L’Amazone lilacée ou à couronne lilas (Amazona lilacina) était autrefois considérée comme une sous-espèce de l’Amazone à front rouge (A. autumnalis), mais elle a été élevée au rang d’espèce distincte sur la base des résultats d’analyses morphométriques, de plumage et comportementale (lire L’Amazone à couronne lilas doit être considérée comme une espèce à part entière). Elle mesure environ 34 cm de long et son plumage est globalement vert, à l’exception de sa calotte lilas, de ses lores rouges et de ses joues jaunes. Son bec est entièrement sombre. Ses cris sont variés, forts et parfois perçants. 

Aire de répartition de l'Amazone lilacée (Amazona lilacina)

Aire de répartition de l’Amazone lilacée (Amazona lilacina).
Carte : Ornithomedia.com  d’après Birdlife International

Elle niche dans les cavités des arbres et se nourrit de fruits et de graines dans les forêts tropicales sèches (Chaco) du sud-ouest de l’Équateur, au nord du golfe de Guayaquil (lire La province d’Esmeraldas, Terra Incognita ?). Cette aire de répartition limitée est fragmentée en six zones principales. C’est une espèce sociable, qui se réunit le soir dans les mangroves, par exemple sur une île près de Bahia de Caraquez (province de Manabi) et dans les réserves Manglares El Salado et Manglares Churute (province de Guayas), mais aussi dans une forêt de Prosopis julifora, dans la province de Santa Elena.  

Elle est considérée comme étant en danger critique d’extinction et elle est inscrite sur la liste rouge de l’U.IC.N. (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Elle est menacée par la destruction de son habitat et les captures illégales. L’espèce est toutefois protégée et des initiatives ont été prises pour conserver les forêts où elle niche, comme le programme Socio Bosque, lancé en 2008, qui soutient financièrement les propriétaires fonciers et les communautés rurales d’Équateur qui maintiennent le couvert forestier. Par ailleurs, l’association American Bird Conservancy et son partenaire local, la Fondation Jocotoco, ainsi que le Rainforest Trust, ont créé en 2019 la réserve communale de Las Balsas.

Dans un article publié en 2025 dans la Revista Ecuatoriana De Ornitología, des ornithologues ont présenté les résultats d’un recensement effectué dans quatre dortoirs le long de la côte équatorienne, qui a permis de compter entre 741 et 1 090 oiseaux. Par ailleurs, le long de la rivière Piedras, dans la commune de Las Balsas (province de Santa Elena), un site suivi en continu depuis 2018, le nombre moyen d’individus observés est passé de 651 à 790 sur la période 2018 à 2021 à 1 036-1 730 oiseaux entre 2022 et 2024, soit davantage que le total du dernier recensement national réalisé dans onze sites (1 083 individus). Dans un article publié en 2020 sur le site web de l’American Bird Conservancy, on peut lire que le total des individus comptés dans les dortoirs par la Fundación Jocotoco avait même atteint 2 570 oiseaux. 

Ces résultats suggèrent que la taille réelle de la population de cette espèce pourrait être supérieure aux estimations actuelles et pourrait atteindre la partie haute de la fourchette proposée par Birdlife International (entre 1 000 et 2 499 adultes). D’autre part, précisons que cette espèce est aussi détenue en captivité, où elle se reproduit bien, et qu’un programme d’élevage européen est mené par le zoo de Chester (Grande-Bretagne).

Amazones lilacées (Amazona lilacina) en Équateur.
Source : Fundación Amazona Lilacina

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