Le Pingouin torda ou Petit Pingouin (Alca torda)

Pingouin torda (Alca torda)

Pingouin torda (Alca torda) adulte en plumage internuptial dans le port de plaisance Charles Ornano à Ajaccio (Corse-du-Sud) en novembre 2022 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jacques Artieda

Longueur : 38-46 cm.

Description : le Pingouin torda est un alcidé mesurant 38 à 46 cm de long, rondelet, au plumage blanc et noir et au bec comprimé latéralement barré de blanc. Les joues et la gorge, qui sont noires au printemps et en été, deviennent blanches au printemps. L’immature ressemble à l’adulte en plumage internuptial, mais son bec est plus petit et pointu et n’est pas barré de blanc.

Biologie : il niche en colonies sur les falaises et éboulis rocheux des côtes et sur les îles. En hiver, il forme des troupes parfois importantes qui sillonnent la haute mer en quête de nourriture.

Répartition : il se reproduit dans le nord-est de l’Amérique du Nord, au Groenland, en Islande, dans le nord-ouest de l’Europe (dont la Bretagne, qui constitue la limite méridionale de son aire européenne), en Scandinavie et dans le nord-ouest de la Russie (presqu’île de Kola). Sa population a considérablement augmenté au Royaume-Uni et en Fennoscandie au cours des dernières années.
En hiver, il s’éloigne des côtes et se disperse dans les eaux libres de l’Atlantique Nord, des mers du Nord, de Norvège et Baltique. Il hiverne notamment en nombre au large des côtes françaises (océan Atlantique, Manche et mer du Nord).
C’est un hivernant régulier mais plus rare en mer Méditerranée, principalement dans la partie occidentale de celle-ci. Le long des côtes italiennes, c’est un visiteur annuel en petit nombre durant les migrations et en hiver, majoritairement en mer Ligurienne, qui s’étend entre la Corse et le littoral nord-ouest du pays.

Les irruptions sont rares en Italie

En Italie, le Pingouin torda est un migrateur et un hivernant régulier en petit nombre (oiseaux isolés ou petits groupes), majoritairement en mer Ligurienne. Des observations ont aussi été faites dans des régions plus méridionales, comme le Latium et la Campanie.
Les irruptions sont rares : un grand nombre d’oiseaux avait par exemple été observé le long des côtes des Pouilles durant l’hiver 1886, et en durant les hivers de 1885, 1912, 1923, 1953 et 1981-1982. Elles étaient essentiellement locales, ne touchant que certaines régions, mais une irruption d’ampleur nationale, la plus importante depuis près de 40 ans, s’est produite en novembre et en décembre 2022 : des centaines d’individus ont été observés simultanément dans plusieurs régions côtières de la péninsule, y compris autour des îles (Sardaigne, Sicile, Pantelleria et Lampedusa).

La méthode de collecte de données utilisée

Pingouin torda (Alca torda)

Pingouin torda (Alca torda) de premier hiver dans le port de plaisance Charles Ornano à Ajaccio (Corse-du-Sud) en novembre 2022 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jacques Artieda

Plusieurs auteurs ont publié en 2023 un article sur cet afflux majeur dans la revue Animals. Ils ont recueilli et analysé les observations effectuées en Méditerranée centrale (Italie, Corse, Malte, Afrique du Nord, Malte et Grèce) diffusées sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, TikTok et Instagram), les blogs, les forums, les plateformes collaboratives (iNaturalist, Ornitho et EBird) et dans les journaux. Toutes les photographies et vidéos collectées ont été examinées et validées, les observations multiples effectuées le même jour n’ont été retenues qu’une fois, et les auteurs ont été contactés pour obtenir des détails (dates exactes, coordonnées et, si possible, nombre d’individus).
Avec l’aide de la Stazione Zoologica Anton Dohrn et la Lega Navale de Naples, un questionnaire en ligne a été diffusé aux pêcheurs, plaisanciers, photographes, plongeurs et passagers des ferries.
Les observations ont été saisies dans une base de données. La distribution spatiale des données a ensuite été examinée grâce à des grilles de carrés de 50×50 km et 10×10 km (incluant les zones marines s’étendant à 15 km des côtes) fournies par l’Agence Européenne pour l’Environnement. Les observations de la base de données ont été importées dans le Système d’Information Géographique Quantum (QGIS-v. 3.6.1) et projetées sur la Transverse universelle de Mercator.  
Les observations ont été classées en six catégories : OS (issues d’une enquête ornithologique), Social (issues d’un réseau social ou d’un autre site de partage de vidéos ou de photos), NP (issues de journaux), CS (issues de données de plateformes de science collaborative), Form (issues du formulaire envoyé à la Ligue navale italienne) et ST (issues d’organisations/associations opérant le long de la côte ou en mer).

