Un oiseau blessé : que faire ?

Chat

Les chats sont responsables de nombreuses blessures chez les oiseaux.
Photographie : Élisabeth Strouve

Approcher un oiseau blessé

Approchez doucement et patiemment de l’oiseau et déposez un linge sur lui afin de l’attraper et de le calmer. Le tissu ne devra pas s’effilocher ou pelucher pour que ses griffes ne s’y accrochent pas.

Où installer un oiseau blessé ?

Placez l’oiseau blessé dans une pièce tranquille, et dans un carton percé préalablement de trous : en effet l’obscurité le calmera. Au fond, placez des feuilles de journal pour faciliter le nettoyage. Maintenez une température agréable, de 20°C environ. Installez-le dans une pièce calme puis appelez dès que possible un centre de soins. Si vous y allez en voiture, ne mettez pas la musique trop fort pour ne pas l’effrayer.

Appeler un centre de soins ou un vétérinaire

Il faut toujours éviter de donner les soins soi-même car vous pouvez aggraver les blessures ou le stresser. Confiez-le dans la mesure du possible à un centre de soins ou à un vétérinaire. Vous ne devrez essayer de lui apporter les premiers secours que si vous n’avez vraiment pas d’autre choix. Si l’oiseau est très grièvement blessé, l’euthanasie pourra être la seule solution. Quelqu’un d’inexpérimenté ne pourra pas juger de l’état de l’oiseau : une fracture ouverte peut sembler horrible mais peut être soignée et un oiseau blessé par des barbelés peut aussi faire l’objet de soins et être sauvé.
Si l’oiseau a une blessure qui ne le met pas immédiatement en danger de mort, contactez le centre de sauvegarde le plus proche de chez vous ou même un vétérinaire. Les centres de sauvegarde de la faune accueillent en effet tous les animaux sauvages. Ils sont réglementés et disposent d’un agrément. Leurs responsables sont titulaires d’un certificat de capacité.

Huppes fasciées (Upupa epops) recueilles

Jeunes Huppes fasciées (Upupa epops) : ces deux jeunes oiseaux recueillies sont sur le point de s’envoler.
Photographie : Elisabeth Strouve

Voici ci-dessous une liste de liens vers les centres de soins en France, en Belgique et en Suisse :

  • un site web qui recense les centres de sauvegarde en Europe : www.secours-faunesauvage.eu/centre-de-sauvegarde
  • le groupe Facebook « Animal sauvage blessé orphelin : le sauver et le soigner » : www.facebook.com/groups/171767633512050/
  • la liste des centres de sauvegarde de la LPO – Site web : LPO.fr
  • la liste des centres de soins de l’UFCS (qui fédère de nombreux centres de soins en France) – Site web : Uncs.chez.com
  • une liste de centres sur le site web de l’Association Pour la Promotion de la Santé Animale – Site web : Apsana.info
  • la liste des centres de soins pour animaux sauvages en France par Hegalaldia : www.hegalaldia.org
  • le site web du centre de soins de la Faune Sauvage Poitevine – Site web : Centredesoinsfaunesauvage.com
  • le site web du GORNA en Lorraine – Site web : Gorna.fr
  • le site web du centre de soins du parc animalier de la Dame Blanche à Saint-Julien-de-Mailloc  (Calvados) – Site web : Parcanimalierdeladameblanche.fr
  • le site web du centre Athenas (Jura) – Site web : Athenas.fr
  • le site web du centre d’accueil de la faune sauvage d’Alfort (CEDAF) (Val-de-Marne) – Site web : Vet-alfort.fr – Adresse : 7, avenue du Général-de-Gaulle – 94704 Maisons-Alfort Cedex. Le local de dépôt des animaux reste accessible 24h / 24 et 7 jours / 7. Il suffit de se présentez directement auprès du gardien de l’école vétérinaire
  • le site web de l’association Chevêche 77 (rapaces uniquement) – 1 bis rue des Écoles – 77310 Pringy – Téléphone : 06 88 69 66 11 – Site web : http://cheveche77.free.fr
  • le site web de la Société Protectrice des Oiseaux des Villes (SPOV) (pour les pigeons uniquement) : 68 rue Gabriel Péri – 92320 Châtillon – Téléphone : 01 42 53 27 22 – Site web : http://laterredabord.fr
  • le site web du centre de soins pour rapaces de Rambouillet – Espace Rambouillet – Route du coin du bois – 78120 Sonchamp – téléphone :  01 34 84 00 47 – Site web : http://rambouillet.wix.com/centredesoinsrapaces
  • le site web de l’association de Défense et de Sauvegarde des Cygnes (ADSC) (cygnes et autres anatidés) – 8 allée d’Ouessant – 77176 Savigny-le-Temple –  Téléphone : 01 60 63 22 84 – E-mail : jocelyne.poyot@orange.fr
  • le site web du centre de soins de la faune sauvage du Loiret APUS APUCES (toutes espèces) – Téléphone : 06 77 81 11 22 – Site web : https://apusapuces45.wordpress.com
  • le site web du centre de soins OISO dans le Pas-de-Calais – Site web : Association-oiso.fr
  • le site web du centre de soins de l’association ENVOL basé à Francastel (Oise) : www.asso-envol.org / Page Facebook : https://www.facebook.com/groups/envol.asso
  • la liste des centres de revalidation de la faune sauvage en Belgique – Site web : Protectiondesoiseaux.be
  • la liste des centres de soins de la faune sauvage en Suisse – Site web : Ge.ch.

