Voyages
Observer les oiseaux sur Rodrigues (Maurice), la « Cendrillon » des îles Mascareignes
Clairière dans la réserve naturelle de Grande Montagne, sur l’île Rodrigues (Maurice), où l’on peut observer les deux oiseaux endémiques de l’île, le Foudi de Rodrigues (Foudia flavicans) et la Rousserolle de Rodrigues (Acrocephalus rodericanus)
Photographie : Ornithomedia.com
Introduction
L’archipel des Mascareignes est situé dans l’océan Indien et est composé de trois îles principales : La Réunion (France), Maurice et Rodrigues. D’origine volcanique et corallienne, cette dernière est la plus petite (109 km²), la moins connue et la plus isolée, une distance de 650 km la séparant de Maurice, à laquelle elle est rattachée : elle est d’ailleurs surnommée la « Cendrillon » des îles Mascareignes. Les premiers à l’explorer furent les Arabes, qui la baptisèrent Dina Moraze en 1502. Elle doit son nom actuel à l’explorateur portugais Diego Rodrigues, qui la plaça pour la première fois sur une carte européenne en février 1528. Elle était autrefois recouverte d’une végétation riche et diversifiée et possédait une flore et une faune uniques au monde : le huguenot français François Leguat de la Fougère, qui y a débarqué avec quelques compagnons et y a vécu deux ans de 1691 à 1693, a décrit en 1708 Rodrigues comme un jardin d’Eden, avec des vallées recouvertes de palmiers et d’ébéniers habitées de milliers de tortues géantes et survolées de perruches qui se nourrissaient de noix. Il a aussi évoqué la présence d’un oiseau au plumage gris, incapable de voler, ressemblant à une oie et pesant près de 20 kg, le Solitaire de Rodrigues, qui constitue encore l’oiseau fétiche de l’île.
Moins d’un siècle après le séjour de François Leguat de la Fougère, il ne subsistait plus qu’un petit nombre de tortues et la plupart des oiseaux endémiques avaient disparu, à cause de la destruction de leurs habitats, de la chasse et de l’introduction d’animaux exotiques (chats, rats, musaraignes et chèvres). Sur les onze oiseaux uniques au monde qui vivaient sur l’île, il n’en reste plus que deux : le Foudi de Rodrigues (Foudia flavicans) et la Rousserolle de Rodrigues (Acrocephalus rodericanus). La Roussette de Rodrigues (Pteropus rodricensis) est le troisième vertébré endémique à avoir survécu à ce désastre écologique.
Depuis une cinquantaine d’années principalement, les autorités mauriciennes, la Mauritian Wildlife Foundation et d’autres structures tentent de sauver le patrimoine animal et végétal de l’île, et notamment son avifaune : leurs efforts ont porté leurs fruits, les populations de Foudis et de Rousserolles de Rodrigues ayant fortement augmenté depuis les années 1970.
Suite à notre visite de l’île en avril 2025, nous vous proposons une présentation de celle-ci et de plusieurs bons secteurs pour y observer les oiseaux.
Abstract
The Mascarene Archipelago is located in the Indian Ocean and is composed of three main islands: Réunion (France), Mauritius, and Rodrigues. Of volcanic and coral origin, the latter is the smallest (109 km²), the least known, and the most isolated, a distance of 650 km separating it from Mauritius, to which it is attached: it is also nicknamed the « Cinderella » of the Mascarene Islands. The first to explore it were the Arabs, who named it Dina Moraze in 1502. It owes its current name to the Portuguese explorer Diego Rodrigues, who first placed it on a European map in February 1528. It was once covered with rich and diverse vegetation and boasted flora and fauna which are unique in the world: the French Huguenot François Leguat de la Fougère, who landed there with a few companions and lived there for two years from 1691 to 1693, described Rodrigues in 1708 as a Garden of Eden, with valleys covered with palm trees and ebony trees inhabited by thousands of giant tortoises and overflown by parakeets that fed on nuts. He also mentioned the presence of a gray-feathered, flightless bird resembling a goose and weighing nearly 20 kg, the Rodrigues Solitaire, which is still the island’s favorite bird. Less than a century after François Leguat de la Fougère’s stay, only a small number of tortoises remained, and most of the endemic birds had disappeared due to habitat destruction, hunting, and the introduction of exotic animals (cats, rats, shrews, and goats). Of the eleven unique bird species that once lived on the island, only two remain: the Rodrigues Fody (Foudia flavicans) and the Rodrigues Reed Warbler (Acrocephalus rodericanus). The Rodrigues Fruit Bat (Pteropus rodricensis) is the third endemic vertebrate to have survived this ecological disaster. For the past fifty years, Mauritian authorities, the Mauritian Wildlife Foundation, and other organizations have been trying to save the island’s animal and plant heritage, particularly its birdlife. Their efforts have borne fruit, with the populations of Rodrigues Fody and Reed Warbler having increased significantly since the 1970s.
