Le Chardonneret mineur (Spinus psaltria) est un petit passereau mesurant de 9 à 12 cm de long au bec conique noirâtre. Le mâle a le dessous jaune vif, la calotte et la nuque noires et les ailes arrondies de la même couleur, avec une grande tache blanche. Le dos est noir ou verdâtre selon la sous-espèce. La queue échancrée est noire avec deux coins blancs. La femelle et l’immature a le dos olive, le dessous jaune terne et les ailes sombres marquées avec deux barres blanchâtres et une tache blanche plus marquée à la base des rémiges primaires. 

Le chant nuptial du mâle est un mélange de notes claires mêlées de sifflements et de trilles intégrant des imitations d’autres espèces. Les cris de contact sont des « chig chig chig » rauques.

Il niche dans des habitats variés, en plaine et en montagne : forêts, zones buissonneuses, prairies, cultures, oasis, jardins, vergers, parcs etc. C’est un visiteur régulier des mangeoires en hiver. 

Son aire de répartition s’étend du nord-ouest des États-Unis au Pérou. Cinq sous-espèces sont reconnues, dont S. p. hesperophila, au dos, à la nuque et aux joues verdâtres, qui se reproduit le long de la côte pacifique des États-Unis et dans le nord-ouest du Mexique.

Aire de répartition du Chardonneret mineur (Spinus psaltria)

Aire de répartition du Chardonneret mineur (Spinus psaltria) : en violet, présence toute l’année, en rouge, présence en été seulement et en bleu, présence hivernale uniquement.
Carte : Ornithomedia.com d’après le Cornell Lab of Ornithology

Sa population mondiale atteindrait 15 millions d’individus, et selon une étude publiée en 2025 dans la revue Ornithology, l’aire de répartition du Chardonneret mineur progresse très rapidement vers le Nord, depuis une dizaine d’années au moins. Des biologistes de l’Université d’État de Washington et du Cornell Lab of Ornithology ont analysé les données des observateurs publiées sur les sites web collaboratifs  FeederWatch et eBird entre 2012 et 2022, et ils ont constaté que sa population avait augmenté de façon spectaculaire dans les États de Washington (+ 110,5 %), de l’Idaho (+ 66,3 %) et de l’Oregon (+ 16,9 %) .

Mason W. Maron, diplômé de l’Université d’État de Washington et auteur principal de l’étude, explique : « je pensais qu’il était normal d’observer des troupes de 30 ou 40 individus dans l’État de Washington, mais des observateurs locaux m’ayant expliqué que l’espèce était absente il y a dix ans, j’ai décidé  d’enquêter sur le phénomène. Ce qui est fascinant, c’est la façon dont cette espèce s’adapte aux paysages modifiés par l’Homme. Elle ne s’étend pas vers le Nord au hasard, elle suit principalement les cours d’eau et s’installe dans les zones urbaines où les températures sont plus chaudes qu’ailleurs et où les plantes indigènes et exotiques lui fournissent de la nourriture ».

Les auteurs ont pris en compte plusieurs facteurs (température annuelle maximale, précipitations annuelles, taux de développement urbain et  proximité des principaux cours d’eau) pour tenter d’expliquer l’expansion du Chardonneret mineur. Ils ont constaté que les cours d’eau constituaient des axes cruciaux de progression, car ils sont propices à la dissémination de plantes riches en graines : en effet, les activités agricoles sont importantes le long des fleuves et des rivières, et les plantes adventices sont nombreuses dans les champs. C’est aussi le cas des banlieues riches en jardins, même si le nourrissage hivernal ne semble jouer qu’un rôle minime dans l’établissement de nouvelles populations : si les premiers individus arrivés dans une nouvelle zone peuvent visiter les mangeoires pour y trouver une nourriture facile d’accès, cela ne suffit en effet pas à entretenir une population. L’irrigation a également permis à l’espèce d’étendre son aire de répartition dans les zones arides, par exemple en Californie. 

Une fois installées dans de nouvelles zones favorables, les populations de Chardonnerets mineurs s’y stabilisent ou y progressent rapidement, constituant à leur tour de nouveaux noyaux de progression. 

Le Chardonneret mineur pourrait aussi progresser vers le Nord en réponse au réchauffement climatique, ce passereau étant en déclin dans le sud des États-Unis d’après le projet Status and Trends du Cornell Lab of Ornithology. Ce passereau semble donc montrer une bonne capacité d’adaptation aux changements environnementaux.  

Chardonneret mineur (Spinus psaltria) se nourrissant à une mangeoire de Seattle, dans l’État de Washington (États-Unis), le 22 janvier 2024. 
Source : Mark Ahlness

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