Détenir ou transporter un oiseau sauvage en France

Rappelons aussi qu’en France il est illégal de détenir ou de transporter un oiseau sauvage sans permission, sauf pour l’apporter dans un centre de soins ou s’il est en détresse (lire l’arrêté du 10 août 2004) :  il faudra donc limiter au maximum sa présence dans votre domicile.

Comment minimiser les risques sanitaires ?

Bergeronnette de Yarrell (Motaccilla alba yarrelli) recueillie

Bergeronnette de Yarrell (Motacilla alba yarrelli) recueillie : il est conseillé d’utiliser des gants pour manipuler les oiseaux.
Source : Mini peacetv i456

Récupérer un oiseau blessé (ou un oisillon abandonné) ne pose généralement pas de problème sanitaire particulier si l’on prend certaines précautions; toutefois, si vous (ou un membre de votre famille) avez un problème immunitaire, respiratoire ou pulmonaire (asthme, emphysème etc.), ce n’est peut-être pas une bonne idée. Les risques de grippe aviaire (lire La grippe aviaire) ont été grossis par les médias, et les oiseaux nichant dans les parcs ou les jardins ne sont pas concernés. Les risques de tuberculose aviaire, de psittacose, de parasitoses (giardiase etc.) ou de maladies diarrhéiques causées par des bactéries sont très faibles
Respirer les squames d’oiseau peut être un problème, surtout si vous avez des difficultés respiratoires, assurez-vous donc que la pièce où vous garderez votre protégé est bien ventilée.
Voici toutefois quelques précautions simples à suivre :

  • ne placez pas l’oiseau ou l’oisillon dans votre cuisine, dans les pièces où vous stockez de la nourriture ou dans les pièces très fréquentées
  • lavez-vous les mains avant et après avoir manipulé des oiseaux sauvages ou nettoyé leurs cages. Portez des gants jetables ou rincez vos mains avec une solution désinfectante d’alcool isopropylique à 70 % (il faudra que la pièce soit bien ventilée afin que les vapeurs ne risquent pas d’intoxiquer l’oiseau)
  • stockez la nourriture au froid
  • nettoyez les ustensiles ayant servi à nourrir l’oiseau ou l’oisillon avec une solution diluée (1 pour 20) d’eau de Javel, puis faites-les sécher soigneusement avant de les utiliser à nouveau. Il ne doit pas rester de traces
  • placez l’oiseau sur du papier journal ou absorbant et changez-le fréquemment tous les jours
  • ne placez pas côte à côte des oiseaux malades et en bonne santé
  • nettoyez tous les aliments tombés pour éviter d’attirer les souris et les rats.