Following our visit to the island in April 2025, we offer a presentation of the island and several good birdwatching areas.
Une île d’origine volcanique et corallienne
Situation de l’île Rodrigues (Maurice). |
L’île Rodrigues fait partie de l’archipel des Mascareignes, avec La Réunion (lire Où observer les oiseaux sur l’île de La Réunion ?) et Maurice (lire Où observer les oiseaux sur l’île Maurice ?), à laquelle elle appartient.
Elle est principalement d’origine volcanique et sa topographie est accidentée et montagneuse, bien que son élévation soit modeste, son plus haut sommet, le mont Limon, ne culminant qu’à 398 mètres d’altitude. Son relief s’organise autour d’une arête centrale orientée de l’Ouest au Sud-ouest, d’où rayonnent des ravins abrupts. Les fonds des vallées demeurent le plus souvent à sec et ne sont parcourus par des flots torrentiels que lors des fortes pluies de régime cyclonique.
La partie sud-ouest de l’île est dominée sur environ 10 km² par une zone karstique, appelée Plaine Corail, formée de grès d’origine corallienne. Son sous-sol compte de nombreuses cavités, dont les plus connues et les plus grandes sont les cavernes Patate et Tamarin et la Grande Caverne. La partie sud de l’île et la région côtière sont moins arrosées que les hautes terres.
L’immense lagon (sa surface est deux fois supérieure à celle des terres émergées) qui entoure l’île est en général peu profond : il est parsemé de plusieurs îlots rocheux, comme les îles aux Chats, Pierrot, Hermitage, Catherine, Gombrani et Frégate, et sablonneux, comme les îles Cocos et aux Sables.
Une végétation riche et unique mais qui a beaucoup souffert des activités humaines
Forêt humide primaire dans la réserve naturelle de Grande Montagne, sur l’île Rodrigues (Maurice) (cliquez sur la photo pour l’agrandir). |
Les paysages de Rodrigues ont beaucoup changé au cours des derniers siècles en raison de la déforestation, de l’agriculture, de l’urbanisation et de l’introduction de plantes et d’animaux exotiques. Aujourd’hui, l’île compte encore 60 espèces de plantes indigènes, dont 39 sont endémiques. Près de 80 % de la flore sont considérés comme menacés et huit plantes endémiques ont disparu.
La végétation du littoral est principalement influencée par la nature du substrat (basaltique ou calcaire) et les embruns marins. Les communautés les plus riches poussent sur des grès calcaires, notamment au sud-ouest de l’île. On y trouve des buissons, comme le Bois matelot (Pemphis acidula), la Cadoque (Caesalpinia bonduc), le Veloutier blanc (Heliotropium foertherianum) et le Bois sureau (Premna serratifolia), des arbres comme le Bois mahoe (Thespesia populnea) et le Mourouk (Erythrina variegata), et des plantes grimpantes comme les Lianes batatran (Ipomea pes-caprae), calé (Cynanchum viminale) et cocorico (Canavalia rosea). Cette végétation adaptée à la sécheresse et aux embruns prise d’assaut par des espèces envahissantes comme l’acacia Acacia nilotica.
La végétation qui pousse à l’arrière de la côte, également sur des sols calcarénitiques, comme dans la Plaine Corail et dans la vallée d’Anse Quitor, comprend entre autres les Bois d’ébène de Rodrigues (Diospyros diversifolia), chauve-souris (Ixora trilocularis), d’olive (Elaeodendron orientale), d’olive blanc (Pleurostylia putamen), bouteille (Fernelia buxifolia), gandine (Mathurina penduliflora) et puant (Foetidia rodriguesiana) et le Latanier jaune (Latania verschaffeltii). Elle est la proie des chèvres et de plantes invasives.