L’ampleur de l’irruption en Italie

Irruption de Pingouins tordas en 2022

Aires de nidification (en rouge) et d’hivernage principale (en bleu) du Pingouin torda (Alca torda) dans le nord-ouest de l’Europe et irruption en Méditerranée en novembre et décembre 2022 : arrivées de Pingouins tordas (flèches orange) et quelques-unes des données recensées (points jaunes).
Carte : Ornithomedia.com d’après Rosario Balestrieri et al.

En novembre et en décembre 2022, 238 observations de Pingouins tordas ont été collectées pour l’Italie. La première observation confirmée concernait un individu observé le 16 novembre au large des côtes liguriennes. Neuf régions différentes ont été touchées, avec une concentration dans le nord-ouest du pays. La majorité des observations provenait de Ligurie et de Campanie, suivies de la Toscane et de la Sardaigne. Au total, 65 cellules de 50×50 km et 127 de 10×10 km ont été concernées.
Le plus grand nombre d’individus enregistrés en une seule journée était de 747 le 27 novembre, dont 507 individus pour les côtes liguriennes.
31 observations provenaient en outre de Tunisie (n = 14), Algérie (n = 8), de Corse (n = 6), de Malte (n = 1), de la Libye (n = 1) et de la Grèce (n = 1).
34,4 % des données concernaient des adultes, 29,9 % des juvéniles, 11,9 % des adultes et des juvéniles, et 23,8 % des oiseaux dont l’âge n’a pas été déterminé.
Au cours de la période prise en compte, quarante Pingouins tordas ont été trouvés morts (15 adultes, 16 juvéniles et 9 d’âge inconnu). Des carcasses ont été récupérées dans sept régions d’Italie, ainsi qu’en Afrique du Nord. Les oiseaux échoués ont été apportés dans différents musées et/ou laboratoires pour effectuer des analyses. Six individus morts ont été pesés, montrant des poids faibles. Seize individus vivants mais en mauvaise santé ont été secourus et transportés vers des centres de sauvetage de la faune sauvage. 

Une irruption d’ampleur nationale 

L’irruption de Pingouins tordas de novembre et décembre 2022 en Italie est un évènement ornithologique d’ampleur nationale, avec 238 données collectées, dont 212 en Ligurie (à titre de comparaison, seules 51 données ont été obtenues en Ligurie entre 1996 et 2005). Plus de 700 individus ont été dénombrés le long des côtes italiennes le 27 novembre 2022 uniquement, un chiffre record. L’observation de 11 oiseaux dans le golfe de Naples le 25 novembre 2025 est également remarquable car l’espèce n’y avait pas été signalée depuis 1928. Il s’agit de la première irruption de Pingouins tordas ayant touché toute la péninsule, les précédentes ayant toujours été locales.
Les observations effectuées en Grèce et en Libye sont des premières nationales. Un individu a été signalé en janvier 2023 en Croatie.
L’utilisation des réseaux sociaux (vidéos, photos, etc.) et des plateformes collaboratives comme sources de données est un phénomène relativement récent qui a permis d’augmenter considérablement le nombre d’informations disponibles. Toutefois, des doubles comptages sont toujours possibles, ainsi que des biais de répartition : par exemple, la plupart des observations ont été réalisées près des côtes alors que les oiseaux qui stationnaient au large sont restés invisibles. En outre, la plupart des Pingouins tordas qui se sont réfugiés dans les ports étaient des jeunes extrêmement confiants.
Pour toutes ces raisons, une enquête systématique à l’échelle nationale aurait été nécessaire pour estimer plus précisément le nombre d’individus ayant fréquenté les eaux italiennes lors de l’irruption. En ce sens, la participation d’organisations non gouvernementales et d’autres organismes, comme la Lega Navale de Naples et la Stazione Zoologica Anton Dohrn), allait dans le bon sens.

L’irruption a aussi touché le sud de la France et la Catalogne espagnole

Pingouins tordas (Alca torda)

Pingouins tordas (Alca torda) dans le port de plaisance Charles Ornano à Ajaccio (Corse-du-Sud) en novembre 2022 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jacques Artieda

 Selon le site web Faune-France, l’irruption a également concerné la Catalogne espagnole et les côtes méditerranéennes françaises (des Pyrénées-Orientales aux Alpes-Maritimes) en novembre 2022.
En Corse, d’après Jean-Claude Thibault et Gilles Bonacocorsi (1999), le Pingouin torda est normalement accidentel. Des afflux y ont été notés durant les hivers 1885-1886, 1886-1887 et 1890-1891. Trois spécimens ont été collectés en octobre 1910 et un en février 1912 dans le golfe de Sagone. Plus récemment, des groupes ont été signalés en janvier 1973 dans le golfe de Sagone et le 22 janvier 1963 dans les bouches de Bonifacio. Quelques observations d’oiseaux blessés, épuisés ou capturés dans des filets ont été faites entre 1979 et 1996 (Girolata, cap Corse, port d’Ajaccio et Bonifacio).
Durant l’afflux de 2022, Bernard Recorbet et Jacques Artieda ont recensé les observations effectuées sur l’île de Beauté, donc voici une sélection : 