Examiner et manipuler un oiseau (à éviter si l’on manque d’expérience)

Si l’oiseau que vous avez recueilli vous semble blessé ou en mauvais état et que le centre de soins ne peut pas le prendre en charge, vous pouvez l’examiner brièvement pour rechercher d’éventuelles blessures, en évitant toute mauvaise manipulation risquant d’aggraver la situation. Utilisez des gants. Ne le faites que pour un oiseau de taille moyenne ou petite : s’il est de plus grande taille ou muni de serres ou d’un bec pointu (rapace, héron, pic..), il vaut mieux éviter l’examen.
Manipulez-le très doucement mais fermement. Si vous êtes droitier, tenez-le dans votre main gauche. Un petit oiseau (jusqu’à la taille d’un merle) pourra être tenu dans une seule main. Placez-la de sorte que sa tête se place entre votre index et le majeur. Le reste de vos doigts vont naturellement enrouler autour de chaque aile. Les oiseaux de taille moyenne seront tenus avec les deux mains, l’une sur chaque aile.
Vérifiez que ses pattes ne sont pas cassées ou blessées. Puis, avec les pattes coincées entre vos doigts, étalez une aile puis l’autre pour les vérifier. Contrôlez sa poitrine (sternum) : celle-ci doit être bien en chair, non pointu, arrondie chaque côté. Si elle est très pointue, cela signifie que l’oiseau meurt de faim et qu’il doit être alimenté et hydraté d’urgence.
Si vous trouvez des blessures, apportez l’oiseau à un vétérinaire ou dans un centre de soins de la faune sauvage (voir la liste plus haut).

L’oiseau a heurté un objet

Les oiseaux heurtent des vitres car ils ne les voient pas : ce choc provoque parfois des blessures à la tête, des ailes brisées ou même la mort. Un oiseau avec une blessure à la tête ne parvient généralement pas à voler. Si les conditions atmosphériques sont acceptables (l’oiseau n’est pas directement sous la pluie ou en plein soleil), quittez la zone en éloignant enfants et chiens ou chats en laissant l’oiseau se reposer. Vous pouvez autrement essayer de l’attraper et de le placer une ou deux heures dans une boîte sombre percée de trous : cela sera souvent suffisant pour qu’il puisse s’en remettre.
Si l’oiseau saigne du bec ou si ses pupilles sont dilatées, il aura besoin d’une assistance rapide : appelez un centre de sauvegarde.

L’oiseau a été attaqué par un animal

Il doit être conduit dans un centre de sauvegarde. En effet, le chat (par exemple) a des bactéries dans sa gueule, ce qui va causer la mort de l’oiseau en 48 heures environ par septicémie. Lire aussi notre article Protéger les oiseaux des chats.

Les ailes brisées

Grèbe huppé (Podiceps cristata) avec une aile brisée

Grèbe huppé (Podiceps cristata) avec une aile brisée.
Photographie : Dominique Klein

Les ailes brisées sont des blessures fréquentes. Souvent, l’aile concernée est tenue plus basse que l’autre et ne semble donc plus symétrique.
Où la victime a-t-elle été trouvée ? Cela pourra vous aider à déterminer s’il s’agit vraiment d’une aile brisée. Les oiseaux recueillis dans une rue, près d’un immeuble ou qui ont été attaqués par un animal sont les plus susceptibles d’avoir cette sorte de blessure. Il peut saigner de façon évidente ou non. Il ne peut pas voler mais généralement il parvient à courir.
Attention ! beaucoup de personnes confondent les oiseaux non encore volants et encore nourris par leurs parents avec des oiseaux avec une aile blessée. Si l’animal sautille d’un endroit vers un autre et si vous voyez des oiseaux le nourrir, la situation est claire : il faut le laisser seul.
Les oiseaux avec des ailes brisées ont besoin d’assistance le plus rapidement possible : en effet, leurs os se recalcifient rapidement après une blessure et s’ils se « réparent » de manière incorrecte, l’oiseau sera incapable de voler ultérieurement. Il faut capturer l’animal et l’apporter dans un centre de sauvegarde.

Les plumes brisées

Si vous remarquez une grande tache de sang sur les côtés de l’oiseau ou sous les ailes, examinez plus attentivement l’oiseau. Si vous notez que le sang provient d’une plume de l’aile, il peut s’agir d’un problème sérieux. Un traumatisme ou une infection peut provoquer des ruptures des conduits sanguins. Et une plume ne cicatrise pas. Il est nécessaire de retirer les plumes concernées afin de stopper l’hémorragie et empêcher une éventuelle infection. Si aucun centre de soins ou vétérinaire ne peut s’occuper de votre oiseau, étendez l’aile délicatement, saisissez la plume le plus haut possible au dessus de la blessure avec une pince. Comme la plume est attachée à l’os, saisissez fermement l’os de l’aile et extrayez doucement la plume de son follicule. Si une hémorragie apparaît, faîtes pression sur le follicule. Le sang peut être retiré par de l’eau chaude. Placez ensuite l’oiseau dans un endroit sombre et calme.