Une végétation basaltique pousse sur les reliefs, comme sur les monts Cimetière, Malartic et Lubin, et dans les vallées à l’intérieur de l’île, appelées cascades, où la couche de terre est la plus profonde. Elle comprend de nombreuses espèces endémiques, comme les Bois d’ébène de Rodrigues et malaya (Olea lancea), le Palmiste marron (Hyophorbe verschaffeltii), le Café marron (Ramosmania rodriguesii), la Figue marron (Obetia ficifolia), la Liane calé et les orchidées Aeranthes arachnites balfourii et Oeoniella aphrodite. Elle est envahie par plusieurs plantes, comme le Jamrosa (Syzygium jambos), le Bois d’oiseaux (Litsea glutinosa) et l’Arbre du voyageur (Ravenala madagascariensis) (lire Le Crécerelle de Maurice semble profiter de la prolifération d’une plante invasive, l’Arbre du voyageur).
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Une faune endémique qui a en grande partie disparu
Squelette de Solitaire de Rodrigues (Pezophaps solitaria) dans le centre d’information Dominique Farla de la réserve naturelle de Grande Montagne, sur l’île Rodrigues (cliquez sur la photo pour l’agrandir). |
Lorsque le Français François Leguat de la Fougère a débarqué sur Rodrigues en 1691, il a décrit l’île comme ressemblant au jardin d’Eden. Il affirmait qu’il pouvait marcher sur plusieurs dizaines de mètres sur les carapaces de tortues géantes sans avoir à mettre le pied à terre. Les deux chéloniens endémiques ont aujourd’hui disparu, la Tortue géante de Rodrigues (Cylindraspis vosmaeri), qui possédait une étroite carapace en forme de corset, et la Petite tortue de Rodrigues (C. peltastes), à la carapace bombée. Deux autres reptiles, les Geckos de Liénard (Phelsuma gigas) et diurne de Rodrigues (P. edwardnewtonii), ainsi que de nombreux insectes, sont aussi éteints.
Sur les onze oiseaux endémiques que comptait encore Rodrigues au XVIIe siècle, seules deux subsistent aujourd’hui, le Foudi de Rodrigues (Foudia flavicans) et la Rousserolle de Rodrigues (Acrocephalus rodericanus). Grâce aux efforts de conservation des autorités mauriciennes, les populations de ces deux oiseaux ont fortement augmenté depuis les années 1970, passant d’une dizaine d’individus à plus de 20 000 en 2016 pour le premier, et de 30 à près de 25 000 en 2016 pour le second.
Le Solitaire de Rodrigues (Pezophaps solitaria), un grand oiseau non volant au long cou et au plumage grisâtre apparenté au Dronte ou Dodo de Maurice (Raphus cucullatus), le Founingo de Rodrigues (Alectroenas payandeei), la Tourterelle de Rodrigues (Nesoenas rodericanus), l’Étourneau de Rodrigues (Necropsar rodericanus), la Perruche de Newton (Psittacula exsul), la Perruche de Rodrigues (Necropsittacus rodricanus), le Râle de Rodrigues (Erythromachus leguati), le Petit-duc de Rodrigues (Otus murivorus) et le Bihoreau de Rodrigues (Nycticorax megacephalus) se sont éteints.
La Roussette de Rodrigues (Pteropus rodricensis) est le troisième vertébré endémique à avoir survécu à ce désastre écologique : sa population est passée de moins de cent individus en 1974 à plus de 24 000 en 2018.
Comment visiter l’île Rodrigues ?
Carte de l’île Rodrigues (Maurice) et bons sites d’observation des oiseaux : (1) réserve de Grande Montagne, (2) baie Malgache, (3) baie Diamant, (4) Grand-Baie, (5) cascade Pigeon, (6) pointe Coton, (7) cascade Victoire, (8) réserve François Leguat, (9) île aux Sables et (10) île aux Cocos. |
Pour rejoindre Rodrigues, il faut prendre un vol domestique depuis l’île Maurice avec la compagnie aérienne Air Mauritius, qui relie les deux îles de une à cinq fois par jour selon la saison. Il est aussi possible d’acheter un billet vers Rodrigues auprès de cette compagnie directement depuis Paris Charles-de-Gaulle avec un arrêt sur l’île Maurice. Le trajet entre les deux îles dure environ 1 h 30.
