Brèves
Observations intéressantes d’une Chevêche d’Athéna chassant les Hirondelles de rivage en Belgique en juin 2025
Chevêche d’Athéna (Athene noctua) avec une Hirondelle de rivage (Riparia riparia) dans le bec près de Liège (Belgique) en juin 2025.
Photographie : Eliott Leclercq
La Chevêche d’Athéna (Athene noctua) est un rapace de petite taille (26 cm de long) et trapu, avec une tête aplatie, des yeux jaunes et des sourcils prononcés qui lui confèrent un air sévère. Elle vit dans des milieux ouverts variés comprenant des arbres et/ou de vieux bâtiments pour nicher (bocage, verger, forêt claire, etc.). Son aire de répartition s’étend de l’Europe à la Chine, et elle a été introduite en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni. En France, sa population est supérieure à 10 000 couples distribués de façon discontinue, mais ses effectifs sont en déclin à cause de l’intensification de l’agriculture (utilisation de pesticides, destruction des haies, suppression des vieux bâtiments, etc.), de l’urbanisation et de l’augmentation du trafic routier (lire Bilan de la saison de reproduction 2019 de la Chevêche d’Athéna dans l’ouest des Yvelines). En Belgique, le nombre de couples est estimé à environ 3 700 en Wallonie et entre 6 000 et 10 000 couples en Flandre. En Europe, la densité de population peut être très forte localement si des conditions favorables sont réunies (lire Une densité spectaculaire de Chevêches d’Athéna trouvée dans la région d’Hortobágy).
Plumes d’Hirondelle de rivage (Riparia riparia) trouvées dans une friche près de Liège (Belgique) en juin 2025 (cliquez sur la photo pour l’agrandir). |
Le régime alimentaire de la Chevêche d’Athéna est très varié, et les micromammifères en constituent la partie la plus importante. Des oiseaux sont aussi capturés, essentiellement des passereaux, mais des
espèces atteignant la taille d’une Bécassine des marais (Gallinago gallinago) peuvent aussi être au menu. Les batraciens, les lézards et les invertébrés, majoritairement des orthoptères (criquets et sauterelles) et des lombrics, complètent l’éventail de ses proies.
En juin 2025, dans une ancienne zone industrielle proche de Liège, en Wallonie (Belgique), composée de friches, d’anciens bassin de rétention des eaux pluviales désormais bien végétalisés (présence de roselières), de prairies et de vergers, et où se reproduit un couple de Chevêches d’Athéna dans un nichoir, Eliott Leclercq a observé un comportement intéressant : dans la matinée du 19 juin, un adulte avec un oiseau dans le bec a été repéré juste avant qu’il ne rentre dans son nichoir. Il a été revu vers midi avec un autre petit oiseau ressemblant de loin à un Gobemouche gris (Muscicapa striata) ou à une Hirondelle de rivage (Riparia riparia), le premier étant a priori plus facile à capturer dans un verger que la deuxième, beaucoup plus rapide.
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Sources
- Cédric Beaudoin (2018). Le Chevêche d’Athéna : plan d’actions transfrontalier – projet TEC. Groupe ornithologique et naturaliste du Nord – Pas-de-Calais. enm.lillemetropole.fr
- Ali Kayahan and Mehmet Ali Tabur (2016). Diet Composition of Little Owl (Athene noctua Scopoli, 1769) in Turkey. Pakistan Journal of Zoology. Volume : 48. Numéro : 4. Pages : 943-948. zsp.com.pk
- Jerzy Romanowski et Michał Żmihorski (2013). Seasonal variation in the diet of the little owl, Athene noctua in agricultural landscape of Central Poland. North-Western Journal of Zoology. Volume : 9. www.researchgate.net
- Martin Šálek, Jan Riegert et Václav Křivan (2010). The impact of vegetation characteristics and prey availability on breeding habitat use and diet of Little Owls Athene noctua in Central European farmland. Bird Study. Volume : 57. Numéro : 4. www.tandfonline.com




2 commentaires


2 commentaire(s) sur ce sujet
Participer à la discussion !Jacques Bultot
Ransart
Posté le 11 juillet 2025
Bonjour,
Je confirme la capture de l’Hirondelle rustique par la Chevêche, observation de visu lors d’une tournée « nichoirs » dans la région de Charleroi (Une spécialité Belge ?). La Chevêche est une opportuniste avec des proies étonnantes retrouvées dans les nichoirs : par ex. des têtes de poulets laissées sur le place par l’éleveur après l’abattage !
L’oiseau le plus rencontré comme proie est l’Étourneau (juvénile), le Merle et le Moineau … mais d’autres oiseaux peuvent occasionnellement être rapportés en partie au nichoir (ailes par ex.) victimes accidentelles : par ex. Colombin, Pigeon domestique, etc.
Jacques Bultot
David
sevran
Posté le 11 juillet 2025
bonsoir, merci pour ces précisions !