Lacérations

Nettoyez la blessure avec une substance désinfectante comme la povidine iodine ou la chlorhexidine. Évitez des applications de crèmes antibiotique sans les conseils d’un vétérinaire : en effet, elles sont souvent huileuses et peuvent poser des problèmes aux plumes.

Saignements

Trouvez tout d’abord la cause des saignements. Retirez la plume si le sang provient de la rupture d’une d’entre elles. N’utilisez pas de poudres cicatrisantes sur les follicules (= bases) des plumes. Utilisez du coton ou un tissu trempé dans une solution nettoyante. Appuyez sur la blessure deux minutes. Si tout va bien, vous ne trouverez pas de blessure.

Que faire si l’on a trouvé ou recueilli un oisillon ?

Oisillon de Merle noir (Turdus merula)

Oisillon de Merle noir (Turdus merula).
Photographie : Laurence Grandin

Lire aussi nos articles Oiseaux en détresse : comment réagir au mieux ? et Nourrir un oisillon recueilli.

Un principe de base : intervenir le moins possible

Il est toujours préférable de laisser un oisillon là où il a été trouvé, ou de le placer à proximité immédiate dans un arbre, un buisson ou en muret si l’endroit est exposé aux intempéries, à la chaleur, aux prédateurs (chats), aux dérangements ou aux véhicules. 
La meilleure attitude est en effet d’intervenir le moins possible : un oisillon nu, couvert de duvet ou peu emplumé, tombé du nid trop tôt, devra être replacé dans son nid, si ce dernier est intact.
Si l’oisillon est déjà emplumé, les parents continueront à s’en occuper car ils restent toujours en contact avec lui visuellement et/ou par des cris. Les petits emplumés quittent naturellement leur nid, même s’ils ne volent encore pas bien, et ils peuvent alors sembler « perdus » ou en détresse : c’est le cas par exemple des jeunes merles ou des chouettes (lire Que faire si vous trouvez une jeune Chouette hulotte ?). Cela peut prendre encore 5 à 15 jours avant qu’ils ne puissent voler.
En cas de doute, vous pouvez appeler un centre de sauvegarde (voir la liste plus haut).

Comment un oisillon peut-il se retrouver hors de son nid ?

  • Il a été poussé par « dessus bord » par un oiseau parasite comme un coucou (Europe et Asie) ou un vacher (Amérique du Nord), ou par ses frères (dans le cas des rapaces);
  • le vent l’a fait tomber;
  • le nid était mal fixé à son support;
  • l’oisillon a quitté son nid volontairement car il était mal exposé (en plein soleil), il était envahi de parasites (vers, puces, tiques etc.) ou ses parents ne le nourrissaient plus (s’ils ont été tués par un prédateur ou suite à un choc, si la nourriture était trop rare car la nidification était trop précoce ou trop tardive, si des oiseaux concurrents ont occupé le nid de force etc.).

Évaluer l’âge d’un oisillon

Si vous avez décidé tout de même de recueillir un oisillon il faut savoir que ses chances de survie sont minces, surtout s’il est très jeune, et donc ne culpabilisez pas si vous ne réussissez pas à le maintenir en vie.
Voici ci-dessous quelques repères pour évaluer l’âge des oisillons nidicoles (= nés nus et aveugles), ce qui est le cas de la plupart des passereaux et des pigeons. Ce sont des données générales, certaines espèces comme la Mésange bleue ayant un développement plus rapide :

  • si ses yeux sont fermés, il a sûrement moins de sept jours
  • entre 12 et 14 jours, l’oisillon a généralement la plupart de ses plumes mais celle-ci ne sont pas encore entièrement développées
  • entre 15 et 21 jours, il est souvent entièrement emplumé et est sur le point de quitter son nid
  • entre 22 et 34 jours, il doit pouvoir voler et être capable de manger seul
  • entre 35 et 50 jours, son plumage est complet (même si sa queue peut être encore plus courte que celle des parents) mais il peut encore être dépendant de ses parents pour la nourriture.

