Quelques informations pratiques

Situation de l'île Maurice

Situation de l’île Maurice.
Carte : Ornithomedia.com

  • La population totale de l’île est estimée à 1,27 million d’habitants. Elle est composée de différentes communautés (indienne, africaine, asiatique et européenne).
  • L’anglais est la langue officielle, mais le français est parlé partout, ainsi que le créole.
  • Monnaie : la Roupie mauricienne (un euro vaut environ à 50 roupies mauriciennes au cours actuel).
  • Climat : de type tropical, avec des saisons inversées par rapport à l’hémisphère nord. Durant l’été austral, d’octobre/novembre à mars/avril, la chaleur et l’humidité dominent, avec des précipitations abondantes (encore plus importantes en altitude) et le passage de cyclones entre janvier et mars. De mai à décembre, les précipitations persistent mais sont nettement moins soutenues et les températures sont plus agréables. Les oiseaux nicheurs sont plus actifs en novembre et en décembre, deux très bons mois pour visiter l’île.
  • Fuseau horaire : France + 2 heures à l’heure d’été et + 3 heures à l’heure d’hiver.
  • Vaccins obligatoires : non.
  • Un passeport valide est nécessaire pour se rendre sur l’île, et aucun visa n’est demandé pour les ressortissants européens.  Pour gagner du temps une fois arrivé l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam de Mahebourg, il est conseillé de remplir à l’avance en ligne le formulaire « All-in-One ».
  • Plusieurs compagnies aériennes assurent des liaisons depuis les villes d’Europe.
Parc national des gorges de la Rivière Noire (Maurice)

Végétation indigène dans le parc national des gorges de la Rivière Noire, sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

  • Déplacements :  les déplacements sur place peuvent se faire en bus, bondés et lents, mais peu onéreux. Vous pouvez aussi facilement louer une voiture ou un scooter, mais la circulation est parfois dangereuse, à cause notamment de la présence de nombreux chiens errants sur le bord des routes et du comportement imprévisible des automobilistes locaux.
  • Une grande partie des terrains de l’île Maurice est privée et il y a peu de chemins de randonnée (pas de chemins communaux) : il faut donc demander des autorisations et être accompagné si l’on veut sortir des sentiers battus. Il existe toutefois plusieurs secteurs ouverts au public, comme les parcs nationaux.
  • Hébergements et restauration : nombreux hôtels aux tarifs très variables, et il est possible de manger à des prix raisonnables, notamment dans les petits restaurants locaux installés au bord de certaines plages, comme celle de Blue Bay Beach, au sud-est de Mahebourg.
  • N’oubliez pas d’emporter avec vous produit antimoustiques (qui sont parfois nombreux, par exemple dans le parc national de Bras d’Eau) et un masque et un tuba pour admirer les poissons du récif corallien.

Une nature dégradée mais une prise de conscience récente

Avant l’arrivée de l’Homme, la faune et la flore étaient originales et d’une grande diversité, avec par exemple 60 % d’endémisme pour les plantes. Mais la destruction des milieux naturels (il ne reste que 2 % des forêts originelles, principalement concentrées dans le parc national des gorges de la Rivière Noire, dans les monts Bambous et de Moka-Port Louis), l’introduction de nombreuses espèces végétales et animales et la chasse ont provoqué de nombreuses extinctions (près de cent espèces animales et végétales), une véritable catastrophe écologique qui s’est intensifiée à partir du milieu du XVIIIe siècle.

Bulbuls orphées (Pycnonotus jocosus)

Bulbuls orphées (Pycnonotus jocosus) sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

