécifiée pour tenir compte des différences temporelles selon les niveaux d’intensification.
Les données ornithologiques collectées ont été modélisées à l’aide d’un Modèle Hiérarchique des Communautés d’Espèces, dans lequel les occurrences ou les abondances des espèces sont liées aux covariables environnementales, aux caractéristiques des espèces et à leurs relations phylogénétiques, tout en tenant compte de la conception de l’étude et des dépendances spatiales. Les variables utilisées étaient la fréquence des espèces (0 ou 1) et le nombre d’oiseaux le long des 669 transects (223 transects × 3 périodes). Au niveau des covariables, le niveau d’intensification (l’oliveraie traditionnelle servant de référence), la période d’échantillonnage (le début de l’hiver servant de référence), la quantité d’olives et la structure du paysage ont été utilisées. Pour réduire l’asymétrie et donc l’influence potentielle d’éventuelles valeurs anormalement élevées, les données sur la quantité d’olives et l’occupation des sols ont été respectivement transformées en log et en arc sinus.
La multicolinéarité (= existence d’une relation entre les variables) a été évaluée. Des matrices sur le type d’alimentation des oiseaux (frugivores ou non) et les espèces ont été utilisées. Des précautions statistiques ont été prises pour minimiser les effets de dépendance associées à la conception de l’étude. 

Les résultats obtenus : des effets variables de l’intensification suivant le régime alimentaire des oiseaux hivernants

Pinson des arbres (Fringilla coelebs)

Le Pinson des arbres (Fringilla coelebs) est peu affecté par l’intensification de l’oléiculture. 
Photographie : Mary Moreau

La quantité de fruits sur les arbres est plus importante au début de l’hiver et dans les oliveraies super-intensives que dans celles gérées de façon traditionnelle. Entre le début et le milieu de l’hiver, la quantité d’olives diminue plus rapidement dans les parcelles super-intensives que dans celles cultivées de façon intensive, devenant alors comparable à celle dans les oliveraies traditionnelles.
La quantité d’olives est au plus bas à la fin de l’hiver, bien qu’elle reste plus importante dans les parcelles intensives. La quantité de fruits tombés au sol est toujours supérieure dans les oliveraies intensives et super-intensives que dans les cultures traditionnelles.
Onze espèces d’oiseaux frugivores et 32 ​​espèces non frugivores ont été recensées lors de l’étude, leur diversité étant plus élevée dans les oliveraies traditionnelles (39 espèces) que dans les exploitations intensives (35) et super-intensives (32). Les trois espèces les plus répandues sont la Grive musicienne (Turdus philomelos), la Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) et le Rougegorge familier (Erithacus rubecula), représentant ensemble près de 50 % des oiseaux recensés.
Les variations de présence des espèces sont principalement expliquées par le niveau d’intensification des oliveraies, la période de comptage et la quantité de fruits. Pour 20 des 43 espèces d’oiseaux recensées, l’intensification a un effet négatif, les seules exceptions étant le Pinson des arbres (Fringilla coelebs), la Linotte mélodieuse (Linaria cannabina), le Verdier d’Europe (Chloris chloris) et la Fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala), qui sont peu affectés. 
Les prévalences de la Grive musicienne et de la Fauvette à tête noire augmentent avec la quantité d’olives sur les arbres, tandis que celle du Rougegorge familier est liée au nombre d’olives au sol. L’augmentation de la proportion des oliveraies dans le paysage a un effet positif sur les effectifs de la Fauvette à tête noire, de la Grive musicienne, du Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla) de la Huppe fasciée (Upupa epops) et du Serin cini (Serinus serinus), et un effet négatif pour six autres espèces. En tenant compte des valeurs moyennes de quantité des olives, de la proportion des oliveraies dans le taux d’occupation des sols et du niveau d’intensification, le modèle a déterminé une prévalence plus forte du Bruant proyer (Emberiza calandra), des Mésanges bleue (Cyanistes caeruleus) et charbonnière (Parus major) et de quatre autres espèces plus rares dans les oliveraies traditionnelles, tandis que la Linotte mélodieuse, le Serin cini, la Fauvette à tête noire et la Grive musicienne semblaient plus répandus dans les parcelles plus intensives, au moins à certaines périodes de l’hiver.
Le niveau d’intensification n’a aucun impact statistique sur la richesse en espèces frugivores, alors que la diversité en oiseaux non frugivores est plus élevée dans les vergers traditionnels. La richesse en oiseaux frugivores est naturellement positivement corrélée à la quantité d’olives et à la proportion des oliveraies dans le paysage.