Il existe aussi des oisillons nidifuges, capables de se déplacer dès leur naissance de façon autonome comme un adulte. Ils naissent couverts de duvet. C’est le cas de de la plupart des espèces qui nichent au sol (à l’exception notable des alouettes et des rapaces) comme les limicoles, les canards, les gallinacés… Ils sont plus faciles à élever car ils mangent la même nourriture que leurs parents.

Un nourriture différente suivant qu’il s’agit d’un oisillon nidicole ou nidifuge 

  • s’il est nu et sans plumes, les yeux fermés (nidicole), il doit être nourri toutes les 15 à 30 minutes, du lever au coucher du soleil. S’occuper d’un oisillon nu, « rose », est contraignant. Sa nourriture devra être riche en protéines, et même les oisillons d’espèces granivores comme les pinsons, les moineaux et les verdiers se nourrissent d’insectes.
  • S’il est précoce et entièrement couvert de duvet (nidifuge), il devra aussi être nourri régulièrement toutes les 30 minutes à une heure, mais sa nourriture sera très proche de celle de ses parents.

Comment remettre un oisillon dans son nid (ou à proximité) ?

Nid de remplacement

Si vous trouvez un oisillon par terre, vous pouvez le replacer dans un buisson proche dans un nid de remplacement composé par exemple d’un pot rempli des mêmes matériaux (voir la vidéo complète).
Source : Texas Parks and Wildlife

Il est généralement possible de remettre un oisillon tombé de son nid dans celui-ci si ce dernier est intact. Réchauffez-le auparavant dans la paume de votre main. Précisons que s’il n’est généralement pas vrai que les parents abandonnent leurs petits s’ils sentent une odeur humaine, il y a des exceptions et il vaut mieux porter des gants si cela est possible (lire Toucher un oisillon peut-il provoquer son abandon ?).
Si le nid est tombé ou détruit, vous pouvez le replacer à l’endroit ou à proximité de l’endroit où il était placé, peut-être en renforçant son attache. Vérifiez si les parents reviennent s’occuper des petits, une fois l’opération effectuée : si ce n’est pas le cas au delà de une heure et demie à deux heures, il faudra peut-être agir et les remplacer.
Si l’oisillon est faible, blessé, déshydraté ou endormi, il ne faut tenter de le remettre dans son nid que si les parents sont visibles et actifs à proximité : après votre tentative, observez de loin qu’ils s’en occupent à nouveau.
Si l’oisillon a pratiquement toutes ses plumes mais qu’il ne peut pas encore de percher seul, vous pouvez le placer dans une boîte à chaussures ou un autre contenant (il faut qu’il soit assez profond) tapissé d’herbes ou de feuilles sèches et l’installer dans un endroit surélevé, sûr et ombragé, puis attendre une à deux heures pour vérifier si ses parents recommencent le nourrir. Une autre technique qui fonctionne bien pour les petits assez âgés pour pouvoir attraper votre doigt avec leur patte est de le placer dans un buisson avec de nombreuses branches : les feuilles épaisses vont le cacher des prédateurs et il pourra grimper progressivement vers le haut et ses parents vont alors pouvoir le localiser grâce à ses pépiements. Si l’oiseau est trop effrayé pour rester sur place, vous pouvez le récupérer et le remettre la nuit. Mais cette technique ne fonctionne pas pour les oisillons très jeunes car les parents ne nourrissent généralement pas les petits les plus jeunes dans deux endroits différents.

Déplacer un nid occupé

En cas de force majeure, il peut être nécessaire de déplacer un nid occupé : lire à ce sujet notre article Déplacer un nid occupé (contenant des œufs ou des oisillons).

Remplacer un nid détruit

Poussin de Moineau domestique (Passer domesticus)

Poussin de Moineau domestique (Passer domesticus) dans un « nid de remplacement ».
Photographie : Chantal Rousset

Parfois les nids sont détruits (par des prédateurs ou le vent), et il n’est pas possible de replacer le nid dans son emplacement car il est trop haut. On peut alors fabriquer un nid avec une barquette de fruits ou une coupole en plastique. Si vous pouvez récupérer le nid originel, placez-le dans un contenant plastique. Pour garnir le nid, n’utilisez pas d’herbe car elle contient des moisissures qui peuvent contaminer les petits.
Replacez le nid aussi près que possible de l’emplacement originel. Assurez-vous qu’il n’est pas exposé en plein soleil ou sous la pluie. Réchauffez les petits avec votre main et placez-les dans votre « faux nid ». Quittez la zone et observez à distance. Les parents reviendront sûrement quand ils entendront les cris de leurs oisillons.

