La Paruline jaune (Setophaga petechia) est un passereau de 12 à 13 cm de long. Son plumage est globalement jaune (teinté de vert dessus) avec des stries rousses sur la poitrine et les flancs. Le mâle et la femelle sont semblables, mais la femelle est moins striée. L’immature est semblable à la femelle adulte, mais il est plus clair et plus terne, certains étant même entièrement grisâtres. Son bec noir est mince et pointu.

Elle niche dans des habitats arborés riches en insectes, souvent près de l’eau (saulaies, mangroves, etc.), mais aussi dans des zones plus sèches. Son aire de répartition est vaste, allant de l’Alaska et du Canada à l’Amérique centrale. Sur les 43 sous-espèces reconnues, certaines sont sédentaires et d’autres sont migratrices, hivernant du sud de la Californie et de la Floride au Pérou.

Sur la côte caraïbe du Mexique, deux sous-espèces sont sédentaires : S. p. bryanti, qui vit dans les mangroves de la péninsule du Yucatan, et S. p. rufivertex qui est endémique de l’île de Cozumel, dans l’État de Quintana Roo (lire Séjour ornithologique au Quintana Roo en avril 2003). Récemment, une petite population (quelques dizaines d’individus) présentant un phénotype intermédiaire entre ceux espèces a été découverte dans les mangroves du nord et du sud cette île, peut-être suite à des arrivées d’oiseaux continentaux poussés par des ouragans.

Situation de l'île de Cozumel (Mexique)

Situation de l’île de Cozumel (Mexique).
Carte : Ornithomedia.com  

Dans un article publié en 2023 dans la revue PLOS ONE, des ornithologues ont présenté les résultats d’analyses génétiques (utilisation de 14 marqueurs « Inter Simple Sequence Repeat »), morphométriques (longueurs du bec, des ailes, de la queue et des tarses notamment), phénotypiques (variations du plumage), et vocales (chants des mâles) d’individus capturés en octobre 2018 sur Cozumel appartenant aux deux sous-espèces connues et à la nouvelle population (60 oiseaux au total).

Grâce à des analyses statistiques multivariées basées sur les différents ensembles de données utilisés dans leur étude, les auteurs ont montré que la nouvelle population était à la fois liée à la sous-espèce insulaire endémique S. p. rufivertex et à la sous-espèce continentale S. p. bryanti, tout en présentant certaines particularités, notamment un corps et un bec généralement plus longs, un phénotype intermédiaire au niveau de la coloration rousse de la tête et une différenciation génétique et vocale (durée et fréquence du chant) en cours de mise en place.

Cette nouvelle population, peut-être issue d’une hybridation entre les sous-espèces S. p. rufivertex et S. p. bryanti, serait donc en cours de différentiation, un processus relativement rapide favorisé par l’exploitation d’un habitat particulier, les mangroves de Cozumel.

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