L’identification des labbes 

Quatre espèces du genre Stercorarius peuvent être régulièrement observées en Europe de l’Ouest. Si la silhouette, la taille et le plumage du Grand Labbe (S. skua) sont relativement distincts, l’identification des Labbes parasite (S. parasiticus), pomarin (S. pomarinus) et à longue queue (S. longicaudus) est beaucoup moins facile : en effet, ils passent souvent rapidement et loin en vol au-dessus de la mer, et les plumages des juvéniles, nombreux lors du passage postnuptial, se ressemblent fortement (lire Identifier les Labbes à longue queue, parasite et pomarin juvéniles en vol). 

Quatre espèces de labbes peuvent être observées sur le lac Léman

Emplacements des deux meilleurs sites pour observer des labbes le long des berges du Léman

Emplacements des deux meilleurs sites pour observer des labbes le long des rives suisses du lac Léman.
Carte : Ornithomedia.com

Le lac Léman est l’une des plus importantes zones humides de France et de Suisse pour l’hivernage des oiseaux aquatiques : de novembre à mars, des centaines de milliers de canards plongeurs et de surface et de grèbes stationnent sur le lac (lire Observer les oiseaux en hiver dans la partie ouest du Lac Léman). Ce vaste plan d’eau alpin est également intéressant le reste de l’année pour l’observation des oiseaux, et récemment, un programme de réintroduction du Pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla) y a été lancé sur la rive française : après 4 oiseaux en 2022, dix jeunes ont été relâchés le 4 septembre 2023 (lire Deux projets de réintroduction du Pygargue à queue blanche en Espagne et en France).
Les quatre espèces « européennes » de labbes peuvent être observées chaque année sur le lac, principalement entre août et novembre : non seulement les trois « petits » labbes, mais également le Grand Labbe, qui semble faire des apparitions de plus en plus régulières, notamment depuis la Rade de Genève. Le nombre de données de ces « brigands des mers » est toutefois très variable d’une année sur l’autre, allant de un ou deux à plus de vingt certaines années, comme lors de l’afflux de l’automne 2013 (lire Observation et identification des Labbes à longue queue à l’intérieur des terres).

Les labbes sur les lacs suisses

Labbe parasite (Stercorarius parasitius) de première année

Labbe parasite (Stercorarius parasitius) de première année au plumage très foncé à Thonon-les-Bains, dans la partie française du lac Léman (Haute-Savoie) le 15 septembre 2023. Cet oiseau, dont l’identification a été discutée du fait de sa ressemblance avec un jeune Labbe à longue queue, a aussi été observé du côté suisse (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jérémy Calvo

Les Labbes pomarin, parasite et à longue queue sont des migrateurs rares sur les lacs suisses, avec en moyenne 12 observations par an (de 1 à 36) entre 1950-1996, excepté en 1976 : cette année-là, quelques 156 labbes ont été comptés ! Les trois espèces sont observées presque exclusivement durant la migration d’automne et particulièrement entre la mi-août et la mi-octobre (75 % des données).
Les labbes se rencontrent isolément ou par deux sur les plans d’eau suisses, rarement jusqu’à sept oiseaux, avec au maximum 12 individus ensemble le 11 septembre 1976 à Yverdon, dans le canton de Vaud. 80% des observations signalées se rapportent à des oiseaux indéterminés, pour la plus part des jeunes individus.
Lionel Maumary, Jérôme Duplain et Raphaël Jordan ont publié en 2000 dans la revue Nos Oiseaux une étude de référence intitulée « Le passage transcontinental des labbes et observations d’autres oiseaux marins au milieu du Léman »: elle traite d’observations réalisés depuis des bateaux au centre du lac : 30 sorties ont été effectuée du 19 juillet au 28 septembre 1998 et 34 du 31 juillet au 31 décembre 1999. La méthode consistait à jeter des déchets de poissons pour attirer les mouettes et les goélands, afin de créer un regroupement de « cibles » attractives et visibles de loin pour les labbes, connus pour harceler les oiseaux marins afin de leur dérober leurs proies. Dix labbes appartenant à quatre espèces ont été observés en 1998, et seize de quatre espèces en 1999. En 1998, 27 mentions ont été collectées et 52 en 1999.
Les auteurs ont notamment constaté que la durée du séjour du Grand Labbe et des Labbes pomarins et parasite sur les grands lacs suisses pouvait être assez longue, mais ils stationnent généralement au large, hors de portée des observateurs, afin d’attaquer des laridés en train de se nourrir. Deux jeunes Grands Labbes ont par exemple stationné longtemps sur les lac suisses (Léman, Neuchâtel  et Bienne) : l’un entre février 1998 et juin 1999, l’autre entre novembre 2000 et juillet 2002.
Le Labbe à longue queue, qui niche dans la toundra arctique, est l’espèce la plus régulière en Suisse. Lors des pullulations de lemmings, des micromammifères qui constituent ses principales proies sur ses sites de nidification boréaux, qui ont lieu tous les trois ans environ, on peut assister à des afflux de cette espèce (mais aussi dans une moindre mesure du Labbe pomarin) à à l’intérieur du continent européen en automne, comme ce fut le cas notamment en 1976, en 1999, en 2002 et en 2005. Cette dernière année avait également été bonne pour l’observation du Labbe à longue queue le long des côtes françaises de la Manche et de la mer du Nord. Sur les 66 individus observés en Suisse entre 1950 et 1996, 40 ont été recueillis morts ou mourants.