Réchauffer un oisillon nu

Si vous êtes sûrs que les parents sont partis ou qu’il n’y a aucun moyen de replacer les oisillons nus dans leur nid, alors il faut les secourir. Retirez les petits du nid, mettez-les dans une petite boîte percée préalablement de trous pour faire circuler l’air. Placez-la près d’une source de chaleur : chauffage réglé à un niveau bas, gant en caoutchouc rempli d’eau chaude, assiette chauffée pendant 25 secondes, bouillotte entourée d’une serviette…

Examiner la présence de parasites

Un oisillon recueilli peut être couvert de parasites (acariens, puces, tiques) qui souvent l’affaiblissent : avant de vous en occuper, inspectez son corps attentivement, peut-être avec une loupe (les intrus peuvent être très petits) et retirez-les avec une pince. Les jeunes pigeons ou tourterelles peuvent être envahis par les mouches du pigeon : vous pouvez les éliminer avec un produit anti-puces pour chats et chiens contenant de la pyréthrine.

Calmer un oisillon stressé avant de le nourrir

Si l’oisillon recueilli est déjà emplumé et vif, il faudra le calmer en le plaçant dans une boîte de carton recouverte de tissu sombre. Il faut le laisser seul pendant environ une heure pour passer à la suite des opérations. La pièce ne doit pas être trop fortement éclairée. Puis retirez doucement la pièce de tissu.

Que donner à manger à un oisillon ?

Plusieurs centres de soins conseillent de donner durant quelques jours des croquettes pour chats ou pour chiens de qualité et sans sel, imbibées d’eau, qui apporteront des protéines et hydrateront l’oiseau, mais il est toujours préférable si possible de se rapprocher le plus possible de la nourriture naturelle (lire notre article Nourrir un oisillon recueilli), et les vers de farine sont alors souvent la meilleure solution. Vous pouvez également donner du foie cru et de la viande hachée de bœuf hachée. Par contre, il ne faut pas donner du pain ou du gâteau, du lait, ni des restes de repas. Les aliments ne doivent pas être chauds ou trop froids et les portions devront être petites ou écrasées.
Un bénévole dans un centre de soins nous signale d’autre part qu’il ne faut pas nourrir un oisillon tout juste sorti de son œuf tant qu’il n’a pas fait sa première fiente car il faut qu’il digère le vitellus qu’il lui reste afin « mettre en marche » son système digestif.

Jeunes Martinets noirs (Apus apus) recueillis

Jeunes Martinets noirs (Apus apus) emplumés recueillis.
Photographie : Elisabeth Strouve

Les oisillons d’insectivores stricts (martinets, hirondelles, gobemouches, rougequeues, fauvettes etc.) sont sûrement les plus difficiles à satisfaire, mais il y a plusieurs solutions possibles :

    • les vers de farine blancs (la meilleure solution) qui viennent de muer, que vous pouvez vous procurer dans un magasin de pêche ou dans une animalerie, peuvent être donnés (en moyenne, l’oisillon mangera quatre à six vers par heure), mais durant deux jours de suite au maximum (il faudra varier la nourriture au delà). Vous pouvez les écraser et les humidifier. Dans sa bande-dessinée « Oisillon en détresse : que faire ? », Margaux Kindhauser nous décrit en détails comment préparer et donner des vers de farine à un oisillon;
    • les grillons (au stade subadulte et dépourvus d’ailes) constituent les meilleurs aliments pour un oisillon d’oiseau insectivore et ils sont vendus dans la plupart des animaleries
    • les insectes (mouches, moucherons, sauterelles etc.) que l’on peut capturer dans la nature peuvent bien sûr aussi être notés, mais cela risque d’être un peu laborieux. Vous pouvez également récupérer des faux bourdons (abeilles mâles) auprès d’apiculteurs;
Repas pour oiseaux à base de graisse végétale : saveur insectes

Découvrez dans notre boutique en ligne ce repas à base de graisse végétale (saveur insectes). Il permettra aux parents épuisés par le nourrissage des petits, de se refaire une santé et aux jeunes fraîchement sortis du nid de bien se développer !

