Le Cygne chanteur (Cygnus cygnus) est la plus grande (envergure de 205 à 235 cm) des trois espèces de cygnes qui se reproduisent en Europe, devant le Cygne tuberculé (C. olor) et le Cygne de Bewick (C.olumbianus). Il ressemble à ce dernier, mais sa taille est supérieure, son cou plus long est plus « reptilien », en « S », son bec plus long et plus droit et la partie basale jaune de ce dernier s’avance en pointe en dessous des narines (la partie jaune est plus petite et à l’extrémité quadrangulaire et arrondie chez le Cygne de Bewick). L’adulte est blanc (avec parfois la tête et le cou nuancés de brun), tandis que le juvénile est gris-brunâtre avec un bec blanc-sale, rose et noir (et pas jaune et noir)

Carte de répartition du Cygne chanteur en Europe

Carte de répartition du Cygne chanteur (Cygnus cygnus) en Europe. En rouge, la zone de nidification, en bleu la zone d’hivernage et flèches rouges, les axes de progression de l’espèce. En (1), situation de la Dombes (Ain), où niche la quasi-totalité de la population française.
Carte : Ornithomedia.com d’après le Guide Ornitho

Il se reproduit de l‘Islande à l’ouest, à la Sibérie orientale à l’est, en passant par l’Europe centrale (jusqu’en Hongrie au sud), les environs de la mer Noire, de la mer Caspienne, et la Mongolie. En Europe, les oiseaux nicheurs islandais et scandinaves hivernent en Europe de l’Ouest (îles Britanniques, Pays-Bas, Allemagne, pays baltes et Pologne principalement).

L’espèce a connu une importante expansion en Europe au cours des dernières décennies (lire La remarquable progression européenne du Cygne chanteur) : en Suède, le nombre de couples est ainsi passé de 20 en 1920 à près de 6 400 actuellement (doublement entre 2000 et 2018), et des tendances similaires ont été notées en Finlande (multiplication par dix entre 1986 et 2018), en Estonie, en Lituanie, en Lettonie et en Norvège. Dans ce dernier pays, sa population est passée de 100 à 400 couples durant la période 1970-1990 à 350 à 600 couples en 2020, et il est même en train de remplacer localement le Cygne tuberculé (lire Le Cygne chanteur pourrait remplacer partiellement le Cygne tuberculé dans le sud-est de la Norvège). Il est prévu que les populations nordiques continuent leur croissance dans les années à venir, et près de 10 000 couples pourraient par exemple à terme nicher en Suède.

L’espèce poursuit aussi son expansion vers le Sud, réoccupant d’anciens territoires ou en s’installant dans de nouveaux : sa nidification a ainsi été constatée en Allemagne en 1995, au Danemark en 2002, en Autiche depuis 2023 (un couple) et en Hongrie et aux Pays-Bas en 2005. Il niche aussi désormais ponctuellement en Ukraine, en Grande-Bretagne et en Irlande. En France, le nombre de couples est encore modeste, mais il est aussi en progression, passant de deux en 2016 à quatre en 2022, concentrés dans la Dombes, une région naturelle de 12 000 hectares située dans le département de l’Ain, au nord-est de Lyon, et parsemée de plus de mille étangs (lire Le Cygne chanteur a de nouveau niché avec succès en Dombes en 2020). Un couple niche depuis 2020 dans le parc du Marquenterre, en baie de Somme (Somme).

Dans le rapport 2024 des oiseaux nicheurs des Pays-Bas (Broedvogels in Nederland in 2024), on apprend que la progression européenne de l’espèce se poursuit en Europe de l’Ouest. La population nicheuse allemande, qui comptait de 50 à 60 couples entre 2011 et 2016, a ainsi doublé entre 2016 et 2022, la plupart des sites de reproduction se situant entre Hambourg et la frontière danoise, et au sud-est de Berlin (lire Où observer les oiseaux à Berlin et dans les environs ?). Aux Pays-Bas, la population est passée de un couple en 2005 à cinq en 2024, principalement dans la province de Drenthe, mais aussi dans celles de la Frise (depuis 2021) et du Flevoland (depuis 2022).

Couple de Cygnes chanteurs (Cygnus cygnus) en Lituanie. 
Source : Birdwatch-Lithuania

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