Les espèces exotiques introduites ont facilement colonisé l’île, éliminant ou marginalisant les animaux et plantes autochtones : la forêt primaire des monts Bambous et des gorges de la Rivière Noire a par exemple été colonisée par l’Arbre du voyageur ou Ravenale (Ravenala madagascariensis) originaire de Madagascar, et par le Goyavier de Chine (Psidium littorale).
Le Bulbul orphée (Pycnonotus jocosus) (appelé localement « condé ») et le Martin triste (Acridotheres tristis), deux oiseaux d’origine asiatique, sont devenus omniprésents et concurrencent plusieurs espèces locales et propagent des plantes exotiques. Les porcs retournés à l’état sauvage, appelés « Cochons marrons », les rats et les Macaques crabiers (Macaca fascicularis), constituent des menaces pour la faune et la flore endémiques.  
Des espèces peu farouches et/ou ne pouvant voler, comme le célèbre et emblématique Dronte de Maurice (Raphus cucullatus) ou Dodo, ont été intensivement chassées (et ont également souffert de l’introduction d’espèces).
La monoculture de la canne à sucre au XIXe siècle a repoussé les forêts sur les pentes des montagnes.  Plus récemment, le développement du tourisme de luxe a entraîné la destruction de plusieurs écosystèmes côtiers comme la mangrove côtière et les récifs coralliens.
Une prise de conscience et la réaction des associations de protection de la nature comme la Mauritian wildlife Foundation, le Durrell Wildlife Conservation Trust, le zoo de Chester, le Peregrine Fund, les Royal Botanic Gardens de Kew (Royaume-Uni), le zoo de Philadelphie, l’UICN et de plusieurs organismes scientifiques à partir des années 1980 ont permis la mise de place de mesures de protection et de conservation  : programmes d’élevage et de réintroduction d’oiseaux indigènes, création des parcs nationaux des gorges de la Rivière Noire et de Bras d’Eau, etc.

Peter Both

Vue du sommet du mont Peter Both sur l’île Maurice (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Dominique Sornin

Mont Rempart

Vue du mont Rempart depuis le village de Tamarin, sur île Maurice (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Dominique Sornin

Vue de la vallée de Ferney, sur l'île Maurice

Vue de la vallée de Ferney, sur l’île Maurice (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

Pointe des Quatre Cocos

Vue de la pointe des Quatre Cocos qui borde la baie de Trou d’Eau Douce, à l’est de l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

L’avifaune de Maurice

Perruche de Maurice

La Perruche de Maurice (Psittacula eques), appelée localement « Grosse Cateau », n’est présente que dans les derniers secteurs de forêt primaire sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

Plus de 156 espèces d’oiseaux sont présentes sur l’île Maurice, dont de neuf à dix (selon les sources)  sont des endémiques strictes, et d’autres sont « partagées » avec l’île de la Réunion (lire Où observer les oiseaux sur l’île de La Réunion ?).

  • Les espèces et sous-espèces endémiques strictes : le Pétrel de l’île Ronde (Pterodroma arminjoniana), le Bulbul de Maurice (Hypsipetes olivaceus)  (appelé localement « Merle de Maurice »), l’Échenilleur de Maurice (Lalage typica) (appelé localement « Merle cuisinier »), la sous-espèce endémique desolata du Tchitrec des Mascareignes (Terpsiphone bourbonnensis), considérée comme une espèce à part entière par certains auteurs d’après les résultats d’analyses moléculaires et appelé localement « Coq des bois », le Faucon ou Crécerelle de Maurice (Falco punctatus), le Pigeon rose (Nesoenas mayeri) (appelé localement « Pigeon des mares »), la Perruche de Maurice (Psittacula eques) (appelée localement « Grosse Cateau »), le Foudi de Maurice (Foudia rubra) (appelé localement « Cardinal de l’île Maurice »), les Zostérops de Maurice (Zosterops chloronothos) et gris de Maurice (Z. mauritianus), appelé localement « oiseau blanc » ou « oiseau-lunettes gris » ou « pic pic ») (lire Christophe Thébaud nous éclaire sur la remarquable variabilité du Zostérops gris de La Réunion).
    Il y a aussi deux espèces endémiques sur l’île voisine de Rodrigues (qui fait partie de la République mauricienne) : la Rousserolle de Rodrigues (Acrocephalus rodericanus) et le Foudi de Rodrigues (Foudia flavicans).

  • Des oiseaux endémiques disparus : le Dronte de Maurice, le Founingo hollandais (Alectroenas nitidissimus), l’Ouette de Maurice (Alopochen mauritianus), le Râle de Maurice (Aphanapteryx bonasia) (qui était appelé « Poule rouge »), le Petit-duc de Commerson (Mascarenotus sauzieri), le Mascarin de Maurice (Lophopsittacus mauritianus), le Perroquet mauricien à large bec (Lophopsittacus mauritianus), le Bihoreau de Maurice (Nycticorax mauritianus) et la Foulque des Mascareignes (Fulica newtoni).

