Le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax) est un corvidé au plumage bleu-noir de 39 à 43 cm de long. L’adulte a un bec rouge recourbé et des pattes rouges, tandis que le juvénile a un bec jaune orangé et un plumage est plus terne. Ses ailes sont plus digitées que celles du Chocard à bec jaune (P. gracculus), une autre espèce montagnarde dont le bec est par ailleurs jaune, plus court et plus droit (lire Distinguer la Corneille noire des autres Corvidés européens sombres).

Son aire de répartition est vaste, allant de l’Irlande à l’Inde et la Chine en passant par l’Europe du Sud et l’Afrique du Nord. Huit sous-espèces sont reconnues.

Il niche sur les côtes rocheuses et en montagne, où il se nourrit principalement d’invertébrés dans les landes et dans les prairies alpines. Il niche sur les parois rocheuses, mais également dans les nichoirs (lire Des Effraies des clochers et des Craves à bec rouge utilisent les mêmes nichoirs en Espagne).

Situation des Cornouailles (Grande-Bretagne)

Situation des Cornouailles (Grande-Bretagne).
Carte : Ornithomedia.com

En France, il se reproduit sur les côtes rocheuses de Bretagne, dans les Pyrénées, dans le Massif central et dans les Alpes. La population hexagonale serait comprise entre 2 000 et 3 000 couples. L’espèce y est globalement stable, mais elle a fortement décliné dans certains secteurs : par exemple, ses effectifs bretons, estimés à une centaine de couples dans les années 1950-1960, ne comptaient plus que de 28 à 39 couples en 1988, avant de remonter légèrement à partir de 2010, atteignant alors 47 à 63 couples.

La principale menace qui pèse sur cette espèce est le changement des pratiques agricoles, notamment l’arrêt du pastoralisme, qui entraîne une « fermeture » de ses sites de nourrissage suite à la croissance des arbustes et des fougères, et l’usage des pesticides, qui provoque une baisse de la quantité d’insectes.

En Grande-Bretagne, la population est actuellement stable après avoir fortement décliné à cause de la collecte des œufs et de la déprise agricole, et comprend actuellement 394 couples répartis principalement sur les côtes de l’île de Man, d’Écosse et de Cornouailles.

Dans ce dernier comté, l’espèce avait totalement disparu en 1973, mais un couple avait recommencé a niché en 2002 sur le Southerly Point. Afin d’inverser la tendance, le Cornwall Chough Project (devenu depuis le The Cornish Chough Conservation Network) a été lancé peu après par la Royal Society for The Protection of Birds, l’English Nature (= Natural England) et le National Trust, les principales mesures prises étant une gestion adaptée de son habitat, la surveillance des nids et la réintroduction d’oiseaux élevés en captivité. La situation s’est alors progressivement améliorée : six poussins sont nés dans deux nids en 2009, 17 dans cinq nids en 2014, 28 dans dix nids en 2018 et 66 dans 23 nids en 2021.

Selon le site web ITV, l’année 2023 a été une année record pour l’espèce dans les Cornouailles, avec 112 petits nés dans 39 nids, contre 71 jeunes nés dans 25 nids en 2022.

Vidéo de présentation du Cornish Chough Conservation Network Celebration.
Source : RSPB

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