Le Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) sur le mont Valérien (Hauts-de-Seine) en décembre 2009.
Photographie : Daniel Mauras

Longueur : 15,5 cm – 17 cm.

Description : oiseau gris avec un long bec noir arqué. Les deux sexes ont de larges ailes noires et rouges, avec des tâches blanches sur les barbes internes des rémiges. Le mâle en plumage nuptial a la gorge noire et davantage de rouge sur les ailes. La femelle et le mâle en plumage internuptial ont la gorge blanchâtre.

Biologie : au printemps, il vit à une grande altitude (de 1 000 à 3 000 mètres), recherchant les parois verticales des rochers contre lesquelles il se cramponne avec ses ongles recourbés et grimpe en imprimant à ses ailes des battements saccadés qui le font, de loin, ressembler à papillon. En automne et en hiver, il descend en altitude, parfois en plaine, où il affectionne les parois rocheuses (vieux bâtiments, carrières). Dès le mois de mars, ou au cours des premiers jours d’avril, il rejoint les rochers escarpés des montagnes, surtout ceux exposés à l’Est. La femelle pond dans une fente ou une crevasse, sur quelques brins de paille, d’herbe ou de mousse, mêlés à des poils et des plumes qu’elle ramasse avec le mâle. Suivant les régions, la femelle couve les œufs à la fin du mois d’avril, en mai ou seulement au début du mois de juin. Les couples qui nichent les premiers font souvent une seconde ponte en juillet.  La première nichée se compose de quatre ou cinq œufs, la seconde de trois ou quatre. Ces œufs sont blanc pur, avec quelques petites taches.

Aire de répartition : le Tichodrome échelette se reproduit dans les massifs montagneux, du nord de l’Espagne à l’Asie occidentale et centrale.

Aire de répartition du Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)

Aire de répartition du Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) en Europe : en violet, les zones où l’espèce est sédentaire, en bleu clair, l’aire normale d’hivernage.
Carte : Ornithomedia.com d’après L. Svensson et al

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) sur l’église des Riceys (Aube) en mars 2009.
Photographie : Fabrice Croset

Le Tichodrome échelette visite parfois des bâtiments en hiver

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) sur le Panthéon (Paris) en février 2004.
Photographie : J.-W. Yplosz

Si le Tichodrome échelette niche en haute montagne, à plus de 1 000 mètres d’altitude, des individus  peuvent parfois être vus en hiver (entre octobre et mars) sur les édifices religieux, les forts, les ponts et d’autres bâtiments, parfois à plusieurs centaines de kilomètres des massifs montagneux.
Il a ainsi déjà été observé par exemple sur la cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir) en janvier 1997, sur le Panthéon à Paris durant l’hiver 2003-2004, sur la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers (Deux-Sèvres) de décembre 2008 à mars 2009, sur la cathédrale d’Angoulême (Charente) en mars 2009 ou sur l’église des Riceys dans l’Aube de janvier à mars 2009.
Sur ces bâtiments, il explore les murailles et les murs, et reste souvent au niveau de leur partie inférieure. Il est beaucoup moins farouche qu’en haute montagne. Il grimpe régulièrement, en déployant souvent ses ailes, puis se « laisse tomber », se replace le long de la paroi et recommence à monter. Il disparaît parfois brusquement pour aller explorer d’autres parties, avec son vol papillonnant typique.
Il dort chaque nuit dans une cavité ou une fissure, souvent la même : ainsi, lorsqu’il a séjourné sur le Panthéon à Paris, il rejoignait chaque soir un emplacement précis, et des dizaines d’observateurs étaient alors positionnés avec des longues-vues et des jumelles pour assister au « Coucher du Roi ».
Un Tichodrome échelette avait été découvert à la mi-décembre 2009 sur les remparts du fort du Mont Valérien (Hauts-de-Seine) : il explorait le long mur de l’enceinte, surtout sa partie sud, et les alentours du mémorial (Croix de Lorraine). Il était souvent vu au pied des remparts, et il est resté au moins jusqu’au 30 décembre 2009.
Un visiteur d’Ornitjomedia.com, Matthieu Bernard, nous a précisé que dans le Puy-de-Dôme, les tichodromes semblent avoir des sites préférentiels qu’ils fréquentent en hiver durant parfois plusieurs années de suite. Il a aussi noté une certaine mobilité de ces oiseaux : pour une recherche efficace, il ne faut donc pas hésiter à contrôler les sites potentiels proches. Le 1er janvier 2010, il a eu la surprise de voir un tichodrome sur sa propre maison à Champeix  !
Enfin, lors de la recherche du tichodrome, il est possible de « tomber » sur un autre passereau montagnard, l’Accenteur alpin (Prunella collaris).