Sur place, vous pouvez louer une voiture à l’aéroport de Plaine Corail, passer par la réception de votre hôtel ou la réserver auprès de votre agence de voyages. Il faut être en possession d’un permis de conduire depuis au moins un an et vous devez être âgé de 21 ans au minimum.
Le réseau routier de Rodrigues est assez complet et permet de de visiter tous les secteurs. En outre, la vitesse maximum est limitée à 50 km/h, d’où une atmosphère routière assez sereine.
Le bus est un autre moyen de visiter l’île, même s’il est moins souple. La gare routière principale se situe à l’entrée de Port Mathurin. La fréquence varie de 10 à 30 minutes en moyenne et les véhicules ne partent que lorsqu’ils sont pleins.
Le temps est plutôt chaud (entre 28 et 32 degrés) et humide de novembre à avril (été austral), et plus frais (entre 17 et 24 degrés) et plus sec entre mai et octobre (hiver austral). La saison de reproduction de la plupart des oiseaux se déroule entre septembre et février.
1- Les bons sites pour observer les oiseaux sur Rodrigues : la réserve naturelle de Grande Montagne
La réserve naturelle de Grande Montagne, dont la surface est de 25,5 ha, a été créée en 1983 par le gouvernement mauricien pour protéger l’un des derniers vestiges de la forêt indigène et l’habitat de plusieurs espèces animales et végétales endémiques (plus de 40 plantes indigènes recensées). Plus de 80 % de sa superficie ont été restaurés (plantations d’arbres et d’arbustes) par les équipes et les bénévoles de la Mauritian Wildlife Foundation (MWF), ainsi que par les agents du Service des Bois et Forêts de l’Assemblée Régionale de Rodrigues.
Point de vue sur la côte orientale de Rodrigues dans la réserve naturelle de Grande Montagne : c’est un bon site d’observation de la Roussette de Rodrigues (Pteropus rodricensis) en fin de journée (cliquez sur la photo pour l’agrandir). |
C’est certainement le meilleur site de l’île pour observer facilement le Foudi, la Rousserolle et la Roussette de Rodrigues. D’autres oiseaux sont visibles, comme le Foudi rouge (Foudia madagascariensis), l’Astrild ondulé (Estrilda astrild) ou la Tourterelle tigrine (Spilopelia chinensis). Des Tortues géantes des Seychelles (Aldabrachelys gigantea) ont été introduites pour entretenir le sous-bois et essayer ainsi de reproduire le rôle écologique que jouaient les deux espèces de tortues disparues. Grâce aux informations du guide, on pourra repérer également trois invertébrés endémiques : l’escargot arboricole Tropidophora articulata et les orthoptères Metioche supertes superbus et M. s. payendeei. La présence de Néphiles dorées (Nephila inaurata), particulièrement visibles sur les poteaux télégraphiques le long des routes parcourant les reliefs de l’île, est à signaler.
Les visiteurs désireux de visiter cette zone sont accueillis au centre d’information Dominique Farla, situé le long de la rue principale du village de Grande Montagne, à 300 mètres après le bureau de poste en allant vers Saint-François et à 500 mètres après le carrefour entre les routes de Saint-François et de Rivière Banane en allant vers Mont Lubin ou Port Mathurin.
Dans le centre d’information, des panneaux pédagogiques, des tableaux et des vitrines sur la faune et la flore endémique de Rodrigues : on y trouve en particulier le squelette le plus complet existant du Solitaire de Rodrigues. On peut y acheter entre autres un guide photographique très utile intitulé « La faune et la flore de Rodrigues », rédigé par Stephen Kirsakye et édité par la Mauritian Wildlife Foundation.
Le sentier de randonnée traverse une forêt primaire poussant sur sol basaltique bien conservée et mène à un point de vue surplombant la côte orientale et méridionale de l’île, d’où l’on peut observer en fin de journée dans de très bonnes conditions les Roussettes de Rodrigues quittant leur dortoir diurne et manœuvrant habilement en utilisant les colonnes d’air qui se forment le long de la paroi rocheuse.