  • Tisserins gendarmes (Ploceus cucullatus)

    Tisserins gendarmes (Ploceus cucullatus) et nids sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
    Dessin : Dominique Sornin

    Les autres espèces nicheuses : Héron strié (Butorides striata), la Salangane des Mascareignes (Aerodramus franciscus), l’Hirondelle des Mascareignes (Phedina borbonica), la Sterne fuligineuse (Onychoprion fuscatus) (sur l’île aux Serpents), les Noddis marianne/à bec grêle (Anous tenuirostris) et brun (A. stolidus) (île aux Serpents), le Fou masqué (Sula dactylatra) (île aux Serpents), la Gygis blanche (Gygis alba) (île Saint-Brandon), le Puffin du Pacifique (Puffinus pacificus) et les Phaétons à brins rouges (Phaethon rubricauda) et à bec jaune (Phaeton lepturus), sur les petites îles au nord de Maurice (voir plus bas).

  • Les oiseaux exotiques nicheurs introduits : Foudi rouge (Foudia madagascariensis), Martin triste, Bengali rouge (Amandava amandava), Astrild ondulé (Estrilda astrild), Capucin damier (Lonchura punctulata), Tisserin gendarme (Ploceus cucullatus), Tourterelle tigrine (Spilopelia chinensis), Pigeon de Madagascar (Nesoenas picturatus), Géopélie zébrée (Geopelia striata), Bulbul orphée, Serin du Mozambique (Crithagra mozambica), Corbeau familier (Corvus splendens), Francolin gris (Francolinus pondicerianus) (difficile à voir), Moineau domestique (Passer domesticus), Perruche à collier (Psittacula krameri), Canards colvert (Anas platyrhynchos) et de Meller (Anas melleri) (probablement éteint et originaire de Madagascar), etc.
  • Les migrateurs et hivernants : près de 65 espèces migratrices visitent les côtes et zones humides de l’île dont les Chevaliers guignette (Actitis hypoleucos) et aboyeur (Tringa nebularia), le Tournepierre à collier (Arenaria interpres), le Courlis corlieu (Numenius phaeopus) et parfois le Courlis cendré (Numenius arquata), le Bécasseau cocorli (Calidris ferruginea), le Pluvier argenté (Pluvalis squatarola), le Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis), les Faucons d’Éléonore (Falco éléonorae) et concolore (Falco concolor), la Frégate ariel (Fregata ariel), etc.
Serin du Mozambique

Serin du Mozambique (Crithagra mozambica) ramassant des fibres de coco sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

Martin triste (Acridotheres tristis)

Le Martin triste (Acridotheres tristis) est omniprésent sur la côte et dans les zones agricoles de l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

Quelques espèces sauvées

Crécerelle de Maurice (Falco punctatus)

Faucon (ou Crécerelle) de Maurice (Falco punctatus) sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

Le sauvetage du Faucon (ou Crécerelle) de Maurice est un exemple de succès en matière de préservation et  de réintroduction. En 1974, après la capture de trois individus pour tenter de les faire se reproduire en captivité, il ne restait que deux couples, dont une seule femelle pouvant se reproduire. La déforestation, l’introduction de prédateurs, la chasse et l’utilisation de pesticides comme le DDT avaient conduit à la quasi-disparition de ce rapace. Sept ans plus tard, les premiers jeunes ont été relâchés dans les gorges de la Rivière Noire. Aujourd’hui on dénombre environ 400 individus, un chiffre qui avait atteint 800 oiseaux au début des années 2000, un déclin lié au manque de diversité génétique et aux effets du changement climatique, qui a tendance à retarder la date de ponte à cause de l’augmentation de la fréquence des pluies de printemps. Ce rapace est donc désormais vulnérable. 
La Perruche de Maurice est une autre espèce endémique qui a pu être sauvée. Ses effectifs se sont mis à décroître vers le milieu du XIXe siècle. En 1986, il ne restait qu’une vingtaine d’individus localisés dans les gorges de la Rivière Noire. Les causes de ce déclin étaient essentiellement la destruction de son habitat et les prédateurs introduits. La reproduction en captivité, l’apport de nourriture et le suivi des perruches ont permis de faire remonter la population à environ 600 individus. Cependant, l’apparition sur l’île en 2011 d’une maladie aviaire qui touche le bec et les plumes, le PBFD (Psittacine Beak and Feather Disease), a constitué une nouvelle menace sérieuse.
Les programmes de reproduction en captivité et de réintroduction du Pigeon rose ont permis aussi de sauver l’espèce, dont la population s’élève désormais à 400 oiseaux. Une population a été établie sur l’île aux Aigrettes et dans la vallée de Ferney.
Le Zostérops de Maurice n’était plus présent que dans les gorges de Rivière Noire, où il ne restait que 100 à 150 couples : à partir de 2005, un programme de protection comprenant une phase de reproduction en captivité a permis de relâcher des individus sur l’île aux Aigrettes, au sud de Maurice, où ils se sont établis avec succès. Le sauvetage du Foudi de Maurice est assez similaire.
Les effectifs du Tchitrec de Maurice sont également en augmentation.