Pourquoi ces labbes s’aventurent-ils loin de la mer ?

Labbe à longue queue (Stercorarius longicaudus) adulte

Labbe à longue queue (Stercorarius longicaudus) adulte à Thonon-les-Bains, sur le lac Léman (Haute-Savoie), le 15 septembre 2023 : il a aussi été vu du côté suisse. Ce serait la première observation d’un adulte de cette espèce sur le lac Léman (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jérémy Calvo

En Europe, la grande majorité des labbes migre en automne le long du littoral de la mer du Nord et de la Manche, pour rejoindre leurs zones d’hivernage océaniques, ainsi que, dans une plus faible proportion, au large des côtes de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée. La voie migratoire postnuptiale continentale est beaucoup moins fréquentée et concerne essentiellement des immatures et des adultes ne s’étant pas reproduit. Ils font alors des haltes migratoires sur les grands lacs. Parfois, ce sont les fortes tempêtes océaniques qui déportent ces oiseaux marins vers l’intérieur des terres : ainsi, sept Grands Labbes avaient été observés sur les lacs suisses entre le 29 décembre 1999 et le 8 janvier 2000 suite au fameux ouragan Lothar.

Une sélection d’observations récentes de Labbes à longue queue dans la partie suisse du Lac Léman 

Voici ci-dessous une sélection d’observations récentes de Labbes à longue queue sur la partie suisse du lac Léman (source : Ornitho.ch). Pour des raisons de simplification, nous n’avons pas indiqué les données se rapportant à des labbes indéterminés. En outre, des doublons étant possibles, car un même oiseau peut avoir été vu à différents endroits et à plusieurs dates, nous n’avons retenu que des données relativement espacées dans le temps. Pour les observations rapprochées, nous avons globalement supposé qu’elles se rapportaient au même oiseau, mais plusieurs individus pourraient en fait être concernés. 

  • Du 5 au 15 septembre 2023 – 1 Labbe à longue queue adulte – Buchillon et Perroy / Lac Léman – Julien Mazenauer, Frédéric Bacuez et Jérémy Calvo – Il s’agit a priori de la première donnée d’un adulte sur le lac Léman. 
  • 2 septembre 2023 – 1 Labbe à longue queue de première année – Buchillon / Lac Léman –  Eric Bernadi.
  • 22 septembre 2019 – 1 Labbe à longue queue immature – Embouchure de la Versoix / Lac Léman – Pascal Marti.
  • 5 octobre 2016 –  1 Labbe à longue queue trouvé mort – Jetée des Pâquis / Genève / Lac Léman – Cédric Pochelon et al.
Labbe à longue queue (Stercorarius longicaudus) de première année

Labbe à longue queue (Stercorarius longicaudus) de première année sur le lac Léman (Suisse) le 24 septembre 2005 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Joël Bruezière

