La Caille du Japon (Coturnix japonica) est un oiseau dodu à queue courte. Dans son aire de répartition originelle, à l’état sauvage, elle mesure de 17 à 19 cm de long et pèse moins de 100 grammes. Le mâle en plumage nuptial a la tête, le cou et la poitrine généralement roussâtres, des sourcils blanchâtres teintés d’ocre ou de roux, un collier blanc (variable), une poitrine brun-rougeâtre, des parties supérieures brun foncé avec des marques claires et un ventre brun plus clair, mais il existe des variations intraspécifiques. Chez la femelle, les parties roussâtres sont remplacées par une teinte chamois, et elle présente des taches sombres sur la poitrine. Le bec est gris-noir et les pattes sont de couleur chair ou jaunâtre. Le mâle a tendance a être plus petit que la femelle. 

Le plumage et les dimensions des formes domestiquées de la Caille du Japon sont très variables : certains individus sont très foncés ou très clairs, et leur poids peut dépasser les 300 grammes. 
 
Le chant, légèrement roulé et composé de deux courtes syllabes suivies d’un trille (‘hui-hui-huiiiiii »), est très différent de celui de la Caille des blés (C. coturnix). Les cris sont très variables (environ 28 types de cris décrits). 

Elle niche au sol dans les prairies, les champs, les steppes et les clairières, mais aussi dans les marais et sur les versants parsemés de buissons des collines et des montagnes, souvent près d’un point d’eau, jusqu’à 3 200 mètres d’altitude. 

Son aire de nidification originelle s’étend de la Sibérie méridionale et de la Mongolie au nord de la Chine et du Japon, et elle hiverne de la péninsule de Corée à la péninsule indochinoise. Elle est en déclin dans certaines régions d’Asie, par exemple au Japon.  

La Caille du Japon est domestiquée depuis plus de 600 ans pour sa chair et pour produire des œufs. Elle a été introduite à des fins cynégétiques dans de nombreuses partie du monde (La Réunion, Europe, Turquie, États-Unis, Égypte, Afrique de l’Est et australe, Madagascar, etc.), y compris pour renforcer les populations d’espèces proches, comme la Caille des blés en Europe. Des croisements sont réalisés en captivité pour obtenir des individus avec une plus forte résistance et une meilleure capacité de reproduction, et les individus obtenus sont parfois relâchés dans la nature, parfois juste avant le début de la saison de chasse. Ils peuvent alors survivre et concurrencer la Caille des blés, constituant  ainsi une menace supplémentaire pour cette dernière espèce, qui est déjà en déclin à cause de l’intensification de l’agriculture et la casse illégale, notamment en Afrique du Nord. Ils pourraient s’hybrider avec cette dernière et polluer son patrimoine génétique. 

En Espagne par exemple, où l’espèce aurait décliné de 74 % entre 1999 et 2019, ces lâchers sont encore fréquents, pour les tirs mais aussi pour l’entraînement des chiens de chasse. En Catalogne, ils sont normalement interdits, mais ils restent tolérés dans les terrains privés soumis à une réglementation particulière. Aux îles Canaries, la reproduction de la Caille du Japon dans la nature a déjà été prouvée.

Afin de tenter de réguler la situation, le Ministerio para la Transición Ecológica y el Reto Demográfico (Ministère de l’Environnement espagnol) l’a donc classée parmi les espèces invasives. La Fédération Royale Espagnole de Chasse a décidé de mettre fin aux lâchers et de n’utiliser que des Cailles des blés, des captures et des tirs sélectifs sont effectués, et des études sont menées pour tenter d’évaluer le degré de pollution génétique de la Caille des blés. Des opérations de police sont aussi menées : en 2022, La Guardia Civil, sous la coordination du Bureau du Procureur de l’Environnement et de l’Urbanisme, avait ainsi arrêté 58 individus et trois personnes morales pour délits contre la faune, falsification de documents et fraude pour la vente de Cailles du Japon destinées à être lâchées dans des réserves de chasse (560 000 oiseaux rien qu’entre janvier 2019 et septembre 2021).

Chant de la Caille du Japon (Coturnix japonica).
Source : Robert Höck

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