Les effets de l’intensification de l’oléiculture sur l’abondance des oiseaux

Rougegorge familier (Erithacus rubecula)

Le Rougegorge familier (Erithacus rubecula) se nourrit volontiers d’olives tombées au sol. 
Photographie : Michel Usdin

L’abondance des espèces est principalement influencée par le niveau d’intensification des oliveraies et la période de comptage. 
Le niveau d’intensification a un effet négatif sur les effectifs du Verdier d’Europe, du Bruant proyer, de la Bergeronnette grise (Motacilla alba), des Mésanges charbonnière et bleue et du Rouge-gorge familier et positif sur le nombre de Pinsons des arbres, de Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis), de Linottes mélodieuses, de Serins cinis et de Grives musiciennes. Pour les Fauvettes mélanocéphale et à tête noire, les effets de l’intensification varient en fonction de la période de comptage.
L’abondance de la Fauvette à tête noire et de la Grive musicienne est positivement corrélée à la quantité d’olives sur les arbres et au sol.
Le nombre de Fauvettes à tête noire, de Merles noirs et de Grives musiciennes progresse avec la proportion des oliveraies dans le paysage, alors qu’il diminue pour le Bruant proyer.
Les effectifs de la Linotte mélodieuse, du Serin cini, de la Fauvette à tête noire et de la Grive musicienne sont beaucoup plus élevés dans les oliveraies intensives et super-intensives, au moins à certaines périodes de l’hiver, tandis que l’inverse est observé pour le Bruant proyer et les Mésanges charbonnières et bleues.
Globalement, les oiseaux sont plus nombreux dans les parcelles intensives et super-intensives au début et à la fin de l’hiver. Les espèces non frugivores sont plus nombreuses dans les vergers traditionnels au début et au milieu de l’hiver. L’abondance totale en oiseaux frugivores augmente avec la quantité d’olives disponibles et avec la proportion des oliveraies dans le paysage, tandis que les espèces non frugivores ont tendance à diminuer quand leur surface augmente.

L’intensification de l’oléiculture est favorable aux oiseaux frugivores hivernants

Cette étude confirme les effets de l’intensification de l’oléiculture sur la quantité d’olives disponibles et sur le nombre d’oiseaux y hivernant. La quantité de ces fruits est plus importante dans les parcelles les plus intensives, dans les arbres au début de l’hiver puis au sol plus tard dans la saison.
L’abondance des oiseaux frugivores est plus élevée dans les oliveraies intensives et augmente avec la quantité des fruits et la proportion des oliveraies dans le paysage. À l’exception de quelques passereaux généralistes, l’intensification a clairement des effets négatifs sur la plupart des oiseaux non frugivores, qui réagissent également négativement à l’augmentation des surfaces d’oliveraies. Il est donc nécessaire de trouver des solutions pour profiter des avantages potentiels de l’intensification de l’oléiculture sur les oiseaux frugivores hivernants, tout en atténuant les impacts fortement négatifs sur les autres oiseaux.
La plus grande quantité de fruits dans les oliveraies les plus intensives est due à leur plus grande productivité : elle culmine au début de l’hiver puis diminue en cours de saison avec la récolte, qui s’effectue principalement en novembre et en décembre.
La disponibilité en olives à la fin de l’hiver est au plus bas, mais elle reste plus forte dans les parcelles intensives.
L’abondance des oiseaux frugivores est positivement corrélée à la disponibilité en olives, particulièrement pour les espèces communes se nourrissant volontiers de ces fruits en hiver comme la Fauvette à tête noire, la Grive musicienne et le Merle noir. Certaines espèces, comme le Rougegorge familier, se nourrissent plutôt des olives tombées au sol.