Dans les villes et les campagnes

Plusieurs oiseaux sont faciles à voir  dans les zones urbaines et sur les plages comme le Martin triste, le Serin du Mozambique, le Bengali rouge, le Capucin damier, le Foudi rouge, le Moineau domestique, le Tisserin gendarme, le Bulbul orphée, la Tourterelle tigrine, le Héron strié et le Zostérops des Mascareignes. Le long des routes parcourant les zones cultivées, vous observerez entre autres le Serin du Mozambique, le Tisserin gendarme, la Perruche à collier et le Pigeon de Madagascar.

Le parc national des gorges de la Rivière Noire (Black River Gorges Nature Park)

Carte de l'île Maurice et situations de quelques bons secteurs ornithologiques

Carte de l’île Maurice et emplacements de plusieurs bons secteurs pour observer les oiseaux (cliquez sur la carte pour l’agrandir).
Carte : Ornithomedia.com

Créé en 1994, il s’étend sur près de 6 700 hectares au sud-ouest de l’île. Il a été créé pour sauvegarder les plus importants vestiges de la forêt primaire mauricienne. Des sentiers de randonnée le parcourent, et des belvédères (Alexander Falls Viewpoint et Gorges Viewpoint) ont été aménagés le long de la route B103 (« Plaine Champagne Road ») qui le traverse. Le paysage est boisé et accidenté, et souvent spectaculaire, notamment au niveau des chutes d’Alexandra. On peut accéder au nord depuis Floreal et Pétrin à l’ouest depuis Chamarel et Grande Rivière Noire, et au sud depuis Chamouny. Deux centres d’information ont été établis à Pétrin (voir sa localisation) et à Grande Rivière Noire (voir sa localisation).
La flore est très riche et comprend 163 des 311 plantes endémiques de l’île. Mais cette vaste zone protégée est surtout renommée pour son avifaune : en effet, on peut y observer tous les oiseaux endémiques terrestres de Maurice.
Plusieurs  secteurs sont particulièrement intéressants (voir notre carte ci-contre) :

1- une promenade le long du sentier qui part du centre d’information de Pétrin et qui rejoint le point de vue de Macchabée vous permettra d’observer plusieurs espèces endémiques de l’île et des Mascareignes : le Bulbul de Maurice, qui est assez discret et est à repérer par son chant (il est par exemple présent dans la parcelle de forêt clôturée en cours de régénération proche du centre d’information de Pétrin), l’Échenilleur de Maurice (difficile à voir, ce secteur de forêt basse est favorable), la Perruche de Maurice (qui est assez facile à repérer grâce à ses cris distincts de ceux de la Perruche à collier, également présente), le Crécerelle de Maurice, qui est rare et très difficile à observer car il vole peu (ce secteur de forêt est favorable), le Phaéton à bec jaune (visible de loin, survolant les gorges), la Salangane des Mascareignes (en vol) et l’Hirondelle des Mascareignes (difficile à voir) et le Zostérops gris de Maurice (assez commun, il se déplace en groupe au sommet des arbres, par exemple près du centre d’information de Pétrin). Le Pigeon rose est très facile à observer près de l’aire de pique-nique du centre d’information de Pétrin car une volière de réintroduction est installée à proximité. La Roussette noire (Pteropus niger) survole fréquemment les gorges. Lors de notre séjour en avril 2023, nous avons participé à une sortie guidée d’une demi-journée dans le parc national organisée par la Mauritius Wildlife Fundation, qui partait du centre d’information de Pétrin et qui rejoignait le point de vue de Macchabée (voir ce lien pour réserver une sortie guidée).

