La qualité de la fabrication (robustesse et solidité)

Description d'un trépied, le Manfrotto 055

Description d’un trépied (exemple : le Manfrotto 055 CX3).
Source : Manfrotto

Il est important de choisir un trépied solide et robuste, notamment si vous êtes souvent sur le terrain : il doit en effet supporter de nombreux chocs, il est en contact avec des sols variés (sable, boue, rochers, graviers…), il doit supporter un matériel optique ou photographique parfois lourd et il est plié/déplié un nombre incalculable de fois. La robustesse d’un modèle dépend de celle de ses parties (tête, attaches, vis, segments, embouts des pieds), et une bonne finition est essentielle.
La charge maximale (en kilogrammes) fait partie des caractéristiques techniques d’un trépied, il est important de la vérifier avant tout achat.
Acheter un produit d’entrée de gamme pour quelques dizaines d’euros n’est pas forcément un bon calcul. S’il est possible d’obtenir un produit de qualité à partir de 150 euros environ, le prix de certains modèles haut de gamme peut dépasser les 500 euros.
Pour ne pas avoir de mauvaises surprises, on peut acheter l’un des nombreux trépieds proposés par des spécialistes reconnus comme Gitzo, Manfrotto, Benro, Feisol, Velbon, Slik, Giotto, Vanguard ou Hama.
Voici quelques modèles de qualité, populaires parmi les observateurs :

  • Manfrotto 190 CX3  
  • Manfrotto 055 CX3
  • Manfrotto 055 XPROB
  • Benro C-257 M8
  • Benro C2580 T
  • Gitzo GT 2531
  • Gitzo GT 3530LS
  • Feisol CT-3442
  • Feisol CT-3372

Nous n’avons pas indiqué de modèles de rotules utilisables avec ces trépieds car ce sujet fera l’objet d’un second article, mais certaines sont bien connues et sont réputées pour leur robustesse et pour leur fluidité, comme les Manfrotto 128 RC et MN 701 HDV ou les Arca-Swiss P0 et Z1.

Informations techniques

Les informations techniques d’un trépied (de gauche à droite et de haut en bas) : le nombre de sections, le diamètre de la section la plus large, le diamètre de la section la plus mince, la hauteur maximale colonne relevée, la hauteur maximale de la colonne abaissée, la hauteur minimale, la hauteur du trépied replié, le poids, la charge maximale.
Source : Digiscopie.info

Certains fabricants de longues-vues (Swarovski, Kite Optics, Olivon…) proposent aussi des trépieds de bonne qualité (comme les trépieds Olivon TR154 et TR150 ou le trépied Kite Ardea).
L’autre intérêt de choisir des modèles reconnus est leur caractère standard, ce qui fait qu’ils peuvent être utilisés avec toutes les longues-vues du marché.
Remarque importante : un entretien régulier (après un usage dans un environnement boueux ou sableux par exemple) est important et vous permettra de garder plus longtemps votre trépied en bon état.

La hauteur

La hauteur du trépied, quand il est plié et déplié, fait partie des caractéristiques techniques indiquées par les fabricants. Sauf indication contraire, la hauteur maximum dépliée ne prend pas en compte la longueur de la colonne centrale en extension. De même, il faudrait également ajouter la hauteur de la rotule (une dizaine de centimètres) et celle de la longue-vue (si elle est coudée, une  douzaine de centimètres de haut).
Avec une longue-vue coudée, pour une personne de 1,80 mètre, un trépied d’une hauteur de 1,40 mètre (hors colonne en extension et hors rotule) est suffisant.
Si la longue-vue est droite, il faut que l’oculaire soit situé dans l’alignement des yeux.
Il sera toujours possible dans les deux cas de déplier la colonne, mais cela nuit légèrement à la stabilité de l’ensemble, surtout si le temps est venteux.
Choisir un trépied avec une hauteur adaptée est important pour le confort d’observation et pour pratiquer la digiscopie (lire La digiscopie) dans de bonnes conditions. Dans ce dernier cas, il faut en particulier pouvoir bien voir l’écran de l’appareil photo.

Le poids

Le trépied Swarovski CT TRAVEL

Le trépied Swarovski CT TRAVEL est composé d’un alliage de 93 % de carbone et de 7 % de basalte.
Source : Swarovski Optics

Le poids est un point majeur  à contrôler  avant un achat : si votre trépied est trop lourd, vous hésiterez à l’emporter sur le terrain. Mais il ne doit pas non plus être trop léger. En fait, il doit être adapté à la longue-vue ou au matériel photographique à supporter.
Afin d’assurer la stabilité et l’équilibre de l’ensemble, le trépied (et sa rotule) doit être au moins aussi lourd que la longue-vue (plus un éventuel adaptateur + appareil photo). Avec une longue-vue de 80 mm, qui pèse en moyenne deux kilogrammes, le trépied (+ rotule) devra ainsi faire au moins ce poids.
Notez toutefois qu’un crochet est parfois présent à l’extrémité de la colonne centrale du trépied, ce qui permet d’accrocher un poids (sac à dos par exemple), et donc d’améliorer la stabilité d’un trépied trop léger.