  • 6 septembre 2015 – 1 Labbe à longue queue – Tannay / Lac Léman – Cédric Pochelon et al.
  • 28 septembre 2014 – 1 Labbe à longue queue de première année – Lausanne / Lac Léman – Michel Rogg et al.
  • Du 25 août au 9 septembre 2012 – 1 Labbe à longue queue de première année – Dully / Lac Léman – Julien Mazenauer.
  • Du 3 au 18 septembre 2011 – 1 Labbe à longue queue de première année – Buchillon / Lac Léman – Christophe Haag et al.
  • Du 28 août au 9 septembre 2010 – 1 Labbe à longue queue de première année – Perroy / Lac Léman – Julien Mazenauer et al.
  • 28 août 2009 – 1 Labbe à longue queue de première année – Dully et Perroy / Lac Léman – Jérôme Duplain et al.
  • Du 6 au 11 septembre 2008 – 1 Labbe à longue queue de première année – Dully et port de Vallamand / Lac Léman – Fabien Schneider et al.
  • 20 septembre 2007 – 1 Labbe à longue queue – Perroy / Lac Léman – Ornitho.ch.
  • Du 19 au 24 septembre 2005 – 1 Labbe à longue queue juvénile sombre – Perroy / Lac Léman – Joël Bruezière.

Une sélection d’observations récentes de Labbes à longue queue dans la partie française du Lac Léman 

Voici ci-dessous une sélection d’observations récentes de Labbes à longue queue sur la partie française du lac Léman, située dans le département de la Haute-Savoie (source : Haute-savoie.lpo.fr). Mêmes remarques que pour les observations de Labbes à longue queue en Suisse.

Goéland leucophée (Larus michahellis) poursuivant un Labbe à longue queue (Stercorarius longicaudus)

Goéland leucophée (Larus michahellis) poursuivant un Labbe à longue queue (Stercorarius longicaudus) à Thonon-les-Bains, sur le lac Léman (Haute-Savoie), le 15 septembre 2023 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jérémy Calvo

  • Du 10 au 15 septembre 2023 – 1 Labbe à longue queue adulte – Thonon-les-Bains / Lac Léman – Jérémy Calvo et al.
  • 27 août 2020 – 1 Labbe à longue queue de première année – Margencel / Lac Léman – Raphaël Jordan.
  • 7 septembre 2014 – 1 Labbe à longue queue de première année – Anthy-sur-Léman / Lac Léman –  Archives LPO Haute-Savoie.
  • Du 25 août au 11 septembre 2013 – 1 Labbe à longue queue de première année – Thonon-les-Bains / Lac Léman – Archives LPO Haute-Savoie.
  • Du 27 août au 11 septembre 2012 – 1 Labbe à longue queue de première année – Thonon-les-Bains / Lac Léman – Archives LPO Haute-Savoie.
  • Du 20 août au 18 septembre 2011 – 1 Labbe à longue queue de première année – Thonon-les-Bains / Lac Léman – Archives LPO Haute-Savoie.
  • Du 3 au 26 septembre 2010 – 1 Labbe à longue queue de première année – Thonon-les-Bains / Lac Léman – Archives LPO Haute-Savoie.
  • Du 7 au 11 septembre 2008 – 1 Labbe à longue queue de première année – Margencel / Lac Léman – Archives LPO Haute-Savoie.
  • 20 septembre 2007 – 1 Labbe à longue queue de première année – Margencel / Lac Léman – Archives LPO Haute-Savoie.
  • Du 3 septembre au 25 septembre 2005 – 1 Labbe à longue queue de première année – Thonon-les-Bains / Lac Léman – Archives LPO Haute-Savoie.
  • 22 août 2005 –  2 Labbes à longue queue de première année – Sciez / Lac Léman – Raphaël Jordan.

Une sélection d’observations récentes de Labbes parasites dans la partie suisse du Lac Léman 

Labbe parasite (Stercorarius parasitius) de première année

Labbe parasite (Stercorarius parasitius) de première année à Thonon-les-Bains, dans la partie française du lac Léman (Haute-Savoie) le 15 septembre 2023. Il a aussi été observé du côté suisse (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Frédéric Bacuez

Voici ci-dessous une sélection d’observations récentes de Labbes parasites sur la partie suisse du lac Léman, située dans les cantons de Genève et de Vaud (source : Ornitho.ch). Mêmes remarques que pour les observations de Labbes à longue queue en Suisse.