Quelques bâtiments historiques français parfois visités en hiver par le Tichodrome échelette.

Des sites où le Tichodrome échelette a déjà été vu en hiver

Emplacements de quelques monuments français où le Tichodrome échelette a déjà été vu en hiver : les numéros correspondent à ceux du texte ci-contre.
Carte : Ornithomedia.com

NB : les dates sont précisées quand nous les avons trouvées, mais elles ne sont pas exhaustives. Les numéros sont ceux utilisés sur notre carte ci-contre.

  1. Hameau de Morienval, dans la commune de Brassoir (Oise).
  2. Paris : Galerie de l’Évolution (Muséum d’Histoire Naturelle de Paris) en janvier 2004, Panthéon durant l’hiver 2003-2004, Notre-Dame de Paris dans les années 1960.
  3. Fort et mémorial du Mont Valérien (Hauts-de-Seine), décembre 2009.
  4. Cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir), décembre 1997 et hiver 2015-2016 (au moins). En 1804, deux oiseaux sont restés tout l’été sur les murs de la cathédrale. Ils y sont revenus plusieurs années de suite. Des sculpteurs établis au bas de l’église ont vu un oiseau durant  l’été 1856, et il entrait souvent jusque dans leur atelier (source : Jacques Baillon, « Faune sauvage des temps jadis », éditions du Jeu de l’Oie, Châteauneuf sur Loire).
  5. Cathédrale du Mans (Sarthe), mars 2009.
  6. Nantes (Loire-Atlantique) : château des Ducs de Bretagne et cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
  7. Ancienne église de Vieillevigne (Loire-Atlantique), octobre 1890
  8. La Roche-sur-Yon (Vendée), en 1911 et en octobre 2007.
  9. Cathédrale de Bourges (Cher), décembre 2005 à février 2006, hiver 2016-2017.
  10. Village de l’Angles-sur-l’Anglin (Vienne). Années 1990
  11. Cathédrale et église de Sainte-Radegonde, Poitiers (Vienne), mars 2009 et janvier-février 2016.
  12. Château de Saint-Germain-de-Confolens (Charente), janvier 2009.
  13. cathédrale d’Angoulême (Charente), mars 2009.
  14. Église, musée de la préhistoire et falaises des Eyzies-sur-Tayac (Dordogne) : site régulier (lire Observer le Tichodrome échelette et l’Accenteur alpin aux Eyzies en hiver).
  15. Château de Beynac (Dordogne).
  16. Cathédrale de Cahors, église et tours de Saint-Céré, tours de Martel (Lot). Toujours dans le Lot, Claude Decarjac nous signale aussi sa présence dans les falaises de la vallée du Célé (communes de Cabrerets, Saint-Cirq Lapopie, Sauliac-sur-Célé et Saint-Sulpice). Gilles de Guchteneere en a observé un les 1er et 3 novembre 2011 sur la façade de l’église de Lherm (Lot).
  17. Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)

    Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) sur le donjon du château de Loches (Indre-et-Loire) le 27 octobre 2011.
    Photographie : Jean-Marie Lagroye

    Église de Lissac-sur-Couze (Corrèze), novembre 2007.

  18. Village de Minerve (Hérault) : site régulier.
  19. Parc de loisirs de Vulcania (Puy-de-Dôme), février 2009
  20. Cathédrale de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) : site régulier.
  21. Ruines du château de Saint-Julien-de-Coppel (Puy-de-Dôme), février 2008.
  22. Village troglodytique des roches, Perrier (Puy-de-Dôme), février 2008.
  23. Lyon (Rhône) : gare Saint-Paul (plusieurs données dans les années 1990), la Part-Dieu (le 27/10/2015), la basilique de Fourvière (octobre 2015), église de Saint-Genis-l’Argentière (octobre 2015) (source : LPO Rhône).
  24. Village de Saint-Ilpize (Haute-Loire), novembre 2005.
  25. Village des Baux-de-Provence et les Alpilles (Bouches-du-Rhône) : site régulier.
  26. Église de Saint-André d’Embrun (Hautes-Alpes), février 2009.
  27. Village de Tende (Alpes-Maritimes).
  28. Église de Corveissat (Ain), mars 2008.
  29. Ornans (Doubs), mars 2009.
  30. Quai du Veil Picard à Besançon (Doubs), mars 2009.
  31. Église des Riceys (Aube), de janvier à mars 2009.
  32. Église de Choignes (Haute-Marne), hiver 1995-1996
  33. Donjon du château de Loches (Indre-et-Loire) le 7 octobre 2011 (Jean-Marie Lagroye).
Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) sur le mont Valérien (Hauts-de-Seine) en décembre 2009.
Photographie : Daniel Mauras