On ne peut visiter la réserve qu’en participant à une visite guidée. La première visite est à 9 h 30 du lundi au samedi matin, hors jours fériés. Le tarif pour les non résidents est de 300 roupies pour les adultes et 150 pour les enfants. Pour plus d’informations, on peut contacter la Mauritian Wildlife Foundation par téléphone au (230) 8314-862 ou par courriel : grandemont@mauritian-wildlife.org.
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2, 3 et 4 – Les mangroves et les vasières sur la côte nord
Vasière sur la côte nord de l’île Rodrigues (cliquez sur la photo pour l’agrandir). |
Rodrigues possède plusieurs zones de mangroves et de vasières dans certaines parties abritées, par exemple le long de la côte nord, dans les baies Malgache, Diamant et Grand-Baie (anse aux Caves), qui sont facilement accessibles par la route côtière. On peut y observer assez facilement le Héron strié (Butorides striata). Des limicoles de passage y font une halte, comme le Courlis corlieu (Numenius phaeopus), les Chevaliers aboyeur (Tringa nebularia), guignette (Actitis hypoleucos) et bargette (Xenus cinereus), le Bécasseau cocorli (Calidris ferruginea) ou parfois le Gravelot de Leschenault (Anarhynchus leschenaultii) durant les passages. Le Noddi brun (Anous stolidus), en provenance de ses colonies des îlots aux Sables et aux Cocos (voir plus bas), se pose souvent sur les pontons et sur les barques de pêche.
5 – La cascade Pigeon et la pépinière de Solitude
Ces deux sites très proches l’un de l’autre (quelques centaines de mètres), situés au nord de Rodrigues, non loin de Port-Mathurin, sont également favorables à l’observation du Foudi et de la Rousserolle de Rodrigues, même s’ils sont moins faciles à trouver que la réserve de Grande Montagne. La cascade Pigeon est un ravin boisé qui accueille un important dortoir de Roussettes de Rodrigues et pour laquelle un projet de réserve est en cours d’étude. La pépinière de Solitude, gérée par la Mauritian Wildlife Foundation, a pour objet de cultiver puis de replanter à différents endroits de l’île des plantes endémiques menacées, comme le Bois bête (Dombeya acutangula) et le Bois pipe (D. rodriguesiana).
6 – La pointe Coton (parfois écrit Cotton)
Cette pointe rocheuse, située à l’est de l’île, accueille une petite colonie de Puffins du Pacifique ou fouquet (Ardenna pacifica). Ils peuvent être observés en fin de journée depuis la plage voisine de Coton Beach quand ils rejoignent leurs terriers creusés dans le bois de Filaos à feuilles de prêle (Casuarina equisetifolia) qui recouvre en partie la pointe. La plage est accessible par de petites routes à partir par exemple du village de Grande Montagne. Le Puffin du pacifique niche également sur l’îlot Frégate, au sud de Rodrigues.
7 – La cascade Victoire
La cascade Victoire est un ravin rocheux dont les pentes sont en partie recouvertes de fourrés de Faux Mimosas (Acacia leucocephala). Elle est accessible par un sentier non balisé depuis le village de Sainte-Famille, qui atteint le sommet des falaises basaltiques. Cette vallée constitue le seul site de nidification du Phaéton à brins rouges (Phaethon rubricauda) (petite colonie) de Rodrigues, et quelques couples de Phaétons à bec jaune y nichent aussi.
8 – La réserve François Leguat
Vue du canyon Tiyel, dans la réserve François Leguat, sur l’île Rodrigues (cliquez sur la photo pour l’agrandir). |
Cette réserve de 20 hectares est située à Anse Quitor, à quelques centaines de mètres de l’aéroport de Plaine-Corail. Elle protège une forêt sèche typique des sols calcarénitiques, ainsi que plusieurs grottes. En 2005, la compagnie François Leguat Ltd a lancé un projet de reboisement visant à planter 300 000 plants de 40 espèces indigènes, avec l’aide du Fonds de partenariat pour les écosystèmes critiques.
En 2006 et en 2007, des Tortues géantes des Seychelles et des Tortues étoilées de Madagascar (Astrochelys radiata), les espèces les plus proches des deux chéloniens disparus de Rodrigues, qui ont été élevées en captivité à La Vanilla Nature Park, sur l’île Maurice, ont été relâchées dans la réserve. On en compte aujourd’hui plus de 2 500 individus. Plus récemment, une troisième espèce, la Tortue à soc (Astrochelys yniphora), très menacée à Madagascar, a été introduite pour contribuer à sa sauvegarde.