  • Du 20 août au 24 septembre 2023 – 1 Labbe parasite de première année – Buchillon et Préverenges / Lac Léman – Michel Cattin et al.
  • Du 18 mai au 24 juin 2013 – 1 Labbe parasite de troisième année – Préverenges / Lac Léman – Michel Cattin et al.
  • Du 25 septembre au 5 octobre 2022 – 1 Labbe parasite de première année – Préverenges et Tolochenaz / Lac Léman – Eric Bernardi et al.
  • Du 1er au 3 mai 2021 – 1 Labbe parasite adulte – Préverenges et embouchure de l’Aubonne à Allaman / Lac Léman – Eric Bernardi et al.
  • Du 10 au 24 octobre 2020 – 2 Labbes parasites – Préverenges / Lac Léman – Maryse Neukomm et al.
  • Du 3 au 15 septembre 2019 – 1 Labbe parasite de première année – Buchillon et embouchure de la Venoge à Saint-Sulpice / Lac Léman – Samuel Kuechli et al.
  • Du 3 juillet au 7 novembre 2018 – 1 à 2 Labbes parasites de première année – Perroy, port des Abériaux à Prangins / Lac Léman – Eric Bernardi et al.
  • 24 juin 2018 – Labbe parasite de première année – Embouchure du Grand Canal à Noville / Lac Léman – Hubert Fivat et al.
  • 24 juin 2018 – Labbe parasite adulte – Rade de Genève / Lac Léman – Pascal Marti.
  • Du 10 au 16 septembre 2017 – Labbe parasite de première année – Buchillon / Lac Léman – Eric Bernardi et al.
  • 1er octobre 2016 – Labbe parasite de deuxième année – Buchillon/ Lac Léman – Jean-Claude Muriset et al.
  • 17 août 2015 – Labbe parasite de première année – Jetée des Pâquis / Genève / Lac Léman – Cédric Pochelon et al.
  • Du 31 août au 29 septembre 2013 – Labbe parasite de première année – Buchillon / Lac Léman – Eric Bernadi et al.

Une sélection d’observations récentes de Labbes parasites dans la partie française du Lac Léman 

Labbes parasite (Stercorarius parasitcus) de première année et à longue queue (S. longicaudus) adulte et à longue queue (Stercorarius longicaudus)

Labbes parasite (Stercorarius parasitcus) de première année et à longue queue (S. longicaudus) adulte à Thonon-les-Bains, sur le lac Léman (Haute-Savoie), le 15 septembre 2023 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Frédéric Bacuez

Voici ci-dessous une sélection d’observations récentes de Labbes à longue queue sur la partie française du lac Léman (source : Haute-savoie.lpo.fr). Mêmes remarques que pour les observations de Labbes à longue queue en Suisse.

  • Du 10 au 15 septembre 2023 – 1 Labbe parasite de première année – Thonon-les-Bains / Lac Léman – Jérémy Calvo et al.
  • Du 8 août au 9 septembre 2021 – 1 Labbe parasite de première année – Plages d’Excenevex et de Coudrée à Sciez / Lac Léman – Christophe Charobert et al.
  • 4 juin 221 – 1 Labbe parasite adulte – Domaine de Roverriaz / Excenevex / Lac Léman – Jean-Pierre Jordan.
  • 4 juillet 2020 – 1 Labbe parasite immature – Excenevex / Lac Léman – Raphaël Jordan.
  • Du 8 au 29 août 2019 – 1 Labbe parasite de première année – Margencel / Lac Léman – Jean-Pierre Jordan.
  • Du 9 au 23 septembre 2018 – 1 Labbe parasite de première année – Yvoire, Excenevex et Margencel / Lac Léman – Raphaël Nussbaumer et al.
  • Du 3 au 5 juillet 2018 – 1 Labbe parasite de première année – Margencel / Lac Léman – Raphaël Jordan.
  • Du 27 août au 10 septembre 2017 – 1 Labbe parasite de première année – Margencel / Lac Léman – Jean-Pierre Jordan.
  • Du 1er août au 5 septembre 2015 – 1 Labbe parasite de première année – Thonon-les-Bains et Anthy-sur-Léman / Lac Léman – Jean-Pierre Jordan.
  • Du 31 août au 9 novembre 2013 – 1 Labbe parasite de première année – Thonon-les-Bains / Lac Léman – Archives LPO Haute-Savoie.

