La Physalie ou Galère portugaise (Physalia physalis) est un organisme pélagique colonial bleu rougeâtre gélatineux ressemblant superficiellement à une méduse mais appartenant à l’ordre des siphonophores. Elle est composée de plusieurs milliers de polypes spécialisés (ou zoïdes) de quatre types : un flotteur (ou pneumatophore) bleu-violet rempli de gaz mesurant de 10 à 30 centimètres de long, des filaments (ou dactylozoïdes) de 10 à 50 mètres de long, des polypes digestifs (ou gastrozoïdes) et des organes émetteurs de gamètes (ou gonozoïdes).

La Physalie vit principalement dans les mers tropicales et subtropicales des océans Atlantique et Indien, mais elle peut être transportée par les vents et les courants jusqu’aux plages d’Europe de l’Ouest. 

Ses filaments, qui assurent la chasse et la défense, produisent une piqûre extrêmement urticante, y compris pour l’Homme, leur brûlure étant plus intense que celle de l’ortie et pouvant tuer des petits poissons. Mêmes détachés et échoués sur le sable, ils peuvent rester venimeux durant deux mois. Malgré cela, cet organisme est consommé par la tortue Caouanne (Caretta caretta), des mollusques nudibranches du genre Glaucus immunisés contre son venin, la Janthine (Janthina janthina) un gastéropode qui assure sa flottabilité avec des bulles de mucus, des pieuvres du genre Tremoctopus également immunisées, le poisson Nomeus gronovii et les crabes lorsqu’il s’échoue sur les côtes.

Physalie ou Galère portugaise (Physalia physalis)

Physalie ou Galère portugaise (Physalia physalis) sur la  plage de Bermuda à Galveston au Texas (États-Unis) le 30 décembre 2021.
Photographie : Ryan Call / Journal of Field Ornithology

Toutefois, étant rapidement digéré, sa consommation par les animaux est certainement sous-estimée. Dans un article publié en 2022 dans le Journal of Field Ornithology, un ornithologue, Ryan Call, a décrit l’observation le 30 décembre 2021 de cinq Goélands à bec cerclé (Larus delawarensis) adultes ramassant et mangeant les pneumatophores de physalies échouées sur la plage de Bermuda à Galveston, dans le Texas (États-Unis), après les avoir secouées dans l’eau pour détacher les filaments, qui avaient peut-être été déjà en partie arrachés après l’échouage. Ce comportement rappelle celui des guêpiers (Merops sp.) frappant les hyménoptères contre un support pour retirer leur dard.

Il existe très peu de données d’oiseaux mangeant des physalies : des Océanites culblanc (Hydrobates leucorhous) ont été vus avec des filaments dans le bec, peut-être plutôt pour voler leurs proies (poissons), et l’Albatros hurleur (Diomedea exulans) pourrait l’inclure dans son régime alimentaire.

Le Goéland à bec cerclé, comme les autres Laridés, est un prédateur opportuniste, mais la consommation de physalies est risquée et pourrait ne concerner que certains individus ayant appris à se débarrasser des parties les plus dangereuses. L’observateur a noté que les autres espèces de Laridés et les limicoles présents sur la plage ne semblaient pas intéressés par ces organismes. Plusieurs espèces d’oiseaux mangent des méduses (lire Certains oiseaux marins profitent des méduses pour pêcher), mais d’autres observations seraient nécessaires pour en savoir plus sur la fréquence de la consommation de Physalies par les Goélands à bec cerclé, et peut-être par d’autres espèces. 

Physalie ou Galère portugaise (Physalia physalis) échouée sur une plage.
Source : Alia Sony

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