  • la pâtée pour insectivores (sans céréales !), vendue dans les animaleries, constitue une solution alternative : il faut la distribuer en petites quantités, et l’humidifier avec un peu d’eau. Vous pouvez aussi recourir aux « Beoperle » (Vitakraft), des mélanges destinés à l’alimentation des oiseaux frugivores et insectivores, mais durant deux jours de suite au maximum (il faudra varier la nourriture au delà).

Vérifiez la consistance des fientes : si elles sont fermes, cela signifie que le régime de votre oiseau est correct. Si elles sont jaunâtres et liquides ou brunes et malodorantes, il faut changer ou varier les aliments.
Soyez patient et évitez les gestes brusques ou brutaux.

Donner à boire !

Les oiseaux ont besoin de s’hydrater : vous pouvez lui donner une nourriture riche en eau et/ou lui verser quelques gouttes d’eau à l’aide de vos doigts. Il ne faut pas lui donner à boire de force : en effet, il existe deux orifices au fond du bec, dont un seul correspond à l’œsophage. Si jamais le liquide est rentré dans le mauvais trou, on entend une sorte de ronflement et des bulles peuvent même sortir des narines : c’est alors très mauvais signe…

Comment donner à manger à un oisillon ?

S’il s’agit d’un oisillon tombé du nid, il ne mangera pas de lui-même. Il faudra donc essayer de le nourrir. Vous pouvez utiliser une pince à bouts ronds (pince à timbres) pour déposer doucement la nourriture dans le gosier. Si vous utilisez une pince à bouts pointus, essayez des arrondir.
Nourriture à portée de main et pinces prêtes, approchez tranquillement de la boîte. L’oisillon ouvrira très probablement son bec tout de suite. Si c’est le cas, donnez lui la nourriture rapidement et précisément. S’il semble encore stressé, remettez le tissu et attendez un peu. Cette méthode est bien meilleure que l’engraissement forcé, mais parfois il n’y a pas d’alternative.

Nourrir un oisillon avec une pince à bouts ronds

Poussin de Moqueur polyglotte (Mimus polyglottos) nourri avec une pince à bouts ronds (voir la vidéo complète).
Source : Scott Riddle

Lorsque l’oiseau est rassasié, il cessera d’ouvrir le bec. Si vous hésitez, contactez le centre de sauvegarde le plus proche. Attention, l’utilisation de seringue ou de pipette est risqué (noyade possible), soyez donc très prudent. Le plus simple est encore de bien imbiber la nourriture. Lire à ce sujet notre article Nourrir un oisillon au printemps.

Émancipation progressive

Après quelques sessions d’alimentation, l’oisillon réclamera de lui-même la nourriture. Il sera alors temps de le transférer dans une boîte avec une ou deux faces grillagées ou une cage à fond plein (fermez si possible ou ou deux faces pour tranquilliser l’oiseau et l’isoler un peu). Couvrez-la au début avec un tissu clair, pour diffuser une lumière tamisée et le calmer. Laissez l’oiseau s’approprier son nouvel environnement, puis alimentez-le. Il hésitera au début, puis deviendra plus confiant. C’est une bonne idée de placer du feuillage dans la boîte grillagée pour qu’il puisse se cacher. S’il essaye de « couper » le grillage, replacez le tissu pour le calmer. Placez aussi une petite coupelle remplie d’eau.
Lorsque vous vous apercevez qu’il s’approche de vous pour récupérer son repas, vous pouvez ouvrir sa boîte. Placez-le dans un secteur calme du jardin, où il peut vous attendre pour être nourri. Le soir, replacez-le dans sa boîte. Le matin suivant, il peut être remis dans sa cachette diurne. Ne l’encouragez pas à voler : il le fera naturellement plus tard. En attendant, placez-le la nuit dans sa boîte sombre. Le matin, il piaillera pour réclamer sa nourriture. Au bout d’une semaine, il volera dans votre jardin puis un jour partira. Lire aussi notre article Que faire pour aider un oisillon avant de le relâcher ?

Une bande dessinée amusante et pédagogique

Margaux Kindhauser a réalisé une bande dessinée amusante et pédagogique qui présente la plupart des gestes importants pour aider un oisillon recueilli : www.margauxmara.com/blog/oisillon-en-dtresse-que-faire

Repas pour oiseaux à base de graisse végétale : saveur vers de terre