Le choix du matériau peut augmenter ou diminuer le poids d’un trépied :

  • le carbone tressé (qui a remplacé le carbone « classique », plus fragile) est le matériau le plus léger, mais il permet toutefois d’assurer une très bonne stabilité et robustesse. Il est plus cher que l’aluminium.
  • L’aluminium est le matériau le plus utilisé pour la fabrication des trépieds, et c’est le moins cher à produire. Il est plus lourd que le carbone mais il donne de très bons résultats en termes de stabilité et d’encombrement. Son plus grand défaut est sa résistance dans le temps, dû à l’oxydation et sa fragilité aux chocs. Un trépied en carbone de mêmes dimensions qu’un trépied en aluminium pèse un kilo de moins (un trépied en aluminium « moyen », équipé d’une rotule « moyenne », pèse environ trois kilogrammes, c’est-à-dire nettement plus que la longue-vue elle-même), mais il est plus cher.   
  • Le basalte est un matériau récemment utilisé : son poids est intermédiaire entre celui du carbone et de l’aluminium. Il est résistant, très stable et peut supporter une charge maximale supérieure à l’aluminium. Il offre une grande stabilité thermique et dimensionnelle et a une bonne capacité d’absorption des vibrations, mais il est moins rigide que le carbone. Les prix des trépieds en basalte sont plus élevés que ceux en aluminium. Notez qu’il existe des trépieds fabriqués avec un alliage de basalte et de carbone, comme les Swarovski CT TRAVEL  et CT 101  (93 % de carbone et 7 % de basalte) : la petite part de basalte augmente la stabilité et réduit les oscillations sans modifier le poids.
  • Le bois est un autre matériau intéressant : il peut être plus léger (selon l’essence utilisée) que l’aluminium et absorbe bien les vibrations. Certains fabricants associent le bois et l’aluminium. Les trépieds en bois sont pourtant rarement utilisés par les observateurs. Deux sociétés sont réputées pour leurs produits en bois, www.riestripod.com et www.berlebach.de.

La stabilité et l’équilibre

Longue-vue Olivon T64 + trépied TR150-TR10

Pour une longue-vue compacte comme l’Olivon T64, un trépied avec des segments dont les plus larges ont un diamètre de 24 mm, comme le TR150-TR10 d’Olivon,  conviendra.
Source : Olivon

La stabilité d’un trépied est importante pour le confort d’observation, notamment aux forts grossissements, et pour pratiquer correctement la digiscopie.
Cette stabilité dépend du matériau utilisé et du diamètre de chaque branche et de chaque section. Comme nous l’avons vu précédemment, un trépied en carbone (tressé) est léger et stable, un modèle en aluminium est très stable mais assez lourd, et un modèle en basalte est plus léger que ce dernier et tout aussi stable mais moins rigide. Le carbone et le basalte absorbent mieux les vibrations que l’aluminium.  
Pour réduire le poids, les fabricants réduisent le diamètre des segments des pieds, ce qui entraîne une diminution de la stabilité. Les pieds les plus minces sont plus flexibles, plus fragiles et plus sujets aux vibrations. En pratique, pour une longue-vue standard de 80 mm de diamètre environ, il est préférable d’opter pour un trépied dont les segments les plus larges ont un diamètre de 28 mm. Dans ce cas, un trépied en aluminium pèsera plus de trois kilogrammes (avec rotule) et un trépied en carbone plus de deux kilogrammes (avec rotule).
Pour une longue-vue compacte de 65 mm, un trépied avec des segments dont les plus larges ont un diamètre de 24 mm conviendra. Il pèsera, avec la rotule, moins de trois kilogrammes s’il est en aluminium et moins de deux kilogrammes s’il est en carbone.
D’autre part, plus le trépied est léger par rapport à la longue-vue, plus le centre de gravité de l’ensemble est haut et plus la tendance au renversement augmente.   
Les embouts des pieds augmentent encore la stabilité des trépieds.

Le nombre de segments/sections

Les jambes (pieds) des trépieds sont généralement constituées de trois ou quatre segments/sections télescopiques afin de réduire leur encombrement. Ce nombre détermine la relation entre la hauteur du trépied déplié et la longueur du trépied replié. Pour une même hauteur dépliée, un pied à quatre sections est évidemment plus court replié qu’un pied à trois sections. En effet, si chacun veut un trépied assez haut lorsqu’il est déplié, il le veut aussi assez court lorsqu’il est replié, notamment pour le glisser plus facilement dans ses bagages.  
Les jambes des trépieds les plus compacts auront donc plus de segments, et du fait de l’emboîtement, les plus petits seront obligatoirement plus minces, ce qui pénalisera la stabilité de l’ensemble. D’autre part, le déploiement du trépied sera plus long et plus fastidieux (trois serrages au lieu de deux sur chacune des jambes). Les trépieds dont les jambes sont composées de quatre segments sont donc plutôt déconseillés, sauf pour répondre aux contraintes du voyage et de la randonnée. Les pieds à quatre sections sont aussi plus chers.

