Brèves
Un spectaculaire rassemblement postnuptial précoce d’Hirondelles de rivage sur le lac du Der (Marne/Haute-Marne) en juillet 2025
Rassemblement postnuptial d’Hirondelles de rivage (Riparia riparia) dans le port de plaisance de Giffaumont-Champaubert (Marne) le 18 juillet 2025.
Source : Catherine Pillot / cathy-passion-nature.webnode.fr
L’Hirondelle de rivage (Riparia riparia) mesure de 12 à 13 cm de long. Ses parties supérieures sont gris brunâtre et le dessous est blanc, à l’exception d’une bande pectorale brune. Le dessous des ailes est sombre et la queue est peu échancrée. Les plumes des parties supérieures du juvénile sont bordées de pâle et sa bande pectorale est moins. Ses cris de contact sont des « trr » roulés et durs.
Elle niche en colonies pouvant parfois compter plusieurs milliers de couples. Le nid est un terrier mesurant de soixante centimètres à un mètre de long creusé dans une paroi composée de sédiments suffisamment meubles (sable, terre, argile, calcaire, etc.), d’origine naturelle (berge de rivière, effondrement de talus, monticule, etc.) ou créée par l’Homme (chantier, sablière, carrière, etc.) souvent à proximité de l’eau. Elle peut également utiliser des terriers creusés par d’autres espèces, comme le Guêpier d’Europe (Merops apiaster) (lire Une remarquable colonie mixte de Guêpiers d’Europe, d’Étourneaux sansonnets et de Martinets noirs en Serbie).
Son aire de nidification est vaste et comprend une grande partie de l’Eurasie, l’Amérique du Nord et localement l’Amérique centrale, et elle hiverne en Afrique tropicale, en Asie du Sud et du Sud-est et en Amérique du Sud. Les premiers oiseaux arrivent sur leurs sites de nidification européens dès la fin du mois de mars, et à la mi-avril, les colonies sont généralement en place. La ponte s’échelonne du début du mois de mai à la fin juillet. Dès le mois d’août et parfois jusqu’en octobre, d’importants rassemblements postnuptiaux se forment en fin de journée dans les roselières, sur les fils téléphoniques et les clôtures ou dans les haies ou les bosquets, souvent non loin des sites de nidification et à proximité de zones humides, où ces oiseaux peuvent facilement chasser les insectes. D’autres espèces les rejoignent parfois, comme l’Hirondelles rustique (Hirundo rustica).
Situation du lac du Der-Chantecoq (Marne/Haute-Marne). |
Catherine Pillot a publié dans le groupe Facebook My Lac du Der une vidéo (voir en fin d’article) filmée dans la matinée du 18 juillet 2025 d’un important rassemblement de plusieurs milliers d’Hirondelles de rivage dans le port de plaisance de Giffaumont-Champaubert (Marne), sur le lac du Der (lire Où observer les oiseaux remarquables du lac du Der-Chantecoq en hiver ?). Selon certains commentaires, ces oiseaux seraient présents depuis au moins une semaine.
Ce regroupement est remarquable par son ampleur, par le type de perchoirs choisis (pontons et bateaux) et par sa précocité, mais il n’est pas unique pour cette espèce. Dans le cadre d’un recensement des rassemblements postnuptiaux des six espèces d’hirondelles nicheuses effectué de la fin juillet au début du mois de septembre 2018 et 2019 dans la région des Grands Lacs en Ontario (Canada), les ornithologues ont en effet constaté que les Hirondelles de rivage commençaient à se réunir avant les autres, parfois même avant la fin de leur saison de reproduction. Leurs dortoirs comptaient parfois des centaines de milliers d’oiseaux, et ils étaient alors suffisamment importants pour pouvoir être détectés à l’aide de radars météorologique lorsque les oiseaux s’envolaient tôt le matin. Ces regroupements disparaissaient au début du mois de septembre.
La taille de ces rassemblements varie d’une année sur l’autre, notamment en fonction des conditions météorologiques, un printemps humide printemps froid et prolongé étant par exemple défavorable au démarrage et au succès de la nidification (lire Le retard des hirondelles ce printemps pourrait être lié à la météo en Espagne). Les emplacements choisis doivent rassembler plusieurs qualités : être tranquilles, relativement abrités des intempéries, protégés des prédateurs, notamment des rapaces (lire Observations intéressantes d’une Chevêche d’Athéna chassant les Hirondelles de rivage en Belgique en juin 2025) et être proches des zones de nourrissage, ce qui semble être le cas du port de plaisance de Giffaumont-Champaubert.
Ces regroupements ont plusieurs fonctions, notamment bénéficier d’une vigilance collective accrue et de l’effet de masse contre les prédateurs, profiter d’un effet de régulation de la température locale et échanger des informations (sur les zones de nourrissage, etc.) (lire Les pré-dortoirs, dortoirs et post-dortoirs chez les oiseaux).
Une telle concentration de milliers d’oiseaux au même endroit occasionne certes des nuisances (fientes), mais elle est temporaire. L’Hirondelle de rivage étant une espèce en déclin en Europe, il est important de protéger ses sites de rassemblements postnuptiaux, qui permettent en outre de réaliser des comptages représentatifs de l’état de la population locale.
Rassemblement postnuptial d’Hirondelles de rivage (Riparia riparia) dans le port de plaisance de Giffaumont-Champaubert (Marne) le 18 juillet 2025.
Source : Cathy Pillot
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Compléments
À lire aussi sur le web
- Le site web de Catherine Pillot : cathy-passion-nature.webnode.fr
- Le groupe Facebook My Lac du Der : www.facebook.com
Sources
- Aly Hyder Ali, Alex Bencke et Ted Cheskey (2019). 2019 Swallow Post-Breeding Roost Monitoring – Summary of observations. Nature Canada. naturecanada.ca
- SHNA. Hirondelle de rivage. www.shna-ofab.fr




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