Le Vanneau sociable (Vanellus gregarius) est légèrement plus petit et plus élancé que le Vanneau huppé (V. vanellus), ses pattes sont plus longues et plus sombres, et son profil est différent : l’arrière de la tête est arrondi et sans huppe et son front est plus fuyant. Son bec noir est plus long et ses couleurs sont bien différentes : les parties supérieures et la poitrine sont gris-beige, le bas-ventre et les couvertures sous-caudales sont blancs, le croupion et les sus-caudales sont également blancs, et une tache subterminale noire est présente à l’extrémité de la queue (bien visible en vol).

Sa tête est gris-beige, avec des sourcils nets pâles allant du front à la nuque, un menton blanchâtre, et une calotte et des lores (= zones entre la base du bec et les yeux) sombres. Ses ailes sont tricolores : les rémiges primaires sont noires et forment un triangle bien visible en vol, les rémiges secondaires sont blanches, et les couvertures et les scapulaires sont du même gris-beige que le dos. Le dessous des ailes est entièrement blanc, à l’exception des rémiges primaires.  

Chez l’adulte en plumage nuptial, les joues sont chamois, les sourcils sont jaune-beige et le ventre est noir et bordé par une ligne postérieure bordeaux. Les adultes non nicheurs ont les sourcils chamois pâle et l’abdomen clair. Le juvénile est semblable à l’adulte en plumage d’hiver, mais les parties supérieures ont un dessin écaillé du fait de la présence sur chaque plume d’un liseré chamois et d’une tache subterminale sombre. Sa calotte, sa tête, son cou et sa poitrine sont striés de sombre.

Aire de répartition du Vanneau sociable (Vanellus gregarius)

Aires de nidification (rouge) et d’hivernage (bleu) et couloirs de migration (jaune) du Vanneau sociable (Vanellus gregarius) et situation du réservoir de Talimarzhan (Turkménistan). 
Carte : Ornithomedia.com

Le Vanneau sociable se reproduit dans les steppes à graminées et à armoises, souvent à proximité de zones salines. Lors de ses migrations et en hiver, il stationne dans les secteurs dégagés (champs, prairies sèches, jachères, steppes, semi-déserts, etc. ). Il forme des colonies lâches de cinq à vingt couples, les nids étant espacés de 25 à 50 mètres. 

Il a connu un déclin important au cours du XXe siècle, avec par exemple une baisse de 30 à 60 % dans le nord du Kazakhstan entre 1930 et 1960, suivie d’une réduction de moitié des populations restantes entre 1960 et 1987. Les raisons de cette baisse sont multiples : mise en culture des steppes, épisodes de sécheresse, prédation durant la nidification, chasse dans les zones d’hivernage et de passage, etc. Sa population mondiale actuelle serait comprise entre 16 000 et 24 000 individus selon les sources, et l’espèce est considérée comme étant en danger critique par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

Il niche dans le sud de la Russie et au Kazakhstan et hiverne principalement de l’Afrique orientale (Soudan, Érythrée et Somalie) au Pakistan et au nord-ouest de l’Inde, en passant par le Moyen-Orient : Turquie, Syrie, Israël (lire Observer les oiseaux dans le nord-ouest du Néguev) et péninsule Arabique. Il quitte ses zones de nidification entre août et novembre, se rassemblant parfois en grand nombre dans certains sites (lire Un rassemblement de 1 200 Vanneaux sociables dans le sud de la Russie), et il atteint ses quartiers d’hivernage à partir d’octobre. En Europe de l’Ouest, où c’est un migrateur rare et occasionnel, il accompagne généralement les groupes de Vanneaux huppés, au printemps mais surtout en automne (lire Pourquoi le Vanneau sociable est-il souvent observé avec des Vanneaux huppés ?). 

Lors de la migration, une partie importante de sa population traverse et fait une halte dans les vastes plaines et les contreforts vallonnés parsemés de zones argilo-salées et d’une végétation clairsemée dans l’est du Turkménistan et dans le sud-ouest de l’Ouzbékistan. En particulier, le réservoir de Talimarzhan revêt une importance particulière, et plusieurs milliers d’individus peuvent s’y rassembler simultanément. Les oiseaux s’y reposent puis s’envolent vers les collines et les plaines arides environnantes pour se nourrir. De telles concentrations représentent une partie substantielle de la population mondiale. Ces rassemblements massifs sont observés en août et en septembre lors de la migration d’automne, tandis que la migration printanière, qui a lieu en mars-avril, est brève et moins visible.

Jusqu’à 5 200 individus y avaient été comptés simultanément durant l’automne 2022, et selon un article publié le 28 octobre 2025 sur le site web de l’Ornithological Society Of The Middle East, The Caucasus And Central Asia (OSME), les données préliminaires suggèrent qu’un nombre similaire pourrait être atteint cette année, et les résultats indiqueraient « une tendance positive » pour la population de cette espèce dans la région.

Outre le Vanneau sociable, des rapaces menacés ont aussi été observés dans la zone de comptage, comme les Vautours moine (Aegypius monachus) et percnoptère (Neophron percnopterus) et l’Aigle des steppes (Aquila nipalensis) (lire La population turque d’Aigles des steppes serait plus importante qu’on ne le pensait).

Vidéo sur les comptages de Vanneaux sociables (Vanellus gregarius) en Ouzbékistan.
Source : Птицы Узбекистана Birds of Uzbekistan

Réagir à notre article

Réagissez à cet article en publiant un commentaire