Le système de serrage des sections des pieds

Le système de blocage des sections de chaque jambe est un critère important de choix d’un trépied.
Il en existe trois grands types :

  • le serrage par collier (« twist-lock »)
  • le serrage par clip rabattable ou clapet (« flip-lock »)
  • le serrage par vis papillon (moins pratique et plus ancien).

Le serrage par clip (qui sert le haut de la section par pression) est plus rapide et plus pratique que les deux autres, et c’est le système le plus courant. Mais il est un peu plus fragile que les deux autres et il demande à être régulièrement resserré : un trépied « flip-lock » dont les clips sont desserrés est en effet absolument inutilisable sur le terrain, il vaut mieux alors emporter de petits outils avec soi. Le serrage par collier est un peu moins rapide et moins pratique, mais il est fiable et ne demande pas d’ajustement lorsque le trépied vieillit. Les vis papillons ne nécessitent pas de resserrage périodique mais elles sont moins pratiques d’utilisation.
Gitzo a mis au point un système d’attache très abouti, le « G-lock » : il suffit de tourner l’embout d’un quart de tour, et grâce à l’effet de la gravité, il se bloque complètement.

Le système de serrage "flip-lock"

Le serrage par clip rabattable ou clapet (« flip-lock »).

Le système de serrage par collier ("twist-lock")

Le système de serrage par collier (« twist-lock »).

Le degré d’écartement des jambes

Ecartement maximum des pieds d'un Manfrotto 055 XPROB

Ecartement maximum des pieds d’un Manfrotto 055 XPROB.
Source : Manfrotto

Le degré d’écartement des jambes est un élément intéressant à prendre en compte pour le choix d’un trépied.
Certains modèles ont des jambes que l’on peut moins écarter afin de gagner de la hauteur sans jouer sur la longueur du trépied : la base au sol est alors plus étroite, et l’équilibre de l’ensemble est moins bon en cas de vent. Mais il existe souvent un crochet de lestage auquel on peut pendre un poids (un sac à dos par exemple), pour améliorer la stabilité. Un trépied dont on peu davantage écarter les jambes sera plus stable mais plus encombrant au sol, et il sera plus bas une fois déployé ou plus long une fois replié.
Il faut vérifier que les jambes du trépied peuvent s’écarter à différents angles, et jusqu’à  l’horizontale ou presque : cela permet d’observer assis et de trouver un appui sur un terrain accidenté. Les trépieds dont les jambes sont reliées entre elles sont donc moins polyvalents.
Chaque branche possède une butée sur le haut du trépied, l’empêchant de se déplier complètement et permettant d’avoir ses trois pieds à même hauteur. Certains modèles proposent une butée débrayable : chaque pied peut ainsi s’étendre pratiquement à l’horizontal, ce qui est intéressant afin de faire une prise de vue au ras du sol. Il faut  débloquer un ergot qui permet d’étendre chaque branche horizontalement
Avec le Velbon Geo E 640L, le blocage de l’écartement des jambes se fait par un système à ressort : on peut ouvrir complètement l’angle de l’articulation, et le cran va venir assurer le blocage à mesure qu’on ramène la jambe vers l’intérieur.

La colonne centrale

Les photographes recommandent souvent les trépieds sans colonne pour pouvoir abaisser l’appareil jusqu’au ras du sol en écartant les jambes au maximum. Mais pour une utilisation avec une longue-vue, une colonne peut être très utile afin d’ajuster la hauteur d’un utilisateur à l’autre et de gagner quelques dizaines de centimètres : toutefois, cela réduit la stabilité et l’équilibre. C’est surtout dans les observatoires que l’on aura besoin de la colonne car les fentes de vision sont rarement situées à bonne hauteur, et l’espace exigu empêche parfois de pouvoir étirer totalement les sections des pieds. Manfrotto a mis au point une colonne qui peut pivoter à l’horizontale, très pratique en macro.
Certaines colonnes sont équipées d’un crochet placé au bas de celle-ci : il sert à lester le trépied pour en accroître sa stabilité.

La couleur

Il faut éviter les trépieds à la finition métallique brillante ou satinée qui sont très visibles pour la faune lorsque le soleil brille. Une finition noire et mate est préférable.

La facilité de transport

Il existe trois manières de transporter son trépied et sa longue-vue :

  • directement sur l’épaule
  • suspendu à l’épaule grâce une courroie
  • sur le dos grâce à des sacs munis de sangles

Pour un port sur l’épaule, la présence de manchons en néoprène est agréable car ils rendent le contact plus doux. Certains pieds n’en sont pas équipés, mais il est simple de remplacer ces manchons par des gaines d’isolation. En outre, lorsqu’il fait très froid, ces manchons apportent un certain confort.
On peut aussi porter son trépied avec la longue-vue en bandouilère grâce à une courroie/sangle.
Il existe aussi des sacs à dos, comme le Scopac ou le Mulepack, qui permettent de porter le trépied déplié et équipé de la longue-vue. Pour observer, il suffit d’ôter le sac à dos des épaules et de poser  le trépied au sol. En randonnée ou en terrain difficile, c’est de loin la manière la plus confortable et sûre d’emmener son matériel.
Si vous randonnez souvent, il peut être intéressant d’acheter un second trépied plus léger et moins cher.

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