  • 23 novembre : un oiseau pêchait les alevins dans une eau très peu profonde devant les salines d’Ajaccio (lire Où observer les oiseaux près d’Ajaccio ?)
  • 24 novembre : neuf oiseaux entre les salines d’Ajaccio et le Lazaret et devant les plages Saint-François et Trottel.
  • 26 novembre : deux oiseaux devant la plage de Sagone, un dans le port de l’Île-Rousse, un à Saint-Florent, un au Cap corse et un à Cargese.
    1er décembre : six dans le port Charles Ornano à Ajaccio. 
  • 4 décembre :  sept oiseaux au minimum entre la Parata et le Lazaret. L’un d’entre eux pêchait durant vingt minutes les alevins dans 15 à 50 cm d’eau sur la plage devant les Salines, effectuant des accélérations remarquables avec les ailes sous l’eau. 
  • 8 décembre : deux oiseaux à Castel-Vecchio.  

Des dépressions au-dessus de l’Atlantique Nord durant l’automne 2022

En hiver, le Pingouin torda est fortement lié aux zones marines très productives où se produisent des remontées d’eau froide et où il se nourrit de petits poissons, et son taux de survie hivernal varie fortement d’un secteur à l’autre en fonction des conditions environnementales. Il est probable que l’irruption observée à la fin de l’année 2022 ait été déclenchée par des tempêtes au-dessus de l’Atlantique Nord ayant entraîné une redistribution des oiseaux, poussant des centaines voire des milliers d’individus au sud et à l’est de leurs zones d’hivernage habituelles. Selon les cartes météorologiques disponibles pour l’Atlantique Nord, des dépressions sont passées au large des îles britanniques entre la fin du mois d’octobre et la première semaine de novembre 2022, accompagnées de vents forts qui ont poussé des Pingouins tordas et d’autres oiseaux marins vers les côtes atlantiques de la France et du Portugal (lire Un passage exceptionnel d’Océanites culblancs le long des côtes atlantiques françaises en novembre 2022), en conduisant certains à pénétrer en grand nombre dans le bassin méditerranéen : en novembre et en décembre 2022, des Pingouins tordas sont arrivés en grand nombre en Italie, mais aussi plus au sud et à l’est comme à Malte, en Tunisie, en Libye et en Grèce. 
Des comptages effectués durant l’automne 2020 et le printemps 2021 avaient permis d’estimer que de 4 000 à 5 000 Pingouins tordas et près de 15 000 Macareux moines avaient alors traversé le détroit de Gibraltar, des chiffres en déclin par rapport aux années précédentes.
De la Cruz et al. avaient montré comment certains oiseaux marins passant par le détroit de Gibraltar se redistribuaient ensuite le long des côtes de plusieurs pays, dont la France. 

Des oiseaux affaiblis en Méditerranée

Pingouin torda (Alca torda)

Pingouin torda (Alca torda) de premier hiver dans le port de plaisance Charles Ornano à Ajaccio (Corse-du-Sud) en novembre 2022 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jacques Artieda

Il est difficile de déterminer exactement quels sont les évènements qui ont provoqué cet afflux majeur, mais il est probable que de mauvaises conditions météorologiques dans l’Atlantique Nord aient poussé des Pingouins tordas à se réfugier en Méditerranée. On sait que les tempêtes hivernales dans l’Atlantique Nord peuvent modifier la répartition des populations d’oiseaux marins, ainsi que l’état physiologique et le taux de survie des individus, provoquant parfois des épisodes de mortalité massive. Un fois arrivés en Méditerranée, les pingouins ont probablement été confrontés à des conditions environnementales peu favorables qui ont pu encore aggraver leur état : en effet, les eaux chaudes de la Méditerranée centrale sont pauvres en nutriments. Si on les compare au poids moyen normal de l’espèce (environ 650 grammes), ceux des oiseaux trouvés morts semblaient le confirmer, même si des investigations plus approfondies seraient nécessaires. Les observations de nombreux individus suivant des chalutiers en mer et des bateaux de pêche dans les ports pour profiter des rejets de poissons semblaient également étayer ce scénario.
Une analyse approfondie de l’état de santé des oiseaux récupérés et morts pourrait permettre de faire la lumière sur les causes de  l’irruption et d’évaluer ses conséquences potentielles sur la population à moyen et long terme.