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) sur le mont Valérien (Hauts-de-Seine) en décembre 2009.
Photographie : Daniel Mauras

D’autres bâtiments historiques et villages français où l’espèce a déjà été observée

Les monuments ci-dessous n’ont pas été placés sur notre carte :

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) sur le château de la Roche-Guyon (Val-d’Oise) le 21 janvier 2019.
Photographie : Christian Lenclud

  • Château, village et falaise de Bruniquel (Tarn-et-Garonne) (sources : MNHN, Dominique Brisset).
  • château et église Saint-Samson de la Roche-Guyon (Val-d’Oise) : un du 13/11/2018 au 21/01/2019 au moins (source : Christian Lenclud).
  • Cathédrale de Coutances (Manche) : un vu durant l’hiver 2018-2019, un en  février 2017, noté trois hivers de suite (sources : Sébastien Provost, Ouest-France, Groupe Ornithologique Normand, actus 28).
  • Château et église Saint-Germain-d’Auxerre à Dourdan (Essonne) en novembre 2011 : un en novembre 2011 (Nicole Dupin).
  • Ponts et des quais du Doubs à Besançon (Doubs) : un le 13/11/2015 (Jean-François Azens).
  • Cathédrale Sainte-Cécile d’Albi (Tarn) : un vu le 20/11/2010 (Frédéric Malher).
  • Église Saint-Euverte d’Orléans (Loiret) : un en 1876 (source : Jacques Baillon, « Faune sauvage des temps jadis », éditions du Jeu de l’Oie, Châteauneuf-sur-Loire).
  • Château de Châteaudun (Eure-et-Loir) : une femelle  fut prise vivante le 26/03/1894 dans l’une des salles (source : Jacques Baillon, « Faune sauvage des temps jadis », éditions du Jeu de l’Oie, Châteauneuf-sur-Loire).
  • Donjon de Niort (Deux-Sèvres) : un vu en novembre 2017 (Nature79.org).
  • Château de Villandraut (Gironde) : observé trois hivers de suite depuis celui de 2014-2015 (source : Nicolas Mokuenko)
  • Pont Cessart à Saumur (Maine-et-Loire) : vu au cours des hivers 2015-2016 et 2016-2017 (voir une vidéo d’Aurore Taquet).
  • Château de Clisson (Loire-Atlantique) : vu au cours de l’hiver 2015-2016.
  • Église Notre-Dame la Dalbade et basilique Saint-Sernin à Toulouse (Haute-Garonne) : vu en novembre 2017 (au moins).
  • Bastille de Grenoble (Isère) : un vu en janvier 2017 (source : Grégory Berger).
  • Basilique Saint-Sauveur de Dinan (Côtes-d’Armor) : vu durant l’hiver 2016-2017.
  • Cathédrale de Sées (Orne) : un vu en février 2017 et en 2013 (source : Groupe Ornithologique Normand, Actus 28).
  • Cathédrale de Bayeux (Calvados) : un vu en février 2017 et finalement retrouvé dans une plumée du Faucon pèlerin présent sur le site  (source : Groupe ornithologique Normand, Actus 28).
  • Église Saint-Géraud à Aurillac (Cantal) : un oiseau en février 2012.
  • Église Saint-Jean à Najac (Aveyron) : un oiseau était présent en décembre 2008 et article a même été publié dans la presse locale.
  • Église romane de Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme): site régulier mais semblant moins fréquenté depuis deux ans.
  • Village troglodytique et falaise de La Roche-Blanche (Puy-de-Dôme): site régulier, plusieurs observations au cours de l’hiver 2009-2010.
  • Village troglodytique et falaise de Veyre-Monton (Puy-de-Dôme) : site régulier.
  • Grottes de Jonas, Saint-Pierre-Colamine (Puy-de-Dôme) : site régulier.
  • Ruines du château du Crest (Puy-de-Dôme) : c’est aussi un site de comptage des migrateurs à l’automne où l’espèce est par ailleurs parfois observée en migration active.
  • Château de Chouvigny (Allier) : site régulier.
  • Château de Murol (Puy-de-Dôme) : il faut aussi inspecter à proximité la falaise de la Dent du Marais.
  • Église Saint-Laurent et la cathédrale du Puy-en-Velay (Haute-Loire) : site régulier.
  • Mont-Saint-Michel (Manche) en 1970 (Sébastien Provost).

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