Une sélection d’observations récentes de Labbes pomarins dans la partie suisse du Lac Léman 

Labbe pomarin (Stercorarius pomarinus) adulte

Labbe pomarin (Stercorarius pomarinus) adulte sur le lac Léman (Suisse) en septembre 2006 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Joël Bruezière

Voici ci-dessous une sélection d’observations récentes de Labbes parasites sur la partie suisse du lac Léman (source : Ornitho.ch). Mêmes remarques que pour les observations de Labbes à longue queue en Suisse.

  • 21 octobre 2022 – 2 Labbes pomarins – Bois de la Bâtie / Genève / Lac Léman – Cédric Pochelon et al.
  • 21 octobre 2017 – 1 Labbe pomarin adulte – Plage de la Savonnière / Collonge-Bellerive / Lac Léman – Simon Claude.
  • 2 octobre 2016 – 2 Labbes pomarins adulte – Cologny / Lac Léman – Christian Meisser.
  • 16 septembre 2016 – 1 Labbe pomarin adulte – Jetée des Pâquis / Genève / Lac Léman – Christian Meisser at al.
  • 17 janvier 2015 – 1 Labbe pomarin – Plage de la Savonnière / Collonge-Bellerive / Lac Léman – Alexandre Meisser.
  • Du 18 septembre au 17 novembre 2014 – 1 Labbe pomarin de première année – Embouchure du Grand Canal / Noville / Lac Léman – Jean-Marc Nivat et al.
  • 1er septembre 2012 – 1 Labbe pomarin immature / Jetée des Pâquis / Genève / Lac Léman – Patrick Albrecht et al.

Une sélection d’observations récentes de Labbes pomarins dans la partie française du Lac Léman 

Voici ci-dessous une sélection d’observations récentes de Labbes à longue queue sur la partie française du lac Léman (source : Haute-savoie.lpo.fr). Mêmes remarques que pour les observations de Labbes à longue queue en Suisse.

  • 4 août 2020 – 1 Labbe pomarin adulte – Margencel / Lac Léman – Raphaël Jordan.
  • 7 novembre 2016 – 1 Labbe pomarin adulte ou immature – Excenevex / Lac Léman – Raphaël Jordan.
  • 21 septembre 2014 – 1 Labbe pomarin de première année – Margencel / Lac Léman – Raphaël Jordan et al.
  • 1er septembre 2008 – 1 Labbe pomarin de première année – Anthy-sur-Léman / Lac Léman – Raphaël Jordan et al.
  • 12 décembre 2007 – 1 Labbe pomarin de première année – Plage d’Excenevex / Lac Léman – Xavier Birot Colomb et al.
  • 3 septembre 2006 – 1 Labbe pomarin de première année – Thonon-les-Bains / Lac Léman – Archives LPO Haute-Savoie.
  • 27 août 2005 – 1 Labbe pomarin adulte – Thonon-les-Bains / Lac Léman – Archives LPO Haute-Savoie.

Où observer les labbes sur le Lac Léman ?

Carte du lac Léman

Carte du lac Léman (France-Suisse) et bons sites pour observer les labbes : (1) jetée des Pâquis à Genève, (2) réserve de la pointe de la Bise à Collonge-Bellerive, (3) plage d’Excenevex, (4) Thonon-les-Bains, (5) Grand Canal aux Grangettes, (6) baie de Préverenges et (6) Alleman/Buchillon.
Carte : Ornithomedia.com

Joël Bruezière, créateur du site web Eyesonsky.com, nous précise que la meilleure façon d’observer les labbes sur le lac Léman est de naviguer sur un petit bateau au milieu du lac, entre août et novembre, les observations étant plus difficiles depuis le rivage. La méthode qui consiste à se placer au milieu du lac et à jeter des morceaux de poisson tout en se déplaçant est efficace.
Depuis les berges, il y a deux secteurs qui se distinguent du côté suisse : la rade de Genève, et en particulier la jetée des Pâquis, et les enrochements du Grand Canal du Rhône aux Grangettes, près de Villeneuve et Noville : les labbes y sont en effet pratiquement observés chaque année entre la fin de l’été et la fin du mois d’octobre.