Vue des gorges de Rivière Noire et Phaétons à bec jaune

Vue des gorges de Rivière Noire et Phaétons à bec jaune (Phaeton lepturus) depuis le « Gorges Viewpoint »,  dans le parc national des gorges de la Rivière Noire, sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

2- Le point de vue des chutes d’eau d’Alexandra (Alexandra Falls Viewpoint, voir sa localisation), mais surtout celui et des gorges (Gorges Viewpoint, voir sa localisation) permettent d’observer le Phaéton à bec jaune, et parfois la Perruche de Maurice, le Pigeon rose et le Faucon de Maurice.

3- La forêt qui borde la route près du Bassin Blanc, un petit lac de cratère situé 3,5 km au sud du centre d’information de Pétrin, est bien conservée mais elle est difficile d’accès (absence apparente de sentier). Il est serait pourtant possible d’y observer le Bulbul de Maurice (rare mais bruyant), l’Échenilleur de Maurice (assez commun), le Zostérops gris de Maurice (commun) et le Pigeon rose, voire le Foudi de Maurice (le long des ruisseaux dans la végétation haute) et le Zostérops de Maurice (dans la végétation basse sur les côtés de la route). La Salangane des Mascareignes est par contre facile à voir en vol, et vous entendrez ou verrez certainement la Géopélie zébrée, le Bulbul orphée, l’Astrild ondulé et le Foudi rouge. 

4- Le Faucon de Maurice niche près du centre d’information de Grande Rivière Noire.

Les mangroves près des villages de Tamarin et de Petite Rivière Noire

Des secteurs de mangroves subsistent le long de cette partie de la côte. Elles sont bordés à marée basse par des petites vasières, visitées durant les migrations par des limicoles, dont le Courlis corlieu, qui est sûrement l’espèce la plus facile à observer, mais d’autres plus rares y ont déjà été notées, comme le Drome ardéole (Dromas ardeola). Le Héron strié y pêche. 

Le Souffleur

Ce site côtier situé à 10 km au sud-ouest de Mahebourg est très intéressant pour observer les cétacés et les oiseaux marins, dont le Puffin fouquet et le Phaéton à bec jaune.  

L’île aux Aigrettes

Foudi de Maurice (Foudia rubra)

Le Foudi de Maurice (Foudia rubra) est inféodé à la forêt primaire de Maurice et a été introduit sur l’île aux Aigrettes (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

L’île aux Aigrettes est une petite île calcaire de 25 hectares située au large des côtes de la ville de Mahébourg. Elle est couverte d’un des derniers vestiges de la savane arborée qui couvrait jadis une grande partie du rivage de Maurice. On y compte près d’une vingtaine d’espèces d’essences indigènes comme les Bois d’Ébène (Diospyros tessellaria), Boeuf (Polyscias maraisiana), de Fer (Sideroxylon boutonianum) et de chandelle (Dracaena reflexa). Elle servait de base militaire pour l’armée britannique durant la Seconde Guerre Mondiale et une grande partie de l’habitat a été dégradée. L’île a ensuite été utilisée pour l’élevage de chèvres. Elle a été classée en réserve naturelle en 1965 et des mesures de restauration de l’habitat ont été menées par la Mauritian Wildlife Foundation.
Il est possible de se rendre sur l’île en prenant un bateau qui part quotidiennement du point d’embarquement de Pointe Jérôme, près de Mahebourg. Des visites guidées y sont organisées par la fondation (voir le lien pour réserver).
Des espèces endémiques y sont visibles : Pigeon rose, Foudi de Maurice, Zostérops de Maurice, Phelsume de Günther (Phelsuma guentheri), Scinque de Telfair (Leiolopisma telfairii) et Tortue géante d’Aldabra (Dipsochelys elephantina) (en remplacement des tortues terrestres endémiques éteintes).
Lors de notre visite guidée de l’île en avril 2023, nous avons pu observer le Foudi de Maurice et le Zostérops de Maurice, qui se nourrissent volontiers dans les points d’alimentation mis à leur disposition, mais nous n’avons pas vu de Pigeon rose. Par contre, comme ailleurs à Maurice, le Bulbul orphée et le Pigeon de Madagascar sont bien présents.

Vue de la végétation sur l'île aux Aigrettes

Vue de la végétation indigène sur l’île aux Aigrettes (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

À l’arrière du point d’embarquement de Pointe Jérôme s’étend l’une des plus belles mangroves de l’île Maurice, qui fait partie du réseau Ramsar sous le nom de Pointe d’Esny Wetland.