L’intensification de l’oléiculture a des effets négatifs sur les oiseaux non frugivores

Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla)

Le Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla) est affecté par l’intensification de l’oléiculture.
Photographie : Marc Le Moal

L’intensification de l’oléiculture sur les espèces non frugivores a par contre des effets plutôt négatifs, à l’exception des passereaux généralistes et peu exigeants comme le Pinson des arbres, le Verdier d’Europe, la Linotte mélodieuse et le Serin cini, qui restent communs dans les oliveraies super-intensives ou quand les oliveraies occupent des surfaces importantes.
La plupart des autres espèces non frugivores sont impactées par l’intensification des oliveraies, comme la Pie bleue ibérique (Cyanopica cooki), les passereaux forestiers comme le Grimpereau des jardins et les Mésanges charbonnières et bleues, et les oiseaux des milieux ouverts agricoles comme le Bruant proyer, la Caille des blés (Coturnix coturnix) ou la Grande Outarde (Otis tarda) (lire De l’outarde à l’olivier). Ces effets sont aussi négatifs pendant la saison de reproduction, les vieux arbres offrant davantage de sites de nidification que les petits arbres plantés densément (lire La paradoxale « vigueur » de la population de Tourterelles des bois nichant dans les oliveraies marocaines).
Les perturbations liées aux opérations mécanisées de récolte de nuit et l’usage de produits agrochimiques réduisent également potentiellement la disponibilité alimentaire. L’augmentation des surfaces des oliveraies a un effet négatif sur les oiseaux vivant dans les espaces ouverts comme l’Alouette des champs (Alauda arvensis), le Bruant proyer, la Cisticole des joncs (Cisticola juncidis) et le Tarier pâtre (Saxicola rubicola).  

Concilier intensification de l’oléiculture et conservation des oiseaux

Oliveraies près de Castro Verde

Oliveraies près de Castro Verde, dans l’Alentejo (Portugal).
Photographie : Forcastro / Wikimedia Commons

Plusieurs études antérieures avaient montré les effets négatifs de l’intensification de l’oléiculture et plus largement de l’arboriculture (lire L’importance des pommiers pour les oiseaux, notamment en automne et en hiver) sur la biodiversité, les oliveraies anciennes et les milieux agricoles traditionnels ouverts accueillant une importante richesse ornithologique.
Cette nouvelle étude confirme donc cet impact sur les oiseaux non frugivores hivernants ou sédentaires, ce qui suggère qu’il faudrait favoriser les subventions agro-environnementales et les mécanismes de marché (par exemple la certification) pour maintenir les oliveraies traditionnelles. Il est nécessaire d’éviter l’homogénéisation du paysage et de maintenir une mosaïque d’habitats. Il est aussi important de maintenir la culture de différentes variétés d’oliviers pour étaler la fructification au cours de l’hiver.
Malgré leurs effets globalement négatifs, les vergers les plus intensifs semblent être favorables aux oiseaux frugivores, au moins localement, et pourraient aider les hivernants en augmentant leur taux de survie et leur capacité à faire des réserves avant de migrer plus au sud. Toutefois, les récoltes mécaniques nocturnes et l’utilisation massive de produits agrochimiques peuvent réduire cette capacité d’accueil. 
Globalement, les résultats de cette étude sont donc encourageants car ils montrent que l’oléiculture intensive pourrait nourrir davantage d’oiseaux frugivores hivernants, mais il conviendrait de limiter les récoltes mécanisées nocturnes, de favoriser l’hétérogénéité en plantant des haies et en conservant des zones herbacées et en conservant différentes variétés d’oliviers. Réduire l’utilisation de produits agrochimiques est aussi essentiel pour limiter les effets négatifs sur les oiseaux et leur nourriture.

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