La rade et la jetée des Pâquis à Genève, dans le canton de Genève (Suisse)

Les quatre espèces de labbes ont été observées à Genève, et pratiquement chaque automne. La rade de Genève est ainsi l’un des meilleurs sites à l’intérieur du continent européen pour les labbes !
La jetée des Pâquis est sans doute le meilleur poste d’observation, et il est conseillé de s’y poster dès le lever du jour ou en fin d’après-midi, même si l’activité ornithologique s’y poursuit, afin d’éviter l’afflux de touristes et de baigneurs, notamment à la fin du mois d’août, marquant le début du passage des labbes. Scrutez le ciel et la surface du lac, surveillez bien les balises délimitant les bains des Pâquis, inspectez les jetées environnantes, et croisez les doigts.
Accès : depuis la gare de Cornavin, il faut se diriger vers le Pont du Mont-Blanc et ensuite longer le lac sur la rive droite (jetée des Pâquis, Perle du Lac, Reposoir et Vengeron).

Carte de la jetée des Pâquis à Genève

Bons sites d’observation des labbes près de Genève (Suisse).
Carte : Ornithomedia.com

Depuis les enrochements de la jetée de Pâquis

Limicoles sur les enrochements de la jetée des Pâquis à Genève (Suisse).
Photographie : Joël Bruzeière / Eyesonsky.com

La réserve naturelle de la Pointe à la Bise à Collonge-Bellerive, dans le canton de Genève (Suisse)

Cette réserve protège la dernière roselière proche de Genève, qui permet la nidification de plusieurs espèces. Un Centre Nature géré par pro Natura Genève y a a été ouvert et une tour d’observation a été construite. Quand le niveau est base, une plage de graviers se forme entre le lac et la roselière, qui peut accueillir des limicoles durant les migrations. Les balises délimitant la réserve dans le lac servent de reposoirs aux goélands, aux mouettes et aux sternes au printemps et en automne. Le Grand Labbe et les trois « petits » labbes passent parfois au large de la réserve.
Accès : la réserve est située entre Cologny et Collonge-Bellerive. Plus d’informations sont disponibles sur le site web www.pronatura-ge.ch.

Le Grand Canal aux Grangettes, dans le canton de Vaud (Suisse)

Accès aux jetées bordant le Grand Canal

Carte de la réserve naturelle des Grangettes, à l’extrémité orientale du lac Léman (Suisse).
Carte : Ornithomedia.com

La réserve naturelle des Grangettes se situe à l’extrémité orientale du lac Léman, côté suisse. Elle protège le delta du Rhône qui se jette ici dans le lac Léman. Il s’agît d’une zone très riche en oiseaux, constituée de biotopes très variés (roselières, marais, forêts alluviales, ancien méandre du Rhône, plans d’eau artificiels, canaux d’assainissement, camping, terrassements et plantations de peupliers ou d’épicéas).
Parallèlement au cours du Rhône, un Grand Canal a été creusé, et les jetées le bordant constituent un excellent point d’observation pour chercher les labbes en automne : elles vous permettront en toute aisance de scruter le large, du Bouveret à Villeneuve, en passant par Lausanne. Les labbes constituent en effet l’une des attractions principales de ce site site, même si les Grangettes ne sont pas aussi favorables que la rade de Genève.
Accès : depuis Lausanne, des trains directs puis régionaux vous emmènent jusqu’à Villeneuve. Depuis ce village, il suffit de longer le lac vers l’ouest, de franchir le canal de l’Eau Froide pour arriver directement sur le terre-plein des Saviez, où votre visite peut commencer. Un chemin forestier borde le littoral jusqu’au Grand Canal.