La vallée de Ferney

La vallée de Ferney est une réserve naturelle de 200 hectares créée en 2006 située dans les monts Bambous. Elle est gérée par le Ferney Conservation Trust dont l’objectif est de préserver des vestiges de forêt primaire et de sensibiliser à la protection de l’environnement. Elle est accessible depuis Vieux Grand Port, et des sentiers de randonnée permettent de la découvrir. 
On peut y observer notamment le Faucon de Maurice (devenu très rare et difficile à voir depuis la mort de l’individu qui était nourri), le Pigeon rose, qui a été réintroduit (un individu vu lors de notre séjour en avril 2023), le Phaéton à bec jaune, la Perruche de Maurice et le Zostérops gris de Maurice, ainsi que les espèces exotiques habituelles (Bulbul orphée, Martin triste, etc.).
Des Roussettes noire survolent fréquemment ce site, une troupe de Macaques crabiers vit dans la forêt qui borde la rivière, et le Cerf de Java (Cervus timorensis) est parfois dans les prairies sur les versants. Un petit centre d’élevage de Tortues géantes d’Aldabra a été établi en vue d’une future réintroduction.

Vue des monts Bambous, au sud de l'île Maurice

Vue des monts Bambous, au sud de l’île Maurice (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Dominique Sornin

Monts Bambous

Vue des monts Bambous, au sud de l’île Maurice (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Dominique Sornin

Roussettes noires (Pteropus niger)

Roussettes noires (Pteropus niger) sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

Zostérops des Mascareignes (Zosterops mauritianus)

Zostérops gris de Maurice (Zosterops mauritianus) dans l’estuaire de la Grande Rivière Sud Est, sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

La réserve de chasse du domaine du Chasseur

Il s’agit d’une propriété privée plus ou moins boisée de près de 900 hectares située à 10 km au nord de Mahebourg (voir sa localisation). Elle est sillonnée de pistes pour véhicules 4×4 pouvant également servir de sentiers de randonnée (des visites guidées peuvent être organisées). C’est un site touristique très connu qui propose plusieurs activités sportives et cynégétiques. L’entrée est payante. On peut y observer le Cerf de Java, le Macaque crabier, la Roussette noire et plusieurs espèces d’oiseaux endémiques, dont le Faucon et le Bulbul de Maurice.

Les chutes d’eau de la Grande Rivière Sud Est

Ces chutes d’eau proches de l’embouchure de la Grande Rivière Sud-Est, qui sont les plus hautes de l’île, peuvent être visitées par la route ou en bateau depuis Trou d’Eau Douce. Le site n’est pas protégé. Le Phaéton à bec jaune patrouille fréquemment dans les parages, le Zostérops gris de Maurice est présent dans la forêt, les Roussettes noires se reposent durant la journée sur les branches des grands arbres et le Héron strié pêche dans la mangrove. 

Vue des chutes de la Grande Rivière Sud Est et Phaéton à bec jaune

Vue des chutes de la Grande Rivière Sud Est, qui sont souvent survolées par les Phaétons à bec jaune et les Roussettes noires (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

Mangrove à l'embouchure de la Grande Rivière Sud Est

Mangrove à l’embouchure de la Grande Rivière Sud Est, sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

Le parc national de Bras d’Eau

Parc national de Bras d’Eau (Maurice)

Vue de l’habitat de la sous-espèce endémique desolata du Tchitrec des Mascareignes (Terpsiphone bourbonnensis) dans le parc national de Bras d’Eau (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

Le parc national de Bras d’Eau a été créé en 2011. Situé au sud du village des Roches Noires et près de Poste Lafayette, il couvre une superficie de 497 hectares. Bien qu’il comprenne des plantations d’araucarias et d’eucalyptus, il protège des portions de forêt primaire composée d’arbres et de plantes endémiques comme les ébènes Diospyros melanida et D. egrettarum, le Bois de fer, l’orchidée Oeoniella polystachys et la fougère Doryopteris pilosa. Des secteurs de mangroves bordent sa façade maritime, et on y trouve plusieurs plans d’eau, dont la Mare Sarcelle, qui couvre près de 89 hectares et qui est visible depuis la route côtière (voir sa localisation) : elle doit son nom à une espèce d’anatidé aujourd’hui éteinte, la Sarcelle des Mascareignes (Anas theodori).
Un centre d’information (voir sa localisation) accueille les visiteurs. Le parc national de Bras d’Eau est certainement le meilleur secteur de Maurice pour observer le
Tchitrec de Maurice, dont il est d’ailleurs le symbole. Il faut particulièrement le rechercher le long du « Coq des bois Loop Trail », (voir la localisation de ce secteur), son chant assez « dynamique » permettant de le repérer.

