Le Garrulaxe de Courtois (Pterorhinus courtoisi) mesure environ 25 cm de long. Il a un plumage vert olive avec l’extrémité des rémiges bleu gris, le dessus de la tête et la nuque bleu azur, un masque bleu foncé, la gorge jaune et le ventre vert jaune. Il possède un bec court et pointu bleuté.

Il niche en petites colonies bruyantes dans les forêts « Fengshui », situées près des villages et protégées par leurs habitants, composées d’arbres centenaires, de fruitiers, de bambous et de taillis.

C’est un oiseau endémique du sud de la Chine, qui compte deux sous-espèces distinctes : P. c. courtoisi dans la province du Jiangxi et P. c. simaoensis dans le Yunnan, cette dernière étant considérée comme éteinte à l’état sauvage. Compte tenu de sa faible population, due aux nombreux prélèvements opérés dans leur milieu naturel pour le commerce illégal et à la destruction de son habitat, et de son aire de nidification réduite, concentrée près de la rivière Le’an, l’espèce a été classée en danger critique d’extinction par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Elle bénéficie d’une protection nationale de premier niveau en Chine depuis 2021.

L’aire d’hivernage n’est pas connue avec certitude, mais on pense qu’elle se situé à proximité des sites de reproduction, comme le suggère la présence d’au moins quatre oiseaux dans le comté de Wuyuan en octobre 2011.

Situation du xian de Wuyuan (Chine)

Situation du xian de Wuyuan (Chine).
Carte : Ornithomedia.com 

En 2006, la population sauvage totale connue était confinée à cinq sites et comptait environ 200 individus, un effectif qui était estimé à plus de 240 oiseaux en 2009, une augmentation liée à celle du nombre de sites de reproduction actifs surveillés : en effet, les recherches menées dans le xian (= district administratif) de Wuyuan au cours des dix dernières années ont permis de localiser des colonies supplémentaires, mais il pourrait s’agir de nouveaux sites occupés suite à l’abandon d’autres. En 2011, 250 oiseaux répartis dans six sites ont été comptés. Il y avait en outre environ 170 individus en captivité en avril 2012. En 2016, la population sauvage comptait 323 individus.

Aucune nouvelle étude n’avait été menée depuis cette date. Dans un article publié en 2024 dans la revue Science China Life Sciences, des biologistes ont présenté les résultats de recherches récentes menées dans des sites de reproduction connus et dans des habitats favorables dans les xian de Wuyuan et de Dexing, la survie de cette espèce dépendant étroitement de l’existence de sites dans un bon état de conservation.

Au total, 19 sites de reproduction ont été identifiés, dont neuf n’étaient pas connus auparavant. Le nombre de Garrulaxes de Courtois a atteint un nouveau pic de 428 oiseaux en 2022, après avoir dépassé la barre des 400 en 2021. Toutefois, beaucoup de points restent inconnus concernant le statut de ce passereau : par exemple, on ne sait toujours pas si les sites de reproduction nouvellement découverts représentent réellement de nouvelles colonies ou s’il s’agit simplement de redécouverte de sites de reproduction préexistants.

Avant 2017, les colonies étaient principalement concentrées dans le centre du xian de Wuyuan, mais l’aire de reproduction semble s’être étendue vers le sud, principalement près de la frontière entre les xian de Wuyuan et de Dexing.

L’urbanisation rapide récente et l’augmentation des activités touristiques constituent des menaces majeures pour le Garrulaxe de Courtois et ont déjà provoqué l’abandon depuis plus de cinq ans de colonies dans les localités de Hexi, de Xiaolin, de Zhongyun et de Linhe. En outre, certains sites de reproduction, comme ceux de Shimen et de Caomen, ont subi ou subissent actuellement des dérangements causés par les ornithologues amateurs, les photographes et les touristes. La construction d’une autoroute a eu un impact négatif sur les dortoirs proches de Shimen, et les oiseaux nicheurs doivent désormais fréquemment survoler des routes pour se nourrir, ce qui les expose au risque d’être tués par des véhicules.

Cette espèce semble toutefois s’être adaptée dans une certaine mesure aux dérangements en changeant de sites de nidification, en construisant leur nid plus haut et en utilisant de nouveaux habitats, comme les massifs de bambous.

Compte tenu de la faible taille de sa population, de l’isolement des colonies et de l’aire de reproduction limitée, le Garrulaxe de Courtois reste très fragile, et la mise en œuvre d’une stratégie de protection efficaces et la prise de mesures appropriées sont essentielles. Les auteurs recommandent aux autorités locales de réglementer la construction d’habitations et l’activité photographique autour des sites de reproduction. La lutte contre les captures illégales , qui se poursuivent, doit être renforcée. Ils suggèrent également protéger l’intégrité des forêts Fengshui. Enfin, la recherche scientifique et le suivi devraient être renforcés.

Vidéo sur le Garrulaxe de Courtois (Pterorhinus courtoisi).
Source : Avi Birds

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