Sur la jetée du Grand Canal

Vue de la jetée du Grand Canal, Les Grangettes, lac Léman (Suisse).
Photographie : Joël Bruezière

Paysage depuis la jetée du Grand Canal

Paysage depuis la jetée du Grand Canal, Les Grangettes, lac Léman (Suisse).
Photographie : Joël Bruezière

Observateurs sur la jetée du Grand Canal

Observateurs sur la jetée du Grand Canal, Les Grangettes, lac Léman (Suisse).
Photographie : Joël Bruezière

Tournepierre à collier (Arenaria interpres)

Tournepierre à collier (Arenaria interpres) sur la jetée du Grand Canal, Les Grangettes, lac Léman (Suisse).
Photographie : Joël Bruezière

La baie de Préverenges, dans le canton de Vaud (Suisse)

La baie de Préverenges, entre Préverenges et Morges, est réputée pour l’observation des oiseaux durant les migrations du fait de sa situation géographique particulière, au niveau du « coude » septentrional du lac Léman. Plus de 34 espèces de limicoles, 11 de laridés et 9 sternes ont déjà été notées. Un aménagement appelé « l’Île aux Oiseaux » (un enrochement qui stabilise un banc de sable) a été installé près de l’embouchure de la Venoge. Au printemps principalement, mais aussi en automne, des laridés, des sternes et des guifettes sont observées depuis la rive, ainsi que parfois des labbes au large.
Accès : la baie est située non loin de Lausanne. Il y a plusieurs bons points d’observation, notamment le port de Petit Bois et la baie du Temple à Morges, ainsi que l’embouchure de la Venoge à Préverenges.  

Les bons sites pour observer les labbes dans la partie française du lac Léman

Prendre un petit bateau

Utiliser un petit bateau est le meilleur moyen d’espérer voir des labbes en automne sur le Lac Léman.
Photographie : Joël Bruezière

La zone au centre du lac comprise entre Thonon-les-Bains (France ) et Allaman et Buchillon (Suisse) est certainement la plus favorable pour l’observation des labbes, mais il faut trouver un bateau. 
Le golfe de Coudrée, entre Excenevex et le delta de la Dranse est également intéressant : on peut par exemple se placer sur la plage d’Excenevex ou dans le port de Thonon-les-Bains, mais une longue-vue sera nécessaire.

Le lac de Neuchâtel (canton de Vaud) est aussi très favorable à l’observation des labbes

Le lac de Neuchâtel est le plus grand lac situé entièrement suisse, avec une superficie 218 km². Son extrémité sud, au niveau d’Yverdon-les-Bains, est également un bon secteur pour l’observation des labbes en automne : il est alors recommandé de se placer au niveau des embouchures de la Thielle et du Mujon. Le port de Cudrefin et les réserves naturelles du Fanel et de Cudrefin, au nord du lac, sont aussi conseillés.
Voici ci-dessous une sélection d’observations récentes de labbes sur le lac de Neuchâtel (source : Ornitho.ch) :

  • Du 27 août au 21 septembre 2020 – 1 Labbe à longue queue de troisième année – Embouchure de la Thielle / Yverdon-les-Bains – João Braga et al.
  • 12 août 2018 – 1 Labbe à longue queue – Chablais de Cudrefin / Lac de Neuchâtel – Martin Kaufmann.
  • 29 et 30 août 2015 – 1 Labbe à longue queue – Concise / Lac de Neuchâtel – Daniel Gebauer et al.
  • Du 28 août au 22 septembre 2013 – 1 Labbe à longue queue de première année trouvé mort – Embouchure de la Thielle / Yverdon-les-Bains / Lac de Neuchâtel – Julien Mazenauer.
  • Du 12 au 27 juillet 2017 – Labbe parasite de troisième année – Yverdon-les-Bains/ Lac Léman / Lac de Neuchâtel – Jean-Claude Muriset et al.
  • 2  juillet 2017 – 2 Labbes parasites adultes – Promenade Robert Hainard / Yverdon-les-Bains / Lac de Neuchâtel – Jean-Claude Muriset et al.
  • Du 21 août au 9 septembre 2016 – Labbe parasite adulte – Embouchure du Mujon / Yverdon-les-Bains / Lac de Neuchâtel – Michel Jaquet et al.
  • 31 août 2014 – Labbe parasite de première année – Canal de la Brove / Cudrefin / Lac de Neuchâtel – Marjus Wyss et al.
  • 9 novembre 2013 – Labbe parasite adulte – Embouchure de l’Arnon / Bonvillars / Lac de Neuchâtel – Marc Bastardot et al.

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