Quelques espèces d’oiseaux nichent dans la réserve, dont la plus intéressante est probablement le Phaéton à bec jaune (Phaethon lepturus), qui se reproduit sur les falaises du canyon Tiyel.
La réserve comprend aussi un intéressant et pédagogique musée présentant l’histoire, la géologie et la nature de Rodrigues. L’entrée dans la réserve est payante, la recette des billets servant notamment aux projets de conservation. Plus d’informations sont disponibles sur les sites web www.francoisleguatreserve.com et www.lavanillenaturepark.com.
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9 et 10 – Les îles aux Sables et aux Cocos
Noddis bruns (Anous stolidus) sur l’île aux Sables, au large de Rodrigues (cliquez sur la photo pour l’agrandir). |
Ces deux îlots sablonneux, dont le second est classé en réserve naturelle, sont recouverts en grande partie d’un boisement de Filaos à feuilles de prêle. Ils sont situés dans le lagon de Rodrigues, à quatre kilomètres à l’ouest de l’île, et ils accueillent d’importantes colonies de Noddis bruns et de Sternes fuligineuses (Onychoprion fuscatus), ainsi qu’un nombre moindre de couples de Noddis marianne (Anous tenuirostris) et de Gygis blanches de la sous-espèce indopacifique (Gygis alba candida).
Des limicoles de passage font régulièrement une halte le long de leurs rivages, comme le Tournepierre à collier (Arenaria interpres) et le Bécasseau sanderling (Calidris alba), voire parfois le Drome ardéole (Dromas ardeola).
Tous ces oiseaux sont observables depuis les petits bateaux qui font le tour de ces deux îlots. La traversée du lagon pour atteindre la première des deux, l’île aux Sables, dure environ 1 h 30. Ces excursions d’une journée, qui comprennent le déjeuner, peuvent être réservées auprès des hôtels ou des gîtes où vous logerez. Lors de notre visite en avril 2025, nous avons pu, par exemple, nous inscrire à l’une de ses sorties auprès du gîte Panoramic Paradise situé à Baie Topaze.
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Un reportage sur l’avifaune de la réserve naturelle de l’île aux Cocos
La chaîne TFI avait consacré en novembre 2024 un reportage sur l’avifaune nicheuse de la réserve naturelle de l’île aux Cocos, située au large de l’île Rodrigues (Maurice).
Source : TFI INFO
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Compléments
À lire sur le web
Le site web de la Mauritian Wildlife Foundation : www.mauritian-wildlife.org
Ouvrages recommandés
- Oiseaux des iles de l’océan Indien: Madagascar, Maurice, Réunion, Rodrigues, Seychelles, Comores d’Olivier Langrand et Ian Sinclair
- Birds of the Indian Ocean Islands de Ian Sinclair et Olivier Langrand
- Birds of Madagascar and the Indian Ocean Islands: Seychelles, Comoros, Mauritius, Reunion and Rodrigues de Roger Safford (Auteur), Adrian Skerrett (Auteur), Frank Hawkins (Auteur)
- A photographic guide to the Birds of the Indian Ocean Islands de Ian Sinclair, Olivier Langrand et Fanja Andriamialisoa
Sources
- Thierry Frétey et Maël Dewynter (2016). Les Reptiles de Rodrigues : clé d’identification illustrée. Fondation Biotope. www.researchgate.net
- Jean-Michel Probst et Késava Abhaya (1998). Un site de nidification exceptionnel à étudier : la Cascade victoire, refuge unique du Paille-en-queue à brins rouges à l’île Rodrigues. Bulletin Phaethon. Volume : 8. www.researchgate.net
- Késava Abhaya et Probst Jean-Michel (1997). Liste commentée des oiseaux et de quelques vertébrés observés à l’île Rodrigues du 12 au 24 janvier 1996. Bulletin Phaethon. Volume : 5. Pages : 25–34. www.researchgate.net
- Mauritian Wildlife Foundation. L’écotour guidé de la Réserve Naturelle de Grande Montagne. www.mauritian-wildlife.org




















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