Le jardin botanique de Pamplemousse

Ce très beau jardin a été créé par Pierre Poivre en 1767 dans la propriété du gouverneur français Mahé de Labourdonais, près du château de Mon Plaisir. Il est connu pour la richesse de ses collections botaniques, notamment  pour ses nénuphars géants.

Héron strié (Butorides striata)

Le Héron strié (Butorides striata) est très présent dans les mangroves et autres zones humides, comme ici sur une feuille de Victoria amazonica dans le jardin de Pamplemousse, sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

Plusieurs oiseaux y sont facilement visibles, notamment le Héron strié, la Tourterelle de Madagascar et la Gallinule poule-d’eau (Gallinula chloropus). C’est un bon site pour observer la sous-espèce inaurata endémique des Mascareignes de la Néphile dorée (Nephila inaurata).
Il est conseillé de prendre un guide à l’entrée du parc pour découvrir ses richesses botaniques. 

Le Rivulet Terre Rouge Estuary Bird Sanctuary

La capitale Port-Louis est une ville animée, mais elle compte quelques espaces verts, comme le jardin de la Compagnie, où les Roussettes noires se reposent dans les grands figuiers. Une petite zone humide protégée située au nord de la zone portuaire, la Rivulet Terre Rouge Estuary Bird Sanctuary (voir sa localisation), est intéressante durant les migrations pour l’observation des limicoles.

Les petites îles au nord de Maurice

Plusieurs petites îles inhabitées sont éparpillées à quelques kilomètres au nord de Maurice : le Coin de Mire (classé en réserve naturelle et sur lequel il n’est pas possible de débarquer), l’île Plate, dominée par un phare qui n’est plus en fonction et bordée de longues plages de sable blanc et sur laquelle il est possible de débarquer quelques instants pour manger et se baigner et l’îlot Gabriel, protégé et très proche de cette dernière, qui constitue un site de plongée apprécié. Plus loin au nord s’étendent les îles Ronde et aux Serpents. 

Vue de l'île Plate

Vue de l’île Plate, située au nord de Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Photographie : Ornithomedia.com

Dans le port de Grand Baie, il est possible de réserver une sortie à bord d’un petit bateau à moteur ou d’un catamaran (préférable pour une approche plus lente) pour découvrir ces îles, ou en tout cas s’en approcher pour certaines. Lors de la traversée,  plusieurs oiseaux marins sont visibles, en particulier le Fou masqué, le Noddi brun et le Phaéton à bec jaune. Ce dernier est visible de très près sur l’île Plate et sur l’îlot Gabriel, où il niche (attention aux dérangements). Le Phaéton à brins rouges peut être vu quant à lui sur la haute falaise du Coin de Mire.
L’île Ronde est un petit îlot inhabité situé à 22 kilomètres au nord de l’île Maurice. Elle est classée en réserve naturelle depuis 1957, et le grand public n’a pas le droit d’y débarquer (il faut compter quatre ou six heures pour s’y rendre). On y trouve des reptiles endémiques : le Scinque de Telfair (Leiolopisma telfairii), le Phelsume de Günther (Phelsuma guentheri) et le Boa de l’île Ronde de Schlegel (Casarea dussumieri).
Cette île accueille surtout plusieurs oiseaux marins nicheurs. On peut observer, depuis le bateau, le rare Pétrel de l’île Ronde (en vol au dessus du sommet de l’île), les Puffins fouquet (Ardenna pacifica) et de Baillon (Puffinus bailloni), les Phaétons à brins rouges et à bec jaune, le Fou masqué, les Noddis brun et Marianne, et les Sternes fuligineuse et de Dougall (S. dougallii), et parfois le Puffin des Mascareignes (Puffinus atrodorsalis), la Frégate ariel (Fregata ariel), le Fou à pieds rouges (Sula sula) et la Sterne bridée (Sterna anaethetus).

Gecko diurne orné de l'île Maurice

Gecko diurne orné de l’île Maurice (Phelsuma ornata).
Photographie : Dominique Sornin

Phaéton à bec jaune (Phaeton lepturus)

Phaéton à bec jaune (Phaeton lepturus) sur l’île Maurice (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Dessin : Dominique Sornin

Réagir à notre article

Réagissez à cet article en publiant un commentaire