Le rôle du changement climatique

Les évènements météorologiques et les fluctuations climatiques peuvent jouer un rôle clé dans les mouvements des oiseaux (lire L’influence de la météo sur l’observation des oiseaux). Ces derniers peuvent par exemple être obligés de se déplacer en fonction de l’accessibilité et de la disponibilité des ressources alimentaires. C’est particulièrement vrai en haute mer, où la distribution et l’abondance des ressources trophiques et les conditions météorologiques sont particulièrement fluctuantes. Ces changements peuvent entraîner des irruptions, c’est-à-dire des déplacements simultanés et irréguliers d’un grand nombre d’individus en dehors de leur aire de répartition normale. Les invasions et les irruptions concernent de nombreuses espèces d’oiseaux, comme celles vivant dans la forêt boréale et qui se nourrissent de graines de conifères (lire Comment expliquer les invasions de Jaseurs boréaux et d’autres oiseaux nordiques ?), les rapaces mangeurs de rongeurs et les oiseaux marins.

Pingouins tordas (Alca torda)

Pingouins tordas (Alca torda) dans le port de plaisance Charles Ornano à Ajaccio (Corse-du-Sud) en novembre 2022 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jacques Artieda

Par exemple, en Tunisie, Isenmann et al. avaient signalé un rassemblement de 180 Pingouins tordas dans le golfe de Tunis le 23 mars 1980. Une irruption massive d’oiseaux marins venus de l’océan Austral, probablement associée à une perturbation marine à grande échelle, avait eu lieu durant l’hiver 1984 au large des côtes sud-africaines : des centaines d’individus de plusieurs espèces d’oiseaux avaient été observées. 
Au cours de l’hiver 2012, de nombreux Pingouins tordas avaient atteint les côtes de la Floride (États-Unis), probablement en raison de températures des eaux de surface de l’océan Atlantique inhabituellement élevées au large des côtes nord-américaines.
Au cours des dernières années, des changements dans la répartition spatiale des Pingouins tordas ont été notés suite à l’évolution des conditions environnementales liées au réchauffement climatique : durant l’hiver 2008-2009, de fortes tempêtes ont provoqué un déplacement d’une partie des pingouins stationnant normalement en mer du Nord vers des eaux plus méridionales plus calmes et un changement de leur régime alimentaire, pêchant des Lançons équilles (Ammodytes tobianus), des Harengs frais (Clupea harengus) et des Sprats (Sprattus sprattus) à la place des Entelures (Entelurus aequoreus). Le taux de survie des Macareux moines (Fratercula arctica), qui se sont moins déplacés et qui n’ont pas changé les espèces pêchées, était plus faible (lire Important échouage de Macareux moines le long du littoral atlantique français). Des Pingouins tordas ont alors atteint les îles Canaries et l’ouest de la Méditerranée, par exemple les côtes espagnoles et françaises.  

Des effets de la sécheresse de l’année  2022 sur le bassin versant du Rhône ?

Selon Bernard Recorbet, une partie des oiseaux observés en Corse et dans les Alpes-Maritimes durant l’afflux de 2022 pourraient provenir des sites traditionnels d’hivernage de l’espèce dans le golfe du Lion (qui s’étend du cap de Creus en Catalogne espagnole et le cap Sicié dans le Var) : la sécheresse de 2022, en diminuant les apports de nutriments en Méditerranée par le Rhône, aurait obligé ces oiseaux à se disperser ailleurs faute de nourriture. Cette hypothèse serait toutefois à étayer par la mesure de paramètres factuels océanographiques.

L’importance récente des réseaux sociaux et sites web collaboratifs

Les Pingouins tordas sont des oiseaux nordiques qui hivernent régulièrement en petit nombre en Italie, principalement le long des côtes nord-ouest. Des irruptions avaient déjà été documentées dans le passé, mais le nombre réduit d’observateurs et l’absence d’outils de diffusion constituaient alors des facteurs limitants. Le nombre important de données disponibles grâce au développement des réseaux sociaux, des sites de partage de vidéos/photos et des plateformes de science citoyenne, a permis de mieux évaluer l’ampleur de l’afflux de la fin 2022, ce qui confirme l’importance de ces outils numériques pour suivre la répartition des espèces.

Une vidéo filmée en Italie en novembre 2022

La vidéo ci-dessous montre un Goéland leucophée (Larus michahellis) attaquant un Pingouin torda affaibli à Gênes en Ligurie (Italie) le 30 novembre 2022.

Goéland leucophée (Larus michahellis) attaquant un Pingouin torda affaibli devant la plage de Multedo à Gênes en Ligurie (Italie) le 30 novembre 